Présidentielles 2017 Duel Sarkozy- Le Pen, bien que Juppé soit le préféré des Français.

Publié le par José Pedro

Election présidentielle 2017 : Sarkozy touche le fond, Juppé gagne des points [date, candidats, sondages, résultat]

Election présidentielle 2017 [date, candidats, sondages, résultat]L'élection présidentielle 2017 aura probablement lieu les 23 avril et 7 mai 2017 (dates à confirmer). Les candidatures sont déjà déclarées, les couteaux aiguisés. Le résultat de la présidentielle dépendra d'un long combat et de nombreux paramètres.

[Mis à jour le 25 juillet 2015 à 12h42] L'élection présidentielle 2017 est encore loin, mais déjà, elle se prépare dans les différents états-majors politiques. Avec le retour de Nicolas Sarkozy et la préparation de la primaire chez Les Républicains (ex-UMP) et les tensions toujours vives à gauche, c'est une pré-campagne qui s'est lancée dès la rentrée 2014, près de deux ans et demie avant l'échéance. Dans un climat extrêmement tendu, avec un contexte économique et social délétère, où la légitimité des dirigeants quels qu'ils soient est de plus en plus contestée, la chronique des stratégies, des manoeuvres, des petites phrases et des peaux de bananes est déjà quotidienne. C'est pourquoi Linternaute.com vous propose d'ores et déjà de faire le point sur l'élection, ses sondages, ses candidats, ses déclarations clés, sa campagne.

L'élection présidentielle 2017 devrait être un scrutin des plus tendus. A gauche, François Hollande, qui bat des records d'impopularité selon les résultats des sondages successifs sur cette présidentielle, pourrait avoir à affronter une primaire mais aussi une candidature écolo, voire de la gauche de son parti. A droite, malgré une "union nationale" de courte durée et une relative entente avant lesélections régionales 2015, les tensions sont palpables et pourraient donner lieu à un combat destructeur en 2016. Au FN, dans ce contexte, c'est le nom de Marine Le Pen qui est dans la bouche de tous les politologues et autres commentateurs. La patronne du Front national semble assurée de figurer au second tour de la prochaine présidentielle, et ce malgré la profonde crise interne qui secoue le Front national depuis la sortie de route de son père et président d'honneur du parti, Jean-Marie Le Pen.

Election présidentielle : derniers sondages

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Sondage. © Ifop

16 juillet 2015 : Juppé écrase la concurrence, sauf chez les Républicains (Ifop)

Selon le baromètre Ifop pour Paris Match et Sud Radio, Alain Juppé reste la personnalité préférée des Français. Le maire de Bordeaux atteint désormais les 70 % d'opinions favorable. Il grappille même 3 points en ce début de vacances d'été. François Bayrou arrive en seconde positions à 61 % de bonnes opinions, ce qui l'amène à considérer une candidature au Centre devant Manuel Valls, à égalité avec le maire de Pau. La primaire des Républicains resterait en revanche en faveur de Nicolas Sarkozy : si celui-ci est loin derrière sur l'ensemble des sondés (40 % de bonnes opinions), il devance son principal rival chez les sympathisants LR (52 % contre 48 % pour Juppé) et l'appareil du parti est un atout entre ses mains. François hollande, lui, est en baisse de 3 points à 33 % de bonnes opinions. Lire sur le site de l'Ifop

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Sondage. © Elabe

14 juillet 2015 : Hollande pas vraiment revigoré par le dossier grec (Elabe)

Selon un sondage Elabe pour BFM TV, le poids de François Hollande dans la résolution de la crise grecque n'est pas si évident pour les Français. Ils ne sont qu'une courte majorité – 51 % des sondés dont 76 % à gauche - à estimer que le chef de l'Etat a "a su faire entendre la voix de la France" dans ce dossier. Les sondés restent très largement sceptiques en revanche sur la capacité de la Grèce à se sortir de la crise avec cet accord. 68 % pensent qu'Athènes ne sera pas sauvée contre seulement 31 % qui pensent le contraire. Lire sur le site d'Elabe

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Sondage. © Odoxa

10 juillet 2015 : la Grèce n'est pas la priorité des Français (Odoxa)

Selon un sondage Odoxa pour la chaîne iTélé, les Français privilégient à 45 % les sujets économiques et sociaux pour l'intervention du chef de l'Etat lors du 14 juillet. Ils ne sont en revanche que 10 % à souhaiter que François Hollande aborde en priorité la crise grecque. Ce dossier qui monopolise médias et classe politique depuis des jours est devancé par l'immigration et la sécurité intérieure dans les priorités listées par les sondés. Lire sur le site d'Odoxa

