WWIII : ISRAËL EST EN GUERRE. LES USA ET LA COALITION PREPARENT ARMAGEDDON. LA RUSSIE DEVRAIT MORFLER. MAIS CONFORMEMENT AUX ECRITURES ISRAËL DEVRAIT SORTIR VAINQUEUR SANS COMBATTRE.
Scènes de guerre à Jérusalem : les images chocs des affrontements entre Palestiniens et Israéliens.
- Avec AFP

Depuis une semaine, les heurts sont quotidiens entre forces de sécurité israéliennes et manifestants palestiniens, qui dénoncent l'installation par Israël de détecteurs de métaux aux accès du troisième lieu saint de l'islam, dans la vieille ville de Jérusalem.
Mais, jusqu'au 21 juillet, ces affrontements n'avaient fait que des blessés.
Le 22 juillet, un Palestinien de 17 ans est mort quelques heures après avoir été grièvement blessé par balle dans des heurts à El-Azariyé, en Cisjordanie occupée, juste à l'est de la ville sainte, selon le ministère palestinien de la Santé.
Non loin de là, à Abou Dis, un autre adolescent palestinien, âgé de 18 ans, est mort lorsque le cocktail Molotov qu'il voulait lancer sur les forces israéliennes a explosé sur lui, d'après la même source.
La veille, trois Palestiniens ont perdu la vie dans des affrontements avec les forces de sécurité, à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Et trois Israéliens ont été tués par un Palestinien à leur domicile dans une colonie israélienne près de Ramallah en Cisjordanie occupée.
Cette flambée de violences sera le sujet d'une réunion d'urgence lundi du Conseil de sécurité de l'ONU, convoquée à la demande de la France, de la Suède et de l'Egypte.
Dans un communiqué commun, les représentants du Quartette pour le Proche-Orient ont appelé samedi toutes les parties à «faire preuve d'une retenue maximale, à éviter les actions de provocation et à travailler en vue d'une désescalade».
Les envoyés du Quartette (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU) encouragent aussi «Israël et la Jordanie [gardienne des lieux saints musulmans à Jérusalem, ndlr] à travailler ensemble pour maintenir le statu quo» sur l'esplanade des Mosquées. Un vœu partagé par l'Union européenne, qui a «encouragé Israël et la Jordanie à travailler ensemble pour trouver des solutions pour maintenir la sécurité pour tous».
Statu quo
Les autorités israéliennes ont fait installer des portiques de sécurité aux entrées de l'esplanade des Mosquées après une attaque meurtrière contre des policiers le 14 juillet à proximité de ce site ultra-sensible, qui cristallise les tensions depuis des décennies.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé le gel des contacts avec Israël tant que ces mesures ne seraient pas annulées.
Elles ont ravivé les craintes des Palestiniens de voir Israël prendre le contrôle exclusif de l'esplanade des Mosquées, site le plus sacré du judaïsme dont l'Etat hébreu contrôle les accès mais dont la gestion revient à la Jordanie.
Les autorités israéliennes assurent néanmoins ne pas avoir l'intention de modifier les règles tacites du statu quo, aux termes duquel les musulmans peuvent monter à toute heure sur le site et les juifs y pénétrer à certaines heures, sans pouvoir y prier.
A Jérusalem-Est, partie palestinienne dont l'annexion par Israël n'a jamais été reconnue par la communauté internationale, la vieille ville était placée samedi sous forte présence policière.
Lire aussi : Tsahal emploie du gaz lacrymogène contre des manifestants palestiniens à Gaza (VIDEO)
Des heurts ont éclaté à la porte des Lions, située à proximité de l'esplanade des Mosquées.
Plusieurs dizaines de Palestiniens encagoulés ont par ailleurs jeté des pierres et des pneus enflammés sur les forces de l'ordre en fin d'après-midi à Jérusalem-Est et dans des villages palestiniens limitrophes, a dit une porte-parole de la police.
Au point de passage de Qalandia, entre Ramallah et Jérusalem, des heurts ont opposé plusieurs centaines de Palestiniens aux forces de l'ordre israéliennes, selon des sources palestiniennes. Au moins huit Palestiniens ont été blessés, d'après le ministère palestinien de la Santé.
Dans la nuit, l'armée avait mené un raid contre la maison du Palestinien auteur de l'attaque meurtrière au couteau contre les colons, dans le village de Kobar, bouclé samedi par l'armée israélienne.
Les mesures de la maison ont été prises en vue de sa destruction, a indiqué une porte-parole militaire. Selon elle, l'assaillant de 19 ans est un sympathisant du mouvement islamiste Hamas.
«Coercitif»
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné ce qu'il a qualifié de recours «excessif» à la force par Israël.
Ce nouvel accès de fièvre fait craindre une reprise de la vague de violences qui secoue Israël et les Territoires palestiniens depuis octobre 2015 et qui a coûté la vie à 289 Palestiniens, 47 Israéliens, deux Américains, deux Jordaniens, un Erythréen, un Soudanais et une Britannique, selon un décompte de l'AFP.
Cette vague de violences avait commencé peu après plusieurs jours d'affrontements en septembre 2015 autour de l'esplanade des Mosquées et avait considérablement diminué ces derniers mois.
«Pendant l'année écoulée, les forces de sécurité israéliennes ont réussi, au prix d'un gros effort, à faire rentrer le génie dans la bouteille mais ce qui a été difficilement construit en un an peut être facilement détruit en une semaine, en particulier lorsque des éléments religieux s'ajoutent au tableau», écrit ainsi le correspondant militaire de Haaretz, Amos Harel.
RT FranceCompte certifié @RTenfrancais 21 juil.
Pour Ofer Zalzberg, analyste pour l'International Crisis Group, l'«erreur de Netanyahou» a été «de ne pas recourir à un interlocuteur musulman».
«C'est le caractère coercitif de la mesure plus que la mesure en elle-même qui l'a rendue inacceptable pour les Palestiniens», a-t-il ajouté.

Israël a annoncé qu'un tir de roquette avait été effectué depuis Gaza contre son territoire. Ce tir survient alors que des heurts meurtriers entre Palestiniens et forces israéliennes de sécurité secouent Jérusalem depuis plusieurs jours.
