L’addition de la crise approche!
ART DE LA GUERRE MONÉTAIRE ET ÉCONOMIQUE
Les Clefs Pour Comprendre du Mardi 16 Juin 2015 : L’addition de la crise approche, apprendre à penser comme les maîtres Par Bruno Bertez
La crise a eu un coût. Avec les premières mesures dites de normalisation, le coût commence à se manifester. Les remèdes ont enrichi certaines classes sociales et en ont appauvri d’autres. Nous avons assisté à de gigantesques transferts de richesses. mais ce n’est pas fini, car à partir de maintenant il va falloir régler l’addition, vous allez payer les largesses qui ont été consenties à … d’autres. Ce sont ceux qui sont les moins bien préparés et les moins sophistiqués qui vont trinquer directement ou indirectement.
La pensée dominante, c’est l’ensemble des mécanismes de pensée qui permettent aux classes dominantes de maintenir et d’accroître leur domination sur les classes dominées. Ceci est vaste. Ceci comprend le vocabulaire, les concepts, les idées, les théories, les images, bref quasi toute la production culturelle ou symbolique.
Ainsi quand vous appelez un ennemi « terroriste », vous vous enfermez dans le cadre de la pensée dominante qui veut que cet ennemi soit considéré comme un terroriste et non comme un combattant en guerre. Nous cherchons à démystifier cette pensée dominante lorsque nous disons que « Nous ne sommes pas Charlie » tout en étant pour la liberté d’expression et contre ceux qui utilisent la violence meurtrière. Nous ne sommes pas Charlie car, pour nous, les terroristes sont en guerre, une guerre dissymétrique dont les fauteurs sont, à l’origine, les occidentaux avec l’Irak, l’Afghanistan, la Libye, la Syrie, le Yémen, etc. En montrant ce qu’il y a derrière les artifices du vocabulaire, nous sommes nous-même un « terroriste » au sens des nouvelles lois qui sont en train d’être débattues en Grande-Bretagne. Les lois liberticides que l’on prend un peu partout en ce moment consacrent le glissement qui fait de celui qui ne partage pas le politiquement correct, d’abord un rebelle, ensuite un extrémiste et enfin un terroriste.
Nous portons la guerre là-bas, nous fournissons les armes, nous envoyons les instructeurs, nous tuons à distance par drones, nous agissons de telle façon qu’ils s’entre-tuent ; c’est une guerre moderne, sale et vicieuse, avec des ennemis mal identifiés. Une guerre non démocratiquement votée, qui correspond à des objectifs stratégiques mal définis et surtout dissimulés. On ne sait pas vraiment pourquoi, mais les combattants doivent être privés du nom de guerriers -peut-être pour les priver de leurs droits- et on doit les considérer comme des « terroristes ». N »oubliez jamais que les instructions de Goebbels, lors de l’occupation de la France, étaient de ne jamais nommer les résistants autrement que par le mot « terroriste » : à l’inverse les gens qui étaient de l’autre côté les appelaient les « partisans » ou « résistants ». Plus tard ils sont devenus des héros libérateurs.
Ce n’était qu’une incidente pour vous faire toucher du doigt le fait que la production symbolique, les mots, les idées, les théories, l’art, tout cela est production idéologique au service d’intérêts. Nous ajoutons que le fait de considérer la situation géopolitique autrement que par le prisme des dominants ne fait pas de nous un supporter des islamistes, qu’ils soient Chiites ou Salafistes ou autres ; non, nous gardons notre analyse personnelle de la situation, simplement nous récusons les aprioris qui sont inclus dans le vocabulaire des Maîtres.
Il est évident que nous sommes dans le règne du pouvoir « soft ». La conquête dans nos sociétés se fait en grande partie par l’absence de combat, il faut dissuader les gens de lutter en invalidant leurs critiques. Nous nous servons de la finance, des marchés, pour vous faire comprendre tout cela.
Donc, nous voulions vous parler, pour changer de… monnaie et finance.
Nous lisons un papier de Martin Feldstein dans le TIME daté du 15 Juin.