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Sondage.© OpinionWay

9 juillet 2015 : Sarkozy au fond du trou (OpinionWay)

Selon le baromètre OpinionWay pour Metronews et LCI, Nicolas Sarkozy enregistre sa cote de popularité la plus faible depuis sa défaite de 2012 à la présidentielle. Le président des Républicains perd 2 points depuis la précédente mesure et atteint à peine 30 % de "satisfaits" de son action politique. Il est ainsi 12e et dernier des personnalités de l'opposition dans ce baromètre, loin derrière Alain Juppé en tête (58 %, +6 points), suivi par Bruno Le Maire (46 %, +6 points) qui le devancent largement, même chez ses sympathisants. Nicolas Sarkozy, don le ton lors de ses meetings est cité par OpinionWay pour expliquer ce désamour, est devancé également par Marine Le Pen, avant dernière avec 31 % de bonnes opinions (+4 points). Lire sur le site d'OpinionWay

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Sondage. © Ifop

9 juillet 2015 : la crédibilité de l'opposition en prend un coup (Ifop)

Selon le tableau de bord politique Ifop-Fiducial, François Hollande reste malaimé dans l'opinion, seuls 27 % des sondés approuvant son action (en baisse de 1 point) après pourtant deux mois d'amélioration. Manuel Valls se redresse d'un point à 47 % de bonnes opinions. L'opposition quant à elle perd des points, sa crédibilité étant mise en doute par les personnes interrogées. 33 % d'entre elles pensent qu'elle obtiendrait de meilleurs résultats que l'actuel gouvernement si ses dirigeants étaient aux manettes, en baisse de 6 points par rapport à juin. C'est son plus bas niveau depuis 2012. Lire sur le site de l'Ifop

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Sondage. © Elabe

8 juillet 2015 : la voix de Hollande dans le dossier grec peu puissante vue de France  (Elabe)

Selon un sondage Elabe pour BFM TV, 38 % des Français pensent que François Hollande a su faire entendre la voix de la France au cours des dernières semaines à propos de la crise grecque contre 62 % qui pensent le contraire. Quant à l'échec actuel des négociations, il est surtout imputable à l'ensemble des participants, renvoyés dos à dos par 59 % des sondés, quand 23 % citent Alexis Tsipras, 11 % Angela Merkel et 3 % Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, et François Hollande. Lire sur le site d'Elabe

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Sondage© ViaVoice

2 juillet 2015 : le sondage qui suggère un retour de DSK  (ViaVoice)

Selon un sondage ViaVoice pour Libération, Dominique Strauss-Kahn serait le meilleur candidat pour la gauche en 2017 derrière Manuel Valls. L'actuel Premier ministre est "souhaité" par 47 % des sondés et l'ancien directeur du FMI, relaxé désormais dans toutes ses affaires, récolte dix points de moins. Mais sa position est significative dans une période où son retour est suggéré par d'autres enquêtes (lire ci-dessous). DSK devance ainsi Ségolène Royal (31,9 % la verraient comme une "bonne candidate"), Martine Aubry (28 %), Arnaud Montebourg (23,8 %) et François Hollande (22,7 %). Lire sur le site de ViaVoice

Voir tous les sondages de la présidentielle

Les dates de l'élection présidentielle de 2017

Les dates de l'élection présidentielle de 2017 ne sont pas encore officiellement connues, mais il y a de fortes chances que ces dernières soient fixées au 23 avril 2017 pour le premier tour et 7 mai 2017 pour le second. Les dates des élections présidentielles sont généralement annoncées lors d'une communication en Conseil des ministres, suivie d'un décret, puis sont validées par le Conseil constitutionnel. La règle, fixée par l'article 7 de la constitution, est claire : l'élection présidentielle doit avoir lieu au minimum 20 jours avant l'expiration du mandat du président de la République en fonction.
L'élection peut être organisée jusqu'à 35 jours avant la fin du mandat. François Hollande ayant pris ses fonctions le 15 mai 2012, celles-ci prendront fin au plus tard le 14 mai 2017 à minuit. Le premier tour devra donc avoir lieu entre le 10 avril et le 24 avril 2017. Le scrutin devant être organisé un dimanche (loi du 6 novembre 1962 relative à l'élection du Président de la République et article L. 55 du code électoral) et le second tour "le quatorzième jour suivant le premier", seules une poignée de dates sont aujourd'hui envisageables : les 16 et 30 avril ou les 23 avril et 7 mai 2017.

