WWIII : Une simulation d'attaque d'un Supermarché, par le Lieutenant Colonnel Beltrame Héros mort pour s'être subsitué à un otage à Trèbes?
WWIII : Une simulation d'attaque d'un Supermarché, par le Lieutenant Colonel Beltrame Héros mort pour s'être substitué à un otage à Trèbes?
Un exercice de simulation d’attentat : fait tristement prémonitoire, le 13 décembre dernier, Arnaud Beltrame était aux commandes d’un exercice de simulation d’attentat dans un supermarché. L’opération avait été organisée dans des bâtiments désaffectés d’EDF, à Carcassonne. "Ses aptitudes au commandement, sa disponibilité, son infaillible implication étaient appréciées de tous, notamment dans le développement de la capacité contre-terroriste des unités de gendarmerie de l’Aude." a souligné le président.
Un vrai Héros National, qui mérite un Hommage National. Les morts sont vraiment morts, comme dans l'attentat contre CHARLIE HEBDO, mais les preuves que cela a été une manipulation de l'opinion, sont plus forte que les preuves que cela est authentique dans la mesure ou la reconstitution est faite avec des mannequins et non pas avec les Vidéo du SuperU, présentent dans toutes les allées, que le Ministre de l'Intérieur Gérard Collomb se trouvait à proximité, et qu'on n'a pas entendu le témoignage de remerciements de la personne qu'il a sauvé, et dont les vigiles n'ont rien fait pour arrêter l'individu armé.
Selon l'Eglise Catholique et Franc-Maçonne comme le gendarme Arnaud, qui agit Politiquement avec DAESH au Moyen Orient avec l'OPUS DEI, le Père Jean-Baptiste, a accompagné Arnaud dans la mort à l'Hôpital de Carcassonne et sa future femme était à ses côtés, Chanoine régulier de la Mère de Dieu à l'Abbaye de Lagrasse.
ARNAUD BELTRAME : UN OFFICIER CHRÉTIEN HÉROÏQUE QUI A DONNÉ SA VIE POUR EN SAUVER D'AUTRES.
Témoignage d'un chanoine de l'abbaye de Lagrasse (Aude), le jour de sa mort, 24 mars 2018.
C'est au hasard d'une rencontre lors d'une visite de notre abbaye, Monument Historique, que je fais connaissance avec le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame et Marielle, avec laquelle il vient de se marier civilement le 27 août 2016. Nous sympathisons très vite et ils m'ont demandé de les préparer au mariage religieux (avec l'abandon des renoncements de la vie catholique faits à la Franc-Maçonnerie, car un Chrétien est excommunié dans la double appartenance) que je devais célébrer près de Vannes le 9 juin prochain. Nous avons donc passé de nombreuses heures à travailler les fondamentaux de la vie conjugale depuis près de 2 ans. Je venais de bénir leur maison le 16 décembre et nous finalisions leur dossier canonique de mariage. La très belle déclaration d'intention d'Arnaud m'est parvenue 4 jours avant sa mort héroïque.
Ce jeune couple venait régulièrement à l'abbaye participer aux messes, offices et aux enseignements, en particulier à un groupe de foyers, ND de Cana. Ils faisaient partie de l'équipe de Narbonne. Ils sont venus encore dimanche dernier.
Intelligent, sportif, volubile et entraînant, Arnaud parlait volontiers de sa conversion. Né dans une famille peu pratiquante, il a vécu une authentique conversion vers 2008, à près de 33 ans. Il reçoit la première communion et la confirmation après 2 ans de catéchuménat, en 2010.
Après un pèlerinage à Sainte-Anne-d'Auray en 2015, où il demande à la Vierge Marie de rencontrer la femme de sa vie, il se lie avec Marielle, dont la foi est profonde et discrète. Les fiançailles sont célébrées à l'abbaye bretonne de Timadeuc à Pâques 2016.
Passionné par la gendarmerie, il nourrit depuis toujours une passion pour la France, sa grandeur, son histoire, ses racines chrétiennes qu'il a redécouvertes avec sa conversion.
En se livrant à la place d'otages, il est probablement animé avec passion de son héroïsme d'officier, car pour lui, être gendarme voulait dire protéger. Mais il sait le risque inouï qu'il prend.
Il sait aussi la promesse de mariage religieux qu'il a fait à Marielle qui est déjà civilement son épouse et qu'il aime tendrement, j'en suis témoin. Alors ? Avait-il le droit de prendre un tel risque ? Il me semble que seule sa foi peut expliquer la folie de ce sacrifice qui fait aujourd'hui l'admiration de tous. Il savait comme nous l'a dit Jésus, qu' « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jn 15, 13). Il savait que, si sa vie commençait d'appartenir à Marielle, elle était aussi à Dieu, à la France, à ses frères en danger de mort. Je crois que seule une foi chrétienne animée par la charité pouvait lui demander ce sacrifice surhumain.
J'ai pu le rejoindre à l'hôpital de Carcassonne vers 21h hier soir. Les gendarmes et les médecins ou infirmières m'ont ouvert le chemin avec une délicatesse remarquable. Il était vivant mais inconscient. J'ai pu lui donner le sacrement des malades et la bénédiction apostolique à l'article de la mort. Marielle alternait ces belles formules liturgiques.
Nous étions le vendredi de la Passion, juste avant l'ouverture de la Semaine Sainte. Je venais de prier l'office de none et le chemin de croix à son intention. Je demande au personnel soignant s'il peut avoir une médaille mariale, celle de la rue du Bac de Paris, près de lui. Compréhensive et professionnelle, une infirmière, la fixe à son épaule.
Je n'ai pas pu le marier comme l'a dit maladroitement un article, car il était inconscient.
Arnaud n'aura jamais d'enfants charnels. Mais son héroïsme saisissant va susciter, je le crois, de nombreux imitateurs, prêts à au don d'eux-mêmes pour la France et sa joie chrétienne, "en espérant que je ne fais pas un parjure devant Dieu".
En ce moment la gendarmerie, le GIGN ou le RAID, la DGSE et la DGSI que l'on retrouve aux côtés des terroristes dans la Ghouta orientale de Damas, ou dans l'affaire Merah, sensibilisent l'opinion française, à la guerre contre Daesh, mais en même temps laissent se développer les Mosquées radicales en France et après 10 ans de bons et loyaux service d'un imam à Marseille on ferme pour une durée limitée, sa Mosquée un peu trop voyante et grillée.
"La préfecture de police des Bouches-du-Rhône a ordonné la fermeture pour six mois d’une importante mosquée du centre-ville de Marseille, en raison des prêches radicaux qui y sont prononcés par un imam salafiste selon un arrêté publié lundi 11 décembre et consulté mardi par l’Agence France-Presse.
La mosquée As-Sounna est dirigée par un imam, El Hadi Doudi, qui « s’inscrit dans la mouvance islamiste radicale » et est devenu « une référence du salafisme », a affirmé le préfet de police dans son arrêté."
On a mis récemment en garde à vue le manipulateur Nicolas Sarkozy, qui a détruit un Pays : "la Libye", touché de l'argent: 6,5 millions de Kadhafi pour sa campagne de 2007, et qui l'a peut-être fait pour des besoins personnels?
L'administration a envie de justifier ses guerres de soutien aux USA et à l'OTAN, par des opérations de propagandes qui font réellement des morts sur le sol Français, dans la Population, pour couvrir le Plan Albert Pike, des Francs-Maçons, du Nouvel Ordre Mondial, qui a du mal à s'installer de la faute à Voltaire, à la Russie et à la Chine.
