WWIII: La Grèce nous quitte pour les BRICS à cause de la Dette Grecque, mise à disposition par Rothschild.
Les preuves présentées dans le rapport indiqueraient que la dette issue des plans d’austérité est une violation directe des droits fondamentaux de l’homme. Le comité serait arrivé à la conclusion que la Grèce ne devrait pas payer cette dette parce qu’elle est illégale, illégitime et odieuse.

E. Toussaint présentant un document du FMI qui prouve que le fonds savait que ses mesures augmenteraient la dette grecque.
Le comité sur la vérité sur la dette publique grecque présente aujourd'hui et demain ses premières conclusions. Le rapport sera officiellement publié demain vers 16h. Composé de 9 chapitres, le rapport conclut, sans vraiment beaucoup de surprise, que la dette grecque est en grande partie illégale, illégitime et odieuse.
Ce rapport préliminaire présente une cartographie des problèmes et des questions clés liées à la dette publique grecque, et fait état des violations juridiques associées; il retrace également les fondements juridiques sur lesquels peut se fonder la suspension unilatérale des paiements de la dette.
Les résultats sont présentés en neuf chapitres structurés comme suit (traduction du résumé publié en anglais ici) :
1. la dette avant la troïka
Ce chapitre revient sur les analyses de la croissance de la dette publique grecque depuis les années 1980.
Il conclut que l'augmentation de la dette n'est pas le résultat de dépenses publiques excessives, qui sont en fait restées inférieures aux dépenses publiques des autres pays de la zone euro, mais plutôt en raison des taux extrêmement élevés, des dépenses militaires excessives et injustifiées, de la perte de recettes fiscales due à des sorties illicites de capitaux, de la recapitalisation des banques privées, et des déséquilibres internationaux créés par les failles dans la conception de l'Union monétaire elle-même.
L'adoption de l'euro a conduit à une augmentation drastique de la dette privée en Grèce à laquelle les grandes banques privées européennes ainsi que les banques grecques ont été exposées. La crise bancaire a contribué à la crise de la dette souveraine grecque. Le gouvernement de George Papandreou a aidé à présenter les éléments d'une crise bancaire comme une crise de la dette souveraine en 2009 en mettant l'accent et en augmentant le déficit public et la dette.
2. Evolution de la dette publique grecque entre 2010 et 2015,
Ce chapitre conclut que le premier accord de prêt de 2010 a principalement visé le sauvetage des banques privées et a permis aux banques de réduire leur exposition aux obligations d'État grecques.
3. la dette publique grecque en 2015
Ce chapitre présente la nature controversée de la dette actuelle de la Grèce, les principales caractéristiques des prêts, qui sont analysés plus en profondeur dans le chapitre 8.
4. Mécanisme de la dette en Grèce
Ce chapitre révèle les mécanismes des accords qui ont été mis en œuvre depuis mai 2010. Ils ont créé une quantité importante de nouvelle dette, tout en générant des coûts abusifs ainsi que l'approfondissement de la crise.
Les mécanismes révèlent que la majorité des fonds empruntés ont été transférés directement aux institutions financières. Plutôt que de bénéficier à la Grèce, ils ont accéléré le processus de privatisation, par l'utilisation d'instruments financiers .
5. conditionnalités contre la durabilité
Ce chapitre présente comment les créanciers ont imposé des conditions intrusives attachés aux accords de prêt, ce qui a conduit directement à l'impossibilité économique et à l'insoutenabilité de la dette. Ces conditions, sur lesquelles les créanciers insistent encore, ont non seulement contribué à la baisse du PIB, mais aussi à un emprunt public plus élevé, faisant la dette de la Grèce plus insoutenable encore, mais a également provoqué des changements dramatiques dans la société, et a provoqué une crise humanitaire.
La dette publique de la Grèce peut être considérée comme tout à fait insoutenable à l'heure actuelle.
6. Impact des "programmes de sauvetage" sur les droits de l'homme
Ce chapitre conclut que les mesures mises en œuvre dans le cadre des "plans de sauvetage" ont directement affecté les conditions de vie des personnes et ont violé les droits de l'homme, que la Grèce et ses partenaires sont tenus de respecter, de protéger et de promouvoir en vertu du droit national et international.