Une roquette a été tirée le matin du 23 juillet depuis le nord de la bande de Gaza et a explosé en vol, sans faire de blessé, a déclaré l'armée israélienne le même jour dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.
Selon le média Times of Israel, le projectile aurait visé la région d'Ascalon, dans le sud du pays. Aucun signal d'alarme n'a toutefois été activé, l'explosion du missile ayant eu lieu «relativement tôt», ont rapporté les médias israéliens, citant des responsables de Tsahal.
Israël impose depuis dix ans un sévère blocus aérien, terrestre et maritime aux deux millions d'habitants de la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas. L'Etat hébreu considère que le Hamas est une organisation terroriste. Néanmoins, si cette position est partagée par les Etats-Unis ou le Canada, d'autres pays comme l'Afrique du Sud ou la Norvège n'ont pas inscrit le Hamas sur leurs listes d'organisations considérées comme terroristes.
Le tir de roquette du 23 juillet survient toutefois dans un contexte de vive recrudescence des tensions entre Israéliens et Palestiniens. Ce regain des violences est lié à l'installation par Israël de détecteurs de métaux et de nouvelle caméras de vidéosurveillance aux entrées de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, et à la décision exceptionnelle d'interdire aux hommes de moins de 50 ans d'accéder à la Vieille ville. En signe d'opposition aux mesures de sécurité installées par les autorités israéliennes, des milliers de Palestiniens défient Tel-Aviv depuis trois jours, en Cisjordanie mais également à Gaza. Les manifestants se rendent notamment dans la rue pour prier et affronter les forces de l'ordre.
L'esplanade des Mosquées est le troisième lieu saint de l'islam, également révéré par les juifs comme le Mont du temple. Ce lieu hautement symbolique est situé à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville dont l'annexion par Israël n'a jamais été reconnue par l'ONU.
RT FranceCompte certifié @RTenfrancais 20 hil y a 20 heures
L'Etat hébreu a par ailleurs relevé son niveau d'alerte et envoyé des milliers de soldats supplémentaires en Cisjordanie, notamment après une attaque mortelle au couteau perpétré par un Palestinien et qui a fait trois morts dans la colonie de Halamish le 21 juillet. Le même jour, trois Palestiniens ont perdu la vie à Jérusalem au cours de violents heurs avec les forces israéliennes de sécurité. Le lendemain, deux Palestiniens étaient également tués lors de nouveaux affrontements.
Lire aussi : Heurts à Jérusalem-Est : l'Autorité palestinienne gèle ses contacts avec Israël
En 609 av. J.-C., le roi Josias du royaume du sud, royaume de Juda, est défait et tué sur la colline fortifiée de Megiddo (Har Megiddo) par le pharaon Nékao II. Cette défaite, alors que le Dieu des défenseurs de Mégiddo était censé les protéger, est ressentie comme une catastrophe traumatisante, et c'est en son souvenir que le terme « Armageddon » est ensuite employé pour qualifier une destruction catastrophique.
Le terme est admis sous différentes orthographes en français : Har-Maguédon, Harmaguédon, Har-Meguiddon ou encore Har-Maguédôn.
Ce terme n'apparaît qu'une fois dans la Bible, dans le livre de l'Apocalypse (Ap 16,16), qui en parle comme d'un événement à venir :
« Ils les rassemblèrent au lieu dit, en hébreu, Harmagedôn. »
Le « rassemblement des rois de la Terre » annoncé en ce lieu est un résultat du déversement des sixième et septième coupes, les dernières plaies qui mèneront à son terme « la fureur de Dieu » (Ap 16:16).
La bataille de Megiddo, en 609 av. J.-C., est une bataille racontée dans le Deuxième livre des Chroniques (2Ch 35,22-24). Selon le récit biblique, elle aurait opposé l'armée égyptienne du pharaon Nékao II aux troupes du royaume de Juda menées par leur roi Josias. Les troupes égyptiennes se portaient au secours des Assyriens, alors envahis par les troupes babyloniennes de Nabopolassar. Ils sont bloqués sur la Via Maris au niveau de Megiddo par l'armée de Josias. Les Égyptiens remportent la bataille et Josias est tué par un archer.
En référence à cette bataille, le terme Armageddon est employé pour qualifier une destruction catastrophique.
Le passage parallèle du Deuxième livre des Rois (2R 23,29) ne mentionne pas de bataille. Il indique seulement que Nékao a tué Josias à Megiddo, mais sans fournir d'explication. Il reste volontairement vague sur les circonstances de la mort de Josias. La version des Chroniques a été mise en doute par les historiens. En effet, le royaume de Juda était alors vassal de l’Égypte. Il semble peu vraisemblable que Josias ait eu les capacités militaires pour s'opposer à l'armée égyptienne. Il semble plus crédible de considérer que Josias s'est présenté devant Nékao et qu'il a été exécuté pour des raisons politiques, peut-être parce que sa loyauté à l’Égypte avait été mise en doute.
Si par malheur la Russie était vaincue, je ne donne pas cher du reste de l’humanité.
100 ans après le coup d’État bolcheviquePar Emmanuel Leroy − Le 26 juin 2017 − Source geopolitica.ruhttp://lesakerfrancophone.fr/100-ans-apres-le-coup-detat-bolcheviqueProgressivement, la Russie prend conscience qu’elle est le dernier rempart dans la lutte mortelle contre les valeurs morbides de l’Occident.
À l’occasion du centenaire de la Révolution d’Octobre 1917, nous avons l’intention de poser la même série de questions aux personnalités de la Moldavie, la Roumanie, la Russie et les pays occidentaux. Ces entretiens ont pour but de représenter une modeste contribution à la réévaluation des événements qui ont marqué le XXe siècle. Bien que 100 ans se soient écoulés, dans la conscience du public de l’espace ex-communiste et du monde entier, il y a encore beaucoup de préjugés sur les causes profondes de ce bouleversement majeur, mais aussi sur la façon dont la « révolution prolétarienne » est traitée par l’élite politique, le milieu universitaire et la hiérarchie de l’église. Trouver des réponses appropriées à certaines questions d’une telle complexité nous semble absolument vital.
Iurie Roșca
– Quelles sont les origines spirituelles, intellectuelles et idéologiques de la Révolution d’Octobre ?
C’est une vaste question qui mériterait plus que quelques lignes pour commencer à cerner le sujet. Sur les origines spirituelles, sauf à considérer les loges maçonniques comme source spirituelle et alors comme d’essence spécifiquement anti-chrétienne, il me semble difficile de parler de spiritualité, ou alors inversée. En effet, ces loges ont entamé leur travail de sape en Russie à travers les milieux aristocratiques et bourgeois dès le XVIIIe mais surtout au XIXe siècle, et il est probable, bien que je ne sois pas un spécialiste de cette question, que le mouvement décabriste ait été largement influencé par les sectes maçonniques.
La Révolution d’Octobre selon moi, s’inscrivait dans un vaste plan de mise à mort des vieilles dynasties monarchiques chrétiennes du continent (Hohenzollern, Habsbourg, Romanov) et ce plan a parfaitement fonctionné.
« Qui tient la mer tient le commerce du monde ; qui tient le commerce tient la richesse ; qui tient la richesse du monde tient le monde lui-même. »
En ce qui concerne les racines profondes de la Révolution qui a renversé le tsarisme, il faut chercher de mon point de vue dans ce qui est la seule matrice de toutes les révolutions idéologiques ayant abouti à de véritables inversions radicales de polarité, à savoir la haute finance anglo-saxonne. C’est elle, et elle seule, qui est à la base de la plupart des guerres européennes depuis le XVIe siècle et avec un seul but dont elle se cache à peine : la domination du monde. Cette oligarchie anglo-saxonne s’est focalisée au fil des siècles sur le développement continu de sa richesse selon l’adage bien connu de l’un de ses fondateurs, Walter Raleigh : « Qui tient la mer tient le commerce du monde ; qui tient le commerce tient la richesse ; qui tient la richesse du monde tient le monde lui-même. » Pour parvenir à ses fins cette oligarchie a mis en place un système de contrôle des élites par le biais de sociétés secrètes qui fonctionnent comme des instruments de création et de diffusion de l’idéologie. C’est dans les loges anglaises qu’a été définie la politique de terreur des organisations anarchistes au XIXe siècle, prélude aux révolutions qui ensanglantèrent l’Europe dans la première moitié du XIXe siècle, et à laquelle la Russie fut aussi confrontée.
– Pourquoi ce coup d’État s’est-il produit spécifiquement en Russie et dans quelle mesure est-ce un « projet importé »?
Initialement, la révolution marxiste n’était pas conçue pour la Russie, pays où l’industrialisation était encore relativement faible au début du XXe siècle. Karl Marx lui-même pensait que ses idées étaient mieux adaptées à un pays comme l’Allemagne où la classe ouvrière était nettement plus développée et largement influencée par le socialisme qu’elle ne l’était en Russie. Les raisons pour lesquelles l’Empire russe est tombé résultent à mon avis de deux volontés distinctes qui ont œuvré de concert pour abattre la dynastie des Romanov.
La première, nous l’avons vu, est la volonté de l’oligarchie anglo-saxonne de faire tomber les monarchies européennes, et elle s’est appuyée pour cela sur les grandes banques étasuniennes, comme en témoigne cet extrait d’une lettre de William Lawrence Saunders, vice-président de la Réserve fédérale de New York au président des États-Unis Woodrow Wilson le 17 octobre 1918 :
« La forme de gouvernement soviétique a toute ma sympathie comme étant ce qui convient le mieux au peuple russe… »
C’est cette source anglo-saxonne (Schroeder, Warburg, Rockefeller, Morgan…) qui a assuré le financement de la branche trotskyste de la Révolution de 1917.
Pour bien comprendre que cette Révolution de 1917 n’était pas un accident mais résultait bien d’une politique volontariste suivie depuis longtemps, il ne faut pas oublier que la guerre russo-japonaise de 1905 fut attisée par les Anglo-Saxons et que les mêmes banques contribuèrent aussi à financer la guerre du Mikado contre le Tsar, et toujours pour les mêmes raisons.
La deuxième cause directe de cette révolution, beaucoup plus pragmatique, tient à la nécessité impérative pour l’Allemagne de mettre fin à la guerre sur le front oriental. Lénine était donc un agent de l’Allemagne, financé par elle (et par la banque Warburg qui avait également des intérêts en Allemagne), et avait pour objectif de créer le chaos en Russie dans le but de l’affaiblir et en cas de prise du pouvoir de signer la paix avec Berlin, ce qui fut fait après la prise du pouvoir par les bolcheviques avec le traité de Brest-Litovsk.
la Révolution de 1917 n’était pas une révolution russe, mais une révolution en Russie, opérée en même temps par un ennemi séculaire et absolu, l’oligarchie anglo-saxonne et un ennemi circonstanciel, l’impérialisme allemand.
Donc pour résumer, la Révolution de 1917 n’était pas une révolution russe, mais une révolution en Russie, opérée en même temps par un ennemi séculaire et absolu, l’oligarchie anglo-saxonne et un ennemi circonstanciel, l’impérialisme allemand.
– Le régime soviétique a produit une idéologie spécifique qui est aussi nommée la religion de la civilisation soviétique. Quelles sont les causes et les caractéristiques de la sovietolâtrie ? Comment expliqueriez-vous le fait que le virus communiste persiste encore en Russie et dans les anciens pays socialistes, même après plus d’un quart de siècle ?
« Quelle différence y-a-t-il entre Moïse et Staline ? Eh bien, Moïse a fait sortir les Hébreux d’Égypte et Staline, lui, les a fait sortir du Comité central ! ».
Pour répondre à cette question, il est nécessaire de bien comprendre qu’il y a eu une rupture dans la révolution bolchevique avec l’arrivée au pouvoir de Staline. Pour mieux saisir ce qui s’est passé en URSS depuis la mort de Lénine et jusqu’à la disparition (probablement non naturelle) du petit père des peuples en 1953, rien de mieux que cette vieille blague soviétique : « Quelle différence y-a-t-il entre Moïse et Staline ? Eh bien, Moïse a fait sortir les Hébreux d’Égypte et Staline, lui, les a fait sortir du Comité central ! ».
