WWIII : Rien n'arrive par hasard. Nous sommes dans la Matrice. Les preuves.

Dans sa projection de l'avenir proche, la banque d'investissement Bank of America Merrill Lynch a évalué la probabilité du fait que notre civilisation vive dans la Matrice. C'est-à-dire une réalité physique qui aurait été élaborée par des êtres situés en dehors de notre continuum espace-temps… "Plusieurs chercheurs, philosophes et hommes d'affaires réputés pensent que la probabilité de notre existence dans le monde virtuel s'élève à 20-50%", rapporte le Business Insider citant la banque. © AFP 2016 JIM WATSON Comment Donald Trump s’est transformé en Dracula Le célèbre établissement bancaire est parvenu à cette conclusion en se basant sur des déclarations de l'homme d'affaire Elon Musk, de l'astrophysicien Neil deGrasse Tyson et du philosophe Nick Bostrom. Ainsi, en avril 2016 ces spécialistes de différents domaines ont déclaré qu'une civilisation "du futur" aurait pu modéliser notre vie grâce aux progrès accomplis actuellement dans le domaine de l'intelligence artificielle et de la modélisation 3D photo-réaliste, une technologie informatique qui permet de recréer des objets et des espaces qui nous entourent dans la vie quotidienne de manière très détaillée. © PHOTO. CAPTURE D'ÉCRAN: APPLE Avec Apple, bouchez-vous les oreilles pour 179 euros! Selon le philosophe Nick Bostrom, pas de doute: nous vivons déjà dans la Matrice. "Nous et le monde que nous voyons, entendons et ressentons existe dans un +ordinateur+ conçu par une civilisation avancée", lit-on dans son article publié dans la revue The Philosophical Quarterly. Cependant, le philosophe ajoute qu'il ne sera jamais possible de l'affirmer avec certitude.
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« Pour lui, il y a donc une conscience universelle et le cerveau utilise cette conscience pour bâtir une conscience individuelle . Un peu comme des artisans distincts utilisent une plaque de fer pour produire des objets différents. C’est cela qui permet à Dominique Laplane de rejeter le panpsychisme et d’affirmer l’existence de consciences individuelles. Il ne s’agit pas d’une simple spéculation. Laplane s’appuie sur des observations fascinantes qui montrent l’existence d’une conscience pure. » Cela mérite à mes yeux plus de considération que les élucubrations de Rich Terrile.
JEAN STAUNE
Le cerveau est-il un ipod ou une radio ?
SOURCE : "NOTRE EXISTENCE A-T-ELLE UN SENS ? UNE ENQUÊTE SCIENTIFIQUE ET PHILOSOPHIQUE", PRESSES DE LA RENAISSANCE, 2007
vendredi 27 juillet 2007
De la conscience.
Sir JOHN ECCLES a été l’un des grands neurologues du XXe siècle. Le philosophe Karl Popper et lui ont écrit un ouvrage [1] dans lequel ils développent un modèle où trois mondes sont en interaction. Le monde 1 regroupe toutes les choses matérielles, le monde 2, tous les états de conscience, et le monde 3, le patrimoine culturel.
Cette conception est clairement dualiste et comme tous les dualistes, Eccles et Popper sont confrontés à la fameuse question : comment l’esprit, s’il existe, peut-il influencer le cerveau sans violer les lois physiques, au premier rang desquelles la loi de conservation de l’énergie ?
C’est grâce à Frederick Beck, physicien quantique et directeur du département de physique théorique de l’Université de Darmstadt, que Eccles a trouvé la solution.
Eccles a reçu le prix Nobel pour l’élucidation du fonctionnement de la synapse. Comme nous l’avons vu, la synapse est l’élément essentiel pour le transfert de l’influx nerveux d’un neurone à l’autre. Or, ce transfert dépend de l’exocytose, c’est-à-dire de l’éclatement d’un petit nombre de vésicules contenant chacune 5 à 10 000 molécules de neurotransmetteurs (cf. figure 13. 3). L’ouverture de chaque vésicule est du type « tout ou rien » et dépend du déplacement d’une partie infime de la membrane de la vésicule (d’un poids de 10 puissance 18 gramme). Lorsque l’influx nerveux arrive dans le bouton qui termine l’axone (cf. figure 13.2), l’exocytose permettant la transmission du « message » au neurone suivant n’a, en général, qu’entre un quart et un tiers de chances de se produire.