Les ajustements drastiques imposés à l'économie grecque et à la société dans son ensemble ont provoqué une détérioration rapide du niveau de vie, et restent incompatibles avec la justice sociale, la cohésion sociale, la démocratie et les droits humains.
7. les questions juridiques entourant les protocoles d'entente et de prêt
Ce chapitre soutient qu'il y a eu violation des droits de l'homme de la part de la Grèce elle-même et des prêteurs que sont les États membres de la zone euro, la Commission européenne, le Parlement Européen, la Banque Centrale et le Fonds monétaire International, qui ont imposé ces mesures à la Grèce.
Tous ces acteurs ont échoué à évaluer les violations des droits de l'homme comme un résultat des politiques qu'ils ont obligés de poursuivre, et ont aussi directement violé la Constitution grecque en dépouillant efficacement la Grèce de la plupart de ses droits souverains.
Les accords contiennent des clauses abusives, qui contraignent la Grèce à capituler sur des aspects importants de sa souveraineté. Ceci est imprimé dans le choix de la loi anglaise comme régissant le droit pour ces accords, ce qui a facilité le contournement de la Constitution grecque et les obligations internationales des droits de l'homme.
Il y a plusieurs indications qui montrent que les parties contractantes ont agi de mauvaise foi, ce qui rendent ces accords invalides.
8. évaluation des dettes illégitimes, odieuses, illégale et la non-viables
Ce chapitre fournit une évaluation de la dette publique grecque selon les définitions relatives à la dette odieuse, illégitime, illégale et non viable adoptées par le Comité.
Ce chapitre conclut que la dette publique grecque, en date de juin 2015 est insoutenable, puisque la Grèce est actuellement incapable de rembourser sa dette sans compromettre gravement sa capacité à remplir ses obligations de base des droits humains. En outre, pour chaque créancier, le rapport fournit des preuves de cas indicatifs de dettes illégales, illégitimes et odieuses.
Dette envers le FMI : Elle doit être considérée comme illégale puisque qu'elle a violé les propres statuts du FMI, et ses conditions enfreignaient la Constitution grecque, le droit international coutumier, et les traités auxquels la Grèce est partie. Elle est également illégitime, puisque les conditions incluses empiétaient sur les obligations en matière de droits de l'homme. Enfin, elle est odieuse puisque le FMI savait que les mesures imposées étaient antidémocratiques, inefficaces, et conduiraient à de graves violations des droits socio-économiques.
Dettes envers la BCE: Elles doivent être considérées comme illégales car la BCE a sur-intensifié son mandat en imposant l'application des programmes d'ajustement macro-économiques (par exemple la déréglementation du marché du travail) par l'intermédiaire de sa participation à la Troïka. Les dettes envers la BCE sont également illégitimes et odieuses, puisque la principale raison d'être du programme était de servir les intérêts des institutions financières, permettant aux grandes banques privées européennes et grecques de se débarrasser de leurs obligations grecques.
9. les fondations juridiques pour la répudiation et la suspension de la dette souveraine grecque
Ce chapitre présente les options concernant l'annulation de la dette, et en particulier les conditions dans lesquelles un Etat souverain peut exercer le droit de répudiation ou la suspension du paiement de la dette en vertu du droit international.
Plusieurs arguments juridiques permettent à un Etat de répudier unilatéralement sa dette illégale, odieuse et illégitime. Dans le cas de la Grèce, un tel acte unilatéral peut être fondée sur les arguments suivants :
- la mauvaise foi des créanciers qui ont poussé la Grèce à violer la loi nationale et les obligations internationales relatives aux droits de l'homme;
- la prééminence des droits humains sur les accords tels que ceux signés par les gouvernements précédents avec les créanciers ou la troïka;
- la coercition;
- les clauses abusives qui violent de manière flagrante la souveraineté grecque et violent la Constitution;
- et enfin, le droit reconnu en droit international à un Etat de prendre des contre-mesures contre les actes illégaux commis par ses créanciers, qui endommagent délibérément sa souveraineté budgétaire, l'obligent à assumer la dette odieuse, illégale et illégitime, violent l'autodétermination économique et les droits humains fondamentaux.
En ce qui concerne la dette insoutenable, chaque État est légalement en droit d'invoquer la nécessité dans des situations exceptionnelles afin de sauvegarder les intérêts essentiels menacés par un péril grave et imminent. Dans une telle situation, l'Etat pourra être dispensé de l'accomplissement de ces obligations internationales qui augmentent le péril, comme cela est le cas avec les contrats de prêts en suspens.
Enfin, les Etats ont le droit de se déclarer unilatéralement insolvable quand le service de leur dette est insoutenable, dans ce cas, ils ne commettent aucun acte illicite et donc n'en portent pas la responsabilité.
La dignité des personnes vaut plus qu'une dette illégale, illégitime, odieuse et insoutenable
Ayant achevé son enquête préliminaire, le Comité estime que la Grèce a été et est la victime d'une attaque préméditée et organisée par le Fonds Monétaire International, la Banque Centrale Européenne, et la Commission Européenne. Cette mission violente, illégale et immorale était exclusivement destinée à transférer la dette privée sur le secteur public.
En mettant ce rapport préliminaire à la disposition des autorités grecques et du peuple grec, le Comité estime avoir rempli la première partie de sa mission telle que définie dans la décision du président du Parlement du 4 Avril 2015. La commission espère que le rapport sera un outil utile pour ceux qui veulent sortir de la logique destructrice de l'austérité et défendre ce qui est aujourd'hui mis en péril : les droits humains, la démocratie, la dignité des peuples, et l'avenir des générations futures.
Source : left.gr
Chers amis Grecs, vous n'êtes en rien responsable de vos Politiques précédentes qui ont mal gérer les fonds depuis vos Jeux Olympiques de 2004 où votre oligarchie s'en est mis plein les poches avec les contrats juteux qui sont allés dans leurs poches et non dans les vôtres. Depuis vos installations rouilles, et le stade d'Athène d'Athènes continue de rouiller dans l'oubli. La capitale grecque avait accueilli en grande pompe les Jeux olympiques, rappelle l'hebdomadaire Zeit, qui part en reportage sur les traces d'Athènes 2004.
La zone olympique flambant neuve, plantée de bâtiments aux lignes épurées, s'est muée en village fantôme, tandis que le gazon verdoyant a laissé place à une lande piquée de mauvaises herbes.
«Les jeux d'eau sont taris. Beaucoup d'arbres qui avaient été plantés pour les JO sont depuis longtemps desséchés, car personne ne les arrose. Les toilettes sont condamnées. Pas une buvette en vue. […] Aucune trace du parc de loisirs que les organisateurs des JO avaient promis autrefois aux habitants d'Athènes. Le plongeoir haut de 10 mètres du stade nautique s'élève vers le ciel. Mais il ne faut pas sauter en dessous –la piscine est vide», écrit le journaliste Gerd Höhler.
Même constat au complexe olympique de la zone côtière de Faliro, dans la banlieue d'Athènes:
«Aujourd'hui c'est la côte la plus désolée de Grèce. Ici il y aurait dû avoir des piscines en plein air, des pelouses, des pistes cyclables et un parc écologique. C'est ce qui était prévu dans le planning des JO. Rien de tout ça n'a vu le jour. L'endroit est un îlot de solitude poussiéreux et à l'abandon. La nuit, profitant de l'obscurité, des camions viennent y déverser illégalement des gravats et des encombrants. Quelques familles de roms vivent sur le terrain, dans des masures qu'ils ont fabriquées eux-mêmes. Les riverains l'appellent le Sahara.»
Une fois les Jeux terminés, la plupart de la vingtaine de bâtiments construits pour l'occasion n'a en effet plus jamais été utilisée. Une aberration au regard du budget dépensé: de 4,6 milliards d'euros prévus au départ, il est serait passé, selon les chiffres officiels, à 11,2 milliards. Selon des estimations indépendantes, il serait en fait grimpé à 20 milliards d'euros.
