WWIII : URGENT : Brève remaniement et démission du Gouvernement, les intrigues de la vie Politique avec préjugés et arrières pensées, qui est tout sauf un fleuve tranquille.
Remaniement: la liste complète du nouveau gouvernement.
Après le départ des ministres MoDem du gouvernement et la démission technique post-législatives d'Edouard Philippe, le chef de l'Etat compose son deuxième gouvernement. Voici la liste complète du nouvel exécutif.
Cela devait être un remaniement technique, de faible ampleur. C'est finalement un changement important et attendu. Emmanuel Macron a dû composer son second gouvernement après une série de départs. En effet, les ministres MoDem ont décidé de quitter l'exécutif, pris dans une affaire de soupçons d'emplois fictifs. Par ailleurs, Richard Ferrand, proche du chef de l'Etat, a également quitté son poste pour retrouver l'Assemblée nationale, alors qu'il était aussi mis en cause dans une affaire immobilière.
21/06/2017 à 19h23
Ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur: Gérard Collomb
Ministre d'Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire: Nicolas Hulot
Garde des Sceaux, ministre de la Justice: Nicole Belloubet
Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères: Jean-Yves Le Drian
Ministre des Armées: Florence Parly
Ministre de la Cohésion des territoires: Jacques Mézard
Ministre des Solidarités et de la Santé: Agnès Buzyn
Ministre de l'Economie et des Finances: Bruno Le MaireMinistre de la Culture: Françoise Nyssen
Ministre du Travail: Muriel Pénicaud
Ministre de l'Education nationale: Jean-Michel Blanquer
Ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation: Stéphane Travert
Ministre de l'Action et des comptes publics: Gérald Darmanin
Ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation: Frédérique Vidal
Ministre de l'Outre-Mer: Annick Girardin
Ministre des Sports: Laura Flessel
Ministre, auprès du ministre d'Etat, en charge des Transports: Elisabeth Borne
Ministre en charge des Affaires européennes: Nathalie Loiseau.
Ministre, après du ministre de l'Intérieur: Jacqueline Gourault
Secrétaire d'Etat, en charge des relations avec le Parlement, Porte-parole du gouvernement: Christophe Castaner
Secrétaire d'Etat, en charge de l'Egalité entre les femmes et les hommes: Marlène Schiappa
Secrétaire d'Etat, en charge des personnes handicapées: Sophie Cluzel
Secrétaire d'Etat en charge du numérique: Mounir Mahjoubi
Secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances: Benjamin Griveaux
Secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique: Sébastien Lecornu et Brune Poirson.
Secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires: Julien Denormandie
Secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères: Jean-Baptiste Lemoyne
Secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Armées: Geneviève Darrieusecq
Ivan Valerio
PARIS (Reuters) - Le MoDem a placé certains de ses employés auprès de parlementaires européens lors d'une "période de mauvaise passe", explique François Bayrou dans une interview au journal Sud-Ouest publiée vendredi, au cours de laquelle il dénonce une affaire infondée.
Remplacé mercredi par Nicole Belloubet au ministère de la Justice après son départ du gouvernement, le président du MoDem, de retour à la mairie de Pau, renouvelle son démenti face aux soupçons d'emplois fictifs d'assistants de députés européens du MoDem.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire début juin pour faire la lumière sur ces suspicions.
"Dans une période de mauvaise passe comme toutes les formations politiques en ont connu, vous cherchez à recaser un maximum de salariés, des gens de confiance. Il se trouve que les parlementaires européens recherchaient des assistants locaux. On leur a recommandé ces gens-là", précise François Bayrou, interrogé par Sud-Ouest.
Dans un article publié jeudi, Le Monde rapportait que le parti centriste avait utilisé les fonds européens comme "financement d'urgence" en 2009, après le revers électoral enregistré aux législatives de 2007.
Le maire de Pau redit par ailleurs la "moralité" de la gestion des ressources humaines au MoDem et sa dénonciation d'une campagne mensongère. [nL8N1JI4SB]
"Je pense que tout cela ne vient pas par hasard. Un certain nombre de forces, de puissances qui détestent l'idée d'une loi sur la moralisation de la vie publique agissent".
(Julie Carriat, édité par Véronique Tison)

Au cours de la conférence de presse faisant suite à sa démission François Bayrou a clamé son innocence, tout en estimant qu'il était directement visé par les dénonciations dans le cadre de l'affaire des emplois présumés fictifs du MoDem.
François Bayrou, qui a démissionné de son poste de ministre de la Justice dans le prochain gouvernement d'Edouard Philippe, estime avoir été «la véritable cible» des «dénonciations anonymes» sur l'affaire des emplois présumés fictifs au MoDem, le parti qu'il préside. «Il n'est pas une vie humaine qui résiste à une telle inquisition», a-t-il martelé.
La cocotte que sont les réseaux sociaux, la justice et les médias
Le président du MoDem a nié tout recours à des emplois fictifs au sein de sa formation politique. «Nous n'avons jamais eu d'emplois fictifs» au MoDem, a-t-il assuré. Sa démission du ministère de la Justice, a-t-il ainsi expliqué, a pour but de pouvoir se défendre. «En raison de ma fonction de garde des sceaux, la seule personne ne pouvant se défendre contre les calomnies et la diffamation est le ministre de la Justice». Il a comparé sa situation à celle d'un «boxer les deux mains attachées dans le dos».
Une «société de perpétuelle dénonciation» qui rappelle «d'autres périodes de l'histoire»
S'en prenant à la Justice, aux réseaux sociaux et aux médias, qu'il a comparés à «une cocotte minute», l'ex-ministre de la Justice a regretté que «l'acte le plus anodin et le plus normal sous ce miroir grossissant [apparaisse] suspect». «A cette déferlante la démocratie ne survivra pas», a-t-il mis en garde. Allant même jusqu'à évoquer une «société de perpétuelle dénonciation», François Bayrou a dit se rappeler «d'autres périodes de l'histoire», dans une référence à l'Occupation.
En effet, l'affaire des emplois fictifs du MoDem a émergé dans la presse sur base de témoignages. Ils ont néanmoins rapidement donné lieu à l'ouverture d'une enquête.
Appel à rester groupés autour d'Emmanuel Macron
«Ma certitude est qu'il est à la hauteur de la fonction. Il a besoin d'une majorité large et où le pluralisme ne soit pas un vain mot», a ajouté François Bayrou au sujet d'Emmanuel Macron. Rappelant sa fidélité, il a insisté sur le fait que sa démission était avant tout destinée à «ne pas lui nuire».
Rappelant l'importance du MoDem dans la réussite d'Emmanuel Macron, François Bayrou a écarté toute idée selon laquelle le président de la République se serait opportunément débarrassé de lui une fois les élections législatives passées. «Je serais à coté du président de la République pour l'aider et le soutenir fidèle à une conscience politique et personnelle», a-t-il assuré. «Plus on est de fous, plus on rit», a-t-il ajouté pour inviter les Français à rejoindre son parti.
Lire aussi : François Bayrou, ministre éclair de la Justice : tout ça pour ça ?
- Avec AFP

Le Premier ministre Edouard Philippe devrait remettre «dans la journée» la démission de son gouvernement avant un «remaniement technique», a annoncé le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner au lendemain du second tour des législatives.
«Le Premier ministre sera amené dans les heures qui viennent à amener sa démission, comme d'usage [...] dans la journée je pense», a déclaré Christophe Castaner le 19 juin sur RTL.
«Dans les jours qui viennent, un nouveau gouvernement sera constitué sous l'autorité, je pense, d'Edouard Philippe», a ajouté le porte-parole du gouvernement, qui a évoqué «un remaniement» qui, selon lui, ne doit pas être «d'ampleur», mais plutôt «un remaniement technique, et une confirmation, celle d'Edouard Philippe».
La République en Marche avec son allié du MoDem a obtenu le soir du 18 juin une confortable majorité absolue à l'Assemblée (351 sièges), dans un second tour marqué par une abstention record (près de 57%).
«Il y a un an, Emmanuel Macron n'avait aucune chance d'être président de la République; il y a trois mois nous n'avions aucune chance d'avoir une majorité absolue et il y a quinze jours on nous disait "ça va être un raz de marée, ça va être trop". Une chose est sûre: on a une majorité claire, nette, que l'on veut efficace», a commenté Christophe Castaner, évoquant un «problème de riches» avec cette majorité moins hégémonique qu'annoncé.
Interrogé sur le niveau de l'abstention, Christophe Castaner a répondu: «Nous savions que le risque était grand, nous l'avions constaté au soir du premier tour, même si nous avions noté que c'était plutôt les électeurs de la République en Marche qui avaient voté pour Emmanuel Macron à la présidentielle qui s'étaient déplacés. Peut-être que ce sentiment de victoire acquise a démobilisé une partie de notre électorat.»
S'exprimant sur l'éventuel successeur de Claude Bartolone (PS) au perchoir de l'Assemblée, le porte-parole du gouvernement a estimé «qu'il y [avait] suffisamment de forces vives dans la République en Marche pour qu'on puisse s'appuyer sur une femme ou un homme qui viendra de notre majorité, qui [devrait] aussi animer au-delà de la majorité l'ensemble des groupes parlementaires de l'Assemblée», a-t-il dit.
Le Premier ministre devrait présenter la démission de son gouvernement ce lundi, avant d'effectuer un remaniement plutôt "technique", avec des modifications à la marge.
Le Premier ministre Edouard Philippe va remettre la démission de son gouvernement au Président Macron ce lundi 19 juin, comme le veut la tradition Républicaine, dans ce type de Casting à la va vite, pour bien montrer qu'on peut acheter et revendre n'importe qui!
- Le gouvernement Macron va être remanié dans les deux ou trois jours qui viennent, grand maximum sauf improvisation de dernière minute pour y rajouter des spécialistes de l'évasion fiscale comme Jérôme Cahuzac, Patrick et Isabelle Balkany, et le Gotha des "Panama Papers"
- Le remaniement ministériel devrait être purement "technique", selon le porte-parole du gouvernement, on ne s'occupera que des enveloppes en cash.
- Le sort des ministres touchés par des affaires judiciaires (François Bayrou, Richard Ferrand, Marielle de Sarnez, Sylvie Goulard) n'est pas encore fixé.
- Le Président Macron pourrait choisir de poursuivre l'ouverture à droite et à gauche tant qu'il y a de la demande, pour bien montrer au Peuple qu'ils sont tous en Marche pour le Jackpot.
Le Premier ministre Edouard Philippe devrait remettre lundi la démission de son gouvernement, a confirmé ce lundi matin Christophe Castaner, au micro de RTL. Cette démission de "courtoisie" est plus une formalité qu'un réel remaniement, a fortiori après que La République en marche a obtenu la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
"Le Premier ministre sera amené dans les heures qui viennent à amener sa démission, comme d'usage", "dans la journée je pense", a précisé le porte-parole du gouvernement.
Quand à la nouvelle équipe ministérielle, elle serait selon lui constituée "sous l’autorité d’Edouard Philippe", "dans les jours qui viennent". Le porte-parole du gouvernement a évoqué un remaniement "technique", qui ne sera probablement "pas d’ampleur".
Les six ministres et secrétaires d’Etat qui se présentaient à la députation, et qui auraient dû démissionner en cas de défaite comme l’avait confirmé le Premier ministre en mai, ont été réélus. Annick Girardin, Christophe Castaner, Richard Ferrand, Bruno Le Maire, Mounir Mahjoubi et Marielle de Sarnez devraient donc rester au gouvernement.
Selon l’entourage du président, le Premier ministre Edouard Philippe sera reconduit dans ses fonctions après sa démission. Ce sont donc des modifications a minima qui devraient s’opérer, notamment pour étoffer des ministères comme Bercy ou la Cohésion des territoires. "Ça ne bondira pas de dix ministres", affirme l’Elysée au JDD. "Il faut que ça corresponde à un besoin identifié."
Il s’agirait donc de venir à la rescousse de certains ministères surchargés, de boucher les "trous dans la raquette", relate le Figaro, qui évoque notamment la création de postes de haut-commissaires. D’autant plus qu’en mai dernier, Emmanuel Macron a prié ses ministres de se contenter de dix collaborateurs au sein de leur cabinet, huit pour les ministres délégués.
Certains portefeuilles encore non attribués, comme la formation professionnelle, pourraient faire l’objet d’un secrétariat d’Etat, comme c’était le cas auparavant. La suppression du secrétariat chargé de l’Aide aux victimes, intégré au ministère de la Justice, fait par ailleurs débat au sein des associations de victimes du terrorisme.
Quelques noms à droite ??!!! :
S’il est reconduit dans ses fonctions !!!.:., (car Edouard Philippe n'était qu'un attrape coeurs), Edouard Philippe pourrait également aller piocher des ministres chez Les Républicains. Les noms de Sébastien Lecornu, président du conseil départemental de l’Eure, Franck Riester, réélu député de la 5e circonscription de Seine-et-Marne, Thierry Solère et Laure de La Raudière, également réélus députés, ou encore Christophe Béchu, maire LR d’Angers (Maine-et-Loire), circulaient la semaine dernière, pouvait-on lire dans le Figaro.
La nouvelle équipe ministérielle se réunira le 30 juin dans l’Est, à l’occasion d’un séminaire "délocalisé" où Edouard Philippe devrait y rappeler les "axes de travail du gouvernement", précise le JDD.
D'une photo sur l'autre, cela change si vite, qu'en l'espace d'un sourire, on n'est déjà plus dans le gouvernement dont la tête des LR ne veut pas de cohabitation ostentatoire. Malgré les affaires, Richard Ferrand devrait rester en poste, tout comme François Bayrou d’ailleurs, à la tête d'une République irréprochable et consensuelle dans les bonnes affaires.
Une bonne tête bien faite et bien pleine pour notre ami LR d'un Edouard Philippe Auguste, et un air de constructif car a jouer au plus fin entre les prises de Guerre et les Holdups démocratiques de la République en Marche, Les Républicains et l'UDI, qui comptaient 225 députés, n'en ont plus que 137 mais avec un Premier Ministre qui compte bien ne pas se faire marcher sur les pieds, suivant les conseils à Juppé, il doit permettre la reconquête chez les LR sans en avoir l'air.
En étant dans le Bastion avec l'ami François de Pau, et avec les Ministres LR, le programme à Macron devrait se changer en programme à cochon et soupe au pot. Pour François Baroin, les ministres LR sont « très isolés » au gouvernement. Selon le chef de file de la droite pour les législatives, MM. Le Maire et Darmanin subissent une « prise d’otage » en devenant dépositaires du programme économique de M. Macron.
Parmi les 26 ministres ou secrétaires d'Etat ayant servi sous le quinquennat de François Hollande et candidats aux législatives, 12 ont été éliminés au soir du premier tour.
Les socialistes du Gouvernement et de l'Assemblée dite Nationale n'ont pas digéré le rejet des Najat Vallaud-Belkacem, Myriam El Khomri qui figurent parmi les personnalités battues alors qu'elles étaient au second tour des législatives en ballotage avec des personnalités LREM également Macronisées pour l'occasion. De ce fait on se retrouvait avec le Label Macron sur les deux candidats qui restaient en compétition, du jamais vu dans une Répoublique démocratique avec 60% d'abstention.
Les socialistes, du moins désignés sous ce terme, car le parti a disparu en liquidation Judiciaire comme l'UMP, n'étaient déjà plus que de l'UMPS, reconditionné, et se sont réuni en se disant nous tenons Macron par les oignons, nous l'avons pasteurisé à notre image et à notre ressemblance, et les contrats avec la haute finance, c'est nous qui les avons, aussi pas question de se faire estampiller les amygdales par les LR qui reviennent en force.
Soit Macron suit sa feuille de route, sans se faire remarquer, ce qui est le plus dur chez lui, quand on a rien dans le cabochon, soit on le dépose pour inaptitude au respect des engagements par une sorte d'Impeachment comme pour Trump.
LE JOUEUR DE FLÛTE D’HAMELIN
Nous voilà au terme de l’acte I du spectacle de politique-fiction auquel nous assistons depuis six mois au moins.