13.2
Structure d’un neurone.
Figure 13.3
Passage de l’influx nerveux d’un neurone à un autre via une synapse.
En réalisant un traitement quantique de l’exocytose, Beck a montré que la probabilité que celle-ci se produise pouvait être augmentée ou diminuée sans que cela constitue en rien une violation des lois de conservation d’énergie, car les masses mises en jeu dans le phénomène d’exocytose sont suffisamment petites pour rentrer dans les incertitudes existant sur le plan quantique.
Le travail de Beck et Eccles [2] publié par l’Académie américaine des sciences est une réalisation historique. Il ne prouve pas que l’esprit agisse sur le cerveau, il montre que c’est théoriquement possible. Ainsi, depuis 1992, l’obstacle principal à la prise en compte du dualisme (obstacle mentionné par presque tous les auteurs que nous avons cités) n’existe plus. Il faut le dire : le dualisme est redevenu, sur le plan scientifique, une possibilité.
Pour Eccles, l’esprit est comme un scanner qui lit l’état d’activation des neurones et qui influence cette activation de façon analogue à un champ de probabilité quantique, champ qui n’a ni masse ni énergie, mais exerce pourtant une influence causale en modifiant la probabilité que certains événements se produisent. En physique quantique, tout le monde admet l’existence d’un tel champ déterminant les états de la matière et de l’énergie mais ne s’y réduisant pas. Alors pourquoi ne pas admettre cela en neuroscience, demande Eccles ? Le choix d’un tel modèle repose également, pour lui, sur l’existence d’expériences comme celle décrite figure 13. 4, dans laquelle une simple intention d’agir peut actionner les neurones, et sur le peu de crédibilité ou de consistance des autres hypothèses que nous avons décrites. « Il a été amplement démontré par la science que la conscience, l’idéation pure, active effectivement certaines régions déterminées du cortex cérébral. La maîtrise mentale de l’activité cérébrale est si vaste que l’on peut présumer une totale domination du cerveau par la conscience. Et voilà que pour la première fois se trouve formulée une hypothèse sur la manière dont le mental influence l’activité cérébrale sans enfreindre les lois de conservation de l’énergie. La critique matérialiste du dualisme par Dennet, Changeux, Edelman perd donc tout son fondement scientifique... [...] Puisque les solutions matérialistes ne parviennent pas à expliquer l’unicité de la conscience ou de l’âme provient d’une entité située dans un autre niveau de réalité [...] rendue nécessaire par la certitude de l’existence d’un noyau de cette individualité. J’avance qu’aucune autre position n’est défendable [3]. »
Imaginons que des extraterrestres observent nos faits et gestes depuis des années. Et que, très désireux de ne pas nous perturber, ils ne se fassent jamais remarquer. Ils profitent de nos vacances pour rentrer chez nous et étudier les objets qui s’y trouvent. Imaginons-les maintenant dans la chambre d’une adolescente. L’analyse des CD et de leurs lecteurs leur apprend rapidement que des sons y sont codés sous forme numérique et que le lecteur effectue un décodage permettant de restituer les sons. L’analyse de l’ipod les mènera à la même conclusion. Si le système de stockage est technologiquement plus avancé et qu’il puisse stocker une plus grande quantité de sons, les techniques de stockage et de lecture n’en sont pas moins compréhensibles pour autant.
La radio les plongera, en revanche, dans un abîme de perplexité. Où exactement les sons sont-ils stockés dans la radio et comment sont-ils lus ? Pour essayer de le comprendre, ils se livreront à de multiples expériences, modifiant ou retirant des composants de la radio. Ils constateront que le son émis est modifié, voire supprimé, par de telles actions. Ils en concluront très logiquement que même si la radio est un objet technologiquement très avancé, son principe général n’est pas différent de celui de l’ipod ou du lecteur de CD : il émet des sons qui sont stockés en son sein. Ils seraient si persuadés de cette conclusion que, si un jour ils emportaient ces trois objets dans l’espace et s’ils constataient que la radio ne fonctionne plus, alors que l’ipod, lui, fonctionne encore, ils expliqueraient sans doute cela par la sensibilité de la radio -objet plus évolué, donc plus fragile -au champ magnétique de leur vaisseau ou de l’apesanteur...
Et bien sûr, ils traiteraient de « préscientifique », de « magique », ou de « mystique » toute théorie envisageant que les sons ne soient pas stockés dans la radio mais émis par quelque source mystérieuse.