 

Election présidentielle 2017 : les candidats

 

Les candidatures sont déjà en train de s'affiner et, pour certaines, sont d'ores et déjà déclarées par le biais d'une candidature aux primaires.

Juppé, Sarkozy, Fillon : les candidats Les Républicains

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Les candidats UMP à la présidentielle 2017. © Linternaute.com

A l'UMP, devenue Les Républicains début juin 2015, la situation reste précaire malgré la victoire nette lors des départementales. Les affaires, du financement des campagnes de Nicolas Sarkozy à Bygmalion, font de l'ombre aux primaires, dont les modalités ont été annoncées début avril. Elles détournent aussi l'attention de l'alliance renouvelée avec le centre et de la refonte de l'UMP sous un nouveau patronyme. Les leaders des "Rép" semblent par ailleurs toujours profondément divisés, même si les bisbilles sont aujourd'hui mises en sourdine en vue des régionales qui auront lieu en fin d'année. Entre Nicolas Sarkozy, élu à la tête du parti avec 64,5 % en novembre 2014, son ancien Premier ministre François Fillon, le grand favori des sondages Alain Juppé, ou encore Xavier Bertrand, Bruno Le Maire et tant d'autres qui pourraient vouloir jouer leur carte, il semble que le combat qui se profile à la fin de l'année 2016 pour désigner un candidat soit de nature à laisser des traces durables.

Une primaire ouverte au centre sera organisée les 20 et 27 novembre 2016, les candidats devront tous être déclarés le 9 septembre 2016 et bénéficier du soutien de 20 parlementaires, 2 500 adhérents et 250 élus pour participer. La liste des prétendants n'est pas encore complète, mais beaucoup ont déjà pris position. Dernière candidature en date : celle Nathalie Kosciusko-Morizet. Alors qu'elle a déjà annoncé qu'elle n'excluait rien ("pourquoi pas ?" indiquait elle le 16 mars 2015), Europe 1 a affirmé le 26 mai 2015 qu'elle avait bel et bien l'intention de se lancer après le congrès de l'UMP fin mai. "J'y vais, de toute façon", aurait déclaré l'ancien candidate à la mairie de Paris, malgré des chances assez faibles de s'imposer. Nicolas Sarkozy aurait d'ores et déjà été informé, toujours selon la station de radio.

Alain Juppé s'est déclaré candidat à la primaire depuis le 20 août 2014. Le maire de Bordeaux fait aujourd'hui figure de grand favori pour cette primaire, comme pour l'élection. Mais le maire de Nice Christian Estrosi est lui aussi candidat à la primaire UMP depuis le 13 mai 2014. Une candidature confirmée sur iTélé le 25 novembre 2014 puis sur LCP en mars 2015. L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, François Fillon, a déclaré le 9 mai 2014 qu'il serait candidat "quoi qu'il arrive" et ne semble pas avoir changé de ligne depuis. Il a réédité son souhait de concourir le 16 avril 2015 sur BFMTV. Mais un autre ancien ministre a fait encore plus vite et plus fort que tous ces impétrants : Xavier Bertrand est quant à lui candidat depuis le 16 septembre... 2012 ! 

Nicolas Sarkozy, président de l'UMP depuis novembre 2014, devrait lui aussi être candidat. Le sujet n'a pas encore été clairement abordé par l'intéressé, attelé à la création d'une structure toute nouvelle. Le changement de statuts du parti a été validé par le bureau politique le 5 mai 2015. Les militants ont voté, à la fois en faveur de la nouvelle organisation du parti et sur son nouveau nom, "Les Républicains" les 28 et 29 mai 2015, lors d'un scrutin électronique. Avec ce succès, l'actuel président des Républicains est soupçonné de transformer précisément le parti en "machine de guerre" pour 2017. Une chose est certaine : il devra, pour participer à la primaire, démissionner de ses fonctions. Le candidat choisi à la primaire deviendra le chef du parti selon les règles fixées.

EN VIDEO - A droite, les candidats à la primaire pour la présidentielle de 2017 doivent occuper le terrain.