A – Qu’en était-il il y a encore moins d’un an ? Un pouvoir affaissé ; une opinion désabusée, jurant, à droite comme à gauche, qu’on ne l’y reprendrait plus. L’impression – non pas d’ailleurs l’illusion – d’avoir été enfumée, gouvernement après gouvernement, que le mal soit dû (selon les opinions ou les commentaires) à la duplicité ou l’incompétence des nos « élites », à moins qu’il ne vienne de la soumission inavouée à une Europe dont on conviendra qu’elle n’est pas un modèle de démocratie.
C’était au point de faire désespérer que la santé pût jamais revenir à notre Société. C’était pour elle, en tout cas, un moment particulièrement dangereux : que, désespérant qu’elle pût jamais s’en remettre, la tentation soit de s’en remettre à un régime autoritaire. Bien sûr, un illustre inconnu commençait alors à faire parler de lui, plus comme un exemple du parricide symbolique, parfois un peu comique, que du héros mythique qui allait changer le plomb en or. Mais, au bénéfice (?) d’une longue période dite électorale au cours de laquelle – présidentielle ou législative – il n’a presque pas été question de campagne, mais beaucoup de mise en scène médiatique, l’illustre inconnu est devenu la coqueluche de tout un peuple devenu indifférent au fait qu’il avait pourtant participé de très près à la déliquescence sur laquelle s’est achevé le quinquennat Hollande.
Et, tout soudain, Républicains – qui, avec tant d’autres, se sont révélés prêts à gober toutes les histoires répandues dans les médias, d’autant mieux tenues pour avérées que la Justice elle-même, après des mois, n’est encore sûre de rien – et Socialistes qui, quittant le navire éventré de Solférino, se sont les uns et les autres raccrochés à ce chevalier blanc, avant même de savoir ce qu’il voulait faire.
Tels les enfants d’Hamelin, tant de Français se sont moutonnièrement laissés entraîner par un nouveau joueur de flûte ; tant de Français, qui juraient hier encore qu’on ne les y reprendrait plus, aujourd’hui s’y laissent reprendre dans l’enthousiasme.
B – Où nous mène ce joueur de flûte ? Assurément, on ne peut exclure – et, dans l’intérêt de la France qui seul importe, il faut souhaiter que ne soit pas exclu que le renouveau est à nos portes. Et je le souhaite, vraiment mais, en même temps – dirait-il lui-même – je ne peux… m’« ôter d’un doute ». Qu’a-t-il jusqu’ici prouvé hier, qui laisse espérer qu’il prouvera mieux encore demain ? Qu’est-ce qui peut donc inciter à lui faire confiance et à affronter le risque que, associé au naufrage hollandien d'un capitaine de pédalo, il ne fasse finalement pas grand chose de différent ?
Et ce qui, à cet égard est éminemment préoccupant est le niveau extravagant atteint par l’abstention. Bien sûr, on en disserte déjà : le soleil, la lassitude, le manque de civisme ; mais on cite sans s ‘y arrêter autrement le nombre inhabituels des votes blancs. L’envol des abstentions (de choisir ou seulement de voter ?) conjugué à ce dernier phénomène interpelle, comme on aime dire aujourd’hui. Et si, derrière une certaine carence de civisme, il y avait l’expression d’un scepticisme devant le pari offert – sans filet ?
D’autant que je peux assurer que, parmi ceux qui ont voté avec un bulletin nominatif aux législatives, il en est qui nourrissent le même scepticisme inquiet qui a conduit à des votes blancs et à certaines abstentions. C’est une certitude : d’ailleurs, « s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là », comme disait un certain Victor.
Donc, souhaitons, vraiment, même sans illusion, que l’inattendu pourtant se réalise. Après tout, comme disait un certaine Guillaume d’Orange, « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ». Aphorisme pourtant peu optimiste. Si l’on y réfléchit.
Mais on pourrait également se méfier avec Montherlant la ville dont le prince est un enfant.
Il semblerait que l'équipe à Vals ait trichée.

18% des inscrits ont voté pour la majorité présidentielle, qui obtient 60% des sièges de l'Assemblée. Alors que l'abstention culmine et que le vote blanc frôle les 10%, certains y voient le signe d'une absence de légitimité de la nouvelle majorité.
