WWIII : MACRON DÉMISSION, OLD UP SUR LA FRANCE, NOUS NE SOMMES PAS AUX ORDRES DES USA et du BERGGRUEN INSTITUTE.
- Avec AFP

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur des soupçons de favoritisme autour de l'organisation d'un déplacement aux Etats-Unis d'Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie.
Après François Fillon et Marine Le Pen c'est tour d'Emmanuel Macron d'avoir des démêlés avec la justice. Une enquête a été ouverte le 13 mars pour «favoritisme, complicité et recel de favoritisme», a précisé une source judiciaire, confirmant une information de France Inter.
Elle fait suite à un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) du 8 mars qui soupçonne des dysfonctionnements dans l'organisation d'un déplacement d'Emmanuel Macron à Las Vegas en janvier 2016, confiée au géant Havas sans appel d'offres par Business France, l'organisme de promotion de la French Tech dépendant de Bercy.
Selon Le Canard enchaîné, qui avait révélé l'affaire, le coût de la soirée aurait atteint 381 759 euros, dont 100 000 euros rien qu'en frais d'hôtel.
Lors de ce déplacement, en plein Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas aux Etats-Unis, grand-messe mondiale de l'innovation technologique, Emmanuel Macron avait été ovationné par plus de 500 personnalités et dirigeants de start-up françaises.
Le candidat du mouvement En marche ! à la présidentielle, disputant à Marine Le Pen la place de favori des sondages, a nié toute responsabilité dans ce dossier. «Mon ministère, lorsque j'étais ministre, a toujours respecté les règles des appels d'offres et des marchés publics», a récemment affirmé Emmanuel Macron, dont plusieurs proches à Bercy étaient d'ex-salariés d'Havas.
Ce n'est «en aucun cas une affaire Macron», a réagi son entourage
Emmanuel Macron, son cabinet et le ministère de l'Economie «sont totalement hors de cause» dans cette affaire, a de son côté assuré le 8 mars l'actuel ministre de l'Economie, Michel Sapin, qui avait missionné l'IGF pour enquêter. «C'est un dysfonctionnement de Business France [...] Il lui appartenait, si elle considérait que les délais étaient trop courts, de dire qu'elle ne pouvait pas organiser l'événement selon les règles, ce qui n'a pas été fait», a-t-il poursuivi.
Business France a pour sa part reconnu sa responsabilité dans l'organisation de la soirée de Las Vegas. «Il est apparu ultérieurement que, au vu des délais, le choix d'un prestataire capable de prendre en charge l'organisation de l'événement aux Etats-Unis et les actions de communication associées [...] avait été fait selon une procédure pouvant potentiellement être affectée d'irrégularité», a écrit l'organisme dans un communiqué.
«Aussitôt qu'elle en a été informée, la direction générale de Business France a suspendu le règlement des prestations, et fait réaliser un audit par le cabinet EY afin d'évaluer la situation et mettre en place des actions correctives», a ajouté l'agence.
- Avec AFP

Dans le cadre d'une enquête pour violation présumée des règles de mise en concurrence, le cabinet de Macron aurait été impliqué dans l'organisation d'une soirée organisée à Las Vegas par Havas pour le compte de Business France, selon Libération.
Le quotidien Libération révèle ce 28 juin que le cabinet d'Emmanuel Macron à Bercy, lorsqu'il était ministre de François Hollande, aurait bel et bien participé à l'organisation d'une soirée à Las Vegas par le groupe de communication Havas. Ces révélations interviennent alors qu'une enquête est en cours pour violation présumée des règles de mise en concurrence.
Le quotidien soutient également que le ministre du Travail Muriel Penicaud, à l'époque directrice générale de Business France, a «validé» certaines dépenses relatives à l'organisation de cette soirée, un «contournement des règles» de l'agence publique, chargée de faire la promotion de la France auprès des investisseurs étrangers et qu'elle dirigeait.
Des éléments d'un audit, réalisé par le cabinet d'audit EY (ex-Ernst & Young) et que Libération s'est procuré, ne laissent aucun doute sur l’implication du cabinet du ministre de l’Economie de l'époque, estime le quotidien. «Nous comprenons que la définition exacte des besoins a pu être en partie déterminée par des personnes extérieures à Business France, en particulier le cabinet du ministre de l’Economie», pointe notamment le rapport, cité par Libération.
Une affaire embarrassante pour Muriel Pénicaud, ministre du Travail
Lorsque l'affaire a éclaté, Emmanuel Macron a écarté la responsabilité de son entourage, affirmant que son «ministère a[vait] toujours respecté les règles des appels d'offres et des marchés publics». Le successeur de Emmanuel Macron au ministère de l’Économie, Michel Sapin, avait lui-même dédouané son ancien collègue, affirmant que la saisine de l'Inspection générale des finances (IGF) dans cette affaire «ne concern[ait] en aucun cas Emmanuel Macron».
Cette affaire est embarrassante pour le ministre du Travail qui doit présenter ce 28 juin en conseil des ministres le projet de loi d'habilitation à réformer le droit du travail par ordonnances. Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a dit ne pas être inquiet des conséquences de cette affaire pour Muriel Pénicaud.
Le ministre s'est également défendu, expliquant le 25 juin ne pas avoir envisagé de démissionner. «[Cela] n'aurait pas eu de sens, puisque c'est moi qui ait alerté [...] et demandé un audit indépendant, ce que l'Inspection générale des finances a confirmé par la suite», a-t-elle fait valoir.
Lors de cette soirée, qui s'était tenue le 6 janvier 2016 à Las Vegas, Emmanuel Macron avait rencontré des dirigeants de start-up françaises. Selon Le Canard enchaîné, le coût de l'opération aurait été de 381 759 euros, dont 100 000 euros pour les seuls frais d'hôtel.