En fait on laisse se développer les Mosquées Islamiques et Salafistes, pour qu'elles formes des individus prêts à tout, pour le Djihad, qu'on envoie grossir au Moyen Orient les rangs des terroristes, qui se battent contre l'Armée de Bachar Al Assad et l'Armée Russe, et font actuellement partie de la coalition avec la Turquie et les USA, pour alimenter la Guerre de modification de la Géo-Politique de l'Irak, de l'Iran, de la Syrie, du Yémen, qui permet de mettre la main sur des pipe-lines, des gazoducs, des puits de pétrole et de gaz, et sur des ressources stratégiques pour faire la guerre à la Russie.
Attentat de Nice COMEDIA DELL'ARTE ?, mais QUID des massacres de la France au Yémen, en Syrie, en Libye ou ailleurs contre l'Humanite ?...
M. le président. La parole est à M. Éric Ciotti, pour le groupe Les Républicains.
M. Éric Ciotti. Ma question s’adresse à M. le Premier ministre. Vous venez, monsieur le président, par des mots empreints d’émotion dont je vous remercie, de rendre hommage aux victimes de l’attentat qui a frappé au cœur la ville de Nice, ma ville, et notre pays. Il a frappé l’humanité tout entière, car c’est à toute forme d’humanité que la barbarie islamiste s’est attaquée une nouvelle fois. J’exprime à mon tour un sentiment d’émotion et de reconnaissance. L’émotion s’adresse aux familles des victimes, qui sont nombreuses – vous avez rappelé, monsieur le président, ce terrifiant bilan. J’exprime simultanément ma reconnaissance à tous ceux qui ont participé à la formidable chaîne des secours, aux policiers de la police nationale qui ont intercepté le camion avec un courage extraordinaire et auxquels il faut rendre hommage, ainsi qu’aux policiers municipaux et à toute la chaîne des secours.
Cet attentat, monsieur le Premier ministre, ne doit pas rester sans réponse. Notre devoir, notre responsabilité collective consistent à tenir compte des 240 morts que déplore la France depuis l’attaque du Bataclan. Vous avez trouvé les mots pour définir ce phénomène : la France est en effet en état de guerre. Mais vous n’avez pas trouvé la réponse claire, précise et efficace à l’angoisse des Français et à la montée du terrorisme. Nous vous le demandons donc aujourd’hui, monsieur le Premier ministre : il faut changer de stratégie. Nous sommes en guerre, utilisons les armes de la guerre, car si nous ne combattons pas avec les armes de la guerre, alors ces terroristes abattront notre démocratie ! (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains et de nombreux bancs du groupe de l’Union des démocrates et indépendants.)
M. le président. La parole est à M. Michel Vauzelle, pour le groupe socialiste, écologiste et républicain.
M. Michel Vauzelle. Monsieur le Premier ministre, nous avons exprimé tout à l’heure notre solidarité, celle de la représentation nationale, avec tous ceux qui, à Nice, ont été témoins ou victimes de l’horreur. Mais c’est tout notre peuple qui est inquiet de la montée de la violence. Elle touche la France, à l’extérieur comme à l’intérieur de nos frontières, car il n’y a plus de frontière entre notre politique extérieure et notre politique intérieure face au terrorisme. En Libye, trois soldats français viennent de mourir pour la France. Sur le territoire national, nous déplorons les morts de Nice, ville symbole pour la France, un 14 juillet, jour de la fête nationale : c’est une double blessure pour la France ! Cette violence se nourrit aussi d’un malaise social. Nous l’avons encore constaté cette nuit lors de la mort d’un jeune homme à Beaumont-sur-Oise qui a suscité la réaction, certes inadmissible, d’une jeunesse bien souvent victime de la montée de la xénophobie et du racisme, non seulement ethnique mais social.
La crise est morale, l’individualisme exacerbé : injures quotidiennes à l’adresse des élus de la nation, au risque de détruire la démocratie représentative ; proposition tout aussi injurieuse envers la démocratie, cette nuit, d’établir un système de délation et de privation de liberté sans jugement, sur simple soupçon. La France doit éviter que la guerre contre le terrorisme ne dégénère en une guerre civile fondée sur le racisme et la xénophobie. Renforcer encore les dispositifs de sécurité alors que nos soldats, nos gendarmes et nos policiers sont à rude épreuve et refuser absolument la dérive vers un État totalitaire : existe-t-il, monsieur le Premier ministre, une solution pour assurer la sécurité des Français qui ont peur sans toucher aux valeurs de la France républicaine ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)
M. le président. La parole est à M. Rudy Salles, pour le groupe de l’Union des démocrates et indépendants.
M. Rudy Salles. Monsieur le Premier ministre, c’est avec gravité et émotion que je prends la parole devant vous pour évoquer le terrible attentat qui a frappé ma ville et qui a entraîné la mort de 84 innocents. J’associe à ma question le président de la métropole, Christian Estrosi, ainsi que le maire de Nice, Philippe Pradal.
Vous étiez présent à la minute de silence à Nice ce lundi. Une foule immense était rassemblée dans le recueillement. Malgré cela, lors de votre arrivée, une partie de cette assistance s’est manifestée de façon hostile. Je tiens à vous dire solennellement que je désapprouve ces comportements en pareilles circonstances, qui ne sont pas dignes de leurs auteurs. (Applaudissements sur tous les bancs.)
En revanche, ils traduisent un mouvement de colère profond dans le pays, qu’il faut entendre. Comment peut-il en être autrement ? Le Président de la République déclare qu’il défend la Maison France, alors que les victimes du terrorisme se comptent en centaines depuis un an et demi.
Je ne veux absolument pas polémiquer, mais je veux poser quelques questions sur ce qui s’est passé. Tout d’abord, le ministre de l’intérieur est arrivé à Nice dans la nuit de jeudi à vendredi. L’accès à la réunion avec les services a été refusé au président de la métropole, au maire ainsi qu’au président du conseil départemental. Pourquoi ?
Le Gouvernement est le seul à avoir accès aux informations relatives au risque terroriste. Pourquoi l’enceinte piétonne n’a-t-elle pas été gardée par des personnels militaires ou policiers lourdement armés, qui auraient pu intercepter le terroriste ? Pourquoi des chicanes de béton n’ont-elles pas été posées, à l’instar de ce qui avait été fait pour l’Euro de football ? (Protestations sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)
La Grande Loge de France par la voix de son Grand Maître Philippe Charuel, vient de rendre hommage à notre frère Arnaud Beltrame.
Voici le texte de la Grande Loge
COMMUNIQUE DE PRESSE DU 24 MARS 2018
La Grande Loge de France rend hommage à son Frère, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame.
C’est avec une grande émotion que les Frères de la Grande Loge de France ont appris aujourd’hui le décès de leur Frère, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, membre de la Respectable Loge Jérôme Bonaparte à l’Orient de Rueil-Nanterre.
Ils s’associent pour rendre un vibrant hommage à cet homme « parti en héros », qui a fait preuve d’un sens du devoir et du sacrifice exemplaire. Cet acte de bravoure et son patriotisme sans faille ont permis de sauver des vies et rappelle qu’il ne faut jamais plier face à la barbarie.
Toutes les pensées de nos Frères accompagnent sa famille en cet instant d’une grande tristesse.
La Grande Loge de France continue de saluer les représentants des forces de l’Ordre de la République qui combattent toutes les formes d'ostracisme, de xénophobie et de terrorisme, en un mot à toutes les formes de rejets des autres, nos Frères et Sœurs en humanité.