Contrastant avec l'ampleur de la majorité dont disposera La République en marche (LREM) à l'Assemblée nationale à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle, le nombre d'électeurs inscrits ayant effectivement voté pour les candidats du parti présidentiel ou pour le MoDem s'établit autour de 18,8%. En raison du scrutin majoritaire, ces résultats permettent toutefois à la majorité présidentielle d'obtenir 60% des sièges au palais Bourbon.
Certes, la très forte prime majoritaire du mode de scrutin n'est pas nouvelle. Mais, à titre de comparaison, les Français ayant voté pour la majorité présidentielle socialiste en 2012 représentaient environ 22,4% des inscrits – un chiffre traduit à l'Assemblée par une majorité de 57% des sièges. Autrement dit, la très forte démobilisation des électeurs, qui a permis à l'abstention de battre un record en atteignant 57%, se solde par un déficit accru de représentativité.
Ce phénomène ne risque pas d'enrayer la défiance croissante des Français envers leurs institutions. D'autant que la promesse électorale d'Emmanuel Macron d'introduire une «dose» de proportionnelle pour les élections législatives semble avoir été remise à plus tard. Dès l'annonce des résultats, nombreux étaient ceux qui réclamaient, à l'instar de Marine Le Pen ou du Parti communiste français une réforme du code électoral. Cette promesse présidentielle éternellement déçue depuis François Mitterrand, à l'exception des législatives de 1986 organisées pour la première et dernière fois au scrutin proportionnel, permettrait sans doute d'accroître la représentativité du Parlement, mais ses opposants arguent qu'elle menacerait la constitution d'une majorité stable et donc la gouvernabilité du pays.
L'explosion du vote blanc : une réaction face à l'absence de choix ?
C'est un phénomène relativement nouveau qui semble avoir émergé à l'occasion du second tour de la présidentielle. Un nombre croissant d'électeurs, face à l'absence d'un candidat qui leur corresponde, avaient refusé de choisir entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, sans toutefois renoncer à aller voter : plus de quatre millions d'électeurs avaient glissé un bulletin blanc ou nul dans l'urne.
Symbole d'un refus activement exprimé d'arbitrer un duel entre deux offres politiques jugées insatisfaisantes, le vote blanc et nul a connu un nouveau pic le 18 juin. Celui-ci représente plus de 9% des suffrages exprimés, soit près de deux millions de voix. A titre de comparaison, le Parti socialiste n'a attiré que 1,68 millions d'électeurs.
La carte électorale des bulletins blancs et nuls livre quelques renseignements sur le lien étroit existant entre cette tendance et la configuration politique dans chaque circonscription. Ainsi, dans la première circonscription de l'Aube, où se jouait la seule triangulaire du pays (opposant le Front national, les Républicains et LREM), le nombre de bulletins blancs est l'un des plus faibles (4,32%). A l'opposé, dans la deuxième circonscription de l'Aveyron, le nombre de bulletin blancs explose pour atteindre les 33%, seule la candidate LREM étant en lice après l'abandon de son adversaire LR. Dans les circonscriptions traditionnellement très socialistes de la Creuse, de la Corrèze et de la Haute-Vienne, l'absence du candidat PS au second tour au profit de duels entre LR et LREM a conduit 15% des électeurs à voter blanc ou nul.
Des critiques contre la légitimité de la nouvelle Assemblée
Des critiques vis-à-vis de la représentativité de la nouvelle Assemblée se sont rapidement faites entendre dans les heures ayant suivi l'annonce des résultats. «Les Français ne sont pas correctement représentés», a par exemple estimé Florian Philippot, battu dans sa circonscription de Moselle, sur le plateau de BFM-TV. Selon lui, le mode de scrutin autant que le fort taux d'abstention «posent un gros problème démocratique». Profitant de l'occasion pour minimiser la victoire de LREM, David Rachline, sénateur FN du Var a, de son côté, qualifié la «vague Macron» de «vaguelette» sur CNews.
