WWIII : Le Lieutenant Colonel Arnaud Beltrame est-il victime de ses frères Francs-Maçons, pour avoir tenté de faire un mariage religieux avec le père Jean-Baptiste chanoine de l'abbaye de Lagrasse (Aude), assassinat rituel Maçonnique ou création d'un HEROS comme le Pape François Maçon et Catho, pour la nouvelle religion unique du Nouvel Ordre Mondial ?

Publié le par José Pedro, collectif des rédacteurs dans LAOSOPHIE sur Overblog

WWIII : Le Lieutenant Colonel Arnaud Beltrame est-il victime de ses frères Francs-Maçons, pour avoir tenté de faire un mariage religieux avec le père  Jean-Baptiste chanoine de l'abbaye de Lagrasse (Aude), assassinat rituel Maçonnique ou création d'un HEROS comme le Pape François Maçon et Catho, pour la nouvelle religion unique du Nouvel Ordre Mondial ? UN COUP DU PAPE FRANCOIS: nous étions le vendredi de la semaine de la passion du Christ 7 jours avant la Mort de Jésus Christ.

Pendant ce temps à l'Elysée, le Président Macron reçoit l'imame danoise Sherin Khankan, qui a ouvert la première mosquée 100% féminine d'Europe, et a été reçue par le président le 26 mars à l'Elysée. Elle a loué «l'interprétation souple de la laïcité» d'un dirigeant qui «soutient le féminisme islamique». Un peu à l'image des Loges féminines ouvertes par la GLDF, et des Imans type Tareq Oubrou ou Tariq Ramadan qui viennent directement des frères Musulmans et que l'on voudrait domestiquer à l'image de la Laïcité, on doit s'attendre à une recrudescence en France des égorgement par les Lisses Lames Salafistes.C'est pour cela que la France sera la première Nation Européenne à être visée par la Russie dans un conflit Mondial. Alors que les Gendarmes et l'Armée de la DGSE, sont revenus bredouilles de la Ghouta Orientale, complotant contre la Syrie et son allié la Russie, une diversion et une intensification des brutalités de rue sont à attendre.

(Jésus a donc fêté pâques avec ses disciples le jeudi 13 Nisan au soir, a été jugé et condamné par les Juifs dans la nuit du jeudi au vendredi, puis sa condamnation a été avalisée par Pilate le vendredi matin. Il a été crucifié vers midi, est mort vers 15 heures et a été enseveli avant 18 heures.)

Mort de Jésus Vendredi saint 30 MARS et Pâques 2 Avril

Le Vendredi saint (30 mars 2018), les chrétiens commémorent l’arrestation, le procès et la mort de Jésus sur la croix. L’office du Vendredi saint comporte le récit de la Passion et la vénération de la croix. Le chemin de croix n’est pas un office liturgique mais un exercice de piété.

 

 

Il semblerait que nous ayons raté plusieurs détails dans le positionnement de cette affaire, Arnaud Beltrame est un Franc-Maçon de la GLDF (Loge réputée plus Chrétienne que le GODF athée, mais ces Loges sont à l'origine de la révolution Française et de la volonté de tuer le catholicisme, ce sur quoi ils ont parfaitement réussi), Gérard Collomb qui s'est retrouvé rapidement sur place car son propre travail l'amenait dans le coin, est du GODF Athée. Créé en 1773, le Grand Orient de France décide en 1877 de supprimer de sa constitution les références à l’existence de Dieu et à l’immortalité de l’âme. La croyance en Dieu devient facultative, alors qu’elle était auparavant une condition sine qua non. Conséquence immédiate : la loge mère d’Angleterre déclare le GODF « irrégulier », car dissident par rapport aux préceptes d’origine. 
Cette décision d’abolir l’obligation pour les frères de croire en Dieu est à l’origine d’un schisme entre les maçonneries latines d’un côté - France, Belgique, Italie, Amérique du Sud - qui se proclament « libérales » (libéral au sens d’accueillant croyants et non croyants) et les maçonneries anglo-saxonnes d’un autre côté qui « restent fidèles aux obligations dogmatiques ». : aucun athée ou agnostique ne peut y postuler.

La Bible a été retirée de toutes les Loges puis réintroduite pour les serments, pour éteindre les susceptibilités, mais elle n'est pas étudiée, et ne sert que pour valider des préceptes Franc-Maçon. Au 30éme degré de Maçon, le masque tombe et le Grand Architecte est dévoilé comme étant Satan-Lucifer, Ange déchu, mais traité comme un Dieu créateur de l'Univers et gestionnaire de la terre, ce qui donne aux Francs-Maçons la légitimité des guerres, et la gouvernance sur terre d'un Satan qui n'en demandait pas tant. Comme la Guerre des Gaulles, la Guerre des loges n'a pas fini de nous surprendre, nous les récipiendaires qui n'ont pas reçu la vérité toute crue par un entonnoir sur la tête, qui nous demande d'abandonner tout ce qu'on avait appris avant et de nous conformer aux nouvelles données, sinon Mourrir.

1 - Arnaud Beltrame simule un attentat 100 jours avant sa mort: fait tristement prémonitoire, le 13 décembre dernier, Arnaud Beltrame était aux commandes d’un exercice de simulation d’attentat dans un supermarché. L’opération avait été organisée dans des bâtiments désaffectés d’EDF, à Carcassonne. "Ses aptitudes au commandement, sa disponibilité, son infaillible implication étaient appréciées de tous, notamment dans le développement de la capacité contre-terroriste des unités de gendarmerie de l’Aude." a souligné le président.

Pour toi Arnaud tu dois simuler ta mort en tant que Maçon :

« Concrètement, il s’agit, comme le disent nos vieux rituels, de passer des ténèbres à la Lumière. Et par cette lumière qui nous illumine, de changer notre être et notre vie ». En même temps reprit-il, « il ne s’agit pas seulement d’aller vers la Lumière et de se reposer dans une vaine contemplation, mais par celle-ci, de nous entraîner à une action plus efficace et plus juste ».  « Il faut comprendre que le but essentiel d’une initiation maçonnique est de changer l’homme que tu es pour t’ouvrir, d’abord à toi-même et grandir.  Et pour passer du stade où tu te trouves à celui « d’homme nouveau », une sorte « d’homme conscience ». Il convenait donc, d’accepter dans ce qu’il convient de nommer une renaissance symbolique, une nouvelle naissance et ainsi, de rendre possible cette promesse de changement. « Mais pour atteindre cet objectif, il convient que tu répondes et te soumettes à certaines conditions: La première de toute initiation aux mystères de la Franc-Maçonnerie, est d’être un homme « né libre et de bonnes mœurs ». La deuxième condition, consiste dans une mort symbolique que tu devras accepter. En effet, celui qui aspire à la lumière doit d’abord, dans une première épreuve, se dépouiller de tout son passé, des préjugés que la vie profane a pu accumuler en lui. Il doit « mourir à ce qu’il était », redevenir en quelque sorte un enfant, un « enfant nu ». Mais cette remise en question, cette renaissance ne saurait se passer n’importe où et n’importe comment. Elle ne peut s’effectuer que dans un lieu séparé du monde et dans un temps différent de celui qui est le nôtre au quotidien.  Un espace et un temps séparés, secrets, non pas dans un quelconque édifice, mais dans un Temple sacralisé par le Rite lui-même. Comprends-tu ? , ce Temple pourra être celui de la consommation ?». 

Pour toi Maçon que signifie le nombre 100, toi qui a simulé un attentat dans un Supermarché 100 jours avant ta mort?

33,3 est exactement un tiers de 100. Si 10 (1 et 0) est le nombre " Parfait " dans le fonctionnement binaire terrestre, alors 100 est le Nombre Parfait au carré, celui du divin céleste. C'est pourquoi il symbolise la mort, la résurrection et l'ascension.

Pour toi Maçon, ni franc, ni Maçon, ta gestuelle est la promesse que tu as faite ?

Signe d’ordre d’apprenti

Considéré comme un signe pénal.

Ce signe complète, par le mouvement, la posture à l’ordre. Au premier degré, il se fait en glissant la main le long de la gorge, de gauche à droite, avant de laisser retomber le bras le long du corps, pour rappeler la promesse faite au cours de la cérémonie d’initiation : je préfèrerais avoir la gorge tranchée plutôt que de manquer à mon serment.

Il est considéré comme un signe de reconnaissance.

 

serment du sang correspond à un engagement loyal de fidélité et de fraternité : prélever quelques gouttes de sang (véhicule de vie, agent générateur) du corps d’un frère (ou de chaque frère juré) et de les faire boire aux autres frères de la communauté. En entrant dans la Franc-Maçonnerie, tu ne renieras pas des frères dans un autre serment à la Catholicité. Ton Dieu s'appelle le Grand Architecte, celui des Cathos s'appelle la Sainte Trinité, bien que nous soyons à la tête de l'Eglise de Rome, pour la lui couper.

Mme Claude-Marie Caillet son épouse; Laure-Emmanuelle et Jérôme ses enfants; famille et amis ont la douleur de vous faire part du décès de Maurice CAILLET dans sa 69e année, de façon bizarre. La cérémonie aura lieu en la chapelle du funérarium de Lyon le mercredi 11 mai 2011 à neuf heures trente suivie de l'inhumation à Fontaines-sur-Saône dans le caveau familial à onze heures.Cet avis tient lieu de faire-part et de remerciements.

2 - Arnaud Beltrame doit se marier religieusement 10 mois après son mariage civil, 10 Nombre parfait, mais interdit dans le serment du franc-maçon et dans ses engagements, voir plus bas le chapitre : (Peut-on être chrétien et franc-maçon ?) Comme dans sa simulation 100 jours auparavant, il s'échange avec le dernier otage du terroriste et laisse repartir une caissière, pour mourir pratiquement dans l'anonymat, sans mettre en application les règles du corps à corps pour se protéger d'un couteau, qui lui tranche la gorge. On ne verra jamais la diffusion des vidéo SUPERU, mais que des reconstitutions de manequins stylisés.

3 - Le Ministre de l'Intérieur Gérard Collomb arrive rapidement car il était non loin de là, le hasard fait bien les choses. Franc-Maçon Chef d'Arnaud Beltrame, Gérard Colomb innaugure la Messe, sobre et sans caméra du SUPER U, qui se fait de la Pub au passage pour n'avoir pas mis de vigiles à la Porte d'entrée.

4- On convoque la veille le Djihadiste fiché S, et on lui met la peur au ventre de façon à ce qu'il ait bien la haine du Mécréant, et on lui indique là où la Police ne serait pas, pour qu'il ait tout le temps de faire un carton.

5 - Les 450 mosquées Islamiques Salafistes de France tournent à fond et fabriquent du pur Djihadiste Made in France, que les Pays du Moyen Orient s'arrachent, CIA, ARABIA, TURQUIA, ISRAËLIA, LIBYA, ...  

Une loge de francs-maçons lyonnais veut exclure Gérard Collomb du Grand Orient EXCLUSIF – Sous couvert de laïcité, une loge maçonnique lyonnaise demande l’exclusion du frère Gérard Collomb de la franc-maçonnerie et du Grand Orient, son obédience. En cause, des subventions versées par la Ville de Lyon à des organismes religieux. Lyon Capitale-le mensuel de mars dévoile la toile de fond de l’affaire, entre considérations politiques et idéologiques. Extrait.

Gérard Collomb ()

 
© Tim Douet

La plainte contre Gérard Collomb qui doit être déposée ces jours-ci devant la Chambre suprême de justice maçonnique (instance juridique du Grand Orient de France) traîne dans le fond de l’air maçonnique lyonnais depuis quelques années. La requête, un dossier d’une centaine de pages, vise à démontrer que Gérard Collomb a bafoué les principes du Grand Orient en matière de laïcité.

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Les frères de la loge Varlin appuient leur argumentaire sur des délibérations votées au conseil municipal : en 2005, la Ville de Lyon avait subventionné l’organisation de rencontres interreligieuses chapeautées par l’association catholique Sant’Egidio. Leur plainte vise aussi une subvention attribuée en juin 2009 à la fondation des Églises protestantes. Un autre pan concerne des aides versées à l’église de Fourvière : participation au musée catholique de l’Antiquaille et à la rénovation de la basilique à hauteur de 1,7 million d’euros. Le dossier repose aussi sur une garantie d’emprunt de la Ville de Lyon accordée à l’Institut catholique de Lyon pour la reconversion des anciennes prisons, pour un montant de 10 millions d’euros. (…)

Retrouvez dans Lyon Capitale-le mensuel l’intégralité de cet article, présentant la loge Eugène-Varlin, avec les réactions de Guy Penven, délégué régional du Grand Orient de France, et de nombreux conseillers municipaux, membres de la franc-maçonnerie ou non.

Également au sommaire de ce dossier

• Grand Orient : une influence très politique à Lyon

Adjoints, conseillers municipaux, régionaux ou généraux, le Grand Orient dispose de solides réseaux à Lyon. Les édiles maçons affirment qu’il s’agit d’une coïncidence et que leur obédience n’en tire aucun pouvoir. Faut-il les croire ? 

• Rencontre avec José Gulino, Grand Maître du Grand Orient

Défense de la laïcité et lutte contre la toute-puissance de la finance… José Gulino a livré à Lyon Capitale les grands axes de réflexion de sa loge.

Attentats de l'Aude : «Il aurait fallu lui expliquer ce que signifie le djihad dans l'islam, les lisses lames sont une religion d'épée» (VIDEO).
Attentats de l'Aude : «Il aurait fallu lui expliquer ce que signifie le djihad dans l'islam» (VIDEO)© Eric Cabanis Source: AFP
Devant l'église Saint-Etienne de Trèbes le 25 mars 2018. (image d'illustration)
Le terroriste islamiste Radouane Lakdim, qui a assassiné quatre personnes à Trèbes et Carcassonne le 23 mars, fréquentait-il de façon assidue la mosquée Essalam de Carcassonne ? RT France est allé à la rencontre de la communauté musulmane sur place, qui se dit choquée par l’attentat commis par Radouane Lakdim.
 

"Le matin du périple sanglant de Redouane , sa compagne a posté une sourate promettant l'enfer aux mécréants", a par ailleurs ajouté le procureur
➡️ https://francais.rt.com/france/49189-attentats-trebes-carcassonne-redouane-lakdim-suivi-mars  pic.twitter.com/9byCU9AgA0

«On pouvait l'aider et lui enseigner les vraies valeurs de la religion»

Pour l'imam de la mosquée Essalam de Carcassonne, Mohamed Aitzanou, c'est d'abord aux autorités françaises d'identifier les individus à risque afin que les religieux puissent intervenir. «On pouvait l'aider et lui enseigner les vraies valeurs de la religion, lui enseigner le coran, mais c'était peut-être à vous [les autorités françaises] d’être au courant des aspirations de cet individu. Il aurait fallu lui expliquer ce que signifie le djihad dans l'islam, le vrai, celui du messager de Dieu», confie-t-il en arabe.

L'ancien diplomate tunisien Mezri Haddad, également interrogé par RT France, explique lui qu'un imam «orthodoxe» peut effectivement «détecter les prédispositions à l'islamisme» d'un individu. «Qu'on l'appelle Frères musulmans, Etat islamique, Daesh, tabligh, salafiste, etc., tout cela c'est l'islamisme», poursuit-il, expliquant qu'il faut en «expurger l'islam de France».

Radouane Lakdim, marocain naturalisé français en 2004, était toujours suivi par la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) au moment de son passage à l'acte. Sur écoute, il aurait même reçu en mars une convocation pour un «entretien d'évaluation», les services de renseignements désirant le rencontrer en personne afin d'évaluer son niveau de dangerosité, selon RTL.

Le 27 mars, sa compagne radicalisée âgée de 18 ans ainsi qu'un homme de 17 ans étaient toujours en garde à vue.

Lire aussi : 19 fichés S sont déjà passés à l'acte... Comment ce mode de surveillance fonctionne-t-il ?

Le Serment d'Apprenti
Notre frère second surveillant m’a confié la mission de réfléchir sur le serment lié à mon grade. Pour ce faire je me suis référé à quelques ouvrages mais surtout et avant tout je me suis rapproché de ma propre expérience, restant à l’écoute de mon vécu, de mes émotions, de mon appréhension d’un monde qui me reste encore bien inconnu.

Plan :
* la notion de serment en général puis sous l’approche de la Franc- maçonnerie
* son déroulement
* sa signification
* les sanctions liées au non-respect de cette prestation

LA NOTION DE SERMENT

Prêter serment : c’est un don de soi, un échange, un témoignage sous la foi du serment.
Serment vient du grec Orkos ( c’est à dire ce qui renferme) : par le serment l’homme perd une part de sa liberté : serment sur l’honneur, donner sa parole et, pour citer Chateaubriand :  “La fidélité au serment passe encore pour un devoir”.
Serment, en latin, c’est “Sacramentum”, mot lié à  “sacer” qui signifie sacré : promesse faite devant une autorité supérieure. Il s’agit alors d’une affirmation solennelle attestant de la sincérité d’une promesse de remplir les obligations de son devoir ou de sa fonction.                                                Le serment du sang correspond à un engagement loyal de fidélité et de fraternité : prélever quelques gouttes de sang (véhicule de vie, agent générateur) du corps d’un frère (ou de chaque frère juré) et de les faire boire aux autres frères de la communauté. Ce rite prêté aux Templiers, est présent dans les pratiques guerrières  d’Extrême Orient (Vietnam, Cambodge) ; on le retrouve également en Chine où le sang se mêle au vin (symbole de connaissance et d’immortalité), pour créer une alliance indissoluble. Le but est alors de réaliser une Fraternité effective. En Irlande le serment apparaît comme une alliance cosmique et devient le symbole d’une solidarité avec l’Etre divin appelé en garantie.
A l’origine, le serment consistait en un dépôt soumis aux Dieux en garantie de sa bonne foi : contrat par lequel l’incorporé se lie au corps auquel il veut appartenir et dont le lien moral constitue l’obligation. La puissance divine appelée est apte à juger l’homme qui s’est ainsi engagé.
Le serment implique donc respect de la parole donnée, fidélité à sa promesse, loyauté dans l’engagement pris, sous peine de sanctions frappant le félon, le fourbe, l’infidèle, le perfide, l’homme sournois,  trompeur, déloyal, mensonger, hypocrite ou perfide : en deux mots le traître ou le parjure... Le traître qui vend sa foi et son âme, ainsi décrit par Charles Péguy, le parjure : celui qui viole un serment  ou fait un faux serment, dangereux sans le paraître...
EN FRANC-MACONNERIE
La prestation de serment reprend l’ensemble de ces valeurs (morales, éthiques, symboliques), tant dans sa signification que dans  son déroulement ou les mesures sanctionnant son non-respect. La Loi du silence, résulte du serment de ne rien dévoiler au dehors de ce qui a été fait ou dit durant une tenue, de ne jamais révéler le nom de Francs-maçons à des profanes.
Tout l’environnement de la Franc- Maçonnerie tourne autour du secret...
Ainsi la lettre de premier contact, missive rédigée sous l’anonymat, met en avant la discrétion requise et l’obligation de réserve que se doit de respecter le profane contacté.
Les 3 enquêtes menées le sont sous le sceau du secret : les enquêteurs ne dévoilent pas leur identité.
Ces étapes préliminaires franchies, le postulant est sensé être un homme d’honneur, de bonnes mœurs et loyal.
Ce n’est pas pour autant que le monde de la Franc Maçonnerie va lui être ouvert : une nouvelle épreuve l’attend avec le passage sous le bandeau.
Lors de cette cérémonie le profane, se retrouve, les yeux voilés par un tissu épais et sombre, certes en un lieu (le bâtiment) qu’il a pu localiser, mais au milieu d’un groupe de personnes dont il ignore tout et qu’il ne saurait identifier. Il est alors sous le feu de multiples questions auxquelles il se doit de répondre le plus sincèrement possible. A la fin de cette épreuve le candidat profane est invité à prêter serment, s’engageant à ne pas dévoiler ce qu’il vient de découvrir.
Il ne s’agit pas encore du serment de l’apprenti mais d’un préalable au serment initiatique : cette promesse est significative du silence que devra garder toute personne admise dans la confrérie si elle est acceptée.
DEROULEMENT DE LA PRESTATION :
Le serment de l’Apprenti est formulé lors de l’initiation : à 2 reprises le profane doit prêter serment sous le bandeau avant de confirmer son engagement sans aucun voile sur les yeux
En fait cette prestation se décompose en 4 phases pour le postulant :
*un premier engagement tacite à taire ce qu’il vient de vivre: contacts, enquêtes, le cachot sombre et mystérieux (cabinet de réflexion) en maintenant sa candidature malgré les avertissements répétés ;
*un premier serment avant de découvrir les voyages Air, Eau et Feu.
* un second serment, dit Obligation Solennelle, bandeau toujours en place, pour se soumettre à la loi du silence sous peine d’avoir la gorge tranchée...
* une confirmation de ce double serment par l’apprenti en toute connaissance de cause, lui, le profane d’hier ayant reçu la lumière...

Le déroulement de la réception d’un Apprenti détaille cette procédure.
Ainsi, à peine franchi le seuil de la porte du temple, le profane, frappé de cécité, est menacé par la pointe du glaive du Couvreur sur son sein gauche et le Vénérable Maître lui précise que “ce fer toujours levé pour punir le parjure est le symbole du remords qui déchirerait son cœur s’il devenait traître à la fraternité dans laquelle il veut être admis”.

La menace liée au défaut de respect de serment est donc connue avant même que tout serment ne soit prononcé. Les règles du jeu sont claires et le postulant est bien informé de ce qu’il encourt avant tout engagement de sa part !
Le Vénérable Maître lui rappelle encore qu’il est bien averti des conséquences” pouvant lui incomber et le fait amener par le Frère Expert au pied de l’Autel des Serments, les 2 genoux à terre. C’est à ce moment qu’intervient le pré-serment de l’Apprenti : le candidat aspirant à rejoindre la Franc-Maçonnerie ne prononce aucune parole, aucun serment à proprement parler, mais se met dans une attitude pour bénéficier de l’invocation au G.A.D.L.U. par le Vénérable, lequel l’invite à répondre sans détour aux questions qui vont lui être posées et l’engage à être sincère sans espérer tromper les personnes présentes en ces lieux. Il lui précise notamment : « si vous cachiez en vous des dispositions toutes différentes…il est temps encore de vous retirer et l’on ignorera à jamais que vous vous êtes présenté ici. »

Puis le Vénérable Maître informe le profane de l’étendue des obligations qu’il devra s’imposer et lui précise que “le premier devoir est un silence absolu sur tout ce qui a pu être entendu ou découvert et sur tout ce qui sera vu, entendu ou su par la suite.”  Il lui indique ensuite la teneur des second et troisième devoirs d’un Franc Maçon, à savoir : combattre ses passions et se conformer à l’Ordre, lui demandant alors s’il est disposé  à prendre la résolution ferme et sincère de les  remplir.
C’est alors qu’est prêté le serment sur la Coupe des libations, toujours au pied de l’Autel des  serments, profane debout, main droite sur le cœur et main gauche tenant la coupe, consistant en ces termes : <<Je m’engage sur l’honneur au silence absolu sur tous les genres d’épreuves que l’on pourra me faire subir>>: la symbolique de la coupe des libations (eau pure puis breuvage amer) est soulignée par le Vénérable qui insiste encore sur l’emblème de l’amertume et du remords que laisserait dans le cœur du récipiendaire le parjure qui aurait souillé ses lèvres...
Après ce premier serment, prêté sous le bandeau, le candidat apprenti est invité, une fois de plus, à mesurer la gravité de son engagement, le Vénérable lui offrant une ultime possibilité de se retirer, libre.
Sont alors vécues les épreuves des 3 voyages au terme desquelles le récipiendaire va  prêter le Serment qui va l’unir à l’Ordre sacré de la Franc-Maçonnerie, abandonnant ainsi sa liberté : c’est le deuxième serment, véritable engagement impliquant sacrifice et courage, justifiant l’appartenance à une communauté de Frères.
Conduit à l’Autel des Serments par le Frère Expert et le Frère des Cérémonies, le récipiendaire, debout devant l’Autel, va s’engager solennellement à “garder jalousement les secrets et mystères de la Franc-Maçonnerie”.

Le serment sera fait main droite sur les Trois Grandes Lumières, à savoir : Volume de la loi sacrée (la Bible pour notre obédience), l’Equerre et le compas,  genou gauche à terre, la main gauche tenant un compas ouvert dont l’une des pointes est appuyée sur son cœur, l’autre dirigée vers le ciel, le récipiendaire ayant toujours les yeux recouverts d’un tissus sombre et épais.
Lors de cette prestation officielle de serment, dite Obligation Solennelle, les Frères sont debout et à l’ordre, tandis que l’Expert et le Maître des Cérémonies croisent épée et canne au-dessus de la tête du récipiendaire. Toutes ces attitudes des uns et des autres, tous ces gestes ont une signification précise que le futur Apprenti ne voit et ne saurait comprendre.
Le serment prononcé est textuellement le suivant :
<< Moi,…, de ma propre et libre volonté, en présence du Grand Architecte De l’Univers, et de cette respectable assemblée de Francs-Maçons, je jure et promets solennellement et sincèrement de ne jamais révéler aucun des mystères de la Franc-Maçonnerie qui vont m’être confiés et de ne m’entretenir qu’avec de bons et légitimes maçons ou dans une Loge régulièrement constituée. Je promets d’aimer mes Frères, de les secourir et de leur venir en aide. Je préférerais avoir la gorge tranchée plutôt que de manquer à mon Serment. Que le Grand Architecte De l’univers me soit en aide et me préserve d’un tel malheur.  >>. Tel est le Serment de l’Apprenti.

Mais ce n’est pas fini : une fois cette promesse solennelle faite, le néophyte sera libéré du bandeau sur la demande expresse du Premier Surveillant pour assister, de visu, à la scène du parjure (où le dernier Apprenti reçu en loge joue le rôle de victime châtiée par ses Frères pour avoir trahi le serment).  Il voit cette représentation, tout en étant, menacé par tous les membres présents qui dirigent leur épée sur lui, de leur main gauche,  se protégeant et cachant leur visage (donc leur identité) de leur main droite.
On retrouve là encore l’importance de vivre dans le secret pour les Francs-Maçons qui ne se dévoilent qu’en demi-mesure en cet instant où le récipiendaire n’est pas tout à fait reconnu comme Frère à part entière même s’il a prêté le serment requis.
Cette scène du parjure  est un ultime rappel au néophyte de la sanction encourue en cas de tout manquement à son serment fait quelques instants auparavant : << si vous trahissiez votre Serment, vous ne trouveriez parmi tous les Frères, répandus sur la surface du globe, que des vengeurs de la Maçonnerie et de la Vertu. >>
Tous les Frères présents s’engagent à ce devoir de vengeance vis à vis de l’infidèle et le néophyte, de nouveau informé sur la portée de ses engagements, se devra de les confirmer pour être admis définitivement.
Pour ce faire le néophyte se retrouvera une fois de plus dans l’obscurité la plus totale, et reviendra habillé, et non plus « ni nu ni vêtu », dans le temple solliciter la Lumière. Il sera invité à la chaîne d’union et en deviendra le nouveau maillon, de nouveau sous le bandeau.

