Fillon: promouvoir la coopération de Lisbonne à Ratisbonne, Juppé de Ratisbonne à Vladivostok, Poutine mes comptes sont gelés! Hollande m'a tué!

« La coopération avec la Russie est la base de la stabilité et de la sécurité en Europe et dans le monde entier », a déclaré François Fillon. Après la chute du mur de Berlin, les relations entre Moscou et l'Occident ont progressé à grande vitesse, tansdis qu'aujourd'hui, elles sont menacées par les tensions diplomatiques. Certains experts dressent un parallèle avec la guerre froide.
Les tentatives d'isoler la Russie ont amené à un schisme entre l'Europe et la Russie. « Certains essayent de tirer profit de cette isolation. Cependant, cela a présenté de nouvelles possibilités pour la Russie qui a commencé à faire plus attention aux pays asiatiques, à ses partenaires des BRICS et aux anciennes républiques soviétiques », a précisé M. Fillon. Les restrictions et la transformation du G8 en G7 ne peuvent pas aider à sortir de cette impasse, car l'isolation de la Russie la pousse à l'Est, vers la Chine.
« La responsabilité d'un tel déroulement des faits repose sur l'Union européenne», car personne n'a essayé de comprendre l'histoire russe, et le développement de la Russie sur le chemin démocratique, a conclu M.Fillon. Et de s'interroger: « De Gaule a parlé avec Staline. Pourquoi aujourd'hui, l'Europe ne veut-elle pas entamer un dialogue avec la Russie? »
François Fillon a pointé du doigt la position européenne sur guerre civile en Ukraine. « Il faut respecter entièrement les accords de Minsk. Il faut poser les armes, mettre fin au conflit armé. C'est cela que doit viser la pression internationale. Il faut montrer à toutes les parties impliquées que ces décisions seront prises et que nous sommes prêts à régler le problème », a-t-il revendiqué.
A la fin de son intervention, l'ancien premier ministre français a critiqué les tentatives « maladroites » des Etats-Unis d'agir en une force de police mondiale. « La superpuissance américaine n'existe plus », a souligné François Fillon. Aujourd'hui, la communauté internationale ne peut pas se trouver sous l'influence d'un seul dirigeant, sous-entendu Washington. L'Europe doit favoriser le modèle du monde multipolaire et confirmer sa puissance et son indépendance.
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"Nous ne pouvons pas ne pas réagir. Nous défendrons nos intérêts. En ce qui concerne cette décision judiciaire, notre position est connue: la Cour d'arbitrage de La Haye n'est compétente qu'à l'égard des pays qui ont signé et ratifié la Charte européenne de l'énergie. La Russie n'a pas ratifié ce document. Voici pourquoi nous ne reconnaissons pas la compétence de cette juridiction", a déclaré Vladimir Poutine.
Il a souligné que la Russie défendrait ses actifs via des procédures judiciaires engagées en bonne et due forme.
"Quant aux tentatives des actionnaires de Ioukos d'extorquer des fonds supplémentaires à la Russie, cela n'a rien de nouveau. Nous avons auparavant rencontré ce genre de revendications émises par cette société et par nos autres partenaires. Y compris par des sociétés multinationales. Nous défendrons nos intérêts dans le cadre de procédures judiciaires civilisées", a conclu le chef de l'Etat russe.
Cette semaine, les autorités françaises et belges ont saisi des biens, qu'elles considèrent comme appartenant à la Russie, dans le cadre de la décision rendue par la Cour permanente d'arbitrage de La Haye sur une demande d'anciens actionnaires du groupe pétrolier Ioukos démantelé en 2007. La juridiction néerlandaise a condamné la Russie à payer 50 milliards de dollars à différentes sociétés, anciens actionnaires de Ioukos.
Parmi les organisations dont les avoirs ont été gelés figure Rossiya Segodnya, holding médiatique russe regroupant les agences Sputnik et RIA Novosti, ainsi que la chaîne de télévision RT.
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Le foisonnement des articles et des déclarations commentant la récente déclaration de Vladimir Poutine, lequel a annoncé que la Russie allait se doter cette année de 40 missiles intercontinentaux (ICBM) supplémentaires, n'a donc rien de surprenant. Nous y faisions allusion il y a moins de trois semaines, le feuilleton de l'été sera nucléaire. La mise en perspective des propos du Président russe, présentés comme une réponse à l'éventuel prépositionnement de matériels de guerre américains à proximité des frontières de la Russie, est, dans ce cadre, logique. Il s'agit d'ancrer l'idée d'une Russie engagée dans une course aux armements et cultivant une rhétorique agressive dans l'esprit des opinions publiques « occidentales ».
Pourtant, une fois encore, l'examen des faits autorise une analyse alternative de l'attitude russe et permet de nuancer sensiblement la version d'une dialectique de la menace entre le Kremlin et l'OTAN.

Primo le programme de modernisation 2011-2020 prévoyait il y a quatre ans déjà la production de 400 ICBM. Soit un rythme de production annuel de 40 missiles. Ce qu'a précisément annoncé le Président Poutine mardi dernier. Cette cadence était en conséquence prévisible bien avant que la crise ukrainienne ne commence. L'entrée en service de ces 40 nouveaux ICBM et/ou SLBM n'a donc aucun rapport direct avec ce qui se passe dans le Donbass ou aux frontières de l'OTAN.
Secondo le programme de modernisation des forces armées russes, de l'aveu même de l'OTAN, a pris du retard au cours des trois premières années de son exécution. L'entrée en service de 22 ICBM et SLBM était programmée en 2014. Seize seulement auraient été livrés. Le cadencement prévu pour 2015 revient donc, tout simplement, à annoncer que le complexe militaro-industriel russe est à présent sur les bons rails pour tenir les délais. Cela reste à démontrer mais ce n'est pas ce qui compte. Ce qui compte, dans le contexte du débat actuel, c'est que les propos de Vladimir Poutine ont été détournés, par ignorance ou par malice suivant les auteurs du détournement, afin de convaincre les « occidentaux » de la résurgence d'une puissance russe s'inscrivant dans la même logique de la menace nucléaire que l'Union Soviétique. Au demeurant il ne faut pas se leurrer: la presse russe, reprenant les propos du Président Poutine, interprète elle aussi ces derniers comme un signe de fermeté vis-à-vis de l'OTAN, ce qui ne peut qu'améliorer —dans la mesure où c'est encore possible-la cote de confiance dont bénéficie le chef d'Etat russe auprès de ses concitoyens. De part et d'autre on fait donc mine de s'angoisser, ou de bomber le torse, à des fins strictement propagandistes et suivant une grille de lecture déconnectée d'un fait connu —théoriquement- de tous: la modernisation de l'arsenal nucléaire russe, aujourd'hui engagée, est une nécessité.
Près de 60% des 300 missiles intercontinentaux russes appartiennent à des classes de vecteurs dépassées (R-36M2, UR-100N, RT-2PM), approchant de la fin de vie opérationnelle. Quelques 180 missiles doivent donc être retirés du service et remplacés, la majorité de ces fusées obsolètes (les R-36M2 et UR-100N) devant avoir disparu de l'arsenal d'ici 2020. La cadence de 40 missiles par an (qui prend en compte les SLBM) est donc non seulement la bonne mais va sans doute être amenée à être dépassée à l'avenir, si l'industrie de défense russe est capable d'accroître sa productivité, afin de rattraper le retard initial du programme évoqué supra. Cela donnera l'occasion à l'OTAN et à la presse « occidentale » de distiller l'angoisse un peu plus encore.Tout citoyen un tant soit peu curieux peut cependant échapper à cette propagande en observant les paramètres suivant lesquels les forces armées, russes et « occidentales », opèrent.
Il peut, ainsi, relever qu'on ne tire pas sur des dépôts d'armes conventionnelles prépositionnées à ses frontières avec des armes nucléaires stratégiques, ni même tactiques. Dans l'hypothèse d'un conflit armé, de telles cibles, localisées de longue date, seraient l'objectif de l'aviation, laquelle se limiterait sans doute à l'usage de bombes ou de missiles de croisière à charge conventionnelle.
C'est en ce sens, précisément, que l'annonce de la possible mise en place de tels dépôts relève de la propagande américaine vis-à-vis des Etats d'Europe centrale: De tels stocks d'armes lourdes ne les protègeraient pas dans l'hypothèse d'un conflit. Ils sont bien plus destinés à être bombardés qu'à procurer une quelconque garantie de sécurité. Sauf bien entendu si l'OTAN, afin de protéger ces sites, décide de mettre en place un système de défense antiaérienne élargi, s'intégrant à son programme antimissiles, afin de créer en Europe centrale un bouclier antiaérien et antimissiles multicouches.
Cela ferait le bonheur des industriels de défense américains et acterait la fracture définitive entre Européens de l'Est et de l'Ouest, entre Russie et Union Européenne.
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