Les sommes dépensées pour Athènes 2004 ont porté un coup fatal à la Grèce, estime le journaliste:
«Après que le déficit budgétaire a atteint en 2002 une part encore tolérable de 3,7% du PIB, ce taux est grimpé à 7,5% l'année des JO. En l'espace d'un an, les dettes d'Etat sont montées de 182 à 201 milliards d'euros. Le chemin qui allait mener la Grèce au désastre de l'endettement était ainsi déjà tracé.»
Un avis partagé par le quotidien Ouest France, qui écrit:
«Ce dérapage des comptes, de l’aveu même de Jacques Rogge, président du Comité international olympique (CIO), a contribué “en partie, pour 2 à 3 %” à l’augmentation de la dette extérieure du pays.»
Le grand stade olympique dessiné par le célèbre architecte espagnol Santiago Calatrava continue certes d'ouvrir ses portes de temps en temps pour accueillir des matchs de foot, mais la plupart des sièges en plastique ont été détruits par les supporters. Vos Milliardaires ne paient pas d'impôts, vos armateurs sont sous pavillons de complaisance et notamment à Londres, et nos dirigeants Européens voudraient vous faire porter le chapeau, le FMI voudrait que vous remboursiez! NON c'est cadeau, l'Allemagne, en son temps vous devait de l'argent, et elle a eu également son ardoise d'effacée, c'est à votre tour de bénéficier de notre compréhension.
Nous nous sommes déjà fait avoir par les grandes Banques Américaines des Rothschilds et Rockefellers; Goldman Sachs et compagnie, qui ont revendu leurs créances aux Banques des Etats et ont de ce fait mutualisé la Dette grecque sur l'ensemble des citoyens Européens. Votre ennemi, maintenant, ce n'est plus nous, mais ceux qui échappent à la participation aux dépenses du Pays et qui n'engrangent que les bénéfices.
Le transport maritime de marchandises est le seul secteur de l’économie du pays qui soit encore debout et globalement prospère. Mais les sociétés paient peu d'impôts. D'où le débat: faut-il le taxer ou protéger?
Les armateurs grecs seront-ils dans le viseur des conservateurs de Nouvelle Démocratie, le parti arrivé en tête aux élections législatives qui a soutenu le principe des mesures d’austérité pour le pays? Ces armateurs qui sont à la tête de la première flotte marchande mondiale sont «protégés» depuis les années 1960 par la constitution grecque qui a prévu pour eux un régime unique d’imposition. C’est une taxe forfaitaire assise sur le tonnage (capacité) de leurs navires quand ils battent pavillon grec, c'est-à-dire quand ils sont immatriculés en Grèce.
Cette taxe a remplacé tout le reste, en particulier l’imposition sur les revenus et les bénéfices. Mais ce pavillon grec ne représente aujourd’hui que 25 % de la flotte grecque (capacité). Les autres navires, qui battent pavillon maltais, chypriote ou libérien pour les plus courants, sont soumis à la réglementation de ces Etats, plus avantageuse et moins contraignante pour les armateurs. Ce système de «taxe forfaitaire au tonnage» existe avec des modalités différentes, dans de nombreux pays, à commencer par la France et la Grande-Bretagne.
«C’est la Grèce qui a introduit ce système de taxe au tonnage dans les années 1960 en lieu et place du système fiscal qui existait auparavant», relève Nigel Lowry, correspondant en Grèce du Lloyd’s List, la Bible de l’information maritime dans le monde entier. Il rappelle un point d’histoire qui éclaire la situation d’aujourd’hui. «Au XIXe siècle, les armateurs grecs à la voile en pleine expansion dans le bassin Méditerranéen et en mer noire, avaient élu domicile à Londres, la capitale mondiale du shipping».
Ils s’y trouvaient très bien car c’est à Londres qu’était concentrée toute l’expertise maritime mondiale et tous les services qui gravitent autour du shipping. Par la suite, quand ils sont partis à l’assaut de l’Atlantique, c’est encore à Londres qu’ils ont pu acheter leurs premiers bateaux à vapeur.