D’une certaine façon, on peut effectivement faire une lecture du stalinisme comme d’une praxis ayant visé à déjudaïser la révolution bolchevique.
Par ailleurs, il est indéniable que c’est sous Staline que la Russie a connu son développement géopolitique maximal. Après sa victoire dans la Grande Guerre patriotique, jamais dans son histoire la Russie n’avait connu une telle gloire. Je crois qu’une des images fondatrices du mythe attaché à la personne de Staline est celle des soldats de l’Armée Rouge jetant les aigles nazies au pied du Kremlin au lendemain de la victoire.
Sur un autre plan, jusqu’à l’arrivée de Brejnev, le système de planification collectiviste, s’il n’était pas très efficient, n’était pas non plus le système chaotique et ubuesque qui fut mis en place durant les années 1970. La gratuité totale du système de santé et de l’éducation, le faible coût de l’énergie et des aliments de première nécessité faisait du régime soviétique un système certes peu dynamique et peu attirant mais parfaitement supportable pour peu que l’on s’abstienne de critiquer le pouvoir en place. En comparaison avec le turbo-libéralisme mis en place sous le règne de Eltsine et de ses amis anglo-saxons, où beaucoup de Russes perdirent le peu qu’ils avaient, on peut comprendre qu’un certain nombre d’entre eux regardent le passé soviétique avec une certaine nostalgie.
Cette observation que l’on fait pour la Russie est la même que celle que l’on peut faire pour les autres pays du Pacte de Varsovie, où des franges importantes de populations de l’ex-COMECON ont constaté depuis 1991 un abaissement certain de leur niveau de vie par rapport au régime politique antérieur.
– Ceux qui critiquent l’expérience soviétique fonctionnent souvent avec le système de référence de la démocratie occidentale pour aborder les effets politiques et économiques de cette période. Pourquoi les aspects du religieux, spirituel, métaphysique restent la plupart du temps au second plan ?
Parce que le Système, l’oligarchie financière, c’est-à-dire le véritable pouvoir, joue de l’antagonisme artificiel entre des idéologies apparemment opposées (marxisme/capitalisme, libéralisme/fascisme, gauche/droite, collectivisme/libéralisme) pour mieux faire avancer ses pions. En créant de fausses alternatives et en jouant sur l’affrontement provoqué entre deux conceptions du monde apparemment opposées mais en fait complices ou manipulées, le Système poursuit sa mission d’effacement de la religion, des traditions, des peuples et des cultures et cela siècle après siècle afin de parvenir à son but final qui est ce qu’il appelle lui-même la Gouvernance mondiale.
la seule façon efficace de s’opposer au Système est de sortir de sa logique dialectique, hégélienne et en fin de compte marxiste, et de lui opposer une vision du monde résolument chrétienne, qu’elle soit orthodoxe ou catholique, à la condition expresse bien sûr que le catholicisme revienne sur la supercherie de Vatican II.
L’intérêt pour lui est que, quel que soit le vainqueur, son idéologie profondément matérialiste et anti-spirituelle aura progressé. C’est pourquoi la seule façon efficace de s’opposer au Système est de sortir de sa logique dialectique, hégélienne et en fin de compte marxiste, et de lui opposer une vision du monde résolument chrétienne, qu’elle soit orthodoxe ou catholique, à la condition expresse bien sûr que le catholicisme revienne sur la supercherie de Vatican II.
Quant à la question de savoir pourquoi les aspects religieux, spirituel, métaphysique restent la plupart du temps au second plan, c’est que le Système sait parfaitement que c’est là que réside son ultime adversaire et qu’il a compris depuis longtemps que la meilleure façon de tuer une idée est de faire comme si elle n’existait pas. Voilà pourquoi il est très encourageant de voir l’orthodoxie renaître aujourd’hui sur ses terres traditionnelles et voilà pourquoi le Système, véritable manifestation maléfique, lui voue une haine totale.
– Aujourd’hui, le libéralisme et le communisme sont considérés comme deux idéologies totalement différentes. Cependant, en les examinant de plus près, nous pouvons identifier une série de coïncidences et de complémentarités frappantes. Comment décririez-vous les différences et les similitudes entre ces théories politiques ?
Il n’est pas aisé de répondre à cette question tant il existe de variétés entre les différents stade de libéralisme et de communisme. Quel rapport entre l’Angleterre victorienne décrite par Dickens et celle de Margaret Thatcher ? Quel rapport entre le communisme des Khmers rouges et celui de Brejnev ?
Les différences résident dans l’apparence. D’un premier abord, le libéralisme semble promouvoir la liberté individuelle et le libre-arbitre alors que le communisme promeut une conscience de classe en opposant la bourgeoisie au prolétariat. En ce sens, le marxisme comme les idéologies fasciste et nazie était une idéologies opérant sur des masses unies au sein d’un parti unique dans une perspective de parousie libératrice (État racial épuré ou société sans classe avec abolition de l’État).
Dans tous les cas de figure, les points de convergence du libéralisme et du communisme sont une conception matérialiste de l’Homme et un refus absolu du Divin.
Mais quand on observe l’évolution aboutie d’une société libérale, telle que nous la connaissons aujourd’hui en Occident, on constate que derrière l’apparence de la liberté de penser, d’aller et de venir, de protester, le Système aboutit à un même enfermement, plus subtil dans la version « libérale » que dans la version communiste, mais qui est de même nature et qui vise au même but d’aliénation de la nature profonde de l’homme qui est l’élévation spirituelle. La grande force du libéralisme, en opposition apparente avec la pensée marxiste, est d’avoir su organiser un modèle de consommation absolument démentiel mais parfaitement attractif pour l’immense majorité de l’humanité.
Dans tous les cas de figure, les points de convergence du libéralisme et du communisme sont une conception matérialiste de l’Homme et un refus absolu du Divin.
– Certains chercheurs affirment que le projet communiste a trouvé une suite logique dans le projet globaliste. Dans quelle mesure cette opinion est-elle valable ?
La fin du communisme a été la tentative menée à la fois de l’intérieur et de l’extérieur, par le biais de la consommation effrénée et de l’avilissement des mœurs, d’achever la destruction complète du peuple russe. Mais fort heureusement, la Sainte Russie s’est réveillée à temps et a pu mettre un terme à l’entreprise de mort. C’est ce qui explique la haine que lui voue l’Occident aujourd’hui.
On pourrait dire plus justement que le projet communiste était un des éléments de mise en scène du projet globaliste. Ce qu’il faut bien comprendre c’est que les oligarques anglo-saxons travaillent sur le temps long. Leur objectif de contrôle du monde, ce que Kipling a appelé le Grand Jeu, n’est pas à l’horizon d’une génération, ni même d’une vie entière mais il est dans leur esprit depuis leur plus jeune âge et il se déroule inexorablement depuis des siècles. Si vous regardez attentivement la carte du monde, depuis 1815, vous vous apercevrez que beaucoup de pays majeurs sont tombés dans le camp anglo-saxon (France, Allemagne, Japon, Autriche et l’ensemble des pays d’Europe centrale et orientale depuis 1991, jusqu’à l’Ukraine en 2014). Le communisme était un moyen de supprimer les élites aristocratiques, religieuses et bourgeoises et en même temps de tenter d’éradiquer définitivement la religion orthodoxe. La fin du communisme a été la tentative menée à la fois de l’intérieur et de l’extérieur, par le biais de la consommation effrénée et de l’avilissement des mœurs, d’achever la destruction complète du peuple russe. Mais fort heureusement, la Sainte Russie s’est réveillée à temps et a pu mettre un terme à l’entreprise de mort. C’est ce qui explique la haine que lui voue l’Occident aujourd’hui.
– Dans le monde ex-communiste et en Occident, la russophobie est alimentée par la confusion entretenue artificiellement entre l’Union soviétique et la Russie (jusqu’en 1917 et après 1991), les crimes de l’ancien régime communiste étant attribués à la nation russe. C’est la même chose que si le nazisme était attribué à la nation allemande, quelque chose qui devrait causer la germanophobie. À qui profite le maintien de cette confusion et comment pourrait-il être surmonté ?
Il s’agit d’une question difficile car elle touche à la mémoire entière d’un pays. Que le communisme ait été une idéologie abominable responsable de la disparition de millions de vies est indéniable mais en même temps, c’est sous ce régime que le nazisme a été vaincu et avec 25 millions de morts durant cette guerre atroce, il n’y a pratiquement pas une famille russe aujourd’hui qui n’ait eu un des siens tué pendant cette guerre. D’où ce regard terriblement ambigu que la Russie jette aujourd’hui sur son passé.
La meilleure chose à faire, et les Russes le font à leur rythme, c’est-à-dire lentement, c’est de revisiter leur histoire et de livrer progressivement la vérité au peuple. Mais il s’agit d’un exercice délicat, un peu comme une psychothérapie où il faut progresser doucement car le rappel de certains souvenirs est douloureux et pourrait réveiller de vieux antagonismes dont la Russie n’a pas besoin aujourd’hui.
Il est bien évident que c’est l’Occident qui profite de cette situation de confusion et que ce dernier fait tout pour entretenir celle-ci. Encore une fois, la meilleure façon pour sortir de ce piège de la culpabilisation – de même nature que le rappel des « crimes de la colonisation » qui est utilisé en France par nos mêmes ennemis et pour les mêmes raisons – est de faire sortir la vérité progressivement pour établir une vision juste de ce qu’a été le passé communiste, avec ses crimes mais aussi avec ses réussites et son passé glorieux.
– Une autre confusion fréquente en Russie et dans l’ancien espace communiste est l’attachement simultané d’une partie de la population à la fois à l’Église et à la civilisation soviétique, qui est par définition antichrétienne. Que faut-il faire pour surmonter cette approche au moins incohérente ? La hiérarchie de l’église pourrait elle-même contribuer de façon substantielle au dépassement de ces déviations ?
Ce paradoxe là encore n’est qu’apparent. Pour beaucoup de Russes aujourd’hui, et notamment ceux qui votent encore pour le parti de G. Ziouganov, le passé communiste et l’Église orthodoxe participent d’une vision du monde traditionnelle où un certain nombre de valeurs (famille, mariage, bonnes moeurs…) étaient préservées, en tout cas beaucoup mieux que dans la société occidentale où ces valeurs traditionnelles sont pour ainsi dire complètement bafouées pour ne pas dire simplement inversées. Cette analyse reste valable aussi pour des pays comme la Moldavie qui sont restés dans l’orbite soviétique jusqu’en 1991.
Par ailleurs, je pense que le Parti communiste russe a muté après 1991 pour se rapprocher d’une vision traditionnelle du monde. À titre personnel, je me souviens avoir vu dans le bureau d’un responsable communiste à la Douma en 2008 un portrait de Vladimir Poutine et une icône de Saint Serge de Radonège. Dans le même esprit, n’oublions pas qu’en 1941, quand les Allemands menaçaient Moscou, Staline lui-même aurait ordonné que l’icône de la Sainte Vierge de Kazan fut installée dans un avion qui fit le tour de la ville pour la protéger.
Le Patriarcat de Moscou a sans aucun doute un rôle important à jouer pour réconcilier ces deux visions du monde et pour extirper définitivement la vision matérialiste du monde qui peut subsister dans l’idéologie communiste. La réponse à cette question réside peut-être dans le Troisième secret de Fatima… Qui sait ?
– Comment pourrait-on expliquer que plus d’un quart de siècle après la chute du communisme et de l’URSS, le mausolée de Lénine soit intact et que ses restes mortels ne soient pas enterrés ? Les explications qui se réfèrent à éviter d’agiter la sensibilité d’une partie des personnes âgées qui nourrissent la nostalgie ou celles de l’opportunité politique ne résistent pas à la critique. Quelles sont les causes spirituelles qui déterminent cette paralysie volitive et que devraient faire l’élite russe, l’Église, les intellectuels de pointe, l’administration gouvernementale pour sortir du filet de cette malédiction historique ?
Là encore, on touche aux mythes profonds de l’histoire russe et des millions de Soviétiques ont cru à la propagande du régime et à la bonté pour le petit peuple de Vladimir Ilitch. Une partie notable des Russes aujourd’hui croit encore à ce mythe, et ils y croient d’autant plus que la Russie sur le plan idéologique se trouve encore au milieu du fleuve. La rupture avec le communisme a bien eu lieu mais pendant 25 ans et jusqu’à aujourd’hui, la Russie a adopté l’idéologie du libre marché qui est la marque de fabrique du Système occidental.
Quand la Russie aura affirmé de manière plus nette qu’elle est l’antithèse de la vision occidentale du monde et donc qu’elle participe d’une vision chrétienne du monde, à ce moment-là, le débat sera plus clair et il sera possible alors de jeter les restes de Lénine, agent de l’Occident, dans les poubelles de l’histoire. Mais il est encore un peu tôt pour cela.
Cependant, et depuis une date récente, disons l’été 2016, Vladimir Poutine, probablement sous l’influence de penseurs comme Alexandre Douguine ou Sergueï Glaziev à travers le Club Stolypine, a entamé une rupture franche avec l’idéologie occidentale incarnée par Alexeï Koudrine et ses amis de la Cinquième colonne.
Quand la Russie aura affirmé de manière plus nette qu’elle est l’antithèse de la vision occidentale du monde et donc qu’elle participe d’une vision chrétienne du monde, à ce moment-là, le débat sera plus clair et il sera possible alors de jeter les restes de Lénine, agent de l’Occident, dans les poubelles de l’histoire. Mais il est encore un peu tôt pour cela.
– Au cours des dernières années de plus en plus de gens se tournent vers la Russie comme un bastion des valeurs traditionnelles du monde. Le courant de pensée anti-libéral en Russie pourrait-il avancer à la mesure d’une Révolution conservatrice d’envergure mondiale et quelles sont, selon vous, les chances d’une résurrection religieuse d’envergure qui pourrait supprimer le paradigme libéral dominant de la scène de l’histoire ?
Comme je l’ai évoqué tout à l’heure, la Russie est le dernier pays sur le territoire eurasiatique qui ne soit pas tombé dans les griffes de l’idéologie anglo-saxonne. C’est pourquoi la Russie est attaquée sur tous les terrains, idéologique, militaire, économique, financier, culturel…
Progressivement, la Russie prend conscience qu’elle est le dernier rempart dans la lutte mortelle contre les valeurs morbides de l’Occident.
Ce combat civilisationnel sera décisif car si par malheur la Russie était vaincue, je ne donne pas cher du reste de l’humanité livrée sans défense aux sectateurs de Mammon
Tout naturellement, parce que c’est sa nature profonde de peuple tellurique, le peuple russe se tourne vers les valeurs éternelles de la Tradition et c’est le rôle des intellectuels russes et eurasiatiques aujourd’hui de revivifier cette tradition en imaginant un conservatisme pour le XXIe siècle. La renaissance de ce conservatisme ne pourra se faire qu’à travers le retour du religieux et ce que j’observe dans le monde orthodoxe aujourd’hui, et pas seulement en Russie, est justement ce retour de la foi qui est la condition primordiale pour affronter les forces délétères de l’Occident libéral.
Ce combat civilisationnel sera décisif car si par malheur la Russie était vaincue, je ne donne pas cher du reste de l’humanité livrée sans défense aux sectateurs de Mammon. Ce ne sont pas les Chinois qui nous sauveront des financiers de la City et de Wall Street.
Je ne dirais qu’une chose à nos amis Russes dans la perspective inéluctable de cet Armageddon, c’est qu’ils doivent s’appuyer sur les esprits éveillés et rebelles de l’Occident pour pouvoir l’emporter
Je ne dirais qu’une chose à nos amis Russes dans la perspective inéluctable de cet Armageddon, c’est qu’ils doivent s’appuyer sur les esprits éveillés et rebelles de l’Occident pour pouvoir l’emporter. Nous devons travailler main dans la main pour vaincre le mal. Nous connaissons bien le Diable, il vit chez nous depuis si longtemps…
Une interview d’Emmanuel Leroy réalisée par Iurie Rosca parue le 6 juillet 2017 dans la revue GEOPOLITICA.RU à l’occasion du centenaire de la révolution bolchevique.
Haaretz annonce "la défaite américaine en Syrie"

Haaretz s'en prend violemment à l'administration US, l'accusant d'"avoir offert sur un plateau d'argent la Syrie à l'Iran et à la Russie".
Haaretz (en hébreu : הארץ, Le Pays) est l'un des quatre plus grands quotidiens nationaux en Israël. Il appartient à la famille Schocken et son dirigeant en 2011 est Amos Schocken, appartenant à la troisième génération. Il est le troisième quotidien d'Israël, loin derrière Maariv et Yediot Aharonot. Sa ligne éditoriale se situe à gauche.
Dans son numéro daté de samedi, le journal israélien revient sur la récente décision de la Maison Blanche et de la CIA qui consiste à geler "toute aide militaire aux rebelles syriens" et écrit :" Donald Trump a officiellement fait don de la Syrie aux Russes et aux Syriens"! La colère du quotidien s'explique surtout par les difficultés que croit rencontrer désormais Israël dans son assistance à apporter aux terroristes takfiristes qualifiés de "rebelles". Haaretz estime qu'après cette décision, on ne pourrait plus taxé Trump de "duplicité" en Syrie, car comme il l'avait promis, tout au long de sa campagne électorale, " Washington ne cherche plus à renverser Assad". Le journal évoque ensuite la situation qui règne actuellement dans le camp de la soi-disant opposition syrienne : " cela fait des mois que l'opposition anti-Assad a compris que Washington ne voit plus à travers elle une force "déterminante" sur qui il convient de compter. Après la reprise d'Alep par Damas, tout le monde savait que cette opposition ne méritait aucun investissement, qu'il soit de nature politique ou militaire. Même l'administration Obama s'en était aperçu : le soutien militaire ou politique aux rebelles s'est nettement affaibli à l'époque d'Obama qui a décidé de ne pas envoyer de troupes en Syrie. À vrai dire, la frappe balistique de Trump contre l'aérodrome de Shayraat à Homs a sonné le glas de l'intervention militaire américaine en Syrie".
Et l'auteur de poursuivre :" s'il est vrai que les Américains continueront à soutenir les Kurdes de Syrie face à Daech dans le nord, il est tout aussi vrai que dans le sud, c'est l'Iran et la Russie qui se chargeront de faire ramener la sécurité, d'instaurer la zone de désescalade, et surtout de prendre l'initiative politique".
Dans la suite de l'article, Haaretz tente de prévoir ce qu'il en sera du soutien des monarchies arabes du golfe Persique aux terroristes, après le désengagement américain :" les pays arabes qui ont soutenu les rebelles continueront très probablement à les soutenir, malgré la défection US mais le risque le plus grand ne réside pas là. En Syrie, le danger le plus périlleux serait une escalade des tensions américano-turques. Les révélations faites par la Turquie sur la présence des bases US dans le nord de la Syrie ont provoqué la semaine dernière l'ire de Washington et de l'Otan car ce fut la première fois qu'un membre de l'Otan les trahissait de la sorte. Ces fuites mettraient en danger la vie des forces américaines".
Le journal croit toutefois comprendre le coup tordu des Turcs car il rapporte :" Ankara est en colère contre Washington qui continue à équiper les Kurdes de Syrie d'armes sophistiquées, armes qui pourront retourner contre la Turquie, une fois Daech disparu. Mais Ankara devra comprendre que l'alliance de Washington avec les Kurdes est conjoncturelle et que les États-Unis n'échangeront rien contre leur partenariat avec la Turquie, membre de l'Otan. Et puis il est plus que probable que les Kurdes de Syrie, fatigués par les vicissitudes américaines, finissent par se tourner vers l'Iran et la Russie, car c'est à travers ces deux États qu'ils voient leur avenir sur la scène syrienne". Et l'article finit sur un cuisant constat d'échec : " en Syrie, tous les regards sont désormais tournés vers l'Iran et la Russie et les politiques que sont les leurs car après la désertion américaine, ce sont ces deux pays qui possèdent l'initiative, aussi bien sur le plan militaire que politique".
Washington craint une attaque du CGRI contre ses forces en Irak

Le chef d’état-major adjoint des armées américaines s’est dit inquiet quant à ce qu’il qualifie de « possibles attaques » des forces du Corps des gardiens de la Révolution islamique contre les militaires américains en Irak.
Le général Paul Selva s’est exprimé, le vendredi 21 juillet, devant les membres de la commission des forces armées du Sénat, sur les conséquences de la décision de Washington de placer le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) sur la liste des organisations terroristes. Il réagissait aux récents propos du commandant en chef du Corps des gardiens de la Révolution islamique, le général Mohamad Ali Jaafari, qui avait mis en garde les États-Unis contre une action hostile visant le CGRI : « Si les Américains plaçaient le CGRI sur leur liste noire, ils se devraient de démanteler leurs bases militaires dans un périmètre de 1 000 kilomètres tout autour des frontières iraniennes. »
Le général américain a mis en garde contre une possible attaque des forces du Corps des gardiens de la Révolution islamique contre les positions des militaires américains en Irak, si le CGRI venait à être inscrit sur la liste noire.
« J’ai lu dans des journaux que le Corps des gardiens de la Révolution islamique a menacé de prendre pour cible nos forces en Irak, si nous le plaçons sur la liste des organisations terroristes. Nous devons nous préparer à répondre à ces menaces », a affirmé Paul Selva, sans dire comment les États-Unis comptaient contrer d’éventuelles attaques contre leurs soldats.
Le département du Trésor américain a annoncé, ce mercredi 19 juillet dans un communiqué, avoir mis 18 individus et groupes iraniens sur la liste des sanctions pour avoir soutenu le programme balistique conventionnel iranien qui est l’une des composantes de la défense nationale. Le Corps des gardiens de la Révolution islamique est régulièrement cité au nombre des sujets de préoccupation américains vu le rôle qu’il joue pour contrer les plans américains.
Téhéran et Bagdad renforcent leur coopération
En visite en Irak, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères pour le département arabo-africain, Hossein Jaberi Ansari, a été reçu, samedi 22 juillet, à Bagdad, par plusieurs autorités irakiennes.
Le diplomate iranien a rencontré le ministre irakien des Affaires étrangères Ibrahim al-Jaafari. Les deux hommes ont discuté des dernières évolutions régionales et des relations bilatérales dans différents domaines politique, économique et de la lutte antiterroriste.
Le chef de la diplomatie irakienne a salué à cette occasion les soutiens sans répit de l’Iran, pays « ami » et « frère » à l’Irak sur divers plans dont et notamment la lutte antiterroriste avant de plaider pour le développement des relations Téhéran-Bagdad.
Pour sa part, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères a insisté sur le renforcement des relations irano-irakiennes avant de faire part de la disponibilité de Téhéran pour soutenir, pleinement, Bagdad dans tous les domaines.
L’Iran compte sur le soutien de Pékin à Damas
L’Iran compte sur le soutien international de la Chine à la Syrie, a affirmé le président du Centre de recherches stratégiques du Conseil de discernement du bien de la République islamique d’Iran.
« La prise de position du gouvernement chinois envers la Syrie et le Moyen-Orient est à saluer et nous comptons sur le soutien international de la Chine aux objectifs du gouvernement et du peuple syrien », a réitéré Ali Akbar Velayati, président du Centre de recherches stratégiques du Conseil de discernement du bien lors de sa rencontre avec le représentant spécial de la Chine pour la Syrie, Xie Xiaoyan.
« Les coopérations régionales qu’entretiennent les deux pays sont dignes de leurs relations bilatérales », a ajouté Velayati lors de cette rencontre.
« Les coopérations sur la Syrie demandent des coopérations bilatérales », a-t-il précisé.
« Nous nous sommes entretenus avec la partie iranienne des questions bilatérales, régionales et internationales notamment de la question syrienne », a pour sa part affirmé Xie Xiaoyan.