La consécration ou Lumière, c’est à dire qu’on lui enlève définitivement le bandeau, ne lui sera accordée qu’après qu’il se soit  déclaré prêt à pardonner à son propre ennemi.
Le Vénérable Maître soulignera que les Francs-Maçons sauraient rappeler cette dernière promesse si besoin en était et que leur soutien est désormais acquis pour autant que le nouveau venu respectera la discrétion sacrée nécessaire.

Ce n’est qu’à ce moment là que le néophyte confirmera son serment sincèrement et sans restriction en toute lumière, bandeau retiré, prenant conscience du monde nouveau qui s’offre à lui.

Cette confirmation d’engagement, faite dans la même posture symbolique que le serment lui-même (le 2°), est le sésame pour être admis Apprenti Franc-maçon : le néophyte jure de nouveau d’obéir aux règles de l’obédience et de se conformer aux lois et il sera ainsi constitué et reçu en qualité d’Apprenti Franc-Maçon sous l’Epée Flamboyante du Vénérable Maître.

Une fois devenu Frère, le nouvel initié va se voir révéler les secrets de son grade : Signe, Attouchement et Age. Cette instruction, faite entre les colonnes, sera l’occasion d’une ultime piqûre de rappel lors de la signification du Signe qui fait allusion à la pénalité liée au non-respect du serment.
La cérémonie de réception au grade d’apprenti se poursuit et le Vénérable Maître soulignera, une fois de plus, que <<le nouvel initié... n’oubliera jamais les Obligations maçonniques qu’il a contractées>>

De même lors de la remise d’une paire de gants blancs, il sera indiqué que ce symbole est celui<< de mains pures de tout acte blâmable...>> et donc que revêtir cet artifice vestimentaire vaut respect du pacte conclu.

Enfin pour clôturer sur le déroulement de la procédure et insister, si besoin en était sur l’importance de la discrétion en Franc- Maçonnerie, il paraît intéressant de noter que lors de l’explication du tronc de la Veuve,  soit souligné que<< les actes de bienfaisance d’un Franc-Maçon doivent rester ensevelis dans le secret>>, tout comme le fait que les rapports d’enquête soient incinérés et que leurs cendres soient remises à l’Apprenti ayant prêté serment.

SIGNIFICATION ET PORTEE DU SERMENT DE L’APPRENTI

La Règle en 12 points dispose en son article 7 : << Les Francs-Maçons prennent leurs Obligations sur un Volume de la Loi Sacrée afin de donner au Serment, prêté sur lui, le caractère solennel et sacré indispensable à sa pérennité>> et son article 12 stipule que <<les Francs-Maçons contribuent… au rayonnement de l’Ordre dans le respect du secret maçonnique>>. La Règle  n’est pas un code moral, ni un recueil de croyances, mais elle  constitue un art de vivre au service du sacré régissant la vie en communauté où la rectitude et le respect de la parole sont indispensables.

La Franc-Maçonnerie est un engagement en soi et la prestation de serment le formalise symboliquement : c’est par le serment de l’Apprenti que le profane(= devant le Temple au sens littéral) deviendra Initié, c’est à dire un être nouveau ayant franchi le péristyle et donc ne pouvant plus revenir en arrière.
La lettre du Grand Maître Jean Charles Foëllner, remise à l’initié, souligne l’importance du serment fait par l’Apprenti, notamment quant à l’enjeu de garder le secret sur les travaux menés en Loge.

La Constitution et le Règlement Général de la GLNF rappellent que les Francs-Maçons sont des gens d’honneur, loyaux et discrets précisant  qu’<< aucun Frère ne doit transmettre, publier, diffuser ou propager en milieu maçonnique ou profane, par n’importe quel moyen tous propos ou documents, de quelque nature que ce soit , contraires à ses propres obligations vis à vis de l’Ordre ou de ses membres >>
Dans le Rite Ecossais Ancien et Accepté l’Apprenti s’engage devant  l’Autel des Serments où la Bible est ouverte au prologue de l’Evangile selon saint Jean. Cet engagement fait sur un Livre sacré surpasse une simple promesse humaine.
Le serment de l’Apprenti consiste donc en une promesse solennelle faite par le profane, devenu récipiendaire, puis néophyte, qui s’engage à garder les secrets de la maçonnerie et à se conformer à l’Ordre.  Ce  serment crée un initié qui sera consacré Apprenti Franc-Maçon et deviendra alors un Frère de la société maçonnique.

C’est un pacte d’une gravité extrême par son sérieux, un engagement indissoluble entre celui qui le prête et celui qui le reçoit : serment à double face, réciproque.
Ce serment initiatique  présente un caractère antique et sacré car il est prononcé librement, par le récipiendaire, devant une assemblée de Maçons témoins et en présence du Principe de l’Ordre.
La prestation de serment est  obligatoire pour que l’initié devienne Franc-maçon et donc membre de plein droit d’une Loge maçonnique : elle lie le nouveau Frère à la société maçonnique. C’est un lien invisible qui  scelle un pacte d’union entre tous les Francs-Maçons du monde comme un câble reliant et rattachant chaque  initié à l’Ordre maçonnique et à une Fraternité Initiatique.
Le serment peut revêtir un caractère d’alliance cosmique avec l’Eternel : fidélité à sa promesse, obligation réciproque, consentie librement, entre l’Ordre et le néophyte, futur maillon de la chaîne maçonnique.

La prestation de serment constitue l’engagement volontaire du postulant, condition sine qua non et concomitante pour recevoir la consécration du Vénérable Maître, première Lumière de la Loge, qui transmet l’influence spirituelle. Le serment est donc, avant tout,  une affaire de conscience et tout manquement serait donc inconcevable.
Comme pour le Compagnonnage, on retrouve l’observation muette, l’expérimentation du silence et le secret des Loges via le respect de la parole d’homme, dite parole d’honneur.
Dans une planche d’un de nos Frères,  j’ai pu relever que  le “Tuilage” permet de garantir la sécurité et le secret que les travaux des Loges exigent. Le serment en est le gage.
Imposé en Franc-Maçonnerie, ainsi que dans les ordres monastiques, dans certaines société africaines, dans le Vaudou, le serment peut résulter d’une décision personnelle ou d’un règlement. 
C’est en se taisant qu’on apprend à parler et à faire évoluer ses idées.
<<C’est au-dedans de soi qu’il faut regarder dehors>> écrivait Victor Hugo
De même, pour vivre en Harmonie,<< retirons-nous en paix et jurons de garder le silence !>>

Le postulant qui prononce son serment doit resplendir d’humilité, qualité reflétant sa sincérité, garantissant  sa constante fidélité et son obéissance, en conscience, à l’Ordre.
Le Serment initiatique de l’Apprenti est prêté dans un Temple devant l’Autel des Serments sur les 3 grandes Lumières. Le Volume de la loi sacré (la Bible) règle et gouverne nos lois ; son contenu ne doit pas être pris au sens littéral mais compris au moyen du symbolisme du compas et de l’Equerre. L’Equerre  dirige nos actions. Le Compas  nous maintient dans les justes bornes envers tous les hommes et, plus particulièrement, envers nos Frères.
Ce serment spécifique de l’Apprenti comporte 3 parties : une invocation, une promesse et une imprécation. L’invocation au G.A.D.L.U
La promesse symbolisée par la main droite sur l’Equerre, ce qui signifie que le néophyte s’engage de façon totale, sans restriction, avec rectitude, comme une pierre posée d’équerre qui doit soutenir l’édifice à venir. L’imprécation étant la menace du châtiment encouru en cas de parjure.

SANCTIONS LIEES AU NON-RESPECT DU SERMENT

La scène du parjure intervenant lors de l’Initiation, après les 3 voyages, permet au néophyte d’appréhender le risque encouru en cas de non-respect de son engagement  : il voit alors tous les Frères pointant leur épée vers lui, tandis que l’Expert dirige son arme sur un corps inanimé dont le visage est recouvert d’un tissus rouge de sang.

La coupe d’amertume, breuvage servi à l’impétrant pour lui inspirer le dégoût à rompre le serment maçonnique, constitue un autre avertissement préalable sur les sanctions liées à la trahison du serment.
La menace qui pèse sur la violation du serment est rappelée, lors de chaque tenue, par le signe d’ordre, signe de reconnaissance signifiant
“Je préférerais avoir la gorge coupée plutôt que de révéler les secrets qui m’ont été confiés”.

A l’origine,  l’Obligation faite lors de l’initiation précisait en outre :<< Je jure que je n’écrirai pas les secrets et mystères de la Franc-Maçonnerie, ni ne les imprimerai, ni ne les taillerai ou peindrai,  ni ne les inscrirai, teinterai ou graverai sur quoique ce soit de mobile ou de fixe en dessous de la voûte céleste des cieux, par quoi ils pourraient devenir lisibles ou intelligibles>>. Un tel engagement se doit d’être total pour empêcher que l’Art secret soit obtenu illégitimement.
Pythagore voulait savoir d’un postulant s’il savait garder un secret, nécessité formalisée par le serment.

De nos jours la menace n’est plus un châtiment corporel (langue coupée, cœur arraché, gorge tranchée, corps enterré dans le sable entre 2 marrées) ; le non-respect du serment est puni de mesures conservatoires et ou disciplinaires abordées dans le Livre 5 de la Constitution  et du Règlement général de la GLNF.

En fait la véritable sanction frappant la trahison du serment de l’apprenti est d’ordre moral, spirituel : c’est la honte d’avoir violé un secret, d’avoir manqué à sa parole, de se sentir indigne d’appartenir à une assemblée respectueuse, de ne plus avoir d’estime pour soi-même et de ne voir dans le miroir que son pâle reflet : celui d’un être sournois et lâche qui a bafoué les fondements mêmes de la loyauté, de la pureté, de la beauté de l’âme et donc de l’universalité du monde.

J’ai dit, Vénérable Maître.

P\ V\

BIBLIOGRAPHIE :
Le livre de l’Apprenti de Pierre d’Angle,
Le dictionnaire guide de JB,
La symbolique maçonnique du 3ème millénaire d’Irène Mainguy
 Petit guide de présentation de la Franc maçonnerie, la Constitution et le Règlement général de la GLNF, 
La règle en 12 points, planches d’Apprentis

 

 

 

Arnaud Beltrame le 13 décembre 2017. / Claude Boyer/L'independant/MAXPPP

« C’est au hasard d’une rencontre lors d’une visite de notre abbaye, Monument Historique, que je fais connaissance avec le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame et Marielle, avec laquelle il vient de se marier civilement le 27 août 2016. Nous sympathisons très vite et ils m’ont demandé de les préparer au mariage religieux que je devais célébrer près de Vannes le 9 juin prochain. Nous avons donc passé de nombreuses heures à travailler les fondamentaux de la vie conjugale depuis près de deux ans. Je venais de bénir leur maison le 16 décembre et nous finalisions leur dossier canonique de mariage. La très belle déclaration d’intention d’Arnaud pour son mariage
catholique m’est parvenue quatre jours avant sa mort héroïque.

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Ce jeune couple venait régulièrement à l’abbaye participer aux messes, offices et aux enseignements, en particulier à un groupe de foyers, ND de Cana. Ils faisaient partie de l’équipe de Narbonne. Ils sont venus encore dimanche dernier.

Intelligent, sportif, volubile et entraînant, Arnaud parlait volontiers de sa conversion. Né dans une famille peu pratiquante, il a vécu une authentique conversion vers 2007, à près de 33 ans. Il reçoit la première communion et la confirmation après 2 ans de catéchuménat, en avril 2009, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

Après un pèlerinage à Sainte-Anne-d’Auray en 2015, où il demande à la Vierge Marie de rencontrer la femme de sa vie, il se lie avec Marielle, dont la foi est profonde et discrète. Les fiançailles sont célébrées à l’abbaye bretonne de Timadeuc à Pâques 2016.

Passionné par la gendarmerie, il nourrit depuis toujours une passion pour la France, sa grandeur, son histoire, ses racines chrétiennes qu’il a redécouvertes avec sa conversion. En se livrant à la place d’otages, il est probablement animé avec passion de son héroïsme d’officier, car pour lui, être gendarme voulait dire protéger. Mais il sait le risque inouï qu’il prend.

« Nous étions le vendredi de la Passion »

Il sait aussi la promesse de mariage religieux qu’il a fait à Marielle qui est déjà civilement son épouse et qu’il aime tendrement, j’en suis témoin. Alors ? Avait-il le droit de prendre un tel risque ? Il me semble que seule sa foi peut expliquer la folie de ce sacrifice qui fait aujourd’hui l’admiration de tous. Il savait comme nous l’a dit Jésus, qu' « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jean 15,13). Il savait que, si sa vie commençait
d’appartenir à Marielle, elle était aussi à Dieu, à la France, à ses frères en danger de mort. Je crois que seule une foi chrétienne animée par la charité pouvait lui demander ce sacrifice surhumain.

J’ai pu le rejoindre à l’hôpital de Carcassonne vers 21 heures hier soir. Les gendarmes et les médecins ou infirmières m’ont ouvert le chemin avec une délicatesse remarquable. Il était vivant mais inconscient. J’ai pu lui donner le sacrement des malades et la bénédiction apostolique à l’article de la mort. Marielle alternait ces belles formules liturgiques.