Philippe Charuel
Grand Maître de la Grande Loge de France
un terroriste difficile à arrêté qui a eu l'occasion d'aller dans 3 lieux différents éloignés les uns des autres, en tout une dizaine de Km sans être arrêté et en tirant sur des CRS au passage, comment a-t-il a pu réaliser un tel exploit sans être arrêté? d'autant plus que la Gendarmerie était mobilisée dès ses premiers tirs sur carcassonne après le vol de la voiture et de la mort du passager blessant le conducteur et s'attaquant à un groupe de CRS.
Emmanuel Macron et Edouard Philippe le 23 mars 2018 POOL/AFP/Archives - PHILIPPE WOJAZER
Arnaud Beltrame, qui s'était proposé comme otage auprès du jihadiste auteur des attaques de Trèbes et Carcassonne, a fait "preuve d’un courage et d’une abnégation exceptionnels", a ajouté le chef de l'Etat dans un communiqué.
Le président rappelle qu'il était "sorti major" de sa promotion de l’Ecole militaire de Saint-Cyr Coëtquidan" en 1999, ses supérieurs "notant en lui un militaire qui +se bat jusqu’au bout et n’abandonne jamais+".
Il était également sorti "major", en 2001, de l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale
"En 2003, il fit partie des sept candidats sur 80 retenus pour intégrer le GSIGN (actuel GIGN)", ajoute le communiqué de l'Elysée.
"Chuteur opérationnel, il fut déployé en Irak en 2005 où il fut décoré de la croix de la valeur militaire avec citation à l’ordre de la brigade" en 2007.
Commandant de compagnie au sein de la Garde Républicaine, "il assure pendant quatre ans la sécurité du palais de l’Elysée". Il prend en 2010 le commandement de la compagnie d’Avranches (Manche), jusqu’en 2014, où il devient conseiller auprès du secrétaire général du ministère de l'Ecologie.
Nommé officier adjoint au commandement du groupement de gendarmerie de l'Aude en 2017, "ses aptitudes au commandement, sa disponibilité, son infaillible implication étaient appréciées de tous, notamment dans le développement de la capacité contre-terroriste des unités de gendarmerie de l’Aude", souligne le président.
"Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame est mort au service de la nation, à laquelle il avait déjà tant apporté. En donnant sa vie pour mettre un terme à l’équipée meurtrière d’un terroriste djihadiste, il est tombé en héros", a-t-il conclu.
"J’éprouve une immense tristesse en apprenant le décès du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame", a de son côté écrit Edouard Philippe sur Twitter. "Son héroïsme marquera nos mémoires à jamais. Hommage à un homme d'honneur, pensées pour son épouse et ses proches, solidarité avec ses camarades", ajoute le Premier ministre.
ARNAUD BELTRAME - Auteur d'un "acte d'héroïsme", selon les mots de Gérard Collomb, Arnaud Beltrame s'est dévoué pour prendre la place d'un otage avant que l'assaut ne soit donné lors de l'attaque de Trèbes. Blessé, il a été évacué par hélicoptère.
Arnaud Beltrame avait simulé un exercice d'attentat à Carcassonne
Arnaud Beltrame est originaire du Morbihan et s'était installé en Normandie où il a dirigé les gendarmes du sud-Manche ainsi que la compagnie d'Avranches (Manche) de 2010 à 2014, selon La Manche Libre, qui indique qu'il avait ensuite intégré le ministère de l'Ecologie. Chevalier de la Légion d'Honneur depuis mai 2012, il avait passé le concours de l'école de guerre, établissement de formation des officiers. Un concours "ardu", comme le souligne vendredi soir Libération qui rapporte que "chaque année seules 30 places sont à pourvoir pour 2 500 candidats".
Par ailleurs, La Dépêche du Midi fait état d'une étrange coïncidence. Selon le quotidien local, Arnaud Beltrame avait mis en place un exercice, en collaboration avec la préfecture de l'Aude et les pompiers, simulant un attentat. L'exercice, effectué à Carcassonne, portait sur une simulation d'attaque perpétrée... dans un supermarché.
Les groupes militaires illégaux en Syrie sont armés, financés et gérés depuis l’étranger, selon le général Valeri Guerassimov, chef de l’état-major russe.
«Prenons la Syrie. Avant l'engagement de la Russie dans le conflit aux côtés du gouvernement, ce pays a mené pendant plus de quatre ans une guerre non déclarée pour son droit à exister. Il n'y a pas de réponse exhaustive à la question de savoir quand les troubles intérieurs ont dégénéré en conflit militaire. Aucun État n'a ouvertement déclaré la guerre à la Syrie, mais toutes les unités militaires illégales sont armées, financées et gérées depuis l'étranger», a déclaré Valeri Guerassimov, intervenant à l'Académie militaire de l'état-major.
Il a souligné que le nombre de participants au conflit s'était multiplié en Syrie.
«Outre les forces gouvernementales, on y voit la participation de la population, mais aussi d'unités terroristes et extrémistes», a ajouté le chef d'état-major.
Huit morts au total, deux blessés graves, plusieurs familles endeuillées et des millions de citoyens qui s’interrogent : le drame survenu du 11 au 22 mars dans la région de Toulouse continue de hanter les esprits. Phénomène inédit, le scepticisme, exprimé massivement sur Internet, envers le récit politico-médiatique ne s’est pas estompé depuis. Au contraire : les dernières péripéties de l’affaire Merah renforcent le doute. Et comme le faisait remarquer, début avril, le philosophe Bernard Stiegler, cette défiance envers la version officielle ne provient pas de quelques « intellectuels qui font des ratiocinations » mais bien de la plupart des « gens de bon sens ». Pour tenter d’y voir plus clair, Oumma a recensé, à partir des éléments factuels rendus publics, les nombreuses questions suscitées par les zones d’ombre. Une liste longue mais non exhaustive, formulée ici pour la première fois.
1/ Pourquoi les policiers incompétents du RAID et de la DCRI ont-ils reçu une Légion d’honneur ? Les premiers n’auraient pas réussi à capturer Merah vivant tandis que les seconds, chargés du renseignement, auraient sous-estimé, dans le passé, sa dangerosité supposée. Paradoxalement, ce double échec se voit pourtant récompensé par une prestigieuse décoration.
2 / Comment la fiche des renseignements relative à Mohamed Merah, créée en 2006, a-t-elle pu disparaître le 30 mars 2010 pour réapparaître le 2 décembre 2011 ? Curieusement, l’homme était entretemps décrit par la DCRI comme quelqu’un de « fiable »selon un document classé secret-défense et consulté par Paris-Match. Un terme qui renvoie au jargon désignant un « indicateur », déjà en activité ou potentiel.
3/ Pourquoi le portrait-robot initial du « tueur à scooter » diffère-t-il à ce point de la physionomie de Mohamed Merah ? Au soir du 19 mars, jour du drame perpétré au collège-lycée Ozar Hatorah, les descriptions récoltées depuis 4 jours faisaient état d’un homme au « visage blanc »avec des « yeux bleusou verts ». Contrairement à ce qu’affirme Le Monde pour discréditer cette piste, très débattue sur les forums du web, ce n’est pas un seul témoin- une résidente de Montauban surnommée Martine et qualifiée alors de « crédible » par les enquêteurs- qui décrit un autre type d’homme mais bien plusieurs personnes qui seront interrogées par la police toulousaine, notamment des élèves de l’établissement scolaire privé. Paris-Match rapporte ainsi le récit détaillé de « David et Ruben » tandis que le quotidien Le Progrès a recueilli le témoignage d’un élève originaire de Lyon qui décrit un tueur « aux yeux verts ». Chose étrange, dans la longue retranscription de la négociation du RAID publiée mardi par Libération, Mohamed Merah se serait lui-même étonné du « pipeau » de Martine à son sujet. Son interlocuteur, Hassan L. de la DCRI, lui aurait alors rétorqué, a contrario de l’avis exprimé auparavant par la police judiciaire, qu’il s’agissait simplement d’une « folle »...
4/ Comment s’explique le prétendu coup de fil de Merah à la chaîne France 24 ? Dans la nuit du mercredi 21 mars, vers 0h45, la journaliste Ebba Kalondo a reçu l’appel d’un homme revendiquant en détail les sept meurtres de Toulouse et Montauban. Depuis une cabine téléphonique située à 800 mètres du domicile de Merah, l’individu se serait servi d’une carte prépayée, renvoyant vers un opérateur espagnol, pour s’entretenir durant onze minutes avec la rédactrice en chef. Hormis l’absence de tout enregistrement permettant d’identifier avec certitude la voix de Merah, un autre problème apparaît : comment le jeune Toulousain a-t-il pu quitter son domicile autour duquel deux caméras, gérées par la DCRI, étaient disposées depuis mardi matin ? Une surveillance humaine était déjà en place la veille et les policiers admettent aujourd’hui que le visage de Merah a été aperçu à sa fenêtre, mardi vers 10h. Alors qu’il est encerclé depuis lundi par plusieurs agents, issus de la DCRI en première ligne et de la Brigade de Recherche et d’Intervention en arrière, comment Merah a-t-il pu quitter mardi son domicile librement, visiter une amie vers 21h et s’entretenir longuement avec des camarades des Izards en plein air, autour de minuit, avant de passer un coup de fil à France 24 puis de regagner son appartement et garer tranquillement sa Mégane à l’arrière de son immeuble, tout cela sans être interpellé ni même aperçu ?
5/ Y avait-il un ordinateur connecté à Internet dans l’appartement de Merah durant l’assaut du RAID ? La question a son importance : Claude Guéant et le Parquet de Paris affirment que le Toulousain ne disposait d’aucun ordinateur ou autre appareil de prise de vues qui lui aurait permis d’envoyer une vidéo à l’extérieur. Problème : un passage d’une enquête réalisée par Paris-Match avant ces déclarations officielles et décrivant les éléments retrouvés après le siège du RAID vient précisément contredire l’assertion de l’ex-ministre de l’Intérieur. Extrait du chapitre 11 : « sur l’écran de son ordinateur, 3 fenêtres sont ouvertes : l’une sur un site islamiste qui diffuse des scènes de torture, révèle un enquêteur de la police judiciaire,une autre, sur un jeu vidéo et une 3ème sur un site pornographique : le triptyque d’un déséquilibre profond ».
6/ Mohamed Merah disposait-il d’un téléphone portable lors du premier assaut raté du RAID ? Zahia Mokhtari, avocate de père Merah, affirme détenir deux vidéos enregistrées à partir d’un smartphone dans lesquelles le jeune homme aurait crié à son innocence. Sa sœur aîné, Souad, lui avait offert fin 2011 un téléphone portable doté du numéro 06212378XX. Fait méconnu, un premier compte-rendu de l’opération du RAID rapportait l’échange conjoint d’une arme et d’un portable contre le talkie-walkie fourni par les policiers pour négocier avec le suspect. En outre, un article du Parisien évoquait également la mise sur écoute, pendant le siège de l’appartement, de deux lignes téléphoniques actives au nom de Mohamed Merah. L’ex-ministre de l’Intérieur a pourtant répété à maintes reprises que Merah n’avait aucun moyen personnel pour communiquer à l’extérieur.
7/ A quoi joue Zahia Mokhtari ? L’avocate du père de Mohamed Merah, qui a déposé plainte contre X pour « meurtre avec circonstances aggravantes » ne cesse, depuis le 1er avril, de temporiser la remise à la justice des vidéos démontrant, selon elle, l’innocence du jeune homme. Curieusement, seul un quotidien proche des services secrets algériens, Echourouk, a bénéficié de « l’exclusivité » d’une retranscription des vidéos, directement fournie par le cabinet de l’avocate. Le texte d’une telle retranscription peut être mis en doute dans la mesure où aucun journaliste indépendant n’a eu publiquement accès aux images. En outre, si l’on en croit la presse algérienne, la dernière conférence de presse de Zahia Mokhtari, mi-juillet, était émaillée de grossières erreurs factuelles à propos de Mohamed Merah dont elle dresse également un portrait excessivement angélique.
8/ Pourquoi une telle sur-communication de l’appareil d’Etat dès le lundi 19 mars, jour de la tuerie perpétrée au collège-lycée Ozar Hatorah ? Au-delà du plan écarlate instauré dans la région et de l’inévitable exploitation politicienne en pleine campagne électorale, qu’a-t-on pu observer ? Claude Guéant transformé en procureur local, Nicolas Sarkozy débarqué trois heures après le meurtre de l’enseignant et des enfants pour afficher son émotion et gêner au passage le travail des secouristes, Bernard Squarcini -en charge de la DCRI- également présent sur place et son numéro 2, le discret Frédéric Veaux, accordant exceptionnellement une interview à TF1, Frédéric Péchenard-directeur de la police nationale- arrivé mercredi matin pour superviser à son tour les opérations du RAID, sans oublier, déjà sur place, François Molins, procureur de la République de Paris, Olivier Christen, en charge de la section antiterroriste du Parquet de Paris et Eric Voulleminot de la police judiciaire-unité de la SDAT, François Fillon pour accueillir les corps lors d’une cérémonie spéciale à l’aéroport de Roissy et Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, expédié à Jérusalem pour les obsèques alors qu’un simple secrétaire d’Etat était présent pour l’enterrement au Maroc d’Imad Ibn Ziaten, premier militaire abattu. Comme le faisait remarquer Yves Bonnet, ancien responsable du contre-terrorisme, il est extrêmement rarissime de voir des cadres de la police communiquer à ce point sur une opération en cours.
9/ Comment s’explique le verrouillage de l’affaire Merah, à tous les niveaux, par le clan Sarkozy ? Outre l’ex-Président et son fidèle bras droit Claude Guéant, on peut constater la présence de François Molins, ancien directeur de cabinet de Michèle Alliot-Marie, et de Henri-Michel Comet, préfet de Midi-Pyrénées et ex-secrétaire général de Guéant à l’Intérieur, sans négliger Péchenard, ami d’enfance de Sarkozy et d’Amaury de Hautecloque -l’homme en charge du RAID ainsi que Squarcini, intime de l’ancien chef de l’Etat. Deux autres noms s’ajoutent à ce groupe : Guy Teissier, le président ultra-sarkozyste de la délégation parlementaire au renseignement qui a dédouané la DCRI et la DGSE de toute bavure, et Abdallah Zekri, membre du CFCM et ex-militant de l’UMP, qui fut envoyé à Toulouse pour superviser les obsèques expéditives de Mohamed Merah.
10/ Quelle confiance accorder aux enquêteurs de la section antiterroriste du Parquet de Paris ? Par expérience, ces derniers collaborent régulièrement avec la DCRI. Ces deux mondes, en vase clos, s’interpénètrent. Quant à François Molins, procureur de la République de Paris, sa connivence avec le clan sarkozyste a même été évoquée par François Hollande lors du débat électoral de l’entre-deux tours. Le futur chef de l’Etat s’étonnait du caractère politisé de la nomination présidentielle -à la tête du Parquet de Paris- d’un ex-directeur de cabinet ministériel si proche de l’UMP.
11/ D’où provient la carte de visite d’un policier -chargé de la sécurité de Nicolas Sarkozy- qui fut retrouvée dans le box de Merah ? S’agit-il là d’une pièce à conviction fondamentale ou d’une fausse piste délibérément fabriquée pour induire en erreur ?
12/ Comment Mohamed Merah s’est-il procuré un gilet pare-balles de la police, de taille dite « gendarmette » et adapté à sa fine silhouette ?
13/ Pourquoi le colt 45 détenu par le jeune homme est-il caractérisé par une modification spécifique aux forces d’élite de la police française ?
14/ Comment Merah a-t-il pu s’envoler le 19 août 2011 pour le Pakistan sans être signalé à la DCRI, pourtant présente à l’aéroport de Roissy, alors qu’il était auparavant l’objet de 1200 heures de surveillance et d’une inscription dans le Fichier des Personnes Recherchées ainsi que dans la base de données CRISTINA ?
15/ Comment la DCRI peut-elle prétendre avoir été informé de l’interception- par la CIA- de mails envoyés par Merah depuis le Pakistan au lendemain seulement, soit six mois plus tard, des tueries de Toulouse et Montauban ?
16/ Quelle est la source et la fiabilité d’Il Foglio, quotidien italien proche des néoconservateurs américains et israéliens, selon lequel Merah a voyagé au Moyen-Orient grâce à une couverture établie par la DGSE ?
17/ Pourquoi le Shin Beth, service israélien du renseignement intérieur, ne peut-il confirmer l’affirmation de Bernard Squarcini, ex-patron de la DCRI, selon lequel Merah a été arrêté à Jérusalem en possession d’un couteau ?
18/ Comment le centre SITE, dirigé par l’Israélo-Américaine Rita Katz et chargé de surveiller les sites islamistes, a-t-il découvert, le 31 mars, la revendication -mise en ligne mais prétendument retirée aussitôt– des tueries de Toulouse par un mouvement terroriste dénommé Jund al-Khilafah ?
19/ Quels sont les passeports utilisés par Merah pour voyager ? Le dossier secret-défense de la DCRI, consulté par Paris-Match, révèle que les photocopies relatives aux tampons des pays visités sont manquantes. En mars 2010, Merah a renouvelé son passeport algérien, six mois après l’obtention, à sa sortie de prison, d’un nouveau passeport français. Curieusement, le journaliste Jean-Marie Pontaut affirme, pour sa part, que Merah a reçu un autre passeport français, également en mars 2010, soit 4 mois avant son premier périple au Moyen-Orient. Le jeune homme a-t-il pu disposer de plusieurs passeports différents sous une autre identité ?
20/ Pourquoi le RAID, rattaché à la police, a-t-il été envoyé plutôt que le GIGN, plus indépendant de la tutelle politique ?
21/ Pourquoi des gaz lacrymogènes -et non pas incapacitants, formellement interdits par les conventions internationales- n’ont-ils pas été utilisés plus tôt pour neutraliser le suspect ?
22/ Pourquoi choisir un siège spectaculaire de l’appartement, durant 32 heures, plutôt que la mise en place d’une « souricière » pour l’interpeller rapidement à la sortie de son domicile ?
23/ Comment 300 balles d’un côté, 69 de l’autre, ont-ils pu être échangées -au terme d’une heure pour progresser vers la salle de bain- lors d’une fusillade d’environ 5 minutes dans un appartement d’à peine 38m2 ?
24/ Qui a effacé l’audio original, curieusement capturé sur un simple smartphone, de la négociation entre Merah et les policiers ?
25/ Pourquoi y-a-il différents rapports à propos du nombre d’impacts de balles sur le corps de Merah ? 24 selon la Dépêche du Midi, 28 pour le patron du RAID, 31 selon Paris-Match et 87 d’après l’avocate du père de Merah.
26/ Pourquoi un camion de pompiers, comme le rapporte Le Monde du 23 mars, a-t-il été spécialement déplacé pour cacher la vue aux journalistes lors de l’assaut du RAID ?
27/ Pourquoi Charles Pasqua, ex-ministre de l’Intérieur et ancien mentor du tandem Sarkozy-Guéant, a-t-il affirmé, jeudi 22 mars sur I Télé, qu’il n’avait jamais cru à la capture de Merah vivant ?
28/ Comment s’explique le délai anormalement long pour identifier Merah à travers son usage d’Internet ? Son nom sera évoqué pour la première fois lundi 19 mars, à 9H du matin, par les enquêteurs, soit 1 heure après le quadruple meurtre d’Ozar Hatorah. Du lundi 12 au jeudi 15 au soir, il aura fallu près de quatre jours pour identifier les 576 adresses IP ayant consulté l’annonce du premier militaire et trois jours supplémentaires pour faire des recoupements avec, notamment, le fichier CRISTINA dans lequel la mère de Merah était inscrite.
29/ Comment Merah a-t-il pu confier au RAID et à la journaliste de France 24 avoir d’autres projets d’attentat pour les prochains jours alors qu’il aurait déjà laissé, chez une amie et selon des enquêteurs interrogés par Paris-Match, un testament-confession plié dans un Coran ?
30/ Pourquoi deux plaintes, dont l’une circonstanciée pour agression, ont-elles été déposées contre Merah en juin 2010, signalées à la DCRI mais finalement classées sans suite en janvier 2011 ?
31/ Quelle est la « source policière » ayant indiqué aux journalistes que le frère de Merah, Abdelkader, aurait déclaré avoir été « fier » des actes imputés à son cadet alors que son avocate a démenti l’existence de tels propos ?
32/ Comment Merah, non anglophone et piètre arabophone, a-t-il pu parvenir à s’introduire en solo dans la dangereuse région pakistanaise du Waziristan, à la fois bastion des talibans et nid d’espions ?
33/ Comment Merah a-t-il réussi à devenir un tireur -qualifié de « professionnel » selon les enquêteurs présents à Montauban- après seulement deux jours de formation prodiguée, d’après les autorités françaises, dans la ville pakistanaise de Miranshah ?
34/ Pourquoi la présence de Mohamed Merah en Afghanistan, en novembre 2010 et sous son patronyme, a-t-elle été démentie par l’ISAF ?
35/ Comment s’explique l’apparente décontraction de Merah, selon plusieurs témoins, au soir du double meurtre de Montauban ou dans l’après-midi de la tuerie d’Ozar Hatorah ?
36/ D’où provenait exactement l’argent de Merah ? L’homme aurait constitué un butin « entre 20000 et 30000 euros » selon les autorités alors qu’il était censé vivre du RSA -390 euros par mois- et payer un loyer de 160 euros. Officiellement, c’est grâce au « banditisme » qu’il a pu amasser cette fortune lui permettant de s’octroyer, en vrac, un arsenal d’armes considérable, plusieurs voitures en location ainsi qu’un MacBook et une caméra GoPro HD. Mi-décembre 2011, Merah a ainsi effectué un règlement de 1235 euros auprès d’une agence de location automobile. Un mois plus tôt, l’homme a pu aisément louer, selon un témoignage recueilli par M6, « une fiesta, une punto et une ibiza » en l’espace de quelques jours.