Certes, la conscience est modifiée lorsque certaines zones du cerveau le sont, mais cela ne prouve pas plus que le cerveau produise la conscience que le fait que la musique se modifie quand on modifie les composants de la radio ne prouve que la radio produise la musique. Une minorité de neurologues n’hésite donc pas à franchir le pas et à considérer le cerveau comme une condition et non comme la cause ulti
Figure 13.4.
La pensée agit sur le cerveau. La figure 13.4 A nous montre les zones du cerveau impliquées dans la réalisation du mouvement de la main. La figure 13.4 B nous montre que lorsque le sujet pense à un mouvement de la main sans l’effectuer, une des zones concernées s’active quand même ! Ce résultat semble problématique pour les tenants de l’émergence, car cela veut dire que, soit la conscience est réductible à un pur processus physique comme le pensent les identitaires, soit elle peut vraiment agir sur les neurones, ce que même les émergentistes forts ne sont pas prêts à concéder.
DOMINIQUE LAPLANE, neurologue, professeur à Pitié-Salpêtrière, où il a dirigé l’un des grands services de neurologie, a développé une solution particulièrement originale : la transformation. Il y aurait, selon lui, dans l’Univers, de la matière et de l’énergie d’un côté, de la pensée et de la conscience de l’autre. De la même façon que la matière se transforme en énergie, le couple matière-énergie peut-il se transformer en pensée et réciproquement.
Laplane est parfaitement conscient des objections qu’on peut lui faire (si une transformation existe, la pensée doit être quantifiable puisque l’énergie et la matière le sont ; si la pensée peut créer de l’énergie, cela ne viole-t-il pas le fameux principe de conservation de l’énergie ?, etc.), il les décrit et y répond [4] .
Il insiste, entre autres, sur le fait que certains contemporains de Newton ont refusé la notion d’attraction universelle parce qu’elle violait les lois relatives à l’interaction des corps admises à l’époque. Mais elle a fini par triompher à cause de son pouvoir explicatif. Et sur le refus d’Einstein d’accepter l’idée de non-séparabilité tant celle-ci lui semblait incompatible avec la relativité, comme nous l’avons vu page 64. Selon Laplane, sa position n’est pas plus étrange, quant à l’état de nos connaissances, que ces deux concepts le furent en leur temps.
Laplane hésite sur la manière de qualifier cette proposition. Est-ce une simple constatation banale qu’il propose, le cerveau (énergie-matière) produit une pensée qui n’est pas de l’énergie-matière ou une axiomatique (il préfère finalement ce terme pour ne pas laisser entendre qu’il considère la modalité de la transformation comme un fait scientifiquement établi) ? Il pense que son hypothèse doit être prise en compte à cause de son caractère explicatif et du nombre important de problèmes qu’elle permet de surmonter, même s’il admet qu’elle n’est pas scientifiquement testable pour l’instant.
Pour lui, cette solution permet de concilier matérialisme et spiritualisme, et d’effacer la barrière que le dualisme introduit entre ces deux composants irréductibles. « Du matérialisme, nous retenons sans réticence l’idée que notre pensée provient effectivement de la matière et nous laissons le champ totalement libre à la connaissance objective qui peut se développer intégralement dans le cadre de l’axiomatique scientifique. Le dualisme est entièrement respecté : il y a bien, comme le constate le sens commun, d’une part la pensée, d’autre part la matière-énergie. La grande différence est que l’articulation entre ces deux ensembles qui constituent l’Univers est désormais compréhensible [5] . »
Comme Eccles, Laplane pense qu’il n’est pas scientifique d’affirmer que notre conscience, c’est-à-dire le fait que nous éprouvions des sensations (par l’unité de la perception, qui, selon Laplane, pourrait parfaitement être obtenue par des mécanismes de type « physicaliste »), soit un mécanisme créé par les lois physiques que nous connaissons actuellement.
Pour lui, il y a donc une conscience universelle et le cerveau utilise cette conscience pour bâtir une conscience individuelle. Un peu comme des artisans distincts utilisent une plaque de fer pour produire des objets différents. C’est cela qui permet à Laplane de rejeter le panpsychisme et d’affirmer l’existence de consciences individuelles.
Il ne s’agit pas d’une simple spéculation. Laplane s’appuie sur des observations fascinantes qui montrent l’existence d’une conscience pure [6] .