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«Macron Leaks»:

L’équipe tient des tableaux précis de chacun des événements. Et Dargnat veille au grain : « Peux-tu m’envoyer la liste des invités (noms + adresses mails) de ton dîner afin que nous puissions suivre l’évolution des contributions et t’en rendre compte également ? », demande l’ancien banquier à l’organisateur d’un dîner. Les retours sont bons, mais il faut à tout prix garder le rythme. « Les amis, les deux prochaines semaines, nous n’avons pas de dîner FR, souffle Emmanuel Miquel le 20 juin. Nous nous proposons avec Christian de (re)mettre la pression sur ceux qui auraient déjà dû donner, afin de les relancer pour qu’ils donnent d’ici la fin de semaine. »
Le trésorier soumet alors à son équipe une liste de sept noms, « soit un potentiel de 53K€ pour cette semaine ». Ismaël Emelien, le plus proche conseiller d’Emmanuel Macron – il est aujourd’hui son conseiller spécial à l’Élysée –, se propose d'en appeler quelques-uns. Mais pas l’avant-dernier nom de la liste, celui du directeur général d’une grande entreprise française de sites internet : « J’avais en revanche senti[…] [qu’il n’était] pas très chaud pour payer, il aide beaucoup en termes de conseil. »
À l’autre bout de la chaîne, le « chef » supervise les opérations par l'entremise de son cabinet. « Sophie[pour Sophie Ferracci, cheffe de cabinet de Macron à Bercy – ndlr], peux-tu nous faire un point avec les prochaines dates ? Merci bcp », demande le 2 mai 2016 Julien Denormandie, un autre membre de la garde rapprochée d'Emmanuel Macron, son ancien dircab à Bercy.
À la même période, Dargnat sollicite Emmanuel Miquel et Cédric O pour qu’ils trouvent « des gens qui pourraient organiser des dîners » à l’occasion des déplacements à venir du ministre à « Orléans le 8 mai, La Rochelle le 9 mai, Toulouse le 19 mai, La Grande-Motte le 26 mai, Chalon-sur-Saône le 30 mai, Rennes le 20 juin, Annecy le 23 juin. » Très efficace à Paris, En Marche! veut désormais braconner en région. Le mouvement assure que ces dîners provinciaux ont été des fiascos.
Pas question, en revanche, qu’Emmanuel Macron s’investisse publiquement dans la collecte alors qu’il est encore à Bercy. « Tant qu’Emmanuel est ministre, je ne crois pas en sa volonté de vouloir signer les courriers[de remerciement aux donateurs de plus de 500 euros – ndlr] », prévient Julien Denormandie. Le « chef » se contente alors de textos. C’est que la frontière entre les fonctions est parfois ténue. Comme pour ce fondateur d’un fonds d’investissement, qui sollicite une audience auprès de Macron-ministre après avoir fait un don à Macron-candidat. Son message est directement transmis par Denormandie à Ferracci, sans que l’on sache si ce donateur a obtenu gain de cause : « Sophie, pour ta pochette “demande d’audience”. Merci beaucoup. »
Le 15 septembre, Emmanuel Miquel, prudent, rappelle aussi la nécessité de vérifier « l’absence éventuelle de conflit d’intérêts (incompatibles avec les fonctions passées d’EM) » et le « caractère recommandable[sic] du donateur ». Il transmet une liste comportant les noms et coordonnées de 62 contributeurs – principalement domiciliés à Paris et Londres – représentant 276 000 euros de dons. Cette fois, c'est Alexis Kohler qui se charge de répondre. L'ancien directeur de cabinet de Macron à Bercy a alors officiellement quitté la campagne pour travailler dans le privé, mais il reste très impliqué dans l'organisation : « Je regarde de plus près demain mais je n’en vois aucun susceptible de poser problème à première vue », répond-il. Depuis le 14 mai, Alexis Kohler est le nouveau secrétaire général de l'Élysée. C'est lui, l'homme sérieux aux lunettes, qui a annoncé mercredi 17 mai la liste du gouvernement d’Édouard Philippe.
Pour les donateurs étrangers, la prudence est de mise. « Vous êtes à l’aise avec les virements reçus ? », s’inquiète par exemple, le 2 février 2017, le mandataire Cédric O en découvrant les noms de plusieurs de ces donateurs étrangers sur un relevé de comptes. « Oui je les connais tous », répond Dargnat dans la minute.
La banque saisit aussi à plusieurs reprises l’équipe du candidat. « Je suis à même de vous les réclamer[des justificatifs pour des virements en provenance de l’étranger – ndlr] en fonction des demandes de notre service des affaires internationales », prévient la directrice adjointe de l’agence du Crédit agricole où est logé le compte de campagne. Mediapart a ainsi identifié plusieurs situations litigieuses – toutes résolues a posteriori, selon les documents consultés –, dues notamment à l’incompréhension par certains donateurs de la réglementation française (interdiction de contribuer pour une personne morale ou dépassement des seuils).
Le 21 mars, par exemple, le compte de l’AFCPEM reçoit un virement de 12 000 euros de la part d’un richissime donateur installé à Madagascar, Amin Hiridjee,très présent dans les secteurs de la finance, des télécoms, de l’immobilier et de l’énergie. « Nous sommes contraints de rembourser intégralement les dons qui dépassent les plafonds. Sur le compte de l’AFCPEM (financement candidat) le maximum autorisé est 4 600 € ; sur celui de l’AFEMA (financement mouvement), le max est 7 500 € », alerte Dargnat, avant de demander au frère du donateur – Hassanein Hiridjee, qu’il tutoie – s’il peut lui demander, « si cela n’est pas trop gênant », de faire « deux virements : un de 4 600 à l’ordre de l’AFCPEM et l’autre de 7 500 à l’ordre de l’AFEMA ». Pas de problème : « Je m’en occupe et te reviens », répond H. Hiridjee.