37/ Pourquoi les sénateurs n’ont-ils pas été autorisés à auditionner les deux responsables des services de renseignement ? Leurs ministres de tutelle, Claude Guéant et Gérard Longuet, ont refusé la rencontre. Des experts proches du pouvoir, à l’instar d’Alain Bauer, ont justifié la décision gouvernementale au moyen d’un prétexte discutable : l’existence d’une délégation parlementaire au renseignement, seule habilitée -selon lui- à pouvoir interroger les patrons de la DCRI et de la DGSE. Problème : cette délégation, dirigée par Guy Teissier-ancien militant d’extrême droite, ultra-sarkozyste et signataire du très droitier « Pacte des Amis d’Israël », s’est réunie à huis-clos pour entendre Bernard Squarcini et Erard Corbin de Mangoux. A la sortie, Guy Teissier a fait savoir par un communiqué inhabituel et lapidaire qu’il n’y avait « aucune ombre au tableau » dans les actions des services secrets dans l’affaire Merah. Ironie démontrant l’hypocrisie de la procédure, Guy Teissier n’a dû rendre compte, en détail, de l’audition qu’au chef de l’Etat, lui-même impliqué dans la gestion de l’affaire.
38/ Quel est le but des nombreux appels téléphoniques, effectués le jour de la tuerie d’Ozar Hatorah, par l’antenne toulousaine de la DCRI sur le portable de Merah ?
39/ Quelle est la fiabilité du propos -imputé à Merah- selon lequel il aurait filmé avec sa caméra GoPro des gendarmes restés passifs lors du meurtre du premier militaire ?
40/ Pourquoi Merah serait-il parti le 17 juillet 2010 au Moyen-Orient en démarrant par l’Allemagne avant de gagner la Turquie puis seulement la Syrie ?
41/ Comment s’expliquent les obsèques expéditives de Merah, enterré dans un cercueil plombé en l’absence de sa famille et sans avoir fait l’objet d’une contre-autopsie ?
42/ Quelle est la cause exacte de la confusion relative à l’interdiction d’un enterrement en Algérie ? Les autorités du pays imputent le refus au maire d’une localité mais celui-ci dément s’être opposé à la requête du père de Mohamed Merah.
43/ Pourquoi Merah a-t-il demandé à une amie, croisée en discothèque samedi 17 mars, de l’héberger à partir du mardi suivant ? Comme prévu, le jeune homme a ramené des affaires dans son appartement ce mardi, vers 21h, avant de s’entretenir, sereinement d’après elle, de projets d’avenir.
44/ Pour quel motif Merah décide-t-il de rentrer chez lui, dans la nuit de mercredi 21 mars, alors qu’il se sait recherché par la police ? Son nom circulait depuis lundi après-midi dans le quartier des Izards en raison d’une visite de la police judiciaire, venue interroger son ex-employeur. Deux heures avant le retour à son domicile, Merah avait passé la fin de soirée aux Izards, discutant, longuement et à l’extérieur, avec ses camarades de jeunesse.
45/ Pourquoi Merah, féru d’Internet et ex-membre de la plate-forme Skyblog, n’a-t-il pas mis en ligne la vidéo des tueries de Toulouse et Montauban ? Si l’on en croit la retranscription de la négociation entre le RAID et le jeune homme, publiée le 17 juillet sur 173 pages par Liberation.fr, Merah aurait voulu, pour jeter « l’effroi dans les cœurs », envoyer sa vidéo de 24 mn sur Youtube mais il a dû renoncer car le site refuse la mise en ligne de toute vidéo d’une durée supérieure à 15 mn. Un prétexte absurde : non seulement Youtube autorise désormais des durées supérieures pour tout utilisateur régulier mais, surtout, il existe de nombreux autres sites qui permettent immédiatement, à tout nouvel inscrit, la publication d’une vidéo de 24 mn.
46/ Qui a envoyé la clé USB, reçue par le bureau parisien d’Al Jazeera le lundi 26 mars et contenant la vidéo des tueries ? Détail méconnu, le film a été réalisé à partir du mardi 20 mars car les noms des sept victimes, révélés alors par la presse, apparaissent en surimpression dans les images.
47/ Comment s’explique l’absence -typique d’un tueur professionnel- de toute trace ADN de Mohamed Merah sur les trois scènes de crime ainsi que sur le chargeur retrouvé à Montauban ?
48/ Pourquoi Merah n’a-t-il pas été « judiciarisé » à son retour du Pakistan ? De nombreux citoyens français ont été interpellés et convoqués devant le juge en raison de leurs liens supposés avec la mouvance salafiste ou terroriste. A l’inverse, le Toulousain a bénéficié, en dépit de ses voyages et de ses amitiés au sein de l’islamisme radical toulousain, d’un exceptionnel traitement de faveur.
49/ Comment s’explique le prétendu basculement idéologique de Merah dans sa volonté de « mettre la France à genoux » ? Plusieurs témoins rapportent qu’au mois de juin 2010, lors du Mondial de football, Merah était considéré comme un patriote français, hostile à l’Algérie et attiré par les métiers militaires. En raison de son casier judiciaire, il s’orienta, le mois suivant, vers la Légion étrangère.
50/ Merah a-t-il réellement abandonné les tests pour intégrer la Légion étrangère ? Un document secret-défense consulté par Paris-Match révèle une contradiction à ce sujet : selon le récit officiel rapporté par les médias depuis fin mars, Merah n’aurait pas accompli les tests complets pour postuler à la Légion. Cet aspect est également évoqué dans l’échange retranscrit entre le jeune homme et le brigadier de la DCRI. Or, la note secret-défense, révélée mi-juillet, infirme cette version en rapportant que le Toulousain a bien passé tous les tests d’évaluation avant de recevoir finalement un« avis défavorable ». Pourquoi, dès lors, Merah et le policier discutent-ils d’un incident- l’abandon d’examens- qui n’a jamais existé ?
51/ Merah était-il véritablement un adepte de la dissimulation ? Certains experts de l’islamisme ont recours au concept, d’origine chiite, de la « taqiya » pour expliquer le double jeu supposé du jeune homme sunnite. Quand il fréquente les discothèques, collectionne les marques de luxe ou refuse -selon son épouse éphémère- de porter la barbe et de se rendre dans une mosquée, tout cela participerait, selon les commentateurs favoris de l’émission C dans l’air, à une stratégie de dissimulation. Problème : dans la réalité et sur le terrain, l’ensemble des proches qui ont côtoyé intimement Merah réfutent la vraisemblance d’une telle stratégie.
52/ Pourquoi l’information initiale de Télé Toulouse, selon laquelle deux hommes ont été aperçus sur le scooter à Montauban, a-t-elle rapidement disparu de tout compte-rendu officiel ?
53/ Pourquoi la piste de l’étrange découverte d’une voiture abandonnée avec du matériel de scooter n’a-t-elle pas fait publiquement l’objet d’une investigation ? Le mercredi 28 mars, le quotidien Midi Libre rapportait qu’une Clio contenant un casque sombre de moto et des pièces de carénage pour scooter T-Max avait été retrouvée dans le village de St-Papoul. Chose troublante, les policiers avaient affirmé dans un premier temps que son propriétaire résidait dans le même immeuble que Mohamed Merah avant de se contredire et de se rétracter, dès le lendemain, en communiquant un démenti via l’AFP.
54/ Comment s’explique le ciblage prétendument hasardeux du premier militaire abattu à Toulouse le 11 mars ? Une semaine plus tôt, le 4 mars, Merah aurait consulté, depuis le domicile de sa mère, une annonce, mise en ligne le 24 février par Imad Ibn Ziaten pour vendre sa moto. Le 6 mars, Merah aurait également volé le scooter T-Max avec lequel les tueries seront commises. Curieuse coincidence : le djihadiste infiltré dans la mouvance salafiste internationale aurait exécuté son premier assassinat sur un parachutiste qui se destinait, selon Jean-Marie Pontaut et Eric Pelletier, à rejoindre le « service Action » de la DGSE -une unité chargée d’accomplir les opérations clandestines, et parfois meurtrières, des services secrets français.