«C’est pour faire rentrer en Grèce tous les armateurs qui s’épanouissaient à Londres ou à New York que le gouvernement a eu l’idée d’une simple taxe au tonnage remplaçant tout ce qui existait auparavant», explique Nigel Lowry. Cette mesure incitative a eu son effet, même si une partie de la profession continue aujourd’hui d’avoir pignon sur rue à Londres, à New York et… à Genève, cette dernière étant l’une des grandes places européennes de négoce de matières premières.
Partout, les armateurs grecs forment des communautés très soudées. D’après le Lloyd’s List, une centaine de compagnies maritimes grecques —baptisées les «London Greeks»— seraient aujourd’hui installées à Londres, employant quelques 1.500 salariés.
Mais alors, se demande le béotien, en quoi un armateur qui n’exerce pas d’activité en Grèce et qui n’a pas de navire battant pavillon grec est-il «grec» finalement? «La question renvoie à des enjeux d’ordre ethniques ou patriotiques», plaisante un spécialiste des questions maritimes. «Un certain nombre d’armateurs grecs n’ont qu’un passeport grec et un petit bureau en Grèce».
La profession multiplie les déclarations indiquant qu’en cas de changement de régime fiscal, elle serait prête à déménager vers des destinations proches et plus «accueillantes», comme Monaco.
«Si travailler en Grèce n’est plus intéressant pour nous, nous prenons nos bateaux et nous partons», ont déclaré de nombreux armateurs ces derniers mois, en faisant valoir que leur activité était par nature internationale. «C’est vrai pour le transport maritime en général, mais c’est encore plus vrai pour les Grecs», explique Nigel Lowry, notre correspondant du Lloyd’s list et fin connaisseur de la vie maritime grecque. «La Grèce n’est pas un pays exportateur et les marchandises destinées à la Grèce représentent moins de 1 % de l’ensemble transporté par les armateurs grecs».
Rien de plus facile que de changer le régime fiscal d’un navire. Cela se fait en une journée à peu près partout dans le monde. Pour la petite histoire, le premier armateur à avoir expérimenté un pavillon dit de «complaisance» est un certain Aristote Onassis, le plus célèbre des armateurs grecs du XXe siècle. Né à Smyrne, dans l’Empire ottoman, chassé d’Anatolie, refugié à Athènes puis à Buenos-Aires, le jeune armateur qui s’était d’abord lancé dans le commerce du tabac, décide dans les années 30 de faire immatriculer ses navires au Panama pour échapper à l’administration argentine.
Il investira ensuite l’argent économisé dans l’achat de six vieux cargos dont il confiera l’exploitation à des marins grecs, et commencera à faire du fret maritime entre les deux parties de l’Amérique. Pressentant l’enjeu du pétrole, il fera alors construire le plus grand tanker du monde, l’Ariston.
Hostile à une modification de son statut fiscal, la profession multiplie les actions de solidarité, comme les donations. Cela passe notamment par l’Union des armateurs grecs qui gère un fonds de solidarité alimenté par les compagnies maritimes et leurs collaborateurs du monde entier. «La communauté des armateurs se prépare à intervenir de façon très concrète pour aider les secteurs de notre société qui sont les plus éprouvés par la crise», explique Theodore Venjamis, le président de l’Union des armateurs grecs. «Nous l’avons déjà fait plusieurs fois par le passé; nous sommes désintéressés; nous sommes d’abord humains et patriotes».
Aujourd’hui, la crise du financement avec la crise bancaire européenne entrave le développement des compagnies maritimes, mais «de nouveaux financeurs de Chine, Corée, Japon, Australie et Singapour», pointent leur nez, note Ted Petropoulos, responsable de Petrofin Research à Athènes. Pourquoi cet intérêt de l’Asie du sud-est pour la flotte grecque? Parce que les chantiers navals d’Asie du Sud-est ont faim.
Comme l’expliquent les courtiers maritimes du cabinet Barry Rogliano Salles (BRS), la Chine reste de loin le premier constructeur naval mondial, mais près d’un chantier naval chinois sur deux n’a pas engrangé de commandes en 2011. «On a d’un côté des chantiers navals qui n’ont plus de commandes et de l’autre, des armateurs qui ont du mal à emprunter», constate Ted Petropoulos. «Le shipping grec est toujours sorti renforcé des crises du secteur, analyse-t-il. Les armateurs grecs résistent. Ils ont toujours un cash flow positif. Ils ont une mentalité de survivants. Ils se préparent pour une reprise, qui interviendra peut-être en 2013, peut-être plus tard».