En clair, Feldstein explique ce que nous expliquons depuis 2009, à savoir qu’un jour ou l’autre les acheteurs d’actifs financiers qui ont accumulé les titres dans la phase de taux d’intérêt quasi nuls, ces acheteurs vont être ruinés. Nous ajoutions et ajoutons que tout cela est planifié, voulu, organisé cyniquement. C’est ce que nous avons qualifié dès 2009 de « Plus Grand Transfert de Richesse de Tous les Temps » : le PGTRTT. C’est mathématique, aucun moyen d’y échapper.
Nous avons également appelé ce mouvement de spoliation délibéré des acheteurs, le phénomène d’entonnoir : on détruit tous les rendements, on met tout à zéro, voire négatif, et ainsi les capitaux se dirigent vers ce qui rapporte encore un peu: les placements de longue durée et les placements risqués. Un sorte de gavage de l’oie que l’on va sacrifier pour fabriquer le foie gras des ultra-riches.
Ces mouvements n’ont été possibles que par la complicité des professionnels de la gestion de vos avoirs, les banques, les assurances, les fonds de retraites. Ils ont joué le jeu, comme le souhaitaient les responsables de la conduite des affaires, car ils ont été payés pour le faire. Ils ont joué le jeu parce que, structurellement ils sont complices de ces responsables. Ce n’est pas leur argent qu’ils risquent, c’est celui de tiers, c’est le vôtre. En revanche, ils touchent des salaires, des commissions et des bonus sur les affaires -si on peut dire- qu’ils vous font faire. Donc, ils s’enrichissent non pas à défendre votre argent contre les prédateurs –spoliateurs-, mais en vous faisant prendre des risques.
Voici le nœud, nous revenons à Feldstein.
-l’environnement de taux bas crée un problème de liquidité
Notez bien. Ce processus qui programme votre ruine, qui constitue un gigantesque transfert de richesse, eh bien c’est un problème de liquidité.
Tout est dit, relisez, surtout la dernière remarque. On ne voit pas très bien qui va pouvoir les acheter.
Personne évidemment. Car si les porteurs de titres vendent à cause de la hausse des taux et de l’effondrement de valeur de leurs investissements, il est évident que personne ne va faire l’inverse et acheter. Ce serait suicidaire. La remise à niveau des valeurs doit se faire. Ce que les uns veulent vendre, parce que le rendement est trop bas, personne ne va avoir envie de l’acheter.
La ruine et la destruction de la fortune de ceux qui ont été victimes du Grand Entonnoir et du PGRTT, est inéluctable, elle était inscrite depuis le début, programmée.
Au lieu de faire comme nous le faisons, d’appeler un chat un chat, et une spoliation délibérée une spoliation, que font les dominants, accrochez-vous, c’est là qu’est le nœud : ils ne reconnaissent pas que la spoliation a été et est délibérée, ils font comme si ce n’était qu’un accident, une erreur technique. Tout vient du fait que la liquidité sur les marchés est insuffisante. Ah les braves gens!
La liquidité, c’est obscur, le public ne sait pas ce que c’est. Voilà ce que c’est : c’est l’absence de contreparties, l’absence de pigeons. L’absence de liquidité, c’est quand vous voulez vendre quelque chose et que personne n’en veut. Personne n’en veut au prix auquel vous voulez vendre, bien, et pour cause, puisque cela vaut beaucoup moins. L’absence de liquidité mise en avant sert à masquer votre spoliation délibérée, voilà ce que nous voulions vous faire comprendre, vous faire toucher du doigt.
Pour échapper à la destruction, à la spoliation, pas besoin d’être économiste ou analyste financier, il suffit de penser, de réfléchir à ce qu’il y a derrière les mots et les idées.
Nous laissons à Feldstein le mot de la fin. C’est la règle dans les interviews, les dominants doivent toujours avoir le dernier mot.
C’est un exemple merveilleux, un cas d’école que cette conclusion de Feldstein.
D’abord, vous apprenez que maintenant, il y a un coût, un prix à payer. Rien n’est gratuit, il n’y a pas de free lunch. Le moment est venu de préparer l’addition.
Ensuite, nous l’avons toujours dit, l’enjeu de la crise, c’est de savoir qui en paie le prix, qui règle l’addition, qui est ruiné.