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Nous étions le vendredi de la Passion, juste avant l’ouverture de la Semaine Sainte. Je venais de prier l’office de none et le chemin de croix à son intention. Je demande au personnel soignant s’il peut avoir une médaille mariale, celle de la rue du Bac de Paris, près de lui. Compréhensive et professionnelle, une infirmière la fixe à son épaule. Je n’ai pas pu le marier comme l’a dit maladroitement un article, car il était inconscient.

Arnaud n’aura jamais d’enfants charnels. Mais son héroïsme saisissant va susciter, je le crois, de nombreux imitateurs, prêt au don d’eux-mêmes pour la France et sa joie chrétienne. » Et aussi

● L'intégralité du témoignage du père Jean-Baptiste

ARNAUD BELTRAME: UN OFFICIER CHRÉTIEN HÉROÏQUE QUI A DONNÉ SA VIE POUR EN SAUVER D'AUTRES

C'est au hasard d'une rencontre lors d'une visite de notre abbaye, Monument Historique, que je fais connaissance avec le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame et Marielle, avec laquelle il vient de se marier civilement le 27 août 2016. Nous sympathisons très vite et ils m'ont demandé de les préparer au mariage religieux que je devais célébrer près de Vannes le 9 juin prochain. Nous avons donc passé de nombreuses heures à travailler les fondamentaux de la vie conjugale depuis près de 2 ans. Je venais de bénir leur maison le 16 décembre et nous finalisions leur dossier canonique de mariage. La très belle déclaration d'intention d'Arnaud m'est parvenue 4 jours avant sa mort héroïque.

Ce jeune couple venait régulièrement à l'abbaye participer aux messes, offices et aux enseignements, en particulier à un groupe de foyers, ND de Cana. Ils faisaient partie de l'équipe de Narbonne. Ils sont venus encore dimanche dernier.

Intelligent, sportif, volubile et entraînant, Arnaud parlait volontiers de sa conversion. Né dans une famille peu pratiquante, il a vécu une authentique conversion vers 2008, à près de 33 ans. Il reçoit la première communion et la confirmation après 2 ans de catéchuménat, en 2010.

Après un pèlerinage à Sainte-Anne-d'Auray en 2015, où il demande à la Vierge Marie de rencontrer la femme de sa vie, il se lie avec Marielle, dont la foi est profonde et discrète. Les fiançailles sont célébrées à l'abbaye bretonne de Timadeuc à Pâques 2016.

Passionné par la gendarmerie, il nourrit depuis toujours une passion pour la France, sa grandeur, son histoire, ses racines chrétiennes qu'il a redécouvertes avec sa conversion.

En se livrant à la place d'otages, il est probablement animé avec passion de son héroïsme d'officier, car pour lui, être gendarme voulait dire protéger. Mais il sait le risque inouï qu'il prend.

Il sait aussi la promesse de mariage religieux qu'il a fait à Marielle qui est déjà civilement son épouse et qu'il aime tendrement, j'en suis témoin. Alors? Avait-il le droit de prendre un tel risque? Il me semble que seule sa foi peut expliquer la folie de ce sacrifice qui fait aujourd'hui l'admiration de tous. Il savait comme nous l'a dit Jésus, qu'«Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.» (Jn 15, 13). Il savait que, si sa vie commençait d'appartenir à Marielle, elle était aussi à Dieu, à la France, à ses frères en danger de mort. Je crois que seule une foi chrétienne animée par la charité pouvait lui demander ce sacrifice surhumain.

J'ai pu le rejoindre à l'hôpital de Carcassonne vers 21h hier soir. Les gendarmes et les médecins ou infirmières m'ont ouvert le chemin avec une délicatesse remarquable. Il était vivant mais inconscient. J'ai pu lui donner le sacrement des malades et la bénédiction apostolique à l'article de la mort. Marielle alternait ces belles formules liturgiques.

Nous étions le vendredi de la Passion, juste avant l'ouverture de la Semaine Sainte. Je venais de prier l'office de none et le chemin de croix à son intention. Je demande au personnel soignant s'il peut avoir une médaille mariale, celle de la rue du Bac de Paris, près de lui. Compréhensive et professionnelle, une infirmière, la fixe à son épaule.

Je n'ai pas pu le marier comme l'a dit maladroitement un article, car il était inconscient.

Arnaud n'aura jamais d'enfants charnels. Mais son héroïsme saisissant va susciter, je le crois, de nombreux imitateurs, prêts à au don d'eux-mêmes pour la France et sa joie chrétienne.

Mon frère,
J'ai à peine pu te dire au revoir cette nuit..
Tu t'es comporté dans tes derniers instants comme tu t'es comporté durant toute ta vie : en patriote, en homme de bien, en homme de coeur.
Puisse ton ultime sacrifice nous inspirer et nous aider à en finir avec cette haine stérile qui nous accable. Mais qui ne nous fera jamais plier.
On t'aime frangin.

Merci à tous pour vos messages de soutien.

 
Peut-on être chrétien et franc-maçon ?

« Nous nous garderons d’oublier que la franc-maçonnerie est dès l’origine l’ennemie de tout absolu, qu’elle proclame que la vérité n’est jamais acquise (…). Tout est relatif, toute fin est transitoire, tout pouvoir est contestable », rappelait quant à lui l’ancien grand maître du Grand Orient de France, Michel Baroin, sur les ondes de « Radio-France », le 4 février 1979.

« La méthode maçonnique, soutenait Richard Dupuy, grand maître de la Grande Loge de France, le 20 juillet 1968, à l’occasion du Convent de son obédience, c’est la remise en cause perpétuelle de ce qui est acquis (…), c’est la certitude que nous avons, au plus profond de nous-mêmes, de par notre initiation traditionnelle, que nous sommes incapables d’énoncer, une fois pour toutes, une vérité éternelle, une vérité absolue, mais que nous sommes capables de découvrir la vérité à condition que nous ayons la volonté de la rechercher perpétuellement et de remettre en question les certitudes dans lesquelles nous étions assis la veille » [[Cité par Jean Ousset dans « Marxisme et Révolution », C.L.C., p. 182.]].

La franc-maçonnerie proclame la relativité de toute vérité. Elle se donne pour objet « la recherche de la Vérité dans la Liberté » [[Note n°15 non trouvée en bas de page]]… à condition que nul n’ait jamais la prétention de l’atteindre ou de la connaître avec certitude : « N’est libre que celui qui cherche et qui réfléchit… L’homme qui croit n’est plus libre », s’exclamait le frère Jammy Schmidt, orateur du Convent du Grand Orient de France en 1925 [[Convent du GODF de 1925, compte-rendu (p. 431), cité par J. Marquès-Rivière, opus cit., p. 190.]].

Un « relativisme érigé en dogme » : c’est ainsi qu’Henri Tincq, chroniqueur religieux du « Monde », résume en quelques mots le tour d’esprit maçonnique [[« Le Monde » du 16 novembre 1985.15 – « Jardin caché…. », livret du Conseil fédéral de la GLF.]].

2-Le relatisvisme doctrinal

En France, cette « prétention de constituer l’Etat tout entier en dehors des institutions et des préceptes de l’Eglise » déboucha, sous la IIIè République, sur tout un arsenal de lois et de règlements tels que :
– l’expulsion forcée de 265 congrégations religieuses non autorisées en 1880 (Jésuites, Dominicains, Bénédictins, Franciscains, Carmes…),
– l’interdiction de tout enseignement religieux dans les écoles publiques par la loi du 28 mars 1882,
– la suppression des aumôneries militaires en 1883,
– la suppression en août 1884 des prières publiques prévues au Parlement dans la Constitution de 1875,
– la fermeture de la quasi totalité des écoles catholiques du pays (16.000 établissements congréganistes) et l’adoption d’une loi interdisant à toute congrégation d’enseigner en 1904,
– la rupture en 1904 également des relations diplomatiques entre la France et le Vatican,
– enfin, le vote de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat en décembre 1905, loi selon laquelle la République ne reconnaît plus aucun culte…
Mise en oeuvre par des francs-maçons notoires comme Jules Ferry (ministre de l’Instruction publique de 1879 à 1883) ou Emile Combes (président du Conseil entre 1902 et 1905), et destinée à priver l’Eglise et la foi catholique de toute assise et de toute influence sociales, cette politique (en particulier les lois scolaires relatives à la laïcisation de l’enseignement) sont largement à l’origine de la déchristianisation actuelle du pays.

Ainsi, dût-il lui en coûter un long et opiniâtre labeur, elle se propose de réduire à rien, au sein de la société civile, le magistère et l’autorité de l’Eglise; d’où cette conséquence que les francs-maçons s’appliquent à vulgariser, et pour laquelle ils ne cessent pas de combattre, à savoir qu’il faut absolument séparer l’Eglise et l’Etat. Par suite, ils excluent des lois aussi bien que de l’administration de la chose publique la très salutaire influence de la religion catholique, et ils aboutissent logiquement à la prétention de constituer l’Etat tout entier en dehors des institutions et des préceptes de l’Eglise« .

Or, le premier principe des naturalistes, c’est qu’en toutes choses la nature ou la raison humaine doit être maîtresse et souveraine. Cela posé, s’il s’agit des devoirs envers Dieu, ou bien ils en font peu de cas, ou ils en altèrent l’essence par des opinions vagues et des sentiments erronés. Ils nient que Dieu soit l’auteur d’aucune révélation. Pour eux, en dehors de ce que peut comprendre la raison humaine, il n’y a ni dogme religieux, ni vérité, ni maître en la parole de qui, au nom de son mandat officiel d’enseignement, on doive avoir foi. Or, comme la mission tout à fait propre et spéciale de l’Eglise catholique consiste à recevoir dans leur plénitude et à garder dans une pureté incorruptible les doctrines révélées de Dieu, aussi bien que l’autorité établie pour les enseigner avec les autres secours donnés du ciel en vue de sauver les hommes, c’est contre elle que les adversaires déploient le plus d’acharnement et dirigent leurs plus violentes attaques (…).

« Il s’agit pour les francs-maçons, proclame Léon XIII dans « Humanum Genus », et tous leurs efforts tendent à ce but, il s’agit de détruire de fond en comble toute la discipline religieuse et sociale qui est née des institutions chrétiennes, et de lui en substituer une nouvelle façonnée à leurs idées, et dont les principes fondamentaux sont empruntés au naturalisme (…).

Le naturalisme ne consiste pas tant à nier l’existence de Dieu, qu’à refuser d’en tirer les conséquences dans l’ordre humain. Aussi la société doit-elle être organisée comme si Dieu n’existait pas.

1-Le naturalisme et le laïcisme

Il ressort donc, non seulement de la déclaration de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi du 26 novembre 1983, mais des principaux documents pontificaux relatifs à la franc-maçonnerie que nous avons mentionnés, en particulier l’encyclique « Humanum Genus » de Léon XIII (20 avril 1884) entièrement consacrée à « la secte des francs-maçons », que la franc-maçonnerie est condamnée dans son ensemble (sans distinction de rites ou d’obédiences), parce que ses principes fondamentaux sont absolument incompatibles avec la doctrine de l’Eglise, qu’elle soit « déiste » ou « athée », « régulière » ou « irrégulière ».
Concrètement, les motifs essentiels pour lesquels l’Eglise condamne la franc-maçonnerie sont au nombre de trois :

En revanche, et pour couper court à toute interprétation fallacieuse selon laquelle la « double appartenance » à l’Eglise et à la franc-maçonnerie serait désormais tolérée, la Sainte Congrégation pour la Doctrine de la foi publia le 26 novembre 1983 une « déclaration sur la franc-maçonnerie », signée du Cardinal Ratzinger, précisant clairement que le jugement négatif de l’Eglise sur la franc-maçonnerie demeure inchangé, parce que ses principes ont toujours été considérés comme incompatibles avec la doctrine de l’Eglise; c’est pourquoi il reste interdit par l’Eglise de s’y inscrire. Les catholiques qui font partie de la franc-maçonnerie sont en état de péché grave et ne peuvent s’approcher de la Sainte Communion [[Cf le texte complet de cette déclaration et le commentaire de l' »Osservatore romano » du 23 février 1985 en pages 14 et 15 de ce numéro.]].

Le nouveau code promulgué le 27 novembre 1983 ne mentionne plus expressément la franc-maçonnerie et se contente d’énoncer que quiconque adhère à une association qui agit contre l’Eglise doit être puni d’une juste peine et que quiconque soutient ou dirige une telle association doit être frappé d’interdit (canon 1374). Aussi les catholiques qui adhèrent à la franc-maçonnerie ne sont-ils plus automatiquement excommuniés comme autrefois.

C’est faire bien peu de cas des condamnations répétées de l’Eglise à l’encontre de la franc-maçonnerie (ou de la « secte impie »), non seulement par la bulle « In Eminenti » du 28 avril 1738, par laquelle Clément XII interdit aux catholiques, sous peine d’excommunication, « d’entrer dans lesdites sociétés de francs-maçons », ou la bulle « Providas » du 16 mars 1751 par laquelle Benoit XIV confirme la sentence dictée par son prédécesseur, mais aussi par les mises en garde de :
– Clément XIII en 1758 (« A quo die »), 1759 (« Ut Primum ») et 1766 (« Christianae republicae salus »).
– Pie VI en 1775 (« Inscrutabile »).
– Pie VII en 1820 (« Ecclesiam a Jesu Christo »).
– Léon XII en 1825 (Constitution apostolique « Quo graviora »).
– Pie VIII en 1829 (« Traditi Humilitati »).
– Grégoire XVI en 1832 (« Mirari Vos »).
– Pie IX en 1846 (« Qui pluribus »), en 1849 (« Quibus quantique ») et en 1865 (« Multiplices Inter »).
– et surtout Léon XIII en 1884 (« Humanum Genus »), en 1892 (Lettre à l’épiscopat d’Italie et Lettre au peuple italien, toutes deux datées du 8 décembre).
Selon l’ancien Code de Droit canonique de 1917, les catholiques affiliés à la franc-maçonnerie ou d’autres associations du même genre intrigant contre l’Eglise ou les pouvoirs civils légitimes, encouraient « ipso facto » l’excommunication réservée au siège apostolique (canon 2335).