Plus problématique est le sujet traité, début janvier, lors d'une réunion réduite à cinq participants. Les fidèles d’Emmanuel Macron ouvrent la discussion sur un point « spécifique » : le cas du « financement d’une vingtaine de donateurs libanais ». « Problème traité (identifié) », notent les participants dans leur compte-rendu. Sollicité par Mediapart pour en savoir plus quant à la nature du problème et sa résolution, En Marche!, rebaptisé depuis peu La République en marche, n'a pas retourné nos questions (voir la Boîte noire).
Dès sa création, le mouvement a su générer une « forte demande pour organiser des événements » à l’étranger, ainsi que le mouvement le notait en avril 2016. De fait, les expatriés dans les pôles urbains de Londres, Genève, San Francisco ou New York ont été très actifs dans la collecte de dons. Parfois, les investisseurs étrangers ont aussi directement pris attache avec l’équipe.
Tandis qu’Emmanuel Macron s’installait en tête des sondages, le dirigeant d’un important hedge fund à New York a par exemple sollicité fin mars 2017 Cédric O, par l’entremise d’une connaissance commune, pour qu’il organise une rencontre avec un membre du mouvement à Paris. O l’oriente alors vers Dargnat, qui accepte la mission : « Oui j’en fais 2 à 3 par jour[sic] des présentations de ce type… Cela me détend des négociations sur le prêt[En Marche! est alors en pleine négociation – tardive – d'un emprunt de 8 millions – ndlr]. » Rien ne prouve dans la comptabilité analysée par Mediapart que cet investisseur ait financé la candidature, mais l’épisode témoigne de l’attrait du mouvement à l’international.
Plus de 57 % des dons proviennent des dîners et réseaux
Très organisée, la dynamique de dons n’a eu de cesse d’affoler les compteurs. Dans ses toutes premières projections, En Marche! prévoyait de récolter un total de 1,15 millions d’euros par l’intermédiaire des campagnes de fundraising jusqu’en juillet 2016. S’il a tenu ce rythme de croisière (moyenne de 7 900 euros récoltés par jour) jusqu’au mois d’août, la cadence s’est considérablement accélérée dès le mois de septembre, au lendemain du départ d’Emmanuel Macron du gouvernement.
Au 31 décembre 2016, selon la comptabilité du mouvement, En Marche! avait récolté un peu plus de 5 millions d’euros de dons, bien au-dessus des 3,5 millions d’euros prévus dans son scénario central. Près de 70 % de cette somme – 3,482 millions – provenaient uniquement du travail de fundraising (dîners/réseaux) auprès de 669 donateurs (dont 400 à plus de 5 000 euros).

La communication du mouvement a évidemment cherché à rendre compte d’une tout autre réalité. En avril 2017, dans un échange sur les éléments de langage à utiliser face à la presse, alors que Macron est pressé par certains médias de faire la lumière sur l'origine de ses dons, Ismaël Emelien préconise d’insister sur les 35 000 donateurs à l’origine de la collecte totale de 10 millions d’euros et de communiquer sur le don médian de 50 euros. Il note par ailleurs que « 1/3 des dons » sont inférieurs ou égaux à 30 €, « 2/3 des dons » inférieurs ou égaux à 65 € et que les « dons supérieurs à 5 000 € »ne représentent que « 1,7 % du total des donateurs ». Ou l’art de faire dire aux chiffres ce que l’on veut. Car en réalité, la place des « grands » contributeurs est centrale. Dans ses projections financières pour le début d'année 2017 (de janvier à mai), En Marche! prévoyait notamment que les campagnes de fundraising lui rapporteraient 57,5 % des dons totaux du mouvement (contre 43,5 % pour le financement participatif).
Ce rythme soutenu n’a jamais entamé le dynamisme des argentiers de Macron. Après Paris, Genève, Londres ou New York, Dargnat a aussi intensément lorgné vers l’Afrique. Ainsi qu’en témoigne son message à l’égard du responsable d’une grande banque française sur le continent. « Comme évoqué, par votre intermédiaire et celui d’[…] et de quelques autres, ce serait exceptionnel de pouvoir organiser une levée de fonds sur le continent africain, et notamment en Côte d’Ivoire », lui écrit-il en juin 2016.
Sollicité par Mediapart, le banquier – qui confirme avoir rencontré Dargnat puis Macron – déclare avoir refusé de s’engager : « La question d’une levée n’a en réalité jamais fait l’objet d’une discussion, affirme-t-il. J’ai dit clairement que nos fonctions ne pouvaient pas nous permettre de nous mettre en avant de manière ostentatoire. J’ai dit que si une visite en Côte d’Ivoire s’organisait, je pourrais y participer au titre de citoyen franco-ivoirien mais c’est tout. Je n’aime pas le mélange des genres. »
D’autres banquiers n’ont pas songé à prendre de telles précautions. La banque Rothschild, où a travaillé Emmanuel Macron pendant quatre ans, lui apporte un soutien sans réserve. Fin septembre, Olivier Pécoux, directeur général de Rothschild – dans les faits il est le dirigeant opérationnel de la banque –, organise pour En Marche! une rencontre de donateurs potentiels sur les Champs-Élysées. Déjà contributeur pour un montant de 7 500 euros au mouvement, M. Pécoux n’avait toujours pas été remboursé des frais engagés pour l’événement sept mois plus tard. L’a-t-il été depuis ? Il n’a pas répondu aux sollicitations de Mediapart.
Cinq autres associés-gérants de cette banque, interlocuteur privilégié de l’État dans des opérations capitales menées par le ministère des finances, ont aussi directement soutenu En Marche!. Il s’agit de Laurent Baril (don maximal de 7 500 euros), de Cyril Dubois de Mont-Marin (7 500 euros), de Cyrille Harfouche (7 500 euros), d'Alexandre de Rothschild (2 500 euros) et d'Arnaud Joubert (7 500 euros). Florence Danjoux – compagne de Vincent Danjoux (autre associé de la banque) – fait aussi partie des premiers donateurs (7 500 euros). Tout comme Luce Gendry (3 000 euros), associée-gérante jusqu'en 2016.
Le 19 mai 2016, un cadre de Rothschild, Philippe Guez, a aussi organisé une récolte de dons dans son appartement du XVIearrondissement. Y étaient conviés une dizaine d’invités – chefs d’entreprise, avocats, family office et investisseurs dans l’immobilier –, en compagnie de Christian Dargnat et d’Emmanuel Macron. « Tous ont été informés d’une contribution de 7 500 euros », précise alors l’hôte de l’événement.
Dans un autre établissement bancaire, la banque privée Edmond de Rothschild, certains salariés se sont eux aussi très activement engagés dans la campagne. C'est le cas par exemple de Mylène Bonot, une chargée de partenariat qui n'a pas ménagé son temps dans la collecte. « Salut à tous. Suite à notre échange d’hier soir et comme convenu, je vous fais suivre le profil de Mylène, proposait Cédric O en avril 2016. Je pense qu’elle serait top pour donner un coup de main sur le fundraising pour gérer la bande passante de contacts : elle est très maligne, hyper sympa, c’est son job de soutirer de la maille aux gens qui ont de la thune et en plus c’est une meuf, ce qui est un atout non négligeable. Par ailleurs je la connais très bien et je lui fais confiance », ajoutait-il à l’époque.
Depuis, la jeune femme s’est activement impliquée dans la prospection et la relance de « grands donateurs » du mouvement, en liaison étroite avec Emmanuel Miquel. Ni elle, ni l'équipe d'En Marche! n'ont répondu à nos questions sur le cadre de cette mission. A-t-elle été rémunérée pour cette tâche ? Ou, peut-être, s'agissait-il d’un investissement à plus long terme
Ce qui aurait dû n’être un «simple remaniement technique», le remaniement consécutif à l’élection législative du 18 juin, s’est ainsi transformé en cauchemar (ou presque) pour Emmanuel Macron et son Premier-ministre, Édouard Philippe.
La démission de 4 ministres, plus ou moins compromis dans différentes affaires, depuis le lundi 19 juin, soit Mme Goulard et Mme de Sarnez et MM. Ferrand et Bayrou, a secoué le cocotier. Elle a aussi fait tâche. On notera que 2 de ces 4 ministres, Mme Goulard et M. Bayrou, occupaient des portefeuilles régaliens dans le gouvernement: la défense et la justice. Cela n'est pas rien. De plus, on peut penser que l'on n'en restera pas là. Le nom de Mme Pénicaud, la Ministre du Travail, est désormais cité de manière récurrente en liaison avec le financement du voyage d'Emmanuel Macron en Californie en 2016.
Bref, trois jours après l'élection de l'Assemblée Nationale qui avait donné une majorité absolue au Président, le voici confronté aux vieux démons de la politique française, avec une crise politique, en bonne et due forme.
Le cas de Bayrou n'était pas fixé…
Sauf que, dans ce cas, cela marquera de plus en plus à droite Emmanuel Macron. Or, une parie de son succès reposait justement sur l'ambiguïté qu'il avait su faire régner sur ce point. S'il est renvoyé aux classiques équilibres de la vieille politique, il ne faudra guère longtemps pour que l'on soulève, aussi, la question de la légitimité même de l'Assemblée. Rappelons que cette dernière ne fut élue que par 38,5% des inscrits, un triste record dans les annales de la République. Ce chiffre porte en lui l'interrogation qui va tarauder l'Assemblée: celle sur sa légitimité.
Façade et dépendances…
Les tractations qui se sont déroulées dans les heures qui ont suivie l'annonce de ces démissions avaient pour but reconstruire la façade de l'édifice macronien. Nul ne doute que l'on trouvera nombre de journalistes pour applaudir et féliciter le Président et le Premier-ministre. Pourtant, derrière l'apparence d'un gouvernement ouvert sur la société civile, on devine une vérité plus déplaisante: le pouvoir des communicants, mais aussi d'une technocratie irresponsable car non élue. Et, en ces jours de fête de la musique, il y a un instrument que l'on commence à beaucoup entendre: c'est le pipeau.
Car, c'est la confrontation au réel qui peut s'avérer la plus destructrice pour le projet macronien. Confrontation aux questions économiques et sociales, comme on le pressent avec la question de la réforme du code du travail. Signalons ici que l'INSEE, dans sa note de conjoncture du mois de juin, détruit largement l'idée macronienne que les rigidités du code du travail seraient à l'origine du chômage. Mais aussi confrontation au réel sur la question de la moralisation de la vie politique ou du terrorisme islamiste. Enfin, Emmanuel Macron n'échappera pas à une confrontation avec le réel en ce qui concerne les relations franco-allemandes. A en juger à l'enlisement probable de son offensive sur les travailleurs détachés, il semble bien que cette confrontation ait déjà commencé. Et cette confrontation pourrait bien faire éclater toutes les illusions qui, encore aujourd'hui, entourent son projet.
Si le futur président de la République a été largement élu face à Marine Le Pen, une majorité de Français souhaite qu'il perde les élections législatives et gouverne avec d'autres forces politiques.

Elu à la présidence de la République dimanche 7 mai, avec 65,5% des suffrages au second tour de l'élection présidentielle selon une estimation Ipsos/Sopra Steria, Emmanuel Macron a réussi son pari. Mais il va peut-être au devant de déconvenues : selon un sondage Ipsos/Sopra Steria* publié dimanche au soir de sa victoire, 61% des Français ne souhaitent pas que le leader d'En marche ! dispose d'une majorité à l'Assemblée nationale, à cinq semaines du premier tour des élections législatives.
>> Suivez en direct la soirée électorale du second tour de la présidentielle
Dans le détail, 30% des électeurs interrogés ne souhaitent "pas du tout" voir une majorité En marche ! à l'Assemblée, et 31% ne le souhaitent "plutôt pas". Seuls 15% sont "tout à fait" favorables à ce que le mouvement du futur président puisse gouverner sans l'aide de députés d'autres formations politiques.
Chez ses électeurs du 1er tour, 12% ne veulent pas qu'il ait une majorité
Certains de ces sondés ont de toute façon voté contre Emmanuel Macron, ou ne se sont pas déplacés au second tour. Mais 30% de ceux qui ont glissé un bulletin à son nom dans l'urne, dimanche, ne veulent pas qu'il obtienne la majorité aux législatives. C'est même le cas de 12% de ses électeurs du premier tour.
Ce rejet d'une majorité En marche ! est net parmi les électeurs de Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan au premier tour (respectivement 88% et 79% d'opposition), mais aussi chez les électeurs de François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, qui sont respectivement 70% et 71% à souhaiter qu'Emmanuel Macron gouverne sans majorité. Ce qui ouvrirait la porte à un gouvernement de coalition, voire à une cohabitation.
* Enquête Ipsos/Sopra Steria réalisée entre le 4 et le 6 mai 2017 auprès de 4 838 personnes inscrites sur les listes électorales, constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Échantillon interrogé par Internet. Méthode des quotas : sexe, âge, profession de l’individu, région, catégorie d’agglomération.
« Maîtres du monde, savez-vous ce que vous faites? »
Par Pierre Bourdieu
Je ne vais pas me donner le ridicule de décrire l’état du monde médiatique devant des personnes qui le connaissent mieux que moi; des personnes qui sont parmi les plus puissantes du monde, de cette puissance qui n’est pas seulement celle de l’argent, mais celle que l’argent peut donner sur les esprits. Ce pouvoir symbolique qui, dans la plupart des sociétés, était distinct du pouvoir politique ou économique, est aujourd’hui réuni entre les mains des mêmes personnes, qui détiennent le contrôle des grands groupes de communication, c’est-à-dire de l’ensemble des instruments de production et de diffusion des biens culturels.
-Ces personnes très puissantes, j’aimerais pouvoir les soumettre à une interrogation du genre de celle que Socrate faisait subir aux puissants de son temps (dans tel dialogue, il demandait, avec beaucoup de patience et d’insistance, à un général célèbre pour son courage, ce que c’est que le courage; dans un autre, il demandait à un homme connu pour sa piété ce que c’est que la piété, et ainsi de suite; faisant apparaître, chaque fois, qu’ils ne savaient pas vraiment ce qu’ils étaient). N’étant pas en mesure de procéder de la sorte, je voudrais poser un certain nombre de questions, que ces personnes ne se posent sans doute pas (notamment parce qu’elles n’en ont pas le temps) et qui se ramènent toute à une seule: maîtres du monde, avez-vous la maîtrise de votre maîtrise? Ou, plus simplement, savez-vous vraiment ce que vous faites, ce que vous êtes en train de faire, toutes les conséquences de ce que vous êtes en train de faire? Questions très embarrassantes auxquelles Platon répondait par la formule célèbre, qui s’applique sans doute aussi ici: «Nul n’est méchant volontairement.»
-On nous dit que la convergence technologique et économique de l’audiovisuel, des télécommunications et de l’informatique et la confusion des réseaux qui en résulte rendent totalement inopérants et inutiles les protections juridiques de l’audiovisuel (par exemple les règles relatives aux quotas de diffusion d’œuvres européennes); on nous dit que la profusion technologique liée à la multiplication des chaînes thématiques numérisées répondra à la demande potentielle des consommateurs les plus divers, que toutes les demandes recevront des offres adéquates, bref, que tous les goûts seront satisfaits. On nous dit que la concurrence, surtout lorsqu’elle est associée au progrès technologique, est synonyme de «création» (je pourrais assortir chacune de mes assertions de dizaines de références, et de citations, en définitive assez redondantes).
-Mais on nous dit aussi que la concurrence des nouveaux entrants, beaucoup plus puissants, qui viennent des télécoms et de l’informatique est telle que l’audiovisuel a de plus en plus de peine à résister; que les montants des droits, notamment en matière de sport, sont de plus en plus élevés; que tout ce que produisent et font circuler les nouveaux groupes de communication technologiquement et économiquement intégrés, c’est-à-dire aussi bien des messages télévisés que des livres, des films ou des jeux télévisés, bref, tout ce que l’on regroupe sous le nom «attrape-tout» (catch all) d’«information», doit être traité comme une marchandise comme les autres, à laquelle doivent être appliquées les mêmes règles qu’à n’importe quel produit; et que ce produit industriel standard doit donc obéir à la loi commune, la loi du profit, en dehors de toute exception culturelle sanctionnée par des limitations réglementaires (comme le prix unique du livre ou les quotas de diffusion). On nous dit enfin que la loi du profit, c’est-à-dire la loi du marché, est éminemment démocratique, puisqu’elle sanctionne le triomphe du produit qui est plébiscité par le plus grand nombre.
-À chacune de ces «idées» on pourrait opposer, non pas des idées, au risque d’apparaître comme un idéologue perdu dans les nuées, mais des faits: à l’idée de différenciation et de diversification extraordinaire de l’offre, on pourrait opposer l’extraordinaire uniformisation des programmes de télévision, le fait que les multiples réseaux de communication tendent de plus en plus à diffuser le même type de produits, jeux, soap operas, musique commerciale, romans sentimentaux du type telenovelas, séries policières qui ne gagnent rien, même au contraire, à être françaises, comme Navarro, ou allemandes, comme Derrick, autant de produits issus de la recherche des profits maximaux pour des coûts minimaux, ou, dans un tout autre domaine, l’homogénéisation croissante des journaux et surtout des hebdomadaires.
-Autre exemple, aux «idées» de concurrence et de diversification, on pourrait opposer le fait de la concentration extraordinaire des groupes de communication, concentration qui, comme le montre la plus récente fusion, celle de Viacom et de CBS, c’est-à-dire d’un groupe orienté vers la production des contenus et d’un groupe orienté vers la diffusion, aboutit à une intégration verticale telle que la diffusion commande la production.
-Mais l’essentiel est que les préoccupations commerciales, et en particulier, la recherche du profit maximal à court terme s’imposent de plus en plus et de plus en plus largement à l’ensemble des productions culturelles. Ainsi, dans le domaine de l’édition de livres, que j’ai étudié de près, les stratégies des éditeurs, et spécialement des responsables des grands groupes, sont orientées sans équivoque vers le succès commercial.
-C’est là qu’il faudrait commencer à poser des questions. J’ai parlé à l’instant de productions culturelles. Est-il encore possible aujourd’hui, et sera-t-il encore longtemps possible de parler de productions culturelles et de culture? Ceux qui font le nouveau monde de la communication et qui sont faits par lui aiment à évoquer le problème de la vitesse, des flux d’informations et des transactions qui deviennent de plus en plus rapides, et ils ont sans doute partiellement raison quand ils pensent à la circulation de l’information et à la rotation des produits. Cela dit, la logique de la vitesse et du profit qui se réunissent dans la poursuite du profit maximal à court terme (avec l’Audimat pour la télévision, le succès de vente pour le livre – et, bien évidemment, le journal -, le nombre d’années pour le film) me paraissent incompatibles avec l’idée de culture. Quand, comme disait Ernst Gombrich, les «conditions écologiques de l’art» sont détruites, l’art et la culture ne tardent pas à mourir.
-Pour preuve, je pourrais me contenter de mentionner ce qu’il est advenu du cinéma italien, qui fut un des meilleurs du monde et qui ne survit plus qu’à travers une petite poignée de cinéastes, ou du cinéma allemand, ou du cinéma d’Europe de l’Est. Ou la crise que connaît partout le cinéma d’auteurs, faute notamment de circuits de diffusion. Sans parler de la censure que les distributeurs de films peuvent imposer à certains films, le plus connu étant celui de Pierre Carles. Ou encore le destin de telle chaîne de radio culturelle, aujourd’hui livrée à la liquidation au nom de la modernité, de l’Audimat et des connivences médiatiques.
-Mais on ne peut comprendre vraiment ce que signifie la réduction de la culture à l’état de produit commercial que si l’on se rappelle comment se sont constitués les univers de production des œuvres que nous considérons comme universelles dans le domaine des arts plastiques, de la littérature ou du cinéma. Toutes ces œuvres qui sont exposées dans les musées, tous ces ouvrages de littérature devenus classiques, tous ces films conservés dans les cinémathèques, sont le produit d’univers sociaux qui se sont constitués peu à peu en s’affranchissant des lois du monde ordinaire, et en particulier de la logique du profit. Pour faire comprendre, un exemple: le peintre du Quattrocento a dû, – on le sait par la lecture des contrats – lutter contre les commanditaires pour que son œuvre cesse d’être traitée comme un simple produit, évalué à la surface peinte et au prix des couleurs employées; il a dû lutter pour obtenir le droit à la signature, c’est-à-dire le droit d’être traité comme un auteur, et aussi pour ce que l’on appelle, depuis une date assez récente, les droits d’auteur (Beethoven luttait encore pour ce droit); il a dû lutter pour la rareté, l’unicité, la qualité, il a dû lutter, avec la collaboration des critiques, des biographies des professeurs d’histoire de l’art, etc., pour s’imposer comme artiste, comme «créateur».
-Or c’est tout cela qui se trouve menacé aujourd’hui à travers la réduction de l’œuvre à un produit et à une marchandise. Les luttes actuelles des cinéastes pour le «final cut» et contre la prétention du producteur à détenir le droit final sur l’œuvre, sont l’équivalent exact des luttes du peintre du Quattrocento. Il a fallu près de cinq siècles aux peintres pour conquérir le droit de choisir les couleurs employées, la manière de les employer, puis, tout à la fin, le droit de choisir le sujet, notamment en le faisant disparaître, avec l’art abstrait, au grand scandale du commanditaire bourgeois; de même, pour avoir un cinéma d’auteurs, il faut avoir tout un univers social, des petites salles et des cinémathèques projetant des films classiques et fréquentées par les étudiants, des cinéclubs animés par des professeurs de philosophie cinéphiles formés par la fréquentation desdites salles, des critiques avertis qui écrivent dans les Cahiers du cinéma, des cinéastes qui ont appris leur métier en voyant des films dont ils rendaient compte dans ces Cahiers, bref tout un milieu social dans lequel un certain cinéma a de la valeur, est reconnu.