La réponse de Feldstein est « le pays ». Abstraction trompeuse, qui masque la question: qui c’est le pays qui paie? Ce ne sont pas ceux qui ont émis du papier à tour de bras à 1% et qui jouissent de cet argent gratuit et qui, en plus, vont voir la valeur de leurs dettes s’effondrer sur les marchés de 50 à 60%, ce ne sont pas ceux qui vont pouvoir racheter pour 40 ou 60 ce qu’ils ont émis à 100! Non, ce n’est pas ce pays-là des émetteurs de dettes et des banques qui paie, c’est celui des épargnants, celui des retraités, celui des assurés, etc.
Enfin, il y a l’affirmation selon laquelle la Fed a réussi, elle a réussi à stabiliser l’économie.
Mais qu’est-ce que cette économie ? Est-ce que c’est celle des gens prolétarisés, qui font des petits jobs qui les font sortir des statistiques du chômage? Est-ce que c’est celle de ces marginaux qui ne sont même plus comptés dans la labor-force? Est-ce que celle de ces étudiants qui, par millions, ont contracté des dettes qui vont sceller leur esclavage jusqu’à la fin de leur vie? Ou bien est-ce celle des 0,01% qui se paient des « condos » pour des dizaines de millions de dollars dans Manhattan?
BRUNO BERTEZ Le 16 Juin 2015
Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées.
Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, par la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser.
On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.
Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur. L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu.
Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutienne devront ensuite être traités comme tels. On observe cependant, qu’il est très facile de corrompre un individu subversif : il suffit de lui proposer de l’argent et du pouvoir.
Extrait du Meilleur des mondes d’Aldous Huxley (1932).
Les puissances occidentales ne semblent pas être intéressées par une stabilisation de la Libye, plongée dans le chaos depuis l'intervention de l'Otan en 2011, estime l'ex-colonel de l'armée libyenne Ahmed Kadhaf ad-Dam Kadhafi, cousin de l’ex-dirigeant Mouammar Kadhafi.
Dans un entretien exclusif avec l'agence Sputnik, il déplore "la destruction et l'effusion de sang quotidiennes" qui se poursuivent dans le pays sans que la communauté internationale ne s'en préoccupe.
"Malheureusement, le monde ignore ce qui se passe en Libye, et la laisse errer parmi les décombres. Il y a deux millions de réfugiés et de prisonniers dans le pays, et c'est vraiment très triste", a déclaré l'ex-colonel.
Selon lui, les pays occidentaux ne sont pas vraiment intéressés par la stabilisation de la Libye.
"Ils avaient leur intérêt à éliminer Mouammar Kadhafi, mais où sont-ils maintenant, ces +amis de la Libye+? (…). Le pays est en ruines, et les gens y sont tués chaque jour; c'est une honte pour les Nations unies", lance-t-il.
L'ancien officier a également accusé l'Occident d'avoir pavé la voie à l'Etat islamique en Libye à l'époque de la révolte contre Mouammar Kadhafi.
"Ils sont venus d'Afghanistan, du Pakistan, du Bangladesh et de plusieurs autres pays, et les Etats étrangers leur ont fourni un soutien aérien (…). Leur principal objectif était de tuer Mouammar Kadhafi, car il voulait unifier le continent africain. Ils considèrent l'Afrique comme une mine, ils veulent la recoloniser de nouveau et réduire les Africains en esclavage", affirme l'interlocuteur de l'agence.
"Ils nous traitent de façon barbare, puisqu'ils ne maîtrisent pas d'autres langues que celle de la force. Ils n'ont jamais envisagé de solution pacifique ni de projet positif pour les Africains ou les Libyens", indique-t-il.
Toujours d'après lui, la Syrie serait devenue "un enfer similaire" sans le soutien de la Russie et de son président Vladimir Poutine.
Dans le même temps, évoquant l'expansion actuelle de l'Etat islamique en Libye et en Syrie, Ahmed Kadhafi a estimé que les forces de la coalition internationale "ne combattaient pas du tout l'EI".
"Au contraire, ce sont l'Occident et l'Otan qui ont créé l'EI. Il n'y avait pas d'extrémisme en Irak, en Syrie ou en Libye avant l'intervention de l'Otan dans ces pays", souligne Ahmed Kadhafi.
"La question est de savoir comment il est possible que l'intervention de l'Otan ait permis à la moitié des territoires irakiens et syriens de passer sous le contrôle de l'EI? L'Otan est-elle devenue si faible?", se demande-t-il.
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