Certains patients sont atteints d’une maladie qui supprime toute réaction. Si on les laisse seuls dans leur bain, ils n’en sortiront jamais. Mais dès qu’on les stimule, qu’on interagit avec eux, ils se comportent de façon quasi normale et peuvent entrer en relation avec leur entourage. Si on leur demande s’ils étaient conscients pendant la durée de leurs « absences » ils répondent : « Oui.
Et à quoi pensiez-vous pendant ces moments-là ? A rien. C’est impossible, si on est conscient, on doit bien penser à quelque chose, avoir au moins des images qui nous traversent l’esprit... C’est impossible pour vous docteur, mais pas pour moi ! »
Laplane établit une distinction absolument fondamentale entre la conscience et les contenus de la conscience. L’existence d’une « conscience pure » ou d’un état de « conscience vide » pendant lequel le sujet reste conscient bien que rien ne se passe dans son esprit, prouve que l’on ne peut pas identifier la conscience avec l’ensemble de ses contenus. Il semble que cette découverte constitue un progrès important de nos connaissances car des spécialistes comme Dennett, Damasio ou Crick ne peuvent même pas imaginer qu’un tel état existe.
L’existence d’un état de « conscience pure » semble également recouper les témoignages de méditants orientaux qui parviennent, après de nombreux efforts, à cet état de « non-pensée ».
On pourrait ainsi dire qu’il existe deux « couples » : la matière-énergie et la pensée-conscience. L’énergie peut exister sans matière mais non l’inverse et la conscience peut exister sans la pensée mais non l’inverse. Et pour Laplane, ces deux constituants fondamentaux de l’Univers peuvent se transformer l’un en l’autre [7] .
JEAN-FRANCOIS LAMBERT, psychophysiologiste, enseignant à Paris-VIII, défend avec force l’idée selon laquelle le cerveau serait la condition de l’existence de la conscience et non sa cause, grâce à des métaphores telles que celle-ci : « Si en restant chez vous, vous découvrez que votre frigidaire est en panne et que les fusibles ont sauté, vous n’allez pas dire, après les avoir changés, « les fusibles sont la cause du froid ». De la même façon, le cerveau n’est pas la cause de la conscience même si elle ne peut exister sans lui, de même que le froid n’existe pas dans les frigidaires si les fusibles ne sont pas en bon état. »
Lambert appuie sa position sur des expériences que nous détaillerons au cours du chapitre suivant, mais c’est l’originalité de sa position sur le plan épistémologique que nous allons ici analyser.
Bien qu’il rejette totalement l’idée que le cerveau puisse créer la conscience, Lambert ne se considère nullement comme dualiste. Tout d’abord parce qu’il ne conçoit pas que la conscience puisse exister sans le cerveau. Ensuite, parce que si ses conceptions impliquent l’existence d’une dimension autre que la dimension physico-chimique de l’activité neuronale, qui serait la cause de l’existence de la conscience (ce qui oblige logiquement au dualisme), tous les efforts de Lambert consistent à montrer que cette dimension est à la fois nécessaire et totalement ineffable sur le plan empirique. Ainsi, il reproche au dualisme d’Eccles de vouloir objectiver ce qui, pour lui, n’est par définition pas objectivable. Et il reproche à tous les matérialistes leur certitude de pouvoir clore sur lui-même le monde physico-chimique quand on aborde la question de la conscience. Pour lui, cette clôture est impossible pour des raisons scientifiques et non philosophiques. « L’autre alternative à la logique qui préside habituellement à la discussion des rapports cerveau-pensée est celle-ci : une logique de l’absence comme témoin d’une présence. La pensée, l’esprit, le sujet ne sauraient être objectivement circonscrits et donc leur présence n’est pas à rechercher dans, ou à côté, des processus, mais dans l’impossibilité pour les processus de s’autojustifier. Loin de constituer un échec de la raison, l’incomplétude du sujet empirique désigne un espace offert, au cœur de la rationalité, à la révélation d’un sens [8] . »
Développant une démarche équivalente à celle d’un Wittgenstein montrant l’incomplétude du langage ou d’un Gödel montrant l’incomplétude de la logique, Lambert essaie de montrer que l’homme ne se contient pas. Mais « cette incomplétude, cette radicale impossibilité d’exhiber la totalité que je suis, ne permet de conclure objectivement ni à la présence certaine, ni à l’absence certaine, d’un opérateur métaphysique. Les données objectives ne sauraient permettre sans contradiction évidente d’attester de manière irréfutable l’existence de ce qui, par nature, leur échappe [9] ».