-Ce sont ces univers sociaux qui sont aujourd’hui menacés par l’irruption du cinéma commercial et la domination des grands diffuseurs, avec lesquels les producteurs, sauf quand ils sont eux-mêmes aujourd’hui dans un processus d’involution; ils sont le lieu d’un retour en arrière, de l’œuvre au produit, de l’auteur à l’ingénieur ou au technicien utilisant des ressources techniques, les fameux effets spéciaux, et de vedettes, les uns et les autres extrêmement coûteux, pour manipuler ou satisfaire les pulsions primaires du spectateur (souvent anticipées grâce aux recherches d’autres techniciens, les spécialistes en marketing).
-Réintroduire le règne du «commercial» dans des univers qui ont été construits, peu à peu, contre lui, c’est mettre en péril les œuvres les plus hautes de l’humanité, l’art, la littérature et même la science. Je ne pense pas que quelqu’un puisse réellement vouloir cela. C’est pourquoi, j’évoquais, en commençant la célèbre formule platonicienne,«nul n’est méchant volontairement». S’il est vrai que les forces de la technologie alliées avec les forces de l’économie, la loi du profit et de la concurrence menacent la culture, que peut-on faire pour contrecarrer ce mouvement? Que peut-on faire pour renforcer les chances de ceux qui ne peuvent exister que dans le temps long, ceux qui, comme les peintres impressionnistes autrefois, travaillent pour un marché posthume?
-Je voudrais convaincre, mais il me faudrait sans doute beaucoup de temps, que rechercher le profit immédiat maximal, ce n’est pas nécessairement, quand il s’agit de livres, de films ou de peintres, obéir à la logique de l’intérêt bien compris: identifier la recherche du profit maximal à la recherche du public maximal, c’est s’exposer à perdre le public actuel sans en conquérir un autre, à perdre le public relativement restreint des gens qui lisent beaucoup, fréquentent beaucoup les musées, les théâtres et les cinémas, sans gagner pour autant de nouveaux lecteurs ou spectateurs occasionnels. Si l’on sait que, au moins dans tous les pays développés, la durée de la scolarisation ne cesse de croître, ainsi que le niveau d’instruction moyen, comme croissent du même coup toutes les pratiques fortement corrélées avec le niveau d’instruction (fréquentation des musées ou des théâtres, lecture, etc.), on peut penser qu’une politique d’investissement économique dans des producteurs et des produits dits «de qualité», peut, au moins à terme moyen, être rentable, même économiquement (à condition toutefois de pouvoir compter sur les services d’un système éducatif efficace).
-Ainsi le choix n’est pas entre la «mondialisation», c’est-à-dire la soumission aux lois du commerce, donc au règne du «commercial», qui est toujours le contraire de ce que l’on entend à peu près universellement par culture, et la défense des cultures nationales ou telle ou telle forme de nationalisme ou localisme culturel. Les produits kitsch de la «mondialisation» commerciale, celle du jean ou du Coca-Cola ou du soap opera, ou celle du film commercial à grand spectacle et à effets spéciaux, ou encore celle de la «world fiction», dont les auteurs peuvent être italiens ou anglais, s’opposent sous tous rapports aux produits de l’internationale littéraire, artistique et cinématographique, dont le centre est partout et nulle part, même s’il a été très longtemps et est peut-être encore à Paris, lieu d’une tradition nationale d’internationalisme artistique, en même temps qu’à Londres et à New York. De même que Joyce, Faulkner, Kafka, Beckett ou Gombrowicz, produits purs de l’Irlande, des Etats-Unis, de la Tchécoslovaquie ou de la Pologne, ont été faits à Paris, de même nombre de cinéastes contemporains comme Kaurismaki, Manuel de Oliveira, Satyajit Ray, Kieslowski, Woody Allen, Kiarostami, et tant d’autres, n’existeraient pas comme ils existent sans cette internationale littéraire, artistique et cinématographique dont le siège social est situé à Paris. Sans doute parce que c’est là que, pour des raisons strictement historiques, le microcosme de producteurs, de critiques et de récepteurs avertis qui est nécessaire à sa survie s’est constitué depuis longtemps et a réussi à survivre.
-Il faut, je le répète, plusieurs siècles pour produire des producteurs produisant pour des marchés posthumes. C’est mal poser les problèmes que d’opposer, comme on le fait souvent, une «mondialisation» et un mondialisme qui seraient du côté de la puissance économique et commerciale, et aussi du progrès et de la modernité, à un nationalisme, attaché à des formes archaïque de conservation de la souveraineté. Il s’agit en fait d’une lutte entre une puissance commerciale visant à étendre à l’univers les intérêts particuliers du commerce et de ceux qui le dominent et une résistance culturelle, fondée sur la défense des œuvres universelles produites par l’internationale dénationalisée des créateurs.
-Je vais finir par une anecdote historique, qui a aussi un rapport avec la vitesse, et qui dira bien ce que devraient être, selon moi, les relations qu’un art affranchi des pressions du commerce pourrait entretenir avec les pouvoirs temporels. On raconte que Michel-Ange mettait si peu de forme protocolaire dans ses rapports avec le pape Jules II, son commanditaire, que celui-ci était obligé de s’asseoir très vite pour éviter que Michel-Ange ne soit assis avant lui. En un sens, on pourrait dire que j’ai essayé de perpétuer ici, très modestement, mais très fidèlement, la tradition inaugurée par Michel-Ange, de distance à l’égard des pouvoirs, et, tout spécialement, de ces nouveaux pouvoirs que sont les puissances conjuguées de l’argent et des médias.