Allant plus loin encore dans l'analyse des significations de la démobilisation électorale, Jean-Luc Mélenchon, élu dans la quatrième circonscription de Marseille, a estimé que les abstentionnistes avaient sciemment choisi de manifester leur mécontentement. «Il faut que, dorénavant, la force de l'abstention devienne la force de la Révolution citoyenne», a-t-il martelé après l'annonce des résultats, prenant à rebours le discours consistant habituellement à ne voir dans l'abstention qu'un désintérêt inversement proportionnel à la vitalité démocratique des institutions. «C'est une grève générale civique», a ajouté le leader de la France insoumise, estimant que la nouvelle majorité n'était «pas légitime» pour remettre en cause l'«ordre social».
Toutefois, dans les rangs de LREM, on veut croire à l'existence d'un réel soutien à la majorité. «On se réjouit d'avoir une majorité forte pour accompagner l'action du gouvernement», a déclaré le Premier ministre Edouard Philippe au micro de RTL au lendemain du vote. Toutefois, l'optimisme n'était pas de mise pour tous les membres de la majorité présidentielle, certains préférant se montrer plus modestes. «La vraie victoire sera dans cinq ans quand le vote extrême n'existera plus», a estimé le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, précisant que l'action de son gouvernement au cours du quinquennat poursuivrait l'objectif de faire renouer les Français avec la confiance politique. Faire de la réconciliation des citoyens avec leurs représentants un des enjeux de la réussite de son gouvernement – un chantier colossal dont tout reste à faire.
Lire aussi : Cambadélis démissionne de la direction du PS et fustige le «pouvoir absolu» de LREM
Le metteur en scène américain Oliver Stone est impressionné par la discipline et la compétence du Président russe, auquel il a consacré un documentaire de quatre séries.
Pour le réalisateur oscarisé Oliver Stone, auteur du documentaire «The Putin Interviews», le Président russe Vladimir Poutine dépasse tous les leaders mondiaux par son expérience.
Depuis des années, le chef de l'État russe travaille 12 heures par jour, a confié le cinéaste au quotidien Rossiïskaïa gazeta. Lors du tournage du documentaire, qui a duré au total près de 20 heures entre 2015 et 2017, M. Poutine n'a jamais consulté personne et répondait aux questions lui-même.
En outre, Oliver Stone s'est dit impressionné par la discipline de Vladimir Poutine. «Il a une discipline et un contrôle sur son corps incroyables. Je ne l'ai jamais vu boire de l'eau, bien que nos conversations aient duré parfois des heures», raconte-t-il. Le Président, dit-il, formule très nettement ses idées et ne perd pas de temps.
Diffusé du 12 au15 juin par la chaîne câblée américaine Showtime, le documentaire en quatre séries intitulé «The Putin Interviews» a été réalisé sur deux ans et se compose d'une douzaine d'entretiens accordés par le chef d'État russe au cinéaste américain Oliver Stone.
«La République en marche, c’est la droite du PS sous une autre étiquette»
Emmanuel Macron a réussi un tour de force personnel : se propulser au premier rang et gagner une majorité en jouant sur la sclérose du système politique, estime l’essayiste belge Jean Bricmont, commentant les résultats des législatives françaises.
RT France : Quel est le point le plus important du premier tour de ces élections législatives ?
Jean Bricmont (J. B.) : L’abstention, qui dépasse tous les records depuis 1848. Quand on regarde les chiffres, on voit que les abstentionnistes se trouvent principalement parmi ceux qui ont voté Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon au premier tour. Les gens qui ont voté contre Emmanuel Macron, et même ceux qui ont voté pour Benoît Hamon ou François Fillon et qui se sont abstenus, ont été pris par un sentiment de découragement. A quoi cela servirait-il d’aller voter au premier tour, quand on sait que son candidat ne passera pas au deuxième à cause des barrages ?
Les gens ont évidemment été découragés
Pour les électeurs du Front national il n’y a que l’élection présidentielle qui leur donnait espoir, parce que, lors des législatives, ils ne savent même pas si leurs candidats vont être élus. Et ce alors qu’ils représentent 13-15% du corps électoral. C’est aussi absurde de voir qu’un parti qui a 13-15% des inscrits, La République en marche, va avoir 70-80% des élus au deuxième tour. Quelque chose ne va pas dans ce système. Sachant ce qui allait se produire après avoir été bombardés de sondages, les gens se sont évidemment découragés.