MARIO BEAUREGARD est un chercheur en neurosciences à l’université de Montréal. Ses recherches montrent à quel point les facteurs psychologiques peuvent avoir un impact sur le plan physique [10] .
Ses résultats indiquent que les variables mentalistes (e.g., volonté, croyances, attentes) et leur contenu intentionnel ne sont ni identiques ni réductibles aux processus cérébraux (e.g., propagation d’un influx nerveux, libération vésiculaire d’un neuro transmetteur).
Les processus et événements mentaux exercent une influence causale sur les divers niveaux de fonctionnement cérébral (moléculaire, cellulaire, systémique). La haute valeur prédictive et explicative de facteurs tels que les croyances, les buts, les aspirations, les désirs et les attentes soutient, selon lui, la vision dualiste interactionniste selon laquelle les contenus de l’expérience subjective consciente peuvent influencer causalement les processus électriques et chimiques du cerveau.
Afin d’interpréter ces résultats, il a proposé une hypothèse -l’hypothèse de la traduction psychoneurale (ou HTP) -visant à expliquer les relations entre activité mentale et activité cérébrale. Selon l’HTP, le monde psychologique (la perspective à la première personne) et le cerveau (qui fait partie du monde physique -la perspective à la troisième personne) représentent deux domaines distincts sur les plans ontologique et épistémologique qui peuvent intéragir parce que constituant des aspects complémentaires d’une même réalité sous-jacente. Pour l’HTP, l’activité mentale (incluant la conscience) représente un aspect irréductible et fondamental dans l’Univers. De plus, l’HTP postule que les processus et événements conscients et inconscients sont traduits de manière sélective, par le biais d’un code spécifique, en processus et événements neuronaux dans les divers niveaux d’organisation du cerveau (biophysique, moléculaire, cellulaire, circuits) [11] .
Il est également avec le neuropsychiatre Jeffrey Schwartz et le physicien Henry Stapp, le coauteur d’un article important sur les liens existant entre physique quantique et neurosciences. Cet article affirme que l’espoir des matérialistes d’expliquer par l’une des différentes hypothèses -que nous avons mentionnées dans la première partie de ce chapitre -la connexion entre nos sentiments et nos émotions et l’activité cérébrale est condamné d’avance par la physique quantique.
« La conception classique suppose que les choix faits par les êtres humains à propos de comment ils vont agir soient déterminés par des variables microscopiques qui d’après la théorie quantique sont, par principe, indéterminées. La supposition réductionniste que le cours de l’expérience humaine est déterminé par des processus mécaniques locaux est la chose qui est la plus fortement réfutée par la structure des phénomènes naturels telle que la dévoile la physique contemporaine. Espérer que les connexions entre l’esprit et le cerveau seront comprises dans un cadre conceptuel si contraire aux principes de la physique n’est ni raisonnable ni crédible au plan scientifique [12] . »
Notes
[1] Karl Popper et John Eccles, The self and its brain, Springer, 1977.
[2] Frederik Beck et John Eccles, « Quantum aspects of brain activity and the role of consciousness », Compte rendu de la National Academy of Sciences des Etats-Unis, 1992, n°89, p.11357-11361.
[3] John Eccles, Comment la conscience contrôle le cerveau, Fayard, 1997, p.201 et 215. Le chapitre 9 de cet ouvrage contient le texte intégral de l’article Beck et Eccles sur la possibilité théorique du dualisme.
[4] Dominique Laplane, La mouche dans le bocal, essai sur la liberté de l’homme neuronal, Plon, 1987, p. 113-117.
[5] Ibid., p. 174.
[6] Voir Dominique Laplane, Penser, c’est-à-dire ? Enquête philosophique, Armand Colin, 2005, p. 123-129.
[7] Laplane a développé un autre concept révolutionnaire. Il a en effet été amené à soigner de nombreux aphasiques -malades qui se peuvent plus utiliser ni comprendre le langage, voire parfois les écrits. Il démontre que de tels patients continuent à pouvoir penser normalement même s’ils n’ont plus de mots pour le faire ! Le cas le plus exceptionnel rapporté par Laplane n’est pas celui d’un de ses patients mais celui du Pr Lordat, qui fut professeur de médecine à Montpellier au XIXe siècle. Spécialiste de l’aphasie, il devient lui-même aphasique, puis guérit quinze ans plus tard. Son témoignage montre que l’on peut penser à des choses extrêmement complexes de façon tout à fait normale sans avoir aucun mot à l’intérieur de soi pour les exprimer. Il existe donc une pensée sans langage, c’est de la pensée consciente, ce n’est pas l’inconscient, mais elle ne peut être formulée. Voir Dominique Laplane, La pensée d’outre-mots, Les empêcheurs de penser en rond, 1997, p. 20-23.
[8] Jean-François Lambert, « L’épreuve du sens : science et incomplétude », in Les Cahiers Jean Scot Erigène (3). Connaissance traditionnelle, connaissance rationnelle, Trédaniel, 1992, p. 135-222.
[9] Jean-François Lambert,« L’incomplétude. Un nouveau paradigme », IIIe millénaire, 1995, n°37, p. 33-35 et p.50-53.
[10] Mario Beauregard, J. Levêque et P. Bourgouin, « Neural corelates of the conscious self regulation of emotion », Journal of Neurosciences 21, RC 165, p.1-6.
[11] Mario Beauregard, Denyse O’Leary, The spiritual brain, Harper, San Francisco, 2007. Voir aussi Mario Beauregard, « Mind does really matter : Evidence from neuroimaging studies of emotional self-regulation, psychotherapy, and placebo effect », in Progress in Neurobiology (sous presse).
[12] Jeffrey Schwartz, Henri P. Stapp, Mario Beauregard, « Quantum physics in neuroscience and psychology : a neurophysical model of mind-brain interaction », Philosophical transactions of the Royal Society, London, Biological sciences, 2005, vol.360, n°1458, p.1309-1327.

La virginité de Saint Joseph
Article du Dictionnaire de Théologie Catholique
Par l'abbé A.Michel
Là où, sans crainte d'exagération, on peut exalter la grandeur de saint Joseph, c'est au sujet de sa virginité. Chaste, il l'a été d'une façon admirable, durant son mariage avec Marie. Sa mission l'exigeait impérieusement. « Pureté, s'écrie Bossuet, voici ton triomphe. Ils se donnent réciproquement leur virginité, et sur cette virginité, ils se cèdent un droit mutuel..., de se la garder l'un à l'autre. » Op. cil., 1er point. Mais Joseph était-il vierge lorsqu'il accepta Marie comme épouse ? L'opinion d'un mariage antérieur de saint Joseph, recueillie dans l'apocryphe Protévangile de Jacques, a eu, dans les premiers siècles de l'Église, quelques partisans parmi les Pères de l'Église. Aujourd'hui, elle est complètement abandonnée. L'éminente sainteté de Joseph, la sublimité de sa mission, exigent de lui un amour de la chasteté poussé jusqu'à la virginité complète et perpétuelle. En fait, d'ailleurs, l'hypothèse d'un premier mariage de Joseph d'où seraient issus les « frères du Seigneur » se heurte à des difficultés telles que l'on peut conclure à son impossibilité.

Tout est égrégore
« Observez un dîner entre amis, il y a toujours celui qui fait rire, celui qui râle etc. Chacun joue un rôle qu'il quitte une fois rentré chez lui. Ils entretiennent leur égrégore. Un match de foot avec son équipe préférée, la rentrée des classes de son enfant ou un déjeuner dans la maison de famille... Nous évoluons en permanence parmi ces zones sociales invisibles, très conditionnantes. Même quelqu'un qui voudrait échapper à ce phénomène en partant vivre sur une île déserte, se relierait encore à l'égrégore des gens qui aspirent à s'isoler sur une île déserte », plaisante l'auteur. Parfois trop forte, l'empreinte peut néanmoins donner cette impression d'être englué dans l'existence d'un autre. « Pour autant, souligne Kaly, magnétiseur, il ne faut pas confondre égrégore et possession. On sort d'un égrégore en quittant les gens ou les idées qui nous y rattachent. Cela peut être difficile mais il n'y a que ça à faire ». Dans ce cas, la psychothérapie peut être un moyen pour prendre conscience du parasitage « énergétique » qu'exercent les valeurs de notre cercle ou de notre communauté.