Source: http://www.homme-moderne.org/societe/socio/bourdieu/varia/maitres.html
This remarkable turnaround for the French dirigiste mentality follows on the heels of Macron’s appeal to scientists in the immediate wake of America’s withdrawal from the Paris climate accord to come to France and work on climate change solutions. And he made that appeal in English, the global language of innovation.
3. He is someone who can lead the West as America retreats.
If we look at the future from this perspective, it has become clear that the U.S. can no longer be relied upon to lead in the coming crucial years, as the usually understated German Chancellor Angela Merkel has declared. Given this reality, the other pillar of the West ― Europe ― must take up the mantle and, as Merkel also has said, “take [its] fate in [its] own hands.” And in those hands also rests the fate of the West.
4. His dedication to the European cause can save the continent.
Can Macron do peacefully what Napoleon sought to do as a conqueror ― unite Europe? Today, uniting Europe on the 21st century terms of integrating national sovereignties while aerating its stolid practices and institutions is no less ambitious. But it is only such vision married to ambition that will, in the end, save the West.
La Politique du Quinquina Macron, servir de la daube aux Français en Trichant, en Mentant, en Merdant, ... finie la Poule au Pot de la mère Catherine, avec François Beyrouth
Insincère, c'est vilain comment ? Le Larousse nous dit "hypocrite". Mais les fonctionnaires ont un langage bien à eux.
"Un budget insincère est un budget voté en équilibre mais dont le conseil sait parfaitement qu'il ne tient pas la route (minimisation des dépenses par rapport aux ressources) et que des décisions budgétaires modificatives devront être votées en cours d'année pour enregistrer des ressources nouvelles ou pour annuler ou pour reporter à l'année suivante des dépenses initialement prévues."
Stefano Boffo, Pierre Dubois, Roberto Moscati, Gouverner les universités en France et en Italie, page 193, 2008
C'est vilain, moche. On prépare un terrain miné aux potes. Pas bon camarade le Sapin.
Notre gentil petit Macron ne le savait pas, ne pouvait pas le savoir.
Ce n'est pas parce qu'on a fait l'ENA, l'inspection des Finances et de la banque d'affaires, qu'on est un ex-ministre du Budget, qu'on sait flairer les "insincérités" des comptes publics. Une telle duplicité !
Peut-être même que Michel Sapin a été demander des astuces à Goldman Sachs, comme pour la Grèce, pour fabriquer sa petite comptabilité insincère.
Le déficit budgétaire rate son objectif de 2,8% sur lequel la France s'était engagée auprès de l'Union européenne. Il sera de 3,2%.
Rater son objectif à 22,5% près, ce n'est pas une broutille.
Ce déficit, c'est aussi l'héritage du vilain Hollande. Vous vous souvenez, ce type qui était tout le temps mouillé par la pluie mais qui ne se mouillait jamais.
Avant de partir, Hollande a offert sa tournée à ses potes fonctionnaires au "bar des amis". Mais il est parti sans payer en laissant la note à son successeur. Pas très gentleman, ça...
En effet, les dépenses de personnel et de fonctionnement de l'Etat ont bondi : sur quatre mois seulement le relèvement du point d'indice des fonctionnaires nous a déjà coûté 1,33 Md€. Ca devrait nous faire un petit 3,99 Mds€ en fin d'année car même en comptabilité publique 3x4 = 12 et 12 mois = 1 an et 3 x 1,33 = 3,99.
Source : L'Opinion
En attendant, il faut faire avec, comme on dit
Notre pauvre petit Macron doit trouver 9 Mds€ (et non pas seulement 4 Mds€ ou 5 Mds€ comme estimé avant l'audit de la Cour des Comptes). Même en faisant démanteler par Ségolène Royal ses disgracieux portiques écotaxes qui nous ont couté 1 Md€, on est loin du compte...
Certaines mauvaises langues prétendent que tout ceci n'est que mise en scène, que la situation ne serait pas si grave. Il s'agit simplement de préparer les esprits à une hausse des impôts à l'automne, époque où les feuilles (d'impôts) tombent.
Mais quand même, le nouveau gouvernement a prévu de "geler les points" des fonctionnaires. Plus d'augmentation.
C'est vrai qu'avec la nouvelle Assemblée, une telle mesure est plus facile à prendre que par le passé.
Composition de l'Assemblée nationale
186 cadres
129 fonctionnaires
88 professions libérales
51 employés
40 retraités
14 agriculteurs
11 artisans et commerçants
58 "autres"
Source : La Voix du Sancerrois
Seulement 129 fonctionnaires sur 577 sièges, soit 22%, c'est beaucoup moins qu'avant (37%).
Quant à l'avenir...
Suggérons une réforme audacieuse : fonctionnaires et élus devraient recevoir leurs gratifications, primes et augmentations en dette de l'Etat français. Un genre d'intéressement ou de stock option, en quelque sorte.
Avec, évidemment, obligation de la garder jusqu'à maturité et interdiction de vendre, comme le prévoit la loi Sapin, si jamais il y avait un désamour pour la dette française.
Car évidemment, derrière ces questions de déficit, se pose le problème de la dette qui gonfle, des rendements dérisoires que perçoivent les porteurs d'obligations françaises notamment qui ont des contrats d'assurance-vie en euro. Le jour où plus personne ne voudra de ces papiers qui ne rapportent rien, que se passera-t-il ? Votre épargne est-elle à l'abri ? Prenez dès maintenant les précautions qui s'imposent en cliquant ici.
Peut-être que M. Sapin nous fait des budgets insincères, mais rusé, renard, il a préparé les arrières. En cas de "crise de la dette française", vous ne pourrez plus effectuer de rachats partiels ou sortir de votre assurance-vie.
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