55/ Pourquoi Merah aurait-il voulu tuer un militaire qu’il appréciait ? Selon la police, le Toulousain était passé, au matin du 19 mars, au domicile d’un militaire pour l’abattre. Or, celui-ci n’était pas un inconnu puisque les deux hommes avaient fait connaissance en juin 2010 lors de la Coupe de monde de football. Merah, alors attiré par l’armée, s’était lié d’amitié avec ce frère aîné d’un ami.
56/ Comment s’explique l’apparente désinvolture d’un homme censé dissimuler ses activités criminelles ? Vers le 15 mars, Merah aurait demandé à un employé du concessionnaire Yamaha des informations pour savoir comment désactiver le tracker de son scooter volé et le repeindre sans encombre. Quelques jours plus tôt, il aurait également acheté ailleurs, facture à son nom, une cagoule de motard ainsi qu’un casque et un blouson.
57/ Quelle signification accorder à la médiatisation de la singulière rencontre, organisée face caméra par l’hebdomadaire Le Point, entre le président du CRIF et le frère de Mohamed Merah ? Filmé de dos, Abdelghani semble passer une audition devant un jury. Pourquoi une telle mise en scène grotesque de part et d’autre ?
58/ Pourquoi le patron de la DCRI, le président du CRIF et un membre de son comité directeur étaient-ils persuadés, avant la fin de la traque du suspect, que le « tueur au scooter » s’apparentait davantage à un « terroriste islamiste » ? Dès le lendemain de la tuerie de Montauban, Bernard Squarcini privilégia discrètement cette piste, contrairement à Christian Lothion, son homologue de la police judiciaire. Quant à Richard Prasquier et Gilles-William Goldnadel, membres du CRIF, ils ont rapidement fait savoir, juste après le drame d’Ozar Hatorah, qu’ils favorisaient aussi cette hypothèse.
59/ Comment Nicole Yardeni, responsable du CRIF à Toulouse, a-t-elle pu accéder aux vidéos de surveillance du collège-lycée et les commenter à la presse alors qu’il s’agit là, en matière procédurale, d’une pièce à conviction réservée uniquement aux enquêteurs ?
60/ Qui est à l’origine du concept, formulé par le Procureur de Paris, d’une « autoradicalisation salafiste atypique » pour justifier le basculement de Merah dans la violence djihadiste ? A l’instar de Squarcini, les autorités affirment que le Toulousain se serait radicalisé en prison comme en témoignerait sa lecture assidue du Coran à cette époque. Un avis démenti par l’avocat du jeune homme, Christian Etelin, qui fréquenta alors Merah sans avoir constaté la moindre trace d’un nouveau comportement moralement rigide.
61/ Qu’en est-il de la « djellaba noire » qu’aurait porté Merah à sa mort ? Le procureur de la République avait rapporté son existence, ajoutant qu’elle était remontée à la taille et enfilée dans le jean du Toulousain. Pourtant, le Parisien a relaté des témoignages démentant l’existence d’un tel vêtement sur la dépouille du jeune homme. A l’inverse, le rapport d’autopsie, élaboré ultérieurement par deux médecins-légistes et consulté par la Dépêche du Midi, évoque également une djellaba sous laquelle Merah aurait porté une double couche de sous-vêtements. Cet élément accréditerait, selon les autorités, la thèse du martyr islamiste, disposé au « suicide by cops »- la mort donnée par un assaut de la police.
62/ Quel rapport entretenait Merah avec l’islam ? Selon la retranscription de ses échanges avec les policiers, le jeune homme aurait déclaré s’être « converti sérieusement à la religion » le 18 février 2008, durant son séjour en prison. Depuis, il serait resté « assidu dans ses prières ». Pourtant, quelques mois plus tard, le personnel de l’établissement carcéral constatera la tentative de suicide de Merah lors de la nuit de Noël. Un « converti » de fraîche date à l’islam aurait donc envisagé, lors d’une fête chrétienne, de réaliser un acte pourtant réprouvé par sa religion : mettre fin à ses jours.
63/ Quelle est l’indépendance de prétendus experts de l’islamisme envers les services secrets français, impliqués dans l’affaire Merah ? L’exemple le plus éloquent est celui de Jean-Charles Brisard : interrogé sur le profil du jeune homme par CNN, France 24 ou Direct 8, l’homme n’a cessé de dédouaner les autorités, et notamment la DCRI, dans la gestion des opérations. Problème : comme l’a révélé un article du Monde, paru fin mars et rédigé par les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme, la DCRI emploie Jean-Charles Brisard. Celui-ci aurait auparavant confessé au juge Trévidic qu’il collaborait avec le Renseignement intérieur. Or, à chaque fois que cet expert était interrogé par des journalistes à propos de la connexion de Merah avec la DCRI, aucun média n’a eu l’indélicatesse de préciser que Brisard, présenté comme un « consultant » indépendant, était également lié au même organisme. Il s’agit là d’un problème essentiel et passé sous silence: la proximité, contraire à toute déontologie, de nombreux experts et journalistes avec les services secrets français. Un essai, intitulé « L’espion du Président », rapporte, par exemple, que la DGSE emploie secrètement plusieurs journalistes pour surveiller les rédactions et, le cas échéant, pratiquer la désinformation sur des sujets sensibles. Jean-Charles Brisard est un cas isolé et relativement mineur de par sa capacité d’influence. Qu’en est-il des autres, experts patentés ou titulaires d’une carte de presse, qui manipulent sciemment -avec la bénédiction des « services »- l’opinion publique ?
64/ Pourquoi Mohamed Sifaoui a-t-il énoncé une contre-vérité en laissant entendre que Merah se serait filmé, à visage découvert, dans la vidéo des tueries ? Cette étrange attitude, révélée par Oumma et rapportée également par l’avocate française du père Merah dans un récent débat avec Daniel Schneidermann, n’a pas d’explication rationnelle, hormis une volonté de désinformer le téléspectateur. Présent aux côtés de l’essayiste algérien, le journaliste Jean-Marie Pontaut a opiné du chef, accréditant ainsi la fausse information de Sifaoui avant de préciser, quelques jours plus tard sur France Culture, que l’homme apparaissant dans la vidéo était précisément « casqué ». Dans le débat organisé, fin juin, par Daniel Schneidermann sur son site « Arrêt sur images », les journalistes Eric Pelletier, Frédéric Helbert et Laure Daussy ont tenté, chacun à sa manière, d’édulcorer le caractère mensonger de la démonstration de Sifaoui. Seule face à eux, l’avocate du père Merah, Isabelle Coutant-Peyre, a persisté et souligné l’aspect frauduleux de la manœuvre.
65/ Qui se cache derrière le pseudonyme « Mickael Julien » sur Youtube ? Cet utilisateur du site de partage vidéo est à l’origine d’un montage de 15 minutes visant à accréditer la thèse d’un nébuleux complot dans l’affaire Merah. L’individu s’est inscrit fin mars pour mettre une seule vidéo et n’a eu depuis aucun autre usage actif du site. Problème : cette vidéo, copiée et relayée par de nombreux utilisateurs, a connu un vif succès sur le web en dépit de ses spéculations gratuites accompagnées de plusieurs erreurs factuelles. Le montage est rapidement devenu, en conséquence, une sorte de « cible » emblématique et facile pour les détracteurs du « complotisme ».
66/ Qui est à l’origine de la théorie absurde -car non étayée par des faits- d’une connexion entre la famille Sandler, abattue à Toulouse, l’ONU et Israël ? Cette fable, propagée par un site dénommé Wikistrike, ne repose sur rien mais favorise la caricature des sceptiques de l’affaire Merah en paranoïaques obsédés par un complot israélien généralisé et permanent.
67/ Qui a transmis la photo du cadavre de Merah au magazine Entrevue ? Obtenu par le paparazzi Jean-Claude Elfassi, le cliché est censé démontrer, pour la fine équipe éditoriale du mensuel, la légitime défense du RAID. Le timing de la publication, fin juin, pose question. De même, plusieurs internautes, inscrits notamment sur le site participatif Agoravox et ayant étudié la photo, s’interrogent sur l’authenticité de l’image, retouchée d’après certains.
68/ Quelle est la source de Christophe Dubois, journaliste à l’origine du « scoop » de TF1 ? Salarié de la boîte de production « Eléphant et Cie », Dubois a personnellement échappé au scandale qui a visé la première chaine de France, accusée de sensationnalisme pour avoir diffusé le prétendu enregistrement audio des échanges entre Merah et les policiers. Pourtant, son profil est intéressant : spécialiste des services secrets sur lesquels il a publié plusieurs articles dans le Parisien, l’homme a co-rédigé« Les islamistes sont déjà là », recueil alarmiste composé de faits, rumeurs, contre-vérités et autres spéculations fantaisistes quant à la menace que ferait peser en France l’islam radical. Sorti en 2004 et surfant sur la psychose post-11-Septembre, l’ouvrage a connu un certain succès en dépit d’une promotion calamiteuse comme en témoigne le passage des auteurs chez Thierry Ardisson. L’animateur goguenard s’interrogeait alors sur la facilité de Christophe Dubois et de son co-auteur Christophe Deloire pour obtenir des informations auprès des services secrets. Chose singulière et révélatrice des petits arrangements dans la sphère médiatique, le second, devenu récemment patron de Reporters sans Frontières, s’est porté au secours de son camarade en faisant publier un communiqué inattendu par l’ONG pour défendre la « protection des sources » de TF1. Proche du monde policier, et s’appuyant sur cette proximité pour rendre crédible certaines « informations confidentielles » publiées dans ses ouvrages ou « dévoilées » à ses collègues, Christophe Deloire, ex-participant d’un colloque organisé en 2006 par un think-tank ouvertement islamophobe, est également un ami de longue date de Jean-Charles Brisard, l’agent occasionnel de la DCRI.
69/ Comment s’est opérée la sélection de l’audio récupéré par TF1 ? Sur 7 heures d’enregistrement, Emmanuel Chain a affirmé au Figaro disposer de 4h30 d’échanges entre Merah et les policiers. Dix minutes environ ont été diffusées dans l’émission « Sept à Huit ». Qui a supervisé le montage audio ? Curieusement, cette durée correspond à celle entendue auparavant par le journaliste Eric Pelletier, co-auteur avec Jean-Marie Pontaut de « Affaire Merah : l’enquête », un ouvrage particulièrement favorable aux services de police, DCRI et RAID inclus.
70/ Comment s’explique l’anesthésie journalistique, relevée par Daniel Schneidermann, qui a accompagné l’affaire Merah depuis le début ? La plupart de médias se sont contentés de relayer la version gouvernementale et de fournir des reportages au format « psycho-socio-culturel » pour décrire l’environnement et la jeunesse de Merah. Par la suite, certains organes de presse, notamment les Inrocks et le Monde, ont entamé une chasse aux sorcières en pointant du doigt les prétendus « ravages du complotisme ». Crypto-antisémite, imaginatif et ignorant des faits : tel serait le portrait-robot du citoyen osant douter de la version officielle de l’affaire Merah. Le Monde a même osé conceptualiser un nouveau phénomène au caractère discriminatoire : le « conspirationnisme communautaire ». Sous-entendu : les Français musulmans seraient les principaux contestataires du récit politico-médiatique. L’escroquerie intellectuelle est ici manifeste. Le cliché, présenté comme une vérité scientifique par le premier quotidien national, tend à rajouter un cran supplémentaire pour caricaturer le profil du « suspect » de « complotisme » et vise parallèlement à occulter la variété sociologique des citoyens qui s’interrogent, de bon droit, sur les zones d’ombre de l’affaire Merah. Pour sa part, Nicolas Sarkozy peut exprimer sa gratitude aux « chasseurs de conspirationnistes » : n’avait-il pas qualifié de « faute morale impardonnable» toute « recherche » d’une « explication » ?
71/ Pourquoi Manuel Valls n’avait-il toujours pas pu avoir accès, deux mois après son arrivée au ministère de l’Intérieur, aux documents classés secret-défense de la DCRI à propos de Mohamed Merah ? Ceux-ci ont été finalement transmis –incomplets– le 18 juillet à une commission indépendante pour une éventuelle déclassification.
72/ Quelle est la marge de manœuvre de la présidence Hollande pour faire la lumière sur le rôle des services secrets dans l’affaire Merah ? En dépit des apparences, une certaine « continuité du pouvoir » perdure dans le monde du renseignement. Le nouveau patron de la DCRI, Patrick Calvar, avait auparavant un rôle décisionnel important au sein de la DGSE. Or, celle-ci a également, à l’instar de la DCRI, fait preuve d’opacité pour expliquer son éventuelle relation avec Mohamed Merah lors de ses multiples voyages à l’étranger. Manuel Valls a promis d’élucider les « dysfonctionnements » des services dont il a la charge mais qu’en est-il de sa propre indépendance ? Au soir de la tuerie du collège-lycée de Toulouse, l’homme -alors responsable de la communication de François Hollande- s’était distingué en manifestant, entre les places Bastille et Nation, contre le caractère antisémite du quadruple meurtre. Dans un cortège composé, entre autres, de Bernard-Henri Lévy, Hassen Chalghoumi ainsi que des membres extrémistes de la Ligue de défense juive, le futur ministre de l’Intérieur, réputé pour son communautarisme à géométrie variable et signataire -comme Guy Teissier et David Assouline- du « Pacte des amis d’Israël », a évoqué une « France humiliée » par le dernier acte du tueur à scooter. Devenu depuis « l’homme le plus puissant de France » comme on surnomme généralement le responsable de la place Beauvau, Manuel Valls aura-t-il la volonté d’identifier ces hommes de l’ombre qui se sont trompés, voire compromis, dans l’affaire Merah ?
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En raison de la densité du sujet, l’auteur de ces lignes a tenté de synthétiser au maximum, pour rendre sa lecture plus commode, l’article présent. L’intégralité des sources, hyperliens et citations sera prochainement disponible sous la forme adéquate et plus complète d’un livre numérique. Enrichi également par des liens renvoyant à des vidéos complémentaires, le support de l’e-book permettra au citoyen plus curieux d’avoir à sa disposition l’ensemble des éléments factuels pour se forger une opinion. L’enjeu de l’information retrouve ici sa nature politique : le rôle dévolu aux services secrets est une question fondamentale pour les droits civiques et, pourtant, celle-ci est rarement débattue dans l’Hexagone. Entre le jeune Toulousain, les réseaux djihadistes, le grand banditisme, les policiers de la DCRI et les agents de la DGSE, ce fut un jeu de dupes. Une grande mascarade, conclue tragiquement par la mort de huit individus. Mais qui, finalement, a berné qui ? La voix d’outre-tombe de Mohamed Merah, diffusée par TF1, est un leurre spectaculaire qui ne nous révèle rien sur l’essentiel. A l’inverse, son spectre flottant laisse déjà entrevoir une ombre de mauvais augure sur la République.