Mais quitter un égrégore n'est jamais que l'occasion d'en intégrer un autre. Un cheminement de vie clairvoyant permettra simplement de choisir ses sources d'inspiration, toujours avec le cœur. « Car, insiste Alain Brêthes, on ne peut pas y échapper. Tout est égrégore, c'est l'archétype universel, ce qui vient conditionner nos représentations ». Lorsque l'enfant qui naît prend son premier inspire, il se relie déjà à l'égrégore de la famille dans laquelle il arrive, mais également à l'égrégore de son pays et de l'histoire de son pays. Il inhale une quantité d'énergie collective qui ne lui appartient pas en propre et qu'il va faire sienne. « L'égrégore est la contre-partie psychique d'un groupe humain », ajoute-t-il. Il vit donc à la fois sur un plan physique, au travers des êtres qui le portent et sur un plan astral. Celui-ci est un espace intermédiaire, une sorte de canal qui nous relie à notre dimension éthérique, ultra-pronfonde. C'est par lui que communiqueraient les énergies subtiles des uns et des autres qui, unifiées, forment l'égrégore. Nul besoin donc d'être physiquement ensemble ; l'égrégore est comme le négatif de notre expérience vécue, une réalité alternative dans laquelle nous sommes en présence les uns des autres.
Le rapport entre le caractère invisible, impalpable de cette énergie et son pouvoir bien tangible a très tôt fait sa dimension sacrée. Dans certains courants occultes, l'égrégore est un véritable support rituel. Les premiers à avoir exploré leur potentiel égrégorique furent les francs-maçons, reliés à travers le monde et les époques par leurs codes et initiations mystérieuses. Les écoles ésotériques utilisent l'égrégore comme un puissant outil divinatoire. Le chamanisme fait également de la transe et des cérémonies collectives une porte d'accès vers l'énergie universelle. Mais aujourd'hui, notre sacro-sainte science moderne tend elle aussi à s'emparer du phénomène.
Aura universelle
Depuis un peu plus de quinze ans, une théorie discrète est en train de révolutionner toutes nos connaissances sur la conscience humaine. Le Global Consciousness Project (Projet de Conscience Globale) est une expérience parapsychologique débutée en 1998 au sein de la prestigieuse université de Princeton, aux États-Unis. L'initiative, qui réunit scientifiques et ingénieurs, cherche à établir l'existence d'une activité énergétique universelle, grâce à un générateur aléatoire de nombres, un petit boîtier conçu au départ pour détecter les mouvements de pensées d'un cobaye. Après en avoir éprouvé l'efficacité sur une seule personne à la fois, l'appareil, baptisé Egg, est testé sur un groupe. On réunit une trentaine de personnes et on les invite à parler et à bouger comme bon leur semble. L'appareil de mesure, placé dans un coin de la pièce, ne réagit pas. Mais quand on demande ensuite au groupe de s'asseoir et de méditer ensemble, l'appareil semble capter une synergie et amorce une courbe. La découverte fait l'effet d'une bombe dans la communauté scientifique. Bientôt, des dizaines d'autres boîtiers Egg sont envoyés aux quatre coins du globe, de l'Alaska aux Fidji, avec une question précise : est-il possible de détecter un émoi collectif à l'échelle planétaire ? Les premiers résultats sont étonnants : lors des funérailles de Lady Di, les boîtiers enregistrent jusqu'en Chine une variation du champ psychique.
A ce jour, 65 générateurs sont positionnés dans presque autant de pays, dont deux en France. Tous reliés en réseau, ils archivent en continu l'encéphalogramme terrestre. Chaque fois qu'un événement mondial se produit, des fluctuations sont enregistrées. Plus il est fort et médiatisé, plus elles sont importantes. L'informaticien Pierre Macias héberge l'un des deux Egg français à Toulouse : « Le flot de données des capteurs tend à s'éloigner des valeurs attendues lorsque se produit un événement public qui concentre les pensées et les émotions d'un grand nombre de gens. Le jour de l'attaque terroriste du 11 septembre 2001, la probabilité pour que les capteurs enregistrent une telle variation ''par hasard'' fut de l'ordre de 1 pour 1 million... Nous ne savons pas encore comment expliquer ces relations subtiles entre des événements d'importance pour les hommes et les données obtenues mathématiquement, mais elles sont indéniables aujourd'hui. Ces résultats montrent à l'évidence que le monde physique et le monde de l'esprit humain sont liés d'une relation encore inconnue ».