Telle est très brièvement résumée la thèse qu’Alec Mellor développait au début des années 60 [[Alec Mellor, « Nos frères séparés, les francs-maçons », Mame, 1961.]] et que le père Ferrer-Benimeli (s.j.), professeur à l’Université de Saragosse, reprend aujourd’hui à son compte [[J.A. Ferrer-Benimeli : « Les archives secrètes du Vatican et de la Franc-Maçonnerie » Dervy-Livres, 1989.]].

Selon certains historiens et quelques théologiens, seules d’inavouables raisons politiques et purement contingentes (la lutte en Angleterre entre la dynastie des Stuart et celle des Hanovre protestants pour lesquels la franc-maçonnerie anglaise prit parti) seraient à l’origine de l’excommunication des francs-maçons par Clément XII en 1738, et depuis lors, la condamnation de la franc-maçonnerie par l’Eglise serait dépourvue de tout fondement doctrinal sérieux.

Pourquoi l’Eglise condamne-t-elle la franc-maçonnerie ?

Or, l’Eglise catholique condamne depuis plus de 250 ans (1738) la franc-maçonnerie dans son ensemble et non point seulement lorsqu’elle est « athée » (les papes n’ont d’ailleurs pas attendu l’abandon du Grand Architecte de l’Univers dans les statuts du Grand Orient de France en 1877 pour se prononcer), parce que ses principes sont, dans tous les cas, inconciliables avec la doctrine catholique.

En France, la Grande Loge Nationale Française n’en continue pas moins à séduire de nombreux catholiques, faussement convaincus que la franc-maçonnerie régulière n’a rien d’incompatible avec la foi chrétienne.

Ce dernier ouvrage eut un tel retentissement en Angleterre qu’en juin 1986, une commission de l’Eglise anglicane élabora un premier rapport intitulé : « Freemasonry and Christianity are they incompatible ? » à la suite duquel le Synode général de l’Eglise anglicane dût lui-même reconnaître, par 394 voix contre 52, d’une part que certains rites maçonniques sont « hérétiques » et « blasphématoires », et d’autre part que l’appartenance à la franc-maçonnerie régulière est incompatible avec la foi chrétienne (déclaration du 13 juillet 1987).

C’est précisément ce que contestent tant le livre du Révérend méthodiste C. Penney Hunt : « The menace of Freemasonry to the christian faith » (1930), que l’étude intitulée « Darkness visible » que le Révérend Walton Hannah publia en 1952 (« Je suis fermement convaincu que pour un chrétien, s’engager dans une organisation religieuse, ou quasi religieuse, dont les prières et la croyance en Dieu excluent délibérément le nom de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ est une apostasie », écrivait-il en guise d’introduction), et surtout le livre remarquablement documenté que Stephen Knight fit paraître en 1983 : « The brotherhood ».

Faut-il en conclure que la Grande Loge Unie d’Angleterre, à défaut d’être favorable au catholicisme, est au moins d’inspiration chrétienne ?

En Angleterre, des liens particulièrement étroits ont toujours existé entre l’Eglise anglicane et la Grande Loge d’Angleterre, qui compte d’ailleurs dans ses rangs de nombreux ecclésiastiques, l’une et l’autre ayant un seul et même chef « protocolaire » en la personne du souverain lui-même [[Les femmes sont traditionnellement écartées de la franc-maçonnerie régulière; c’est le Duc de Kent qui exerce actuellement les fonctions de Grand Maître de la Grande Loge Unie d’Angleterre par procuration de la Reine Elisabeth.]].

Sans doute est-ce la raison pour laquelle, de nos jours encore, « la Grande Loge Unie de Grande Bretagne (…) ainsi que les nombreuses obédiences de l’Amérique du Nord, ne comportent absolument pas de catholiques (…). Ajoutons qu’il en est certainement de même dans tous les pays plus ou moins régis par les normes maçonniques anglo-saxonnes : l’Australie, la Nouvelle-Zélande, auxquelles on pourrait ajouter l’Afrique du Sud (…). Les franc-maçonneries scandinaves sont strictement régulières, mais d’inspiration nettement luthérienne. Par conséquent, quand on examine cette carte du monde, on est bien obligé de constater que sur le plan chrétien, ce sont les différentes « dénominations » protestantes qui sont susceptibles d’inspirer spirituellement les Grandes Loges maçonniques« , constate pour sa part Yves Marsaudon, Grand Commandeur Honoraire du Suprême Conseil de France [[Yves Marsaudon, « Souvenirs et réflexions », Editions Vitiano, p. 361.]].

« Le mobile des fondateurs de la Franc-maçonnerie, écrit-il, ne fut pas de grouper des penseurs libres mais des croyants de diverses religions. Nous leur prêtons encore, en disant cela, une intelligence beaucoup trop généreuse. Il est beaucoup plus exact de dire qu’on entendait créer un trait d’union entre les deux branches de la religion protestante (avec, en Angleterre, l’hypocrite arrière-pensée d’évincer doucement les catholiques). La preuve en est dans le tripatouillage des anciens textes, des old charges aux formules trop catholiques auquel se livra le pasteur Anderson… Donc, dès la genèse de l’institution, nous voyons que la lettre n’enferme pas du tout l’esprit, qu’elle est une fallacieuse enseigne pour faire entrer dans cette succursale de la boutique huguenote les hommes réfléchis… » [[Albert Lantoine in « La franc-maçonnerie chez elle », cité par J. Marquès-Rivière dans « La trahison spirituelle de la franc-maçonnerie », Jean-Renard, 1941, p. 41.]].

Selon d’éminents historiens de la franc-maçonnerie comme le frère Albert Lantoine, l’évolution de la franc-maçonnerie et ses rapports conflictuels avec l’Eglise catholique s’expliquent par les origines protestantes de la Grande Loge de Londres :

Contrairement aux idées les plus communément répandues, l’anti-cléricalisme actif et militant n’est pas le propre des obédiences « irrégulières ». Autrement dit, la régularité maçonnique « n’est pas synonyme de respect inconditionnel du catholicisme ou d’absence d’anti-cléricalisme, note Luc Nefontaine. On connaît par exemple le rôle joué par le Grand Orient d’Italie dans la laïcisation de l’Etat et dans la revendication de l’abolition des Accords du Latran. La maçonnerie américaine elle-même, si tolérante et si ouverte sur le monde, n’a pas été exempte de manifestations anti-catholiques ou anti-papistes » [[Luc Nefontaine, « Eglise et franc-maçonnerie », éditions du Chalet (1990), p. 64.]].

Or, il y aurait beaucoup à dire sur la prétendue neutralité ou la soi-disant bienveillance de la franc-maçonnerie régulière à l’égard de l’Eglise catholique.

Existe-t-il une différence essentielle entre la franc-maçonnerie « régulière » et les obédiences « irrégulières » ? Un catholique peut-il appartenir à la franc-maçonnerie régulière au motif qu’elle reconnaît l’existence de Dieu et qu’elle ne serait pas hostile à l’Eglise ? C’est en tout cas ce qu’ont soutenu l’écrivain catholique (et franc-maçon) Alec Mellor ou le R.P. Riquet.

La franc-maçonnerie « régulière »

En tout état de cause, « aucune interprétation particulière ne saurait être imposée à tout franc-maçon, aussi bien en ce qui concerne le Grand Architecte de l’Univers et le Volume de la loi Sacrée, ni aucune lecture privilégiée » [[« Jardin caché », livret du Conseil Fédéral de la Grande Loge de France (mars 1994).]].

3 – Enfin, la franc-maçonnerie de rite écossais dont certaines obédiences, comme la Grande Loge de France, bien qu’elles travaillent à la gloire du « Grand Architecte de l’Univers », ne sont pas reconnues par la Grande Loge Unie d’Angleterre parce que pour elles, le Grand Architecte de l’Univers n’est qu’un symbole :
« La franc-maçonnerie se garde bien de définir le Grand Architecte de l’Univers et laisse à chacun de ses adeptes pleine latitude pour s’en faire une idée conforme à sa foi et à sa philosophie
 » [[Oswald Wirth, in « L’idéal initiatique », cité par A. de Lassus in « Connaissance élémentaire de la franc-maçonnerie », AFS .]].

2 – La franc-maçonnerie « athée », ou plus précisément agnostique dont l’archétype est le Grand Orient de France. Cette obédience n’est plus reconnue comme « régulière » par la Grande Loge d’Angleterre depuis l’abandon, au nom de la liberté de conscience, de toute référence au Grand Architecte de l’Univers dans ses statuts en 1877. En fait, le Grand Orient de France (et la famille de pensée qu’il représente) est plus fidèle au texte initial des Constitutions d’Anderson de 1723, que la Grande Loge d’Angleterre qui en a modifié l’esprit. Il ne fait que « tirer les ultimes conséquences des principes maçonniques alors qu’elles restent plus ou moins latentes dans la maçonnerie anglo-saxonne et spécialement dans la branche anglaise » [[L. de Poncins, in « La Franc-maçonnerie d’après ses documents secrets », Diffusion de la Pensée Française (DPF), 1972.]].

1 – La franc-maçonnerie dite « régulière », c’est-à-dire celle que reconnaît comme telle la Grande Loge Unie d’Angleterre qui, après avoir plusieurs fois remanié le texte des Constitutions d’Anderson en 1738, en 1784, en 1813 puis en 1929, impose par ses « landmarks » (principes fondamentaux) la croyance en Dieu, Grand Architecte de l’Univers. En France, la seule obédience « régulière » aux yeux de la Grande Loge Unie d’Angleterre est la Grande Loge Nationale Française (GLNF).

Les trois principaux courants qui, de nos jours, divisent la franc-maçonnerie sont très schématiquement les suivants :

« Il est à noter que, par la grâce de Dieu, toutes les branches de l’arbre maçonnique se détestent fraternellement les unes les autres. Leurs divisions font notre salut. Il en est de la franc-maçonnerie comme du protestantisme : il y a unité de nom et de haine, mais division à l’infini entre toutes les sectes de la Secte. La division est le caractère des oeuvres de Satan parce que l’unité ne subsiste que dans la vérité et dans la charité« , écrivait en 1884 Mgr de Ségur dans son étude sur « Les francs-maçons ».

La franc-maçonnerie a cependant perdu son unité d’origine depuis qu’au XIXè siècle, plusieurs obédiences se sont affranchies de la tutelle de la Grande Loge d’Angleterre.

Héritière de la Grande Loge de Londres de 1717, la Grande Loge Unie d’Angleterre est incontestablement « the mother lodge in the world » : la Grande Loge Mère d’où l’ensemble de la franc-maçonnerie moderne est issu.

De telles idées devaient mener loin et, valables sous toutes les latitudes, elles constituaient vraiment une « religion universelle », au sens étymologique du mot puisqu’elles reliaient les hommes entre eux » [[Jacques Mitterrand, « La politique des francs-maçons », Roblot (1984), pp. 42-43.]].

Ainsi, dès 1723, les Francs-Maçons (…) posent les principes d’une nouvelles morale.

Par rapport aux Anciens Devoirs de la franc-maçonnerie opérative, la rupture saute aux yeux : autrefois chrétienne, la franc-maçonnerie n’est plus, en 1723, que vaguement déiste. Il n’existe plus, désormais, pour Anderson et pour ses frères, écrit un ancien grand maître du Grand Orient de France, « qu’une seule obligation religieuse affirmée, c’est l’astreinte « à cette religion sur laquelle tous les hommes sont d’accord… être hommes de bien et loyaux, hommes d’honneur et de probité ». Anderson n’évoque ni Dieu, ni péché originel, ni rédemption, ni enfer, ni paradis, mais une large morale humaine (…).

En outre, la nouvelle charte de la franc-maçonnerie moderne que sont les « Constitutions d’Anderson » de 1723 (qui furent rédigées par deux pasteurs protestants, James Anderson et Jean-Théophile Désaguliers) ne comporte plus la moindre référence à Dieu ni à la religion chrétienne. L’article 1er « concernant Dieu et la religion » se contente en effet d’affirmer qu' »un maçon est obligé, par son titre, d’obéir à la loi morale, et s’il comprend bien l’Art, il ne sera jamais un athée stupide ni un libertin irréligieux. Bien que dans les temps anciens les maçons aient été tenus dans chaque pays de pratiquer la religion, quelle qu’elle fût, de ce pays, il est maintenant considéré plus à propos de seulement les astreindre à cette religion sur laquelle tous les hommes sont d’accord, laissant à chacun ses propres opinions, c’est-à-dire d’être hommes de bien et loyaux, ou hommes d’honneur et de probité, quelles que soient les dénominations ou confessions qui aident à les distinguer; de la sorte, la maçonnerie devient le centre d’union et le moyen de nouer une amitié sincère entre des hommes qui n’auraient pu que rester perpétuellement étrangers« .

En 1720 ou en 1722, la majeure partie des archives des loges opératives d’antan fut volontairement détruite, à Londres, au cours d’un vaste autodafé, comme si l’on avait voulu qu’aucun maçon ne puisse plus, désormais, s’y reporter.

– Jusqu’en 1717, la maçonnerie britannique demeura néanmoins fidèle à la religion chrétienne, voire même à l’Eglise catholique romaine. En témoignent les statuts des loges et les obligations qu’ils contenaient (« old charges ») : ceux qui sont parvenus jusqu’à nous invoquent Dieu, la Sainte Trinité, la Sainte Eglise ou la Vierge Marie.

– la maçonnerie traditionnelle des constructeurs et tailleurs de pierre qui périclitait depuis plusieurs siècles, mais survivait encore en Angleterre, fut amenée au cours du XVIIè siècle à s’ouvrir à des hommes tout à fait étrangers au métier. Or, ceux-ci ne tardèrent pas à devenir majoritaires au sein des loges. Aussi la franc-maçonnerie dite « spéculative » (principalement constituée d’intellectuels) s’est-elle finalement substituée à l’ancienne maçonnerie dite « opérative » (celle des gens de métier).

La franc-maçonnerie a sans doute, historiquement, de lointaines origines chrétiennes. Toutefois :

La franc-maçonnerie moderne, née de la constitution, par quatre loges londoniennes, le 24 juin 1717, de la Grande Loge de Londres, est-elle, comme elle le prétend, l’héritière des antiques confréries de « bâtisseurs de cathédrales » ?

Un peu d’histoire

La présente étude a pour objet de rappeler qu’il n’en est rien parce que la philosophie maçonnique est fondamentalement inconciliable avec la doctrine catholique

En d’autres termes : est-il possible d’être à la fois chrétien et franc-maçon ?

Faut-il en conclure que la position de l’Eglise à l’égard de la franc-maçonnerie est en train de changer ou qu’elle est susceptible d’évoluer ?

Reçu, le 22 mars 1994, avec le Père Bernard Marliangeas (O.P.), par le Grand Maître Jean-Louis Mandinaud, au temple Franklin Roosevelt de la Grande Loge de France, pour une conférence de presse commune à propos du lancement du film « Jardin caché », co-produit par la Grande Loge de France, Chrétiens-Médias-Yvelines et le Centre Français de Radio-Télévision [[Le C.F.R.T., producteur de l’émission « Le jour du Seigneur » que dirige le père Marliangeas.]], Mgr Thomas a une fois encore admis la possibilité d’une « double appartenance » de certains catholiques à la franc-maçonnerie. C’est, en substance, la thèse qu’ont également défendue, le 28 mai dernier, au centre culturel des Fontaines à Chantilly, trois Jésuites : le père Gonzague Callies, le père Edmond Vandermersch et surtout le père Jean-Marie Glé, du « Service Incroyance-Foi », à l’occasion d’une journée d’étude à laquelle participaient Michel Barat, ancien Grand Maître de la Grande Loge de France, ainsi que Jeannine Augé de la Grande Loge Féminine de France.

« Nul ne doit affirmer : « la vérité vous rendra libres »; c’est au contraire la liberté qui peut conduire à la vérité », soutient l’ancien grand maître de la Grande Loge de France, Henri Tort-Nouguès, [[Au cours de la discussion qui suivit la projection du film « Jardin caché », rue de Puteaux, au siège de la Grande Loge de France, en présence de Mgr Thomas, le 22 mars 1994.]].
La franc-maçonnerie ne conteste pas forcément l’existence de la vérité, mais elle nie la possibilité d’une connaissance objective de la vérité.

La liberté de pensée n’est d’ailleurs à ses yeux «qu' une absence complète de lien à l’égard d’une vérité immuable, d’un ordre transcendant; ce qui conduit au refus de se soumettre à l’ordre naturel et à l’ordre surnaturel » [[Arnaud de Lassus, « Connaissance élémentaire de la Franc-Maçonnerie », AFS, p. 73.]], conception purement subjective et dérivée de la doctrine protestante du « libre examen » qui fait de la conscience individuelle le juge suprême du bien et du mal, du vrai et du faux.

Enfin, la tolérance dont elle se réclame n’est, en fait, qu’un autre aspect du relativisme qui la caractérise. « La tolérance, explique Alain Gérard dans la revue des francs-maçons du Grand Orient de France, ce n’est pas camper sur ses propres positions en attendant que l’autre cède : c’est au contraire accepter à chaque instant de tout remettre en jeu » [[« Humanisme » n° 181-182, septembre 1988.]].

Cette attitude est, une fois de plus, en totale opposition avec la conception chrétienne de la tolérance qui ne consiste pas à confondre ou à nier le bien et le mal, à pactiser avec l’erreur ou transiger avec elle, mais à faire preuve de patience et de miséricorde envers tout homme.

« La doctrine catholique nous enseigne que le premier devoir de la charité n’est pas dans la tolérance de convictions erronées, quelques sincères qu’elles soient, ni dans l’indifférence théorique ou pratique pour l’erreur où nous voyons plongés nos frères… Si Jésus a été bon pour les égarés et les pécheurs, il n’a pas respecté leurs convictions erronées… : il les a tous aimés pour les instruire, les convertir, les sauver », proclamait Saint Pie X dans « Notre charge apostolique« .

Ce relativisme doctrinal n’est pas sans graves implications sur le plan religieux comme sur le plan moral :

– Sur le plan religieux : ce relativisme a nécessairement pour conséquence le refus de tout dogme et de toute révélation.

Au futur apprenti qui sollicite son initiation au grade d’apprenti, c’est-à-dire son admission dans la franc-maçonnerie, il n’est rien demandé d’autre que d’admettre qu’aucune « vérité » n’est indiscutable et qu’aucune croyance n’est à l’abri du doute, ce qui pour un catholique est naturellement incompatible avec sa profession de foi.

Car, n’en déplaise au Grand Orient de France, la foi n’est pas « une expérience, une façon de vivre, une façon d’être : un sentiment éprouvé bien davantage qu’une connaissance ou qu’une adhésion » qui « n’hésite pas à se remettre en question » [[Alain Gérard, « Franc-maçonnerie et catholicisme » in « Humanisme » n° 181-182, septembre 1988.]]. Elle est au contraire, rappelle le « Catéchisme de l’Eglise Catholique« , « l’assentiment libre à toute la vérité que Dieu a révélée » parce qu' »il est juste et bon de se confier totalement en Dieu et de croire absolument ce qu’Il dit » [[Cf. « Catéchisme de l’Eglise Catholique », n° 150.]], et « le Magistère de l’Eglise engage pleinement l’autorité reçue du Christ quand il définit des dogmes, c’est-à-dire quand il propose, sous une forme obligeant le peuple chrétien à une adhésion irrévocable de foi, des vérités contenues dans la Révélation divine ou des vérités ayant avec celles-là un lien nécessaire » [[« Catéchisme de l’Eglise Catholique », n° 88.]].

D’ailleurs, la franc-maçonnerie n’admet la présence de catholiques dans ses rangs qu’« à condition qu’ils acceptent les principes maçonniques de tolérance, d’esprit d’ouverture et de laïcité » [[André Combes, « Eglise de France et franc-maçonnerie », in « Humanisme » n° 208-209, mars 1993.]]. « Il faut absolument, écrivait en 1776, le frère Jacques Mauvillon, qu’en adorant l’architecte suprême avec sincérité, et à leur manière, ils ne condamnent absolument point, et en aucune façon, ceux qui l’adorent de telle autre manière que ce soit » [[Cité dans « Humanisme » n° 193, octobre 1990, p. 30.]].

– Sur le plan moral : relativiste par essence, la franc-maçonnerie ne saurait admettre qu’une morale objective, universelle et considérée comme intangible puisse s’imposer à l’ensemble de la société. Aussi combat-elle ce qu’elle appelle la « morale traditionnelle » avec la prétention chimérique d’élaborer dans ses loges une éthique indépendante de l’Eglise et libérée de tous les « préjugés » du passé : « Il n’y a pas de morale universelle à soubassement divin; la morale étant essentiellement contingente, elle évolue, elle n’est pas transcendentale. Ce qui est vrai aujourd’hui, se révèlera faux demain« , soutient Henri Caillavet [[Cité dans « Permanences » n° 271, avril 1990, pp. 42-43.]], l’ancien président de la Fraternelle parlementaire [[Une « Fraternelle » réunit des francs-maçons de toutes obédiences par affinités professionnelles, géographiques, politiques, etc… La « Fraternelle des parlementaires », qui regroupe les députés et sénateurs francs-maçons de « droite » comme de « gauche », toutes obédiences confondues (GODF, GLF, GLNF, etc), joua dans les années 60 et 70 un rôle tout à fait déterminant dans l’adoption des lois sur la contraception et surtout, l’avortement. « C’est un fait, écrit « Le Point » du 11 septembre 1978, que les travaux maçonniques sont souvent à l’avant-garde du mouvement des idées. Le Planning Familial, la contraception, l’avortement, c’est eux ».]].

« C’est en protestant contre la loi et la morale chrétienne que nous distinguerons et arriverons à créer une place nécessaire à une morale nouvelle dont nous appelons une codification à grands cris. Je n’ai jamais été autant scandalisé que le jour où j’ai entendu dire, à la tribune de la Chambre, par un ministre des Affaires étrangères, que la plus haute autorité morale du monde était à Rome« , clamait en 1929, le Frère Zaborowski lors du Convent annuel de son obédience [[Compte-rendu du Convent de 1929, p. 260.]].

« A une morale immuable figée en termes absolus et rigides, la conscience de nos contemporains refuse d’adhérer, au grand scandale des moralistes professionnels qui prêchant la rigueur pour les autres et pratiquant la licence pour eux-mêmes, ne secrètent que l’hypocrisie pour tous. Notre siècle appelle la naissance d’une morale rationnelle et scientifique qui lui permettra d’assurer, à cause ou en dépit de l’amélioration de nos conditions matérielles de vie, le plein développement de nos potentialités psychologiques et spirituelles. C’est dans nos loges que s’élabore la morale universelle de demain« , assurait dans les années 70, Richard Dupuy, ancien grand maître de la Grande Loge de France [[Richard Dupuy, « La foi d’un franc-maçon », Plon, 1975, p. 114.]].

Quant au docteur Pierre Simon, co-fondateur et vice-président du Mouvement français pour le Planning Familial, ancien président de la « Fraternelle du Planning Familial » (cf. fac-simile p. 18), collaborateur direct de Robert Boulin puis de Simone Veil au Ministère de la Santé, et plusieurs fois grand maître de la Grande Loge de France, il fut à l’avant-garde du combat pour la légalisation de l’avortement et mérite donc d’être pris au sérieux quand il écrit :

« La polémique autour de la Loi Veil, c’est le choc de deux mondes (…). Les solutions que nous fournit la morale traditionnelle ne peuvent plus nous contenter. Elles reposent sur une sacralisation du principe de vie dont l’essence est superstitieuse et la démarche fétichiste (…). La contraception libératoire a fait tomber le mur des fatalités traditionnelles. Sa disparition ouvre le champ libre où il va falloir installer la nouvelle morale (…). Nous découvrons ainsi que la nature, la vie, sont plus que jamais une production humaine (…). La vie perd le caractère d’absolu qu’elle avait dans la Genèse. Le bonheur sera sans Marx et sans Jésus; le mariage deviendra une communauté sociale. Son problème : ne pas empiéter sur la vie sexuelle. Au géniteur succédera l’amant (…). La sexualité sera dissociée de la procréation, et la procréation de la paternité. C’est tout le concept de famille qui est en train de basculer ici » [[Pierre Simon, « De la vie avant toutes choses », Ed. Mazarine 1979. Voir la brochure AFS : « Les étapes maçonniques d’une politique de la mort ».]].

Comment l’Eglise catholique, « gardienne de la foi et des moeurs » dont dépend le salut des âmes, pourrait-elle trouver le moindre terrain d’entente avec une institution dont l’effort principal tend, sur le plan social et politique, à déchristianiser la société, sa culture et ses lois, et subvertir la morale et les moeurs ?

3-Le secret maçonnique

Le fameux « secret maçonnique » excite amplement l’imagination et fait couler beaucoup d’encre.

Il consiste d’abord en ceci qu’un maçon est censé ne jamais dévoiler à de simples « profanes » l’identité de ses frères. Tout au plus pourra-t-il, s’il le juge utile et nécessaire, révéler sa propre appartenance à la franc-maçonnerie.

Il ne devra pas davantage divulguer à qui que ce soit (y compris en confession…), le contenu des travaux auxquels il a pris part au sein de son atelier, ni divulguer aux frères de grades inférieurs les signes, mots de passe ou symboles propres à chaque grade.

Par-dessus tout, il existe, dit-on, un secret d’une autre nature et parfaitement incommunicable, qui n’est autre que la révélation intérieure illuminant chacun des initiés au fur et à mesure qu’il progresse dans la voie de la Connaissance…

En vérité, le secret qui se justifiait sans doute, pour la franc-maçonnerie dite « opérative », par la nécessité de protéger l’art ou les secrets de fabrication propres à chaque corporation, perd toute légitimité dans le cas de la franc-maçonnerie dite « spéculative » qui ne travaille plus sur des matériaux mais sur des idées, « en vue de la reconstruction toujours inachevée du temple de Salomon » (c’est-à-dire du temple de l’Humanité).

Dès 1738 (date de la première condamnation de la franc-maçonnerie par la bulle « In Eminenti » du Pape Clément XII), le secret fut l’un des principaux griefs invoqués par l’Eglise à l’encontre des francs-maçons. Notre Seigneur Jésus-Christ n’a-t-il pas proclamé : « Quiconque fait le mal hait la lumière et ne vient pas à la lumière, de peur que ses oeuvres ne soient dévoilées; mais celui qui agit dans la vérité vient à la lumière, pour qu’il apparaisse au grand jour que ses oeuvres sont faites en Dieu » (Jn, III, 20-21) ?

Or, ainsi que l’écrivait un ancien grand maître de la Grande Loge France, « la franc-maçonnerie est et ne peut être qu’une société secrète » [[Richard Dupuy, opus cit, p. 109.]].

Certes, elle s’efforce, de nos jours, d’apparaître sous un jour tranquille et débonnaire :

« Les obédiences ont pignon sur rue ! Elles s’expriment à la radio, à la télévision ou dans la presse, les grands maîtres sont connus, les temples ont des adresses… » [[Patrice Burnat et Christian de Villeneuve, « Les francs-maçons des années Mitterrand », Grasset, 1994, p. 20.]]. Elle donne également l’apparence d’une institution irréprochablement démocratique : chaque loge élit un Vénérable (son président) et quatre officiers (premier et second surveillant, orateur et secrétaire) pour la diriger; le « Grand Maître » (ou président) de l’obédience et son « conseil exécutif » (le Conseil de l’Ordre du Grand Orient de France, le Conseil Fédéral de la Grande Loge de France, etc.) sont eux-mêmes élus par une assemblée générale (ou « convent ») comprenant un « délégué » (représentant élu) par atelier…

Or, qu’on le veuille ou non, la franc-maçonnerie est en fait « une superposition de sociétés secrètes dont la base ignore ce qui se passe et ce que l’on décide au sommet. Les apprentis (1er grade), les compagnons (2ème grade) et les maîtres (3ème grade) ne sont pas admis dans les ateliers supérieurs, dans les loges des hauts grades que l’on appelle chapitres ou aéropages, mais seulement dans les ateliers inférieurs dits « loges bleues ». Par contre, les affiliés des hauts grades, formant les chapitres (18ème grade) et les aéropages (30ème grade), ces chevaliers Rose-Croix et ces chevaliers Kadosch, participent obligatoirement aux travaux des loges bleues, et se mêlent ainsi à leurs frères des premiers grades, dont ils inspirent, guident ou surveillent les activités » [[« Lectures françaises » n° 288, avril 1981.]].

En d’autres termes, « la société secrète inférieure – inférieure par son rang et sa qualité – est conduite, à son insu, par une autre société secrète supérieure, qui est elle-même dirigée de la même manière (…). Tandis que « la doctrine de l’Eglise est claire sous tous ses aspects » (Pie XII), qu’elle peut être connue de n’importe qui, la maçonnerie dérobe aux regards la source de son génie, ses chefs, ses plans. Elle n’éclaire ses membres que graduellement à mesure qu’elle les gagne et compromet; rien ne se fait que dans le secret » [[Daniel Jacob, « Derrière les francs-maçonneries de papa », « Permanences » n° 32, août-septembre 1966.]].

Ainsi donc « les maçons d’un grade supérieur observent leurs frères d’un grade inférieur et n’admettent parmi eux que ceux qu’ils choisissent » [[Arnaud de Lassus, opus cit. p. 58.]].

« Une fois que le dignus intrare a été prononcé, la loge devient pour l’apprenti ou le compagnon un cours du soir. Il y entend des leçons et des conférences sur des sujets de religion, de morale, de philosophie, de sociologie, de politique, on lui remet des jeux de fiches contenant une documentation abondante, et d’ailleurs bien faite, apparemment objective, mais habilement tendancieuse et sectaire, sur toutes les questions proposées à son étude, on lui fournit des thèmes à développer. En récompense de son zèle, il est admis à un degré supérieur, chargé de fonctions honorifiques et peut espérer gravir un à un tous les échelons qui le séparent de la révélation suprême du grand secret.

La majorité des maçons demeurent toutefois confinés aux degrés inférieurs. il est indispensable qu’il en soit ainsi. La force de la franc-maçonnerie est faite de l’existence de ce prolétariat à la docilité aveugle et ignorante des véritables desseins de ses chefs » [[Robert de Beauplan, in « L’illustration » du 12 octobre 1940.]].

« Les grades, écrit Benjamin Fabre, ne sont rien en eux-mêmes. Ils sont plus ou moins pompeux, selon les temps, les lieux, les circonstances. Ils sont conférés à des intervalles plus ou moins éloignés, pour permettre aux supérieurs d’opérer une intelligente sélection; de faire de leurs disciples des hommes nouveaux; de les débarasser des préjugés philosophiques, religieux, politiques; de les rendre dociles à toutes les impulsions venues d’en haut; de les conduire, comme par la main, jusqu’au sanctuaire où le vrai but, enfin, se révèle, sans que l’initié s’en étonne, ou que sa conscience, depuis longtemps cautérisée, en soit alarmée » [[Cité par Daniel Jacob in « Permanences » n° 32, août-septembre 1966, p. 34.]].

Comment ne pas en conclure, comme l' »Osservatore romano » du 23 février 1985, que dans ces conditions, « le climat de secret comporte pour les inscrits le risque de devenir les instruments de stratégies qu’ils ignorent » ?

« Déiste dans son principe, note Jean-Claude Lozac ‘hmeur, la franc-maçonnerie présente sa théorie par degrés et commence par adopter des formes compatibles avec le christianisme » [[J.C. Lozac ‘hmeur et B. de Karer, « De la Révolution – Essai sur la politique maçonnique », Editions Sainte Jeanne d’Arc,1992, p. 24.]].

Par contre, les rituels propres aux grades les plus élevés font clairement apparaître que la haine du catholicisme et la lutte contre l’Eglise sont les traits caractéristiques majeurs de l’institution [[A noter que les hauts grades ne dépendent nullement du Grand Maître ou du président élu des différentes obédiences, mais sont administrés par un Conseil dont les dirigeants se recrutent par cooptation. Il s’agit :- du Grand Collège des Rites pour les frères du Grand Orient de France qui pratiquent le » rite français ».- du Suprême Conseil de France pour les maçons de la Grande Loge de France qui pratiquent le « rite écossais ancien et accepté ».- du Suprême Conseil pour la France, en ce qui concerne les frères de la GLNF (seule obédience régulière).- enfin, du Suprême Conseil Mixte de France pour les frères et soeurs de Droit Humain et du Suprême Conseil Féminin pour les soeurs de la Grande Loge Féminine de France.]].

« Le grade le plus intéressant, le plus significatif des hauts-grades est celui de Rose-Croix, numéroté 18ème degré, expose Jean Marquès-Rivière dans « La trahison spirituelle de la franc-maçonnerie ». Dans ce grade, on voit une parfaite caricature du catholicisme (…). Le signe de ce grade (…) est celui du « Bon Pasteur ». Il consiste à tenir les bras croisés sur la poitrine, les mains écartées; le mot de passe est « Emmanuel », la réponse étant « paix profonde »; le mot sacré est I.N.R.I. [[Dont la signification maçonnique n’est pas « Jésus de Nazareth, roi des Juifs », mais « Igne Natura Renovatur Integra » (« Par le feu – ou l’esprit – la nature est rénovée tout entière »). NDLR]] et l’âge, 33 ans (…). Les trois vertus qui sont enseignées dans ce grade sont la Foi, l’Espérance et la Charité; nous avons vu précédemment comment il fallait « comprendre » ces trois vertus dans le langage maçonnique. La tunique dont on revêt le récipiendaire se nomme une chasuble (…). Je mentionnerai également dans ce grade la fameuse cérémonie de la cène, qui se fait le Jeudi Saint. Pour achever de parodier l’Eglise, la table s’appelle l’autel, les verre sont les calices » [[J. Marquès-Rivière, opus cit. , pp. 231-232.]].

Quant au grade de Chevalier Kadosch (30ème degré), il est très explicitement un grade de vengeance : celle du meurtre d’Hiram, l’architecte du temple de Salomon qui, selon la légende maçonnique, aurait été assassiné puis enseveli par trois mauvais compagnons (mais ressuscita grâce aux Maîtres envoyés à sa recherche par le roi Salomon)… mais aussi celle de Jacques de Molay, Grand Maître de l’Ordre du Temple, condamné au bûcher en 1314 sous le roi de France Philippe le Bel avec la « complicité » du pape Clément V.

Aux yeux des francs-maçons (qui revendiquent « l’héritage spirituel » des Templiers), Clément XV symbolise plus particulièrement l’ignorance, le fanatisme et l’ambition de la papauté [[Cf. Mgr de Ségur, « Les francs-maçons », in « L’anti-maçonnisme catholique », Emile Poulat et J.P Laurant, Berg International, 1994, pp. 50-55.]].

La franc-maçonnerie est-elle une religion ?

Lors d’un colloque entre chrétiens et francs-maçons organisé en novembre 1992 au centre Sèvres, à Paris, en présence du grand maître de la Grande Loge de France de l’époque, Michel Barat, Mgr Thomas soutenait qu' »un catholique peut parfaitement appartenir à une loge maçonnique sans pour autant perdre sa propre foi, puisque la maçonnerie n’est pas une religion » [[« Le Monde » des 14-15 novembre 1992.]].

Certes, la franc-maçonnerie se défend ouvertement de constituer une religion nouvelle et concurrente des autres religions, puisqu’elle ne propose « aucune théologie de la pensée, aucune doctrine, aucun credo » [[« Humanisme » n° 208-209, mars 1993.]].

« La franc-maçonnerie, précise pour sa part le Conseil Fédéral de la Grande Loge de France, n’est pas une religion au sens où celle-ci veut apporter aux hommes le salut et la vie éternelle à partir d’une révélation historique donnée » [[« Jardin caché , livret du Conseil fédéral de la GLF ( mars 1994).]].

Mais dans le même temps, la franc-maçonnerie se propose de « réunir ce qui est épars » et selon le texte initial des Constitutions d’Anderson de 1723, d’établir ici-bas « cette religion sur laquelle tous les hommes sont d’accord » et qui ferait d’elle le véritable « centre d’union » de l’Humanité toute entière…

Elle incarne en fait l' »universalisme d’une religion (au sens étymologique) qui tend à unir tous les Frères de bonne volonté », comme l’écrivait le Frère Jean Corneloup, « Grand Commandeur d’Honneur du Grand Collège des Rites » dans son livre : « Universalisme de la Franc-Maçonnerie » [[Editions Vitiano (1963).]].

En vérité, la franc-maçonnerie, dont c’est pour ainsi dire la raison d’être, a pour suprême ambition l’instauration, au-dessus du catholicisme et de toutes les religions particulières, de LA religion universelle. Qu’on en juge : « Si la Franc-Maçonnerie n’est pas aujourd’hui une religion, au sens courant du mot, elle provient cependant d’une antique religion ayant son dieu, son culte, ses dogmes, ses cérémonies et, rivale non seulement du Christianisme mais aussi du judaïsme et peut-être du paganisme officiel de la Grèce et de Rome« , expose la « Revue Maçonnique » de novembre-décembre 1897 [[Cité par J.C Lozac ‘hmeur et B. de Karer in « De la Révolution – essai sur la politique maçonnique », éd Sainte Jeanne d’Arc, 1992.]].

« Il appartient (aux francs-maçons) d’assurer la direction spirituelle de la société moderne (…). Il s’agit (…) non plus de réfuter bruyamment des systèmes religieux, à juste titre discrédités, mais de mettre soi-même debout une religion viable adaptée aux progrès des lumières et susceptible de satisfaire les intelligences les plus émancipées (…). Nous n’avons sapé, renversé, abattu, démoli avec une fureur qui semblait parfois aveugle que pour rebâtir dans de meilleures conditions de goût et de solidité« , écrivait en 1916 un certain Frère Hiram dans la revue du Grand Orient de France, « L’acacia » [[Cité par Daniel Jacob dans « Permanences » n° 33, octobre 1966 (« Les courants maçonniques actuels »).]].

« Un jour viendra où la Maçonnerie sera fatalement la direction spirituelle de tous, et ce jour-là sera l’aube de cette paix universelle qui jusqu’à présent était une utopie, mais qui sera bientôt une réalité », s’exclamait en 1924 le Frère Barcia, ancien grand maître du Grand Orient espagnol [[Cité par J. Marquès-Rivière, opus cit. pp. 126-127.]].

Grand Commandeur du Suprême Conseil de France, le Frère Charles Riandey prophétisait en 1946 qu’un jour, « le monde futur créera du neuf après avoir assimilé le christianisme et d’autres formes actuelles de spiritualité et donnera peut-être naissance, par analogie avec le phénomène physique de collectivisation totale, à une sorte de panthéisme dans lequel se trouveront fondues, amalgamées toutes les pensées actuelles, redynamisées toutes ensemble vers des objectifs encore inconcevables » [[« Le Temple », septembre-octobre 1946.]], tandis qu’un membre du Suprême Conseil de France, le baron Yves Marsaudon, s’écriait au début des années 60 : « Catholiques, Orthodoxes, Protestants, Musulmans, Hindouistes, Bouddhistes, Penseurs-Libres, Penseurs-Croyants, ne sont chez nous que des prénoms : c’est Francs-Maçons le nom de famille ! » [[« L’oecuménisme vu par un Franc-Maçon de Tradition », éditions Vitiano, p. 126.]].

De fait, consciente de l’impossibilité de détruire l’Eglise catholique, son principal adversaire dans l’exercice du pouvoir spirituel auquel elle prétend sous couvert d’oecuménisme, la franc-maçonnerie ne désespère pas d’assimiler ou de dissoudre le christianisme au sein d’une Super-religion tolérante et syncrétiste. Mère et Maîtresse de vérité, l’Eglise catholique ne serait plus alors qu’une autorité morale et spirituelle parmi d’autres.

Au demeurant, n’est-ce pas l’impression qu’elle a donné lorsqu’en novembre 1985, le Conseil permanent de l’épiscopat français joignit sa signature à celles de la Licra, du Mrap, du Conseil supérieur rabbinique et du Recteur de la Mosquée de Paris, au bas d’un « Appel commun contre le racisme », le tout sous l’égide… de la Grande Loge de France ?

N’est-ce pas également le piège dans lequel elle risque de tomber chaque fois qu’au sein du Comité national consultatif d’éthique, un représentant de l’Eglise catholique désigné par l’épiscopat rejoint d’autres personnalités « appartenant aux principales familles philosophiques et spirituelles » du pays et donne l’impression d’approuver tous les avis dudit comité ou de se rallier à un pseudo-consensus ?…

Qui ne voit que dans le cas de la franc-maçonnerie – fût-elle spiritualiste -, toute tentative de « rapprochement » ou de « dialogue » avec l’Eglise est non seulement une chimère, mais un redoutable piège ?

La correspondance échangée en 1905 et 1906 entre les deux grands maîtres du Grand Orient et de la Grande Loge de France, ne laisse d’ailleurs planer aucun doute sur le fait que, depuis le début du siècle, le « spiritualisme » est l’alibi grâce auquel une partie de la franc-maçonnerie s’efforce, sinon de séduire, du moins d’endormir la méfiance des catholiques à son égard.

C’est dans cet esprit qu’en 1908 fut organisé un convent des « maçonneries spiritualistes » à propos duquel « frère Hiram » écrivait dans « L’acacia » (revue du Grand Orient de France) : « C’est à cette nouvelle forme de lutte contre l’Eglise que nous conduira la réaction ritualiste, symboliste, et pourquoi ne pas le dire, religieuse, au sens social du mot qui commence dans la maçonnerie française » [[« L’Acacia », mars 1908.]].

La vérité, c’est qu’il n’y a pas d’entente possible entre l’esprit de la franc-maçonnerie : le culte de l’Homme affranchi du dogme et de la morale, seule interprète du bien et du mal, du vrai et du faux « sans intervention divine superflue » [[« Humanisme », juillet 1975.]], il n’y a pas le moindre compromis possible entre cette déification de l’Homme sans Dieu, et la religion du Dieu fait homme.

« Non nobis Domine, non nobis, sed nomini tuo da gloriam » [[« Pas à nous, Seigneur, la gloire, mais à Toi seul » ( Vg, 113 B, verset 1).]]

Bloc notes de Jean-Laurent sur les Spiritualités

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Le Lieutenant-Colonel Arnaud Beltrame était un franc-maçon de la Grande Loge de France

Publié par Jean-Laurent Turbet sur 24 Mars 2018, 19:48pm

Catégories : #Franc-Maçonnerie, #GLDF, #ArnaudBeltrame, #Beltrame, #Attentats, #Islamisme, #Terrorisme

Le Lieutenant-Colonel Arnaud Beltrame était un franc-maçon de la Grande Loge de France

La Grande Loge de France par la voix de son Grand Maître Philippe Charuel, vient de rendre hommage à notre frère Arnaud Beltrame.

Voici le texte de la Grande Loge 

COMMUNIQUE DE PRESSE DU 24 MARS 2018

La Grande Loge de France rend hommage à son Frère, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame.

C’est avec une grande émotion que les Frères de la Grande Loge de France ont appris aujourd’hui le décès de leur Frère, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, membre de la Respectable Loge Jérôme Bonaparte à l’Orient de Rueil-Nanterre.

Ils s’associent pour rendre un vibrant hommage à cet homme « parti en héros », qui a fait preuve d’un sens du devoir et du sacrifice exemplaire. Cet acte de bravoure et son patriotisme sans faille ont permis de sauver des vies et rappelle qu’il ne faut jamais plier face à la barbarie.

Toutes les pensées de nos Frères accompagnent sa famille en cet instant d’une grande tristesse.

La Grande Loge de France continue de saluer les représentants des forces de l’Ordre de la République qui combattent toutes les formes d'ostracisme, de xénophobie et de terrorisme, en un mot à toutes les formes de rejets des autres, nos Frères et Sœurs en humanité.

Philippe Charuel
Grand Maître de la Grande Loge de France

Bloc notes de Jean-Laurent sur les Spiritualités

MERCI A LUI DE NOUS RAMENER A LA PHILILOGIE DES TEXTES, ET DE NOUS DIRE SI LA MORT NE PEUT PAS ADVENIR QUAND UN MACON ROMPT SES SERMENTS ET TRAHIT SA CAUSE, CAR SUR LE NET DES IMBECILES ET AVEUGLES, LES BORGNES SONT ROIS.

"Puisque c'est là ce que tu demandes, puisque tu ne demandes pour toi ni une longue vie, ni les richesses, ni la mort de tes ennemis, et que tu demandes de l'intelligence pour exercer la justice"

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Arnaud Beltrame : Militaire, catholique et franc-maçon. Où est le problème ?

Publié par Jean-Laurent Turbet sur 27 Mars 2018, 17:16pm

Catégories : #Beltrame, #ArnaudBeltrame, #Franc-Maçonnerie, #GLDF, #Chrétien, #Catholique, #Foi, #Religions, #Héros

Arnaud Beltrame : Militaire, catholique et franc-maçon. Où est le problème ?

J'ai lu à peu près tout et n'importe quoi sur les réseaux sociaux depuis que le Grand Maître Philippe Charuel a rendu public l'appartenance du Lieutenant-Colonel Arnaud Beltrame à la Grande Loge de France.

Je ne vais pas ici faire d’exégèse de toutes les bêtises que  j'ai pu lire.

Je ne vais pas non plus faire un grand exposé sur le fait d'être chrétien et franc-maçon et particulièrement franc-maçon de la Grande Loge de France et de Rite Écossais Ancien et Accepté. Vous trouverez à la fin de cet article des liens vers d'autres articles publiés sur ce thème sur mon blog au fil des années.

Arnaud Beltrame était tout à la fois un militaire qui aimait son pays de toute son âme et de tous son corps, il était un catholique fervent depuis qu'il était revenu à cette religion à 33 ans, enfin il était un franc-maçon actif et assidu au sein de sa loge Jérôme Bonaparte de la Grande Loge de France depuis 2008.

Il est mort en héros en se substituant à une otage dans le supermarché de Trèbes le 23 mars dernier où un terroriste islamiste l'a assassiné. Il est mort le 24 mars à environ 5 heures du matin sans avoir repris connaissance.

J'ai vu malheureusement parfois des tentatives de récupération : Un prêtre nous dit : "s'il a commis cet acte héroïque c'est forcément parce qu'il était catholique". Des militaires disent "s'il l'a fait c'est compte-tenu de sa (grande) expérience des armes et des situation dangereuses". des francs-maçons (surtout appartenant à une autre obédience que celle d'Arnaud Beltrame et qui ne le reconnaissent pas comme maçon ! - Alain Graesel, ancien Grand-Maître de la GLDF l'a relevé avec force sur sa page Facebook) disent "c'est parce qu'il est franc-maçon et pour respecter ses serments qu'il s'est comporté de façon héroïque"...

Chacun veut tirer son héros national à soi.

Moi qui suis franc-maçon je suis bien obligé de vous le dire : je ne sais pas pourquoi Arnaud Beltrame a commis cet acte héroïque qui en fait un héros national.

J'aimerais vous dire : "parce qu'il est franc-maçon, grâce à sa foi maçonnique"! Mais je n'en suis pas sûr. Ou pas seulement.

Parce qu'il est catholique. Je n'en suis pas sûr. Ou pas seulement.

Parce qu'il est un militaire d'élite. Je n'en suis pas sûr. Ou pas seulement.

Peut-être un peu des trois à la fois. Parce qu'il plaçait avant tout les vertus de Servir, le Devoir et l'Honneur, qui sont - reconnaissons-le - des vertus communes aux trois.

Alain Graesel soulignait d'ailleurs dans son article que selon lui l'héroïsme d'Arnaud Beltrame  résulte avant tout du fait que le Colonel était un serviteur de la République, qu'il défendait avant tout la Liberté et qu'il avait un sens du Devoir exceptionnel.

J'ai pu lire parfois qu'Arnaud se serait "écarté" de sa loge depuis quelques années.

Comme c'est mal le connaître. Peut-on imaginer Arnaud Beltrame, tel que nous le connaissons aujourd'hui, reniant ses serments, trahissant sa parole, parjurant les vertus maçonnique qu'il révérait tant. Bien sûr que non. Il participait aux travaux de sa loge un mois encore avant sa mort.

Arnaud Beltrame était un militaire fervent, un catholique fervent, un franc-maçon fervent. Ce n'était pas un homme de demi-mesure.

Et pour ceux que cela étonnerait, je précise que des milliers de frères à la Grande Loge de France croient au dieu de leur religion. Chaque frère juif, catholique, protestant, orthodoxe, musulman, bouddhiste, et j'en passe, n'est pas obligé de renoncer à sa foi pour entrer à la Grande Loge de France. Bien au contraire. C'est tel qu'il est que les frères de la GLDF l'accueillent.

C'est justement parce que la Franc-Maçonnerie n'est pas une religion, qu'elle est bien compatible avec toutes les religions.

Être catholique n'est donc pas du tout incompatible avec le fait d'être franc-maçon de la Grande Loge de France. Bien au contraire. Et Arnaud Beltrame en était un exemple.

Précisons enfin qu'à la Grande Loge de France les travaux initiatiques se font "A la Gloire du Grand Architecte de l'Univers", sur les trois Lumières de la Franc-Maçonnerie que sont l’Équerre, le Compas et le Volume de la Loi Sacrée (qui à la Grande Loge de France est ouverte au Prologue de l’Évangile de Jean).

La Grande Loge de France se réfère aux Anciens Devoirs ainsi qu' à la tradition des Bâtisseurs, constructeurs de Cathédrales et de châteaux, au Moyen-Age et jusqu'à la Renaissance.

Humanisme, Spiritualité, Tradition tout comme Initiation sont des mots qui ont du sens pour les francs-maçons écossais.

Tout comme l'Honneur et le Devoir.

Vous le voyez, rien d'incompatible.

Bien au contraire.

Maintenant je ne tenterai aucune récupération de l'action du Lieutenant-Colonel Arnaud Beltrame.

Ce que je sais est qu'il était un homme exceptionnel. Et que c'est lui qui honore les frères de la Grande Loge de France d'appartenir à la même obédience qu'eux. Et certainement pas l'inverse ! Son héroïsme lui appartient en propre. A 100%. A lui et à lui seul. Ne tentons pas de nous en approprier ne serait-ce que quelques miettes.

J'ai dit.

Jean-Laurent Turbet

 

GLDF-GLNF : Névrose anti-GODF.

 

 

Cet article de notre frère Vabadus permet de situer ou de rappeler le problème central de la GLDF : le GODF mais, à travers cette seule obédience, son problème avec toutes les obédiences françaises. En effet, les obédiences en France ont fâcheusement contrecarré, depuis leurs origines, les « spécificités de la GLDF » en s'en détournant.

Si les dignitaires de la GLDF pensent les relations entre obédiences comme étant une « hégémonie » à vaincre, ils la considèrent aussi comme une à gagner sur le GODF mais aussi sur toutes les autres obédiences en France et même en Europe voir dans le Monde. Accuser l'autre d'hégémonie est aussi regretter de ne pas l'avoir.

La GLDF a tout juste des accords « judiciaires » avec ses consœurs françaises, réservant leurs traités d'amitié et de reconnaissance avec des obédiences qui « leur ressemblent » c'est-à-dire masculines, pratiquant le REAA et ne recevant pas de sœurs en tenue. Imaginez le paysage maçonnique français si toutes les obédiences faisaient comme la GLDF … et comme la GLNF puisqu'au bout du compte ces deux obédiences opèrent de la même manière mais pour des motifs différents. La révolution de la franc-maçonnerie à la fin du 19ème siècle n'a pas été de remettre en cause « l'obligation de croire en dieu » mais l'initiation de Maria Deraismes et la fondation des premières loges et d'une obédience mixtes qui se sont développées lors du début du siècle sur tous les continents, connaissant un succès foudroyant. La GLDF, alors qu'elle voyait sa grande sœur un an plus âgée qu'elle, visiter des horizons lointains, être dirigé par des femmes … restait en France une petite obédience franco-française. 

Ce que la GLDF pouvait être et devenir après son émancipation avec le Suprême Conseil est, aujourd'hui, effacé tout simplement de son histoire. En parler relève certainement de l'article 236 comme un manquement « contraire à la délicatesse » (!) … Les dignitaires de la GLDF envisagent les relations entre obédiences comme une « guerre froide » - une longue guerre froide – dans laquelle les loges et les frères de la GLDF sont les premières victimes. Voici donc la névrose anti-GODF selon Vabadus. Un article excellent que je vous invite à lire avec toute l'intention que cela mérite.

Comme toujours, les illustrations sont mes trouvailles personnelles ... en référence au titre initial que se proposait Vabadus "l'adversaire" ... et j'aimerais que quelqu'un apprécie ma culture biblique. Non mais !