RT France : Comment expliquez-vous le succès du parti d’Emmanuel Macron ?
J. B. : Le phénomène Emmanuel Macron repose sur le fait qu’il était inconnu. C’est un peu comme Donald Trump, sauf que Donald Trump était contre les médias alors qu’Emmanuel Macron était soutenu par ces derniers. Les Français veulent du changement, et il a été présenté dans les médias comme porteur de changements : il porte l’espoir du changement d’une partie restreinte de la population, des jeunes. Je ne pense pas que cela représente la majorité du peuple français, mais c’est une fraction importante et dynamique de la population. C’est incontestable. On ne peut pas ignorer le fait qu’Emmanuel Macron rassemble des masses, et que c’est un phénomène extraordinaire dans un système politique extrêmement verrouillé. Il a réussi un tour de force personnel : se propulser au premier rang et gagner une majorité. Il a joué sur la sclérose du système politique français.
La rhétorique d’Emmanuel Macron passe pour être antisystème, mais en réalité elle est pour le système
Il faut comprendre que, depuis des années, les Français sont bombardés par les médias de ce qu’on appelle parfois le «déclinisme» – la France est en déclin, personne ne travaille, il y a du chômage, etc. Je pense que la France ne se porte pas si mal, si on regarde l’Allemagne, les pays d’Europe de sud, etc. Mais il y a ce sentiment que rien ne va, parce que c’est un Etat socialiste, parce qu’il y a trop de protection sociale… Emmanuel Macron arrive, il est libéral, il arrive à attirer une partie de la droite qui n’aime pas certaines idées de François Fillon et celles du FN, en plus, évidemment, de toute cette gauche qui a dévié vers le libéralisme, cette droite du PS.
Emmanuel Macron n’a pas réussi à passer la barre de 50%, mais il y a une espèce d’enthousiasme, parce qu’il est présenté comme le sauveur d’un pays en crise profonde. Je pense que les recettes qu’il va appliquer sont celles qu’on applique en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis depuis des décennies. Et on sait qu’il y a une révolte contre ces recettes. Cette rhétorique passe pour être antisystème, mais en réalité elle est pour le système. Car pour moi le système, ce sont les médias. Et c’est une victoire des médias, sans aucun doute.
La République en marche n’est rien d’autre que la droite du PS sous une autre étiquette
RT France : Est-il encore possible de ressusciter le PS sous une autre étiquette ?
J. B. : Je pense que la République en marche n’est rien d’autre que la droite du PS sous une autre étiquette. Mais il ne faut jamais dire jamais : il y a des parties qui disparaissent, renaissent etc. On ne sait pas ce qui va se passer. L’effet Macron va faire «flop», je ne pense pas qu’il puisse se maintenir.
On parle de fascisme à l’égard de Marine Le Pen, mais il est beaucoup plus autoritaire que Marine Le Pen.
RT France : Comment envisager vous le mode de gouvernement après les législatives ?
J. B. : Emmanuel Macron est très autoritaire, on le voit dans ses discours. On parle de fascisme à l’égard de Marine Le Pen, mais il est beaucoup plus autoritaire que cette dernière.
J’estime que c’est aussi un problème lié à la construction européenne : il veut tout simplement mettre en œuvre les directives européennes – libéraliser le marché du travail, ouvrir les frontières, et, ce qui est vraiment très dangereux, liquider l’industrie militaire française au profit de l’Europe. Le ministre des Armées est une «supereuropéiste» – elle ne se sent pas Française. On a déjà un président qui dit qu’il n’y a pas de culture française. Et si un président déclare de telles choses, je ne sais pas combien de temps tout cela peut durer.
RT – 12 juin 2017
Docteur en sciences et essayiste belge, Jean Bricmont est professeur à l’Université catholique de Louvain. Il est auteur et co-auteur de plusieurs ouvrages dont La république des censeurs, Impostures intellectuelles (avec Alan Sokal).
Crédit photo: Hors série