Le shipping semble en effet être le seul grand secteur de l’économie grecque qui soit encore debout. Avec un bémol. Cela vaut pour le transport de marchandises (vracs, pétrole, conteneur) mais pas pour le transport de passagers, plusieurs compagnies de ferries se trouvant au bord de la faillite.
La première flotte du monde —les armateurs grecs détiennent ou contrôlent 16 % du tonnage mondial— fait le gros dos mais tient le coup. «Le secteur n’a pratiquement pas connu de faillites», note Ted Petropoulos.
Le secteur du transport maritime de marchandises représente plus de 6 %du PIB grec et fait travailler entre 150.000 et 200.000 personnes. Il a rapporté à la Grèce 145 milliards d’euros en dix ans et a dépassé en 2004 le secteur du tourisme en termes de recettes annuelles pour le pays.
C’est pourtant une flotte dominée par les petites entreprises familiales, une majorité d’armateurs détenant entre un et quatre navires, essentiellement dans le transport de vracs. Petrofin Research a recensé 762 compagnies maritimes grecques, dont 70 seulement exploitent plus de 15 navires.
Le dilemme posé aux futurs gouvernants grecs pourrait être celui-ci: faut-il taxer davantage la seule filière qui marche dans le pays avec le risque de la démanteler, ou bien continuer à lui offrir des conditions d’hospitalité dérogatoires par rapport à d’autres secteurs de l’économie?
En attendant, le scénario de «Grexit» (scénario de sortie de la Grèce de la zone Euro) préoccupe le monde du shipping, même si le commerce maritime mondial se fait en dollars. Les discussions autour de ce «Grexit» commencent cependant à agacer la communauté maritime. «C’est un sujet important, mais à l’heure où nous parlons, tout a été dit là-dessus,soupire Ted Petropoulos. On a ici le sentiment que certains se délectent à en parler à longueur de journée».
Symbole d’une résistance du shipping grec à la crise, Posidonia, le plus grand salon maritime du monde s’est déroulé à Athènes comme prévu entre le 8 et le 12 juin. «1.800 exposants de 87 pays différents sont venus à Posidonia du fait de notre leadership dans le shipping; nous avons reçu 18.000 visiteurs, soir 10 % de visiteurs de plus que l’édition précédente de 2010», s’est enthousiasmé Theodore Venjamis, le président de l’Union des armateurs grecs, devant les journalistes de la presse spécialisée. «Savez-vous ce que disent mes amis de l’île de Chios? La mer peut être malade mais elle ne meurt jamais». La métaphore s’applique bien sûr au monde du shipping.
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La Grèce a les ressources naturelles pour devenir le premier producteur d’or européen. Ce qui excite les convoitises de sociétés étrangères.
498 kilos d’or. Telle était la production annuelle en Grèce en 2011. L’an prochain, ce chiffre pourrait théoriquement dépasser les 13 tonnes – soit 26 fois plus –, plaçant ainsi le pays au premier rang des producteurs européens, devant la Finlande, actuel 40e au rang mondial.
Car le sous-sol de la Grèce est riche : le pays est déjà le premier en Europe pour la bauxite, minerai qui entre dans la fabrication de l’aluminium, et de perlite, sable siliceux utilisé en agriculture et en horticulture.
Dans un pays où le taux de chômage frôle les 26% - il a pratiquement triplé depuis le début de la crise économique en 2008 -, et qui aligne six années consécutives de récession économique, ces ressources naturelles sont une bonne nouvelle. Du moins en théorie.
Les importantes réserves d’or présent dans le sous-sol grec – certains experts parlent de plus de 250 tonnes rien qued dans la péninsule de Chalcidique (nord) - risquent en effet de profiter à des compagnies étrangères, notamment en Thrace (extrême nord-est du pays) et en Chalcidique, justement.
Car, entre la politique clientéliste menée avant la crise, et les problèmes que connaît la Grèce depuis 2008, les mines et les sociétés pouvant les exploiter ont été délaissées ou arrêtées. Ainsi, en Chalcidique, la compagnie Goldfield European a attendu cinq ans un permis d'exploitation, bloqué pour des raisons bureaucratiques. Du coup, sa valeur en bourse s’est effondrée, la transformant en proie pour d’autres sociétés minières. Et c’est Eldorado Gold, grosse compagnie minière canadienne déjà active en Roumanie, Turquie, Chine et Brésil, qui a emporté la mise pour 2,4 milliards de dollars.
« La Grèce a un potentiel minier pour devenir un pays producteur majeur, se réjouit Jeremy Wrathall, patron de la société minière australienne Glory Resources, qui, elle, a racheté des mines en Thrace. Ce pays est resté inexploré et les techniques modernes de prospection n'ont jamais encore été utilisées ici ».
Selon Glory Resources, 200 emplois directs et 600 emplois indirects pourrait être créés pour son seul projet, sans compter les recettes générées pour l'Etat grec sous forme de taxes. Quant à Eldorado Gold, son effectif actuel de 800 personnes serait porté à 1 500 personnes (le secteur minier grec emploie un peu plus de 10 000 personnes).
Reste que l’extension et l’exploitation de ces mines d’or inquiètent les habitants des régions concernées. Dans la péninsule de Chalcidique, région très touristique, malgré un taux de chômage qui frise les 40 %, nombre de villages opposent une forte résistance, craignant une catastrophe sanitaire et écologique.
Selon le quotidien Die Zeit, en effet, « l'exploitation minière a apporté du travail aux gens d'ici, mais aussi des problèmes. Car les anciens exploitants n'ont eu que peu d'égards pour la nature. Les eaux industrielles ne cessaient de polluer la mer. Les entreprises utilisaient du cyanure toxique et des métaux lourds. Une gigantesque décharge constituée de résidus contaminés se dresse encore aujourd'hui dans les environs.»
Ce qui n’a pas suffi à arrêter le précédent gouvernement grec de Giorgios Papandreou, appâté par cette manne aurifère. L’ex-Premier ministre avait ainsi soutenu le projet de Skouries, une mine d'or à l'abandon située dans les environs du village de pêcheurs d'Aristoteles. Celle-ci devrait être exploitée par une filiale de la multinationale Eldorado Gold, et être agrandie de 80 à 700 mètres de diamètre.
Les habitants de la région qui s'opposent à la réouverture de la mine peuvent compter sur un allié de taille : Alexis Tsipras, qui, pendant la campagne présidentielle, s'est rendu plusieurs fois sur place pour soutenir les écologistes.
Dans son programme, Syriza, le parti de Tsipras, promettait de supprimer « les lois qui accordent des privilèges scandaleux à de grandes entreprises locales ou multinationales dans le domaine de l'exploitation minière ». Les ventes de plusieurs mines semblent de plus avoir été réalisée dans des conditions douteuses, celle de Skouries mouillant notamment quelques personnalités politiques.
Aujourd'hui, Syriza veut tenir ses promesses. Ainsi, selon Die Zeit, « le gouvernement a retiré depuis une série d'autorisations au projet, ou ne les a pas accordées. Mais il n'a tout de même pas totalement stoppé le projet. Pas encore. »
Pour Stathis Kouvelakis, membre du comité central de Syriza, le déroulement de la crise grecque "signe la fin d'une certaine idée de l'Europe", dont il dénonce le caractère "antidémocratique".

Pourquoi le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a-t-il décidé un référendum ?
- Alors qu’il avait signé de sa propre main les dernières propositions présentées aux institutions européennes, celles-ci ont voulu le soumettre à un exercice d’humiliation en lui demandant d’aller encore plus loin, au-delà de ce qui était politiquement gérable par lui : il était devenu clair que son propre parti, sa majorité parlementaire et une partie croissante de la société n’étaient pas prêts à faire davantage de concessions.
Comment en est-on arrivé là ?
– Il n’y a pas eu de négociations. Le terme est inadéquat pour décrire ce qui s’est passé. Les institutions européennes ont gardé la même ligne depuis le début : imposer à Tsipras un plan d’austérité, le forcer à rester dans un cadre identique à celui de ses prédécesseurs et montrer ainsi que les élections en Europe, a fortiori quand c’est un parti de gauche radicale anti-austérité qui gagne, ne changent rien aux politiques qui sont suivies.
Ce qu’on appelle des négociations n’a été qu’un piège mortel qui s’est refermé sur Tsipras. Son erreur, c’est de ne pas l’avoir compris à temps. Il pensait qu’en poussant les discussions le plus loin possible les Européens finiraient par se résoudre au compromis plutôt que de prendre le risque d’une rupture. Mais ils n’ont rien cédé, alors même que lui a perdu beaucoup : il a fait d’énormes concessions, l’opinion publique s’est habituée à l’idée qu’un accord était possible, les caisses publiques sont vides.
N’a-t-il pas aussi fait l’erreur de croire qu’il pouvait obtenir moins d’austérité tout en restant dans l’euro ?
– Je fais partie de la tendance, au sein de Syriza, qui pense depuis le début que vouloir concilier le rejet de l’austérité et le maintien dans la zone euro est contradictoire. Or on a vu, dès que la Banque centrale européenne a décidé en février de couper le principal moyen de financement des banques grecques, que ce n’était pas possible. L’arme monétaire a servi de moyen de pression sur la Grèce afin de la forcer à renoncer à sa politique anti-austérité.
Le dernier épisode de ce chantage, c’est lorsque l’Eurogroupe, en refusant de prolonger le programme actuel, a contraint Tsipras à fermer les banques cette semaine. Le but est politique : en prenant les Grecs en otage et en créant une situation de panique, notamment dans les classes moyennes et aisées, il s’agit soit de forcer le gouvernement à ne pas aller jusqu’au référendum, soit de dicter les conditions de son déroulement et de favoriser le camp du oui. L’Europe a déclaré la guerre à la Grèce.
La société grecque semble très divisée…
– Oui, deux tendances s’affrontent. Le camp du non s’appuie sur une partie de la population très affectée par l’austérité, qui perçoit les exigences de la troïka comme une volonté d’humilier la Grèce. Mais le camp du oui, renforcé par la peur que suscite la fermeture des banques, est aussi en train de se structurer. Nul doute que ce référendum est un acte politique courageux. Les décisions importantes sont toujours risquées. On avait fini par oublier au fil du temps que la politique s’est rapetissée en Europe.
Quels sont les scénarios possibles à l’issue du référendum ?
– Une victoire du oui serait une défaite majeure pour Tsipras et le contraindrait sans doute à organiser de nouvelles élections. Mais une victoire du non renforcerait sa détermination face aux institutions européennes en lui donnant un mandat différent de celui du 25 janvier : il s’agirait désormais de rompre avec l’austérité, quelles qu’en soient les conséquences – y compris si cela signifie sortir du cadre européen. Lorsqu’il a annoncé la tenue du référendum, c’était la première fois que le mot "euro" ne figurait pas dans son discours. Ce n’est pas un hasard.
Est-ce l’acte de décès de l’Europe ?
– Tout le déroulement de la crise grecque signe la fin d’une certaine idée, ou plutôt d’une illusion entretenue au sujet de l’Europe. Son caractère antidémocratique qui ne respecte que la loi du plus fort, son néolibéralisme qui méprise tout contrôle démocratique sont perceptibles par tous désormais. Tous ont pu se rendre compte que, même si Syriza n’a cherché qu’une rupture partielle avec les politiques d’austérité, une rupture modérée, pragmatique, et sans remettre en question les fondamentaux du cadre européen, l’affrontement a été ultraviolent. Simplement parce que ce gouvernement n’était pas prêt à capituler face au diktat néolibéral.
Même si l’Europe parvient à vaincre la résistance des Grecs, elle paiera, je crois, un prix très lourd pour son attitude. Car la Grèce n’est que la pointe avancée de la crise européenne : le projet communautaire est de moins en moins soutenu par les opinions publiques.
Propos recueillis par Sarah Halifa-Legrand
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