« Ce samedi au matin, j’ai eu une bonne rencontre avec le directeur général du département du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, Mohammad Irani, et je suis satisfait des résultats de mon entretien », a ajouté la partie chinoise.
« L’Iran et la Chine coopèrent à propos de la Syrie ainsi que sur les questions régionales et internationales », a poursuivi le représentant chinois pour la Syrie.
« La Chine est contre le morcellement de la Syrie. L’intégrité de ce pays doit être préservée. Il faut également que les pays entament une lutte réelle contre le terrorisme », a-t-il indiqué.
« L’ingérence de certains pays dans les affaires syriennes ne fait qu’aggraver la crise, renforcer les terroristes et faciliter leurs déplacements d’un lieu à l’autre », a-t-il averti.
Par MK Bhadrakumar
A peine l’exercice annuel Malabar 2017 (du 14 au 17 juillet) a-t-il pris fin dans la baie du Bengale, qu’un autre exercice naval commençait dans la mer Baltique avec des implications géopolitiques tout aussi profondes pour l’Inde (Joint Sea 2017, exercices conjoints russes d’une semaine avec la Chine 21-26 juillet). Chacun d’eux met en lumière, à sa manière, les réalignements en cours en Asie-Pacifique et en Eurasie. L’Inde participe dans l’un, et était plus qu’un observateur curieux dans l’autre.
L’exercice de quatre jours Malabar-2017 (États-Unis, Inde et Japon) avait nettement un caractère anti-Chine. L’Inde a minimisé cet aspect, alors que le Japon l’a exagéré et les États-Unis l’ont embelli. L’ambassadeur japonais en Inde, Kenji Hiramatsu, a rédigé un article d’opinion inhabituelle, saluant avec euphorie Malabar-17 comme le présage d’une alliance de sécurité asiatique.
D’autre part, Joint Sea 2017 est surveillé de près par les puissances occidentales et aurait «provoqué l’alerte à Washington» (Telegraph). Ce qui est intéressant, c’est qu’il se présente en deux parties. L’exercice en mer Baltique sera suivi d’un deuxième exercice naval Russie-Chine en septembre dans la mer du Japon et la mer d’Okhotsk. En effet, les pays baltes sont sur la ligne de défense de la Russie face à l’OTAN, ce que la mer du Japon est pour la Chine face à l’alliance américano-japonaise.
Malabar 2017 et Joint Sea 2017 ont présenté des armes avancées – bien que Malabar-2017 ait été beaucoup plus vaste, impliquant 3 porte-avions, 16 navires et 95 avions dont des avions de chasse, et 2 sous-marins. Joint Sea 2017 est relativement plus modeste en comparaison, avec environ 10 navires et 10 avions.
L’attraction vedette dans Joint Sea 2017 sera le destroyer lanceur de missiles guidés chinois (destroyer Type 052D), une classe de navires de guerre construits en Chine qui sont considérés comme aussi avancés que n’importe quel autre dans le monde. Il assure la défense aérienne des porte-avions chinois.
La marine chinoise apparaît pour la première fois dans la mer Baltique, qui est le terrain de jeu de l’OTAN. C’est symbolique et cela permet en même temps de mesurer les ambitions de la Chine de jouer avec ses forces navales dans les mêmes eaux européennes où les Grands jouent le grand jeu. C’est un long voyage de la moitié du tour du globe qui témoigne de l’intention de la marine chinoise d’être une puissance dans les grandes eaux internationales. Un correspondant de défense occidental a noté de manière lapidaire: « Ils (Chine) ont encore un peu de chemin à faire pour rattraper les plus grandes marines du monde, mais personne ne s’attend à ce qu’ils restent derrière bien longtemps ».
Un commentaire de l’agence de presse russe Sputnik a donné une touche séduisante: en rejoignant la Russie aux portes de l’OTAN dans la mer Baltique, la marine chinoise pourrait démontrer la stratégie dite «fanbian» («changement de côté» en chinois) attribuée au maréchal chinois Luo Ronghuan pendant la Seconde Guerre Mondiale – reposant sur des attaques surprise pour faire des diversions militaires pour enlever la pression. Cela y ressemble. Mais la Chine et la Russie sont certainement en train de répondre aux provocations lancées contre eux par les États-Unis respectivement en mer de Chine méridionale et dans la mer Baltique.
Joint Sea 2017 a lieu quinze jours après la visite d’état le 4 juillet à Moscou par le président chinois Xi Jinping, où il y a eu une coordination extraordinaire des politiques juste avant que Xi et le président russe Vladimir Poutine ne rencontrent le président américain Donald Trump en marge du sommet du G20 à Hambourg. Le point saillant a été la position coordonnée à propos de la Corée du Nord .
Les commentateurs russes donnent une orientation «anti-occidentale» à l’exercice de la Baltique. Cependant, un rapport du People’s Daily a déclaré que l’exercice «ne visait aucune partie tierce». Le rapport notait que la Baltique était une «zone sensible», mais soutenait que l’exercice « n’était qu’une activité régulière se déroulant tous les deux ans et qu’elle ne visait aucune partie tierce ou des situations actuelles». Il a souligné néanmoins que «l’OTAN se sent probablement sur la défensive face aux manœuvres conjointes et souhaiterait certainement que la coopération sino-russe soit moindre « .
L’exercice dans la Baltique peut être considéré comme un signal subtil du soutien chinois aux efforts de la Russie pour remodeler l’ordre sécuritaire européen. De même, la deuxième partie de Joint Sea 2017 en Extrême-Orient signifie un geste russe réciproque de solidarité dans le contexte des tensions régionales sur la Corée du Nord.
Une «nouvelle norme» est en train de s’établir. En mai 2015, les navires de guerre chinois avaient mené le premier exercice avec la flotte russe de la mer Noire. En septembre 2016, les deux marines ont organisé pour la première fois des patrouilles conjointes en mer de Chine méridionale, qui incluaient les opérations d’atterrissage dans les îles. De toute évidence, Joint Sea 2017 est un pas de plus : les exercices « à toi – à moi » de la Baltique et de l’Extrême-Orient, suggèrent un alignement stratégique.
Source : http://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar/2017/07/23/a-new-normal-in-russia-china-military-cooperation/