On voit mal en tout cas l'ancien chef de l'Etat se contenter des seconds rôles à la présidentielle, à moins que son avenir judiciaire ne l'empêche d'aller au bout de ses ambitions. La validation des écoutes de son téléphone portable et le maintien de sa mise en examen pour corruption et trafic d'influence le 7 mai 2015, dans une des ramifications de l'affaire Bettencourt, jette une ombre sur son retour.

A droite, notons également que Laurent Wauquiez, bombardé par Nicolas Sarkozy à la direction des Républicains n'exclut rien. Plombé par les affaires, Jean-François Copé est pour l'instant "out" mais il attendrait son heure. Bruno Le Maire, qui n'a pas encore dévoilé ses intentions, est lui aussi devenu un concurrent sérieux avec les 30 % obtenus le 30 novembre 2014 face à Nicolas Sarkozy. Il a demandé début mars 2015 aux journalistes qui l'interrogeaient sur une éventuelle candidature "d'attendre un peu". Des candidats du centre pourraient venir s'ajouter à la liste, la primaire se voulant ouverte à l'UDI notamment.

Hollande, Valls : les candidats du PS

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Les candidats PS à la présidentielle. © Linternaute.com / Solfé communication

Au Parti socialiste, la situation est suspendue au choix de François Hollande, qui sera peut être contraint au retrait, si sa popularité ne se redresse pas en 2015, année d'élections départementales et régionales, et lors de la seconde partie de son quinquennat. Après avoir battu des records d'impopularité, il a vu sa popularité se redresser de manière spectaculaire à la faveur de sa gestion des attentats qui ont frappé le pays début 2015 avant de rechuter avec des élections départementales 2015 synonymes de fiasco. Le chef de l'Etat, qui a fêté ses trois années passées à l'Elysée, tente désormais de défendre son bilan. Il a semblé, avant la période des fêtes de 2014 et depuis la rentrée de janvier 2015, se lancer dans une vaste campagne de communication. Visites de terrain, parfois surprises, voeux combatifs à la télévision, interview radiophonique exceptionnelle... François Hollande semble placer l'année 2015 sous le signe de la reconquête, ce qui lui vaut des accusations de faire campagne aux frais de l'Elysée. Sans annoncer de nouvelle réforme d'ampleur, il a entamé une séquence d'explication voire de promotion de celles réalisées, n'échappant pas au passage obligé de l'autocritique, notamment sur sa politique contre le chômage. Cette phase de reconquête, François Hollande l'aurait programmée dit-on plus tôt, en septembre 2014, avant de renoncer, bloqué par le livre de Valérie Trierweiler et par le départ d'Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti de son gouvernement.

Mais Hollande fait toujours face à une fronde d'anciens ministres et d'une poignée de députés de sa majorité (malgré un congrès du PS qui semble avoir redonné une légitimité à la ligne suivie), comme en témoigne la nouvelle utilisation du 49-3 lors de l'examen en seconde lecture de la loi macron mi-juin 2015. Pire : sur le terrain économique et social, la progression toujours importante du chômage, la persistance d'une croissance atone (malgré des signaux optimistes en 2015) et la difficulté à redresser les comptes publics s'ajoutent à des polémiques incessantes sur la famille, sur des projets jugés dangereux pour l'environnement, l'éducation et même sur la vie privée du chef de l'Etat.

Si le président sortant est candidat à la présidentielle, le PS pourrait automatiquement marcher derrière lui. Mais il pourrait aussi se diviser et exiger la mise en place d'une primaire, comme en 2011. Plusieurs personnalités, y compris au sein du gouvernement, se sont d'ores et déjà prononcées pour une primaire, avec ou sans Hollande. On le sait, les rivaux déclarés ou non du président sortant sont nombreux. Alors que Ségolène Royal et Laurent Fabius semblent se placer hors du jeu, c'est bien Manuel Valls qui est le favori des sondages à 2 ans de l'élection. Le Premier ministre a d'ores et déjà indiqué qu'il se rangerait derrière François Hollande, "candidat naturel" pour 2017. Mais un cas de force majeure peut encore le pousser à se lancer dans la course et certains socialistes semblent déjà certains qu'il sera candidat, à la suite d'un abandon de François Hollande. Martine Aubry, qui a déjà émis des déclarations peu amènes sur la politique du gouvernement avant de se rallier à la motion A pour le congrès du PS en juin 2015, reste aussi une prétendante potentielle sérieuse. Mais elle est bousculée dans la fédération du Nord, puissante division du PS, qui semble lui échapper après le congrès et avant les régionales.

Quoiqu'il en soit, l'aile gauche du PS se cherche un leader. Sur les rangs, le député de la Nièvre Christian Paul, désigné chef des frondeurs récemment (et premier signataire de la motion B, vaincue lors du congrès de juin 2015) mais aussi Benoît Hamon, qui a repris sa liberté et entend bien l'exploiter. D'aucuns prédisent aussi un retour d'Arnaud Montebourg, qui a claqué la porte du gouvernement et reste pour l'instant en retrait de la politique (il est entré au conseil d'administration d'Habitat). Ce dernier s'est rappelé au bon souvenir des socialistes en publiant une tribune assassine contre la politique du gouvernement avec le banquier Matthieu Pigasse, le dimanche 7 juin 2015. Mais sur RTL le 18 juin 2015, il a nié avoir l'intention d'être candidat à la présidentielle. Il venait présenter un nouveau projet de défense du "Made in France", intitulé "Vive la France" et monté avec le député UDI Yves Jégo.

L'option Dominique Strauss-Kahn est enfin de plus en plus évoquée. L'ancien directeur du FMI, blanchi dans l'affaire du Carlton de Lille en juin 2015, la dernière le visant, est désormais débarrassé de ses ennuis avec la justice. Il s'est même permis une entrée fracassante sur Twitter peu après la fin du procès ainsi que des conseils sur le crise grecque. Les sondages frémissent (lire ci-dessus). Mais le scénario d'un retour semble peu envisageable : il faudra d'abord que DSK "le libertin" aux pratiques sexuelles un peu "rudes" comme il l'a admis lors du procès, regagne le crédit perdu auprès de l'opinion depuis l'affaire du Sofitel.

Marine Le Pen : candidate du FN ?

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Marine Le Pen © Projet - site du FN

Reconduite par un plébiscite à la fin novembre 2014 à la tête du FN et auréolée de sa percée aux dernières élections, Marine Le Pen semblait lancée vers une qualification au second tour de la présidentielle en 2017. Les succès de son parti aux municipales puis aux européennes, au Sénat et enfin aux départementales, où le Front national a démultiplié le nombre de ses élus (sans pourtant prendre un seul département), inquiètent ses adversaires au plus haut point. Il reste néanmoins pour Marine Le Pen a solder définitivement le cas "Jean-Marie Le Pen", suspendu début mai 2015 puis remis en selle par la justice début juillet, après avoir multiplié les provocations, mettant à mal la stratégie de "dédiabolisation" entamée en 2011, mais aussi à passer les régionales sans prendre de (mauvais) coup, elle qui sera candidate dans le Nord.

Le, ou plutôt la, candidat(e) du Front national pour l'élection présidentielle de 2017 est néanmoins d'ores et déjà connu(e) : rien ne semble pouvoir aujourd'hui arrêter Marine Le Pen dans sa route vers la présidentielle. Pas même les bisbilles politico-familiales du printemps 2015 avec son père qui est allé jusqu'à la déshériter, à indiquer qu'il avait "honte" qu'elle porte son nom, et même à remporter un recours en justice après sa suspension du FN, à la suite de dérapages racistes répétés. La présidente du FN, réélue à la tête de son parti le 30 novembre 2014 avec 100 % des voix, est parvenue à réorienter la ligne en s'adressant au "peuple" que la gauche socialiste aurait abandonné. Surfant sur les peurs des Français (l'immigration, les effets néfastes de l'Union européenne, le déclassement de la France), elle séduit d'ores et déjà avec un programme simple, en cours de rodage néanmoins, comprenant la sortie de l'euro, la réduction drastique de l'immigration, la priorité aux Français dans les prestations et la santé ou encore la tolérance zéro sur la sécurité. 

Bayrou, Morin : les candidats du centre

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François Bayrou© Linternaute.com

Au centre de l'échiquier politique, la situation des candidatures semble encore des plus floues. Le président du MoDem, François Bayrou, pourrait se présenter à l'élection. Dans une interview mi-juillet 2015 à Valeurs Actuelles, il se voyait d'ailleurs comme "l'un des quatre qui peuvent gagner" en 2017. Il est a priori exclu qu'il participe à la primaire de la droite et du centre organisée par l'UMP tant la rupture avec le parti de Nicolas Sarkozy est importante. Mais après avoir appelé à voter François Hollande avant le second tour en 2012, il pourrait mener à bien une nouvelle alliance en 2017. On le sait : le maire de Pau est très proche de celui de Bordeaux, Alain Juppé. Les deux hommes s'apprécieraient tant qu'un ralliement de François Bayrou à la candidature de Juppé, voire d'un ticket commun du patron du MoDem avec le candidat UMP est envisagé. Mais il faudra pour ce faire qu'Alain Juppé remporte la primaire à laquelle il participera de son côté. En cas de victoire d'un autre candidat de droite, François Bayrou pourrait de nouveau concourir et devenir le "doyen de l'élection", celui qui a le plus participé à la présidentielle parmi les candidats en lice.

Dans la toute nouvelle formation politique de l'UDI (Union des Démocrates et indépendants), la retraite de Jean-Louis Borloo pour des raisons de santé a laissé un vide. Après une séquence de querelles fortes entre les différentes composantes de ce mouvement (Rama Yade s'est accrochée avec Laurent Hénard pour le leadership du Parti radical. Hervé Morin, du Nouveau centre, a accepté de mauvais gré la victoire de Jean-Christophe Lagarde qui a pris la présidence de l'UDI en novembre 2014), les départementales ont semble-t-il acté un rapprochement durable avec l'UMP. Mais le parti s'est montré particulièrement agacé par l'hégémonie de son partenaire, devenu Les Républicains, à l'approche des régionales. La participation de l'UDI à une primaire ouverte avec la droite est donc envisageable, mais encore incertaine. Avec quel candidat du centre ? Affaire à suivre. 

Duflot, Mélenchon : les autres candidats

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Cécile Duflot et Jean-Luc Mélenchon. © Linternaute.com

Chez les Verts, après les errements des dernières élections présidentielles (Mamère, Lipietz, Voynet, Joly), la candidature à la présidentielle semble promise pour l'instant àCécile Duflot, ancienne ministre du Logement sortie du gouvernement avec pertes et fracas dès le printemps 2014. Cécile Duflot tente d'imposer son leadership aux écolos avec une ligne anti-gouvernementale que tous ne partagent pas (Placé, de Rugy, Pompilli semblent plus proches d'une alliance avec le PS). En témoignent les profondes divisions qui touchent EELV depuis les départementales, où les écologistes ont été jusqu'à s'allier avec le Front de gauche dans la majorité des cantons. Fin mai 2015, Cécile Duflot rompait sèchement avec Jean-Luc Mélenchon dans une tribune. Une union de courte durée.

Au Parti de gaucheJean-Luc Mélenchon semble toujours sur les rangs malgré un léger coup de blues après des européennes calamiteuses et les départementales. Restera pour lui à convaincre le Parti communiste de resigner avec lui en 2017, alors que les tensions avec le parti de Pierre Laurent sont à leur comble. A l'extrême gauche, Philippe Poutou, démissionnaire de la direction du NPA, ne semble pas prêt à repartir au combat. Olivier Besancenot, toujours invité sur les plateaux de télévision, pourrait reprendre le flambeau, malgré sa volonté manifeste de rester en dehors de cette élection. 

Reste à droite la candidature de Nicolas Dupont-Aignan, ancien député UMP et fondateur de Debout la République qui pourrait tenter une troisième candidature à l'élection suprême. Il a déjà indiqué qu'il ne participerait pas à la primaire de la droite. On ne connait pas encore les intentions de Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès) et de Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière). Des candidatures issues du Parti ouvrier indépendant et de Chasse, pêche, nature et tradition, si elles n'ont pas été concrétisées en 2012, sont toujours possibles en 2017.

Election présidentielle : les règles du scrutin

L'élection présidentielle est une élection au suffrage universel direct depuis 1965 en France. Cette date ne correspond cependant pas la première élection présidentielle de la Ve République, puisqu'en 1958, le Général de Gaulle était le dernier président de la République à être élu au suffrage indirect. Les articles 6, 7 et 58 de la Constitution française fixent les modalités de ce scrutin clé, détaillées par une loi de 1962, l'article LO-127 du code électoral et une loi d'avril 2011 abaissant à 18 ans l'âge minimum de candidature au lieu de 23 auparavant. Depuis 2000 et l'introduction du quinquennat, l'élection présidentielle élit le président de la République pour une durée de 5 ans contre 7 auparavant. Depuis la révision constitutionnelle de 2008, le président ne peut pas être élu plus de deux fois consécutivement.

Dans les règles, l'élection présidentielle est une élection au "suffrage universel uninominal direct". Tous les électeurs de nationalité française, de plus de 18 ans, inscrits sur les listes électorales avant le 31 décembre de l'année précédant l'élection et jouissant de tous leurs droits civils et politiques sont invités à y participer. Les mêmes obligations s'imposent à ceux qui veulent être candidats. Mais ils doivent en sus avoir obtenu 500 "parrainages" d'élus (maires) sur les deux tiers du territoire, publier une déclaration de situation patrimoniale et posséder un compte de campagne. De nombreuses règles s'imposent aussi à eux, notamment quant au financement de leur campagne, qui ne doit pas dépasser un plafond de 16,851 millions d'euros. Ces règles sont contrôlées par le Conseil constitutionnel (gestion des candidatures, publication de la liste des candidats, proclamation des résultats et de l'identité de l'élu le cas échéant au JO) et la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (surveillance des comptes de campagne, validation du remboursement d'une partie des frais par l'Etat le cas échéant sous certaines conditions).

Résultat de la présidentielle : ce qu'il faut savoir

C'est le candidat ayant obtenu la majorité absolue (50 % des voix ou plus) au premier tour qui remporte l'élection présidentielle. Si aucun candidat n'obtient cette majorité, une nouvelle élection est organisée à la majorité simple. Peuvent alors participer au second tour les deux candidats arrivés en tête au premier tour. Le résultat de la présidentielle est proclamé par le Conseil constitutionnel avant communication des résultats par le ministère de l'Intérieur, mais les premières estimations des instituts de sondages sont autorisés à partir de 20 heures, quand l'ensemble des bureaux de vote ont été fermés à travers la France. Le but de cet embargo jusqu'à 20 heures : ne pas influencer les derniers votants qui pourraient modifier leur choix dans l'isoloir en fonction des premières estimations livrées.

La règle concernant la publication des résultats de la présidentielle est de plus en plus mise à mal avec le développement d'Internet et des réseaux sociaux. En France en effet, tous les bureaux de vote ne ferment pas à la même heure, certains étant ouverts jusqu'à 18 heures, d'autres à 19 heures et les derniers enfin, dans les grandes villes, jusqu'à 20 heures. Dès 18 heures, des estimations circulent donc dans les rédactions et fuitent parfois dans les médias étrangers, notamment en Belgique, sur des sites qui ne sont pas soumis à la législation française. Le résultat de la présidentielle 2012 avait fait l'objet de nombreux messages codés sur le réseau social Twitter. De quoi amener les autorités à réfléchir à de nouvelles règles ou à un horaire de fermeture commun des bureaux de vote.

Le résultat de l'élection présidentielle de 2012 était le suivant : PREMIER TOUR - François Hollande (PS) : 28,63 % ; Nicolas Sarkozy (UMP) : 27,18 % ; Marine Le Pen (FN) : 17,90 % ; Jean-Luc Mélenchon (FG) : 11,10 % ; François Bayrou (MoDem) : 9,13 % ; Eva Joly (EELV) : 2,31 % ; Nicolas Dupont-Aignan (DLR) : 1,79 % ; Philippe Poutou (NPA) : 1,15 % ; Nathalie Arthaud (LO) : 0,56 % ; Jacques Cheminade (Solidarité et progrès) : 0,25 % ; Abstention : 20,52 %. SECOND TOUR - François Hollande (PS) : 51,64 % ; Nicolas Sarkozy (UMP) : 48,36 % ; Abstention : 19,65 %.

 

Les résultats de la présidentielle par commune

 

Résultats de la présidentielle 2012 dans les 50 premières villes de France

Aix-en-Provence
Amiens
Angers
Argenteuil
Aulnay-sous-bois
Avignon
Besançon
Bordeaux
Boulogne-Billancourt
Brest
Caen
Calais
Clermont-Ferrand
Créteil
Dijon
Grenoble
Le Havre
Le Mans
Lille
Limoges
Lyon
Marseille
Metz
Montpellier
Montreuil
Mulhouse
Nancy
Nanterre
Nantes
Nice
Nîmes
Orléans
Paris
Pau
Perpignan
Poitiers
Reims
Rennes
Roubaix
Rouen
Saint-Denis
Saint-Etienne
Strasbourg
Toulon
Toulouse
Tourcoing
Tours
Versailles
Villeurbanne
Vitry-sur-Seine

Les résultats de la présidentielle par département

Résultats de la présidentielle 2012 dans les départements

01 - Ain
02 - Aisne
03 - Allier
04 - Alpes-De-Haute-Provence
05 - Hautes-Alpes
06 - Alpes-Maritimes
07 - Ardèche
08 - Ardennes
09 - Ariège
10 - Aube
11 - Aude
12 - Aveyron
13 - Bouches-Du-Rhône
14 - Calvados
15 - Cantal
16 - Charente
17 - Charente-Maritime
18 - Cher
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Bayrou ou le baiser de Judas dont Juppé ne se remettra pas
Il nous aura tout fait, le Béarnais avec ses ergots à la Chantecler et sa tête grosse comme un melon de Cavaillon.
 

J’y vais ou je n’y vais pas ? Bayrou ne rate pas une occasion de vanter tous les mérites dont il se croit paré. Il est bien le dernier. Notre homme ne se plaît que dans les hautes sphères, et pour tout dire, il se rêve en homme providentiel.

Il nous aura tout fait, le Béarnais avec ses ergots à la Chantecler et sa tête grosse comme un melon de Cavaillon. Ses modèles ? Henri IV, son compatriote navarrais, dont il a écrit une biographie ; de Gaulle, l’homme seul, envers et contre tout ; et Mitterrand, dont il loue une pugnacité qu’il espère égaler en se représentant à la présidentielle.

Il ira en 2017 dès lors que Juppé ne se présentera pas, parce qu’il se sera fait rouler dans la farine avec des primaires qu’il ne peut remporter.

Il ira parce que Hollande l’a déçu. Il ira parce qu’il hait Sarkozy, l’arriviste bling-bling et inculte, et qu’il s’imagine en recours contre Marine Le Pen. Il ira parce qu’il s’y croit, jusqu’à se vanter d’une virilité de grand fauve dont Hollande est dépourvu et qu’il appuie par ses références appuyées au Vert galant et à l’élevage de pur-sang dont il occupe ses temps libres.

On chercherait en vain les états de service de M. Bayrou pour justifier une telle vanité : aucun grand fait d’armes ou accomplissement majeur ; ministre de l’Éducation ne s’essayant à aucune réforme, ne suscitant ni élans ni contestations ; son parti, le MoDem, une coquille vide qui a dynamité l’espace politique que Giscard ou Balladur avait réussi à fédérer.

Pusillanime et accommodant, déloyal et changeant, européaniste et humanitariste, Bayrou incarne les pires défauts des ventres mous du centre. Certains crurent en lui en 2007, quand son parler-vrai et sa lucidité (sur la dette, l’autorité de l’État ou l’insécurité) prirent des accents populistes, au point qu’on qualifia sa posture d’extrême centre.

Si la division droite-gauche n’a plus de sens idéologiquement, elle reste un marqueur d’appartenance. En France, on déteste les félons qui passent d’un camp à l’autre. Bayrou, avec sa danse du ventre devant Royal en 2007 et son ralliement de 2012 au panache de Hollande, a signé pour toujours sa carte de visite, celle de Iago et de Judas, du traître et du vendu.

Un ego surdimensionné et un narcissisme sans limite, voilà les prérequis de la course présidentielle. M. Gauchet le notait déjà pour les candidats de 2007 – Royal, Sarkozy et Bayrou – et Alain de Benoist fait de l’égocentrisme narcissique, stade suprême de l’individualisme, un trait de la postmodernité. Admirez-moi parce que je le vaux bien !

La médiocrité de notre personnel politique se mesure à la piètre qualité des écuries en lice. Des canassons qui se prennent pour des chevaux d’obstacle. Des haridelles s’imaginant à la tête de chars de combat. Des rosses qui se rêvent en étalons.

Depuis 2012, Bayrou, c’est Judas. Bayrou et Juppé n’ayant cessé de se rapprocher, l’un pour l’adouber dans sa conquête de la mairie de Pau et l’autre pour le soutenir dans les primaires, les électeurs de droite sauront s’en souvenir et le leur faire payer.

Le baiser de Judas à Juppé sera comme le chant du cygne de la carrière politique du Bordelais avant sa réincarnation en la figure de l’éternel deuxième que l’on aime tant en France, de Mendès France à Rocard, de Barre à Balladur, le sempiternel perdant, trop modéré pour être convaincant et trop au centre pour peser, et que l’on renvoie à ses chères études.