WWIII : Des Bals Musette dans la Meuse sur des parquets faits à base de matériaux radioactifs, des autoroutes et des routes dont l'asphalte est mélangé avec du polonium 210 radioactif, pour faire accepter la radioactivité et l'enfouissement à BURE et bien montrer qu'on ne risque rien. Pourquoi pas ensemencer les champs de pommes de terre avec?
Des Bals Musette dans la Meuse sur des parquets faits à base de matériaux radioactifs, des autoroutes et des routes dont l'asphalte est mélangé avec du polonium 210 radioactif, et des milliards dépensés en arrosant les Municipalités, pour faire accepter la radioactivité et l'enfouissement à BURE et bien montrer qu'on ne risque rien. Pourquoi pas ensemencer les champs de pommes de terre avec, c'est peut-être déjà fait, regardez vos frittes si elles brillent la nuit?
Nous en sommes à 2 Millions de M3 de déchets hautement radioactifs en France d'après l'ANDRA. Pour stoker cela en voyant les photos ci-dessous, il faut à BURE, 2 Millions de mètres linéaires de galeries, soit 2000 Km de galeries, sans compter que le site doit vivre 100 ans, avec la croissance des déchets d'années en années, il faut creuser 2 Millions de Km de galeries en espérant que cela suffira. Ce n'est plus le site de Bure qui est concerné, c'est tout le nord de la France dans un projet impossible à réaliser compte tenu du déplacement des futs dans les galeries les plus éloignées.
Bure serait-il un leurre pour des déchets tellement nombreux que seules les fosses marines pourraient cacher, comme c'était le cas pour les Américains, pour les Anglais qui ont déversés des milliers de tonnes en face de la Bretagne, pour amélioré les crustacés et les coquilles Saint Jacques?
C'est dans le cadre d'opérations coordonnées par l'Agence
pour l'énergie nucléaire de l'OCDE que la France avait
procédé à ces immersions.
Plus de 14 000 tonnes de déchets radioactifs ont été immergées à la fin des années 1960 par la France, dans des fosses de l'Atlantique, rappelle l'Andra à l'occasion de son inventaire national publié mercredi.
Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le

Cette pratique aurait été abandonnée en 1983, aujourd'hui ces futs complètement rouillés, déversent leur poison mortel sur les poissons, les nageurs et les crustacés!.
C'est dans le cadre de deux opérations coordonnées à l'époque par l'Agence pour l'énergie nucléaire (AEN) de l'OCDE que la France avait procédé à ces immersions, aux côtés de nombreux autres pays européens. En 1967, l'Allemagne, la Belgique, la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont ainsi immergé environ 11 000 tonnes de déchets (36 000 fûts) dans un site à 400 km au large de la Galice (Espagne) par plus de 4 600 mètres de fond.
Lire "43 sites pollués par la radioactivité recensés en France"
Ces déchets, liquides et directement évacués dans la mer ou solides et emballés dans des fûts métalliques, représentaient une radioactivité de l'ordre de 300 térabecquerels. A titre de comparaison, l'accident survenu à la centrale japonaise de Fukushima en mars 2011 a relâché plusieurs dizaines de millions de milliards de becquerels dans l'atmosphère et l'océan Pacifique.
CENTRE DE STOCKAGE DANS LA MANCHE
En 1969, une nouvelle opération, regroupant cette fois la Belgique, la France, le Royaume-Uni, l'Italie, les Pays-Bas, la Suède et la Suisse s'est traduite par l'immersion d'environ 9 000 tonnes (de l'ordre de 900 TBq) sur un site à 900 km à l'ouest de la Bretagne, à une profondeur comprise entre 4 000 et 4 600 mètres. La France a cessé ces immersions avec l'ouverture, la même année, de son Centre de stockage de la Manche, fermé depuis lors.
Mais l'AEN a poursuivi les campagnes d'immersion jusqu'à un moratoire signé en 1983, sur un seul site au large du golfe de Gascogne, utilisé par la Belgique, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Suisse. La France n'a jamais déversé ses déchets nucléaires dans la Manche.
En revanche, avant que l'AEN n'encadre les opérations (de 1949 à 1966), le Royaume-Uni, et la Belgique dans une moindre mesure, ont immergé leurs déchets dans la fosse des Casquets, à 15 km seulement au nord-ouest des côtes françaises du cap de La Hague.
La France a également utilisé deux sites du Pacifique, à proximité de l'atoll de Mururoa, où elle effectuait des essais nucléaires militaires, pour immerger des déchets par plus de 2 000 mètres de fond. Ces déchets, conditionnés ou non, ont été coulés entre 1972 et 1982 et représentaient au total quelque 2 500 tonnes, pour environ 70 milliards de becquerels.
Pour la décharge de Saclay dans les eaux libres de circuler là où elles veulent, la DRIRE et le BRGM ont qualifié l'impact de négligeable.
Nous sommes intoxiqués de plus en plus par l'air, les sols, l'eau qui contiennent de plus en plus de radios éléments nocifs, et pour noyer cela on essaie de réaliser une guerre nucléaire généralisée, afin d'établir les responsabilités de la radioactivité ambiante sur les Russes et les Chinois.

Au laboratoire Atalante, à Marcoule, des petits fûts radioactifs visibles à travers la lucarne d’une chaîne blindée. Le CRIIRAD depuis 2005, laboratoire indépendant, n'émet plus la liste de ses interventions.
Maître des lieux, Christophe Poinssot, chef du département radiochimie-procédé et responsable d’Atalante, est évidemment un grand spécialiste du sujet. Avant d’atterrir à Marcoule, il a passé dix ans sur le plateau de Saclay (au sud-ouest de Paris) «à travailler sur les déchets ultimes et leur devenir». «Nous manipulons du matériel très radioactif. Ici, rien ne se fait sans boîtes à gants et chaînes blindées», annonce d’emblée ce quadragénaire jovial au quidam pas très rassuré. Pour le suivre, il faut enfiler la blouse verte des visiteurs (les ingénieurs et techniciens sont en combinaison blanche ou bleue). Et passer la «ceinture de criticité» rouge et verte, le rouge à gauche, le vert à droite. «C’est pour identifier facilement le côté où le personnel pourrait recevoir un rayonnement», précise un autre accompagnateur. Christophe Poinssot glisse dans sa poche la carte dosimètre que tout travailleur d’une INB (installation nucléaire de base) doit porter sur lui pour mesurer la dose de radioactivité qu’il serait susceptible de recevoir. En ressortant tout à l’heure, on montera «sur la balance», mains calées dans l’appareil de contrôle et yeux rivés sur les chiffres rouges du minuteur pour vérifier si on est vraiment clean.
Passé le portillon de sécurité et le sas pressurisé «conçu pour que l’air aille de l’extérieur vers l’intérieur du bâtiment et confine toute fuite radioactive», nous voilà dans le laboratoire LN1, le saint du saint de la chimie nucléaire séparative, ou comment isoler et extraire les dangereux actinides des combustibles irradiés. Chaque année, il faut environ 8 000 tonnes d’uranium naturel pour fabriquer les 1 000 tonnes d’oxyde d’uranium enrichi (UOX) nécessaires au chargement en combustible des 58 réacteurs nucléaires français. Un «carburant» qu’il faut changer tous les quatre ans.
«Dans 1 000 tonnes de combustible usé, il y a 95 % d’uranium, 1 % de plutonium et 4 % d’actinides, explique Christophe Poinssot. L’uranium peut être récupéré pour être réenrichi et rechargé en réacteur. Le plutonium peut être aussi recyclé en combustible MOX. Le gros problème à résoudre, ce sont les 4 % restants, les déchets ultimes qui représenteront au final un volume de 120 m3. Tout notre travail consiste à séparer chimiquement ces trois éléments en utilisant des molécules extractives.» Pour l’heure, cette dangereuse matière première conditionnée dans des petits fûts s’offre à nos yeux à travers une lucarne de la chaîne blindée, dans un étrange halo doré. Entre elle et nous, plus d’un mètre de verre plombé. Et c’est heureux car, sans lui, il faudrait moins d’une minute pour encaisser une dose mortelle de rayons ionisants… On comprend toute l’utilité des deux bras robotisés qui servent à manipuler les fûts.
Plutôt que l'asphalte, des routes en plastique 100% recyclé de déchets nucléaires, avec le 7ème continent. Au moins 1 800 milliards de déchets plastiques polluent les océans. Au fil des années, ils se sont agglomérés en une monstrueuse masse qui ne cesse de s'étendre en plein Pacifique. Une étude publiée le 22 mars 2018 montre que ce continent flottant s'étale sur une surface équivalente à trois fois celle de la France.
La Meuse, c'est Verdun, des milliards de tonne d'obus explosifs, non explosé pour certains, avec du Gaz moutarde et des essais de produits chimiques, qui se retrouvent dans un sol, qui est déjà ferrugineux à 100%, où l'on trouve les meilleures pommes de terre à l'arsenic et les plus beaux fruits du monde avec les épinards tellement ferrugineux qu'on les récolte avec des électro-aimants.
Quel endroit rêvé pour y enfouir pendant un siècle des déchets nucléaire dans le site de BURE.
Bure n'est pas simplement une grosse étoffe de laine que les moines se mettent sur le dos, c'est l'endroit rêvé, depuis l'antiquité : du latin burrus (« roux, rousse ») du wallon beur (« puits de mine »), du germanique būr (« hutte, habitation »)et du latin comburere (« bruler »), où l'on peut y cacher ce qu'on ne saurait voir.
Dans le Gard, le Commissariat à l’énergie atomique travaille au retraitement des déchets radioactifs. Si la majorité est retransformée en combustible, 4 % ne peuvent être réutilisés. Très dangereux, ces résidus sont promis à l’enfouissement éternel.
Un milliard d’euros ont été dépensés pour rendre «socialement acceptable» l’enfouissement de déchets nucléaires.

Le projet d’enfouissement des déchets nucléaires pressenti à Bure, dans l’Est de la France, doit faire l’objet d’un troisième débat public d’ici la fin de l’année. Mais dans quelles conditions ? Depuis 2000, des sommes considérables d’argent public ont inondé les départements de la Meuse et de Haute-Marne, censées favoriser l’« acceptabilité » sociale du projet. Nous avons fait le compte : ce ne sont pas moins de 1,1 milliard d’euros qui auraient déjà été déversés localement par les principaux acteurs de la filière nucléaire. Plusieurs centaines de millions d’euros pourraient encore arroser les deux départements.
La Meuse, ses 190 000 habitants, son taux de chômage à 14 %, son projet d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure… Et les centaines de millions d’euros déversés depuis 25 ans par l’État pour faire accepter ce que les opposants nomment une « poubelle nucléaire » : le stockage de 85 000 m³ de déchets radiotoxiques à plus de 500 mètres de profondeurs, sous une couche de roche et d’argile. Le fameux projet Cigéo, porté par l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra), est censé résoudre le casse-tête du stockage des déchets nucléaires « à vie longue », issus des centrales, dont certains émettent une radioactivité pendant plusieurs de centaines de milliers d’années.
L’État et les entreprises impliquées, EDF et Orano (ex-Areva), n’ont pas lésiné sur les moyens pour rendre acceptable le choix de Bure, petit village de la Meuse, pour accueillir tout ce que l’industrie nucléaire française produit comme déchets mortels. Selon nos calculs – aucun comptage officiel n’ayant été réalisé –, plus d’un milliard d’euros ont été dépensés dans les deux départements concernés, la Meuse et la Haute-Marne (voisin de Bure), via un complexe enchevêtrement d’aides directes, indirectes et d’investissements, depuis le début des années 2000. Un « accompagnement économique », selon l’État, un « achat des consciences », dénoncent les opposants.
Tout commence avant même l’idée de construire un laboratoire devant tester les conditions géologiques de stockage. Dès 1995, de l’argent public est déversé dans les cantons de la Meuse qui se sont portés candidats à l’accueil du centre d’essai géotechnique : 5 millions de francs par an, pendant cinq ans (1995-1999), soit l’équivalent de 3,8 millions d’euros.
Le 30 juin 2000, changement de braquet. L’État décide de créer un groupement d’intérêt public (GIP) dans chacun des deux départements (Gip Objectif Meuse et Gip Haute-Marne), chargés de « l’accompagnement économique », même si le projet d’enfouissement n’existe pas encore. Les fonds sont abondés par les acteurs de la filière nucléaire, EDF (78 %), le Commissariat à l’énergie atomique (CEA, 17%) et Areva (5 %). Sur les trois premières années cumulées, de juin 2000 à décembre 2002, 30 millions d’euros tombent dans l’escarcelle de chacun des deux groupements d’intérêt public. Les données concernant la période qui suit sont moins évidentes, en l’absence de chiffres consolidés. Selon d’anciens élus locaux, la « rente » est d’au moins 10 millions par an et par département jusqu’à l’exercice 2005. Soit 60 nouveaux millions.

Les règles changent en juin 2006, suite à la seconde loi sur les déchets nucléaires qui signe l’acte de baptême de Cigéo. Le parrain est généreux et les dragées en or massif : le montant double, avec 20 millions par an et par département jusqu’en 2009. Sous-total en comptant les sommes précédentes : 280 millions. A partir de 2010, malgré l’austérité qui se profile, le montant passe à 30 millions par an et par département, cela jusqu’en 2017. Au total depuis 1995, voilà la cagnotte Cigéo atteint 764 millions d’euros.
Dans ces deux départements à faible démographie – six habitants au km² – et au tissu économique ravagé par des décennies de restructurations industrielles, la grande tombola de l’« État nucléaire » fait figure de jackpot. Une petite partie de ces fonds sont versés en « dotations directes » à quinze communes situées dans un rayon de 10 km autour du site de l’Andra, à Bure. Évaluée à environ 500 euros par habitant et par an, cette aide directe représente, pour chaque GIP, environ 1,8 million d’euros par an. Le reste est versé selon sept « axes de développement », de l’industrie au « développement durable », en passant par le tourisme [1]. Les fonds sont alloués à des entreprises privées de toutes sortes – de la mécanique de précision aux fromageries –, à des offices HLM, des maisons de retraites, des établissements de santé.
Les conseils départementaux, les communes ou communautés de communes arrivent à faire financer des projets plus ou moins utiles, voire farfelus : travaux de voiries incessants, assainissement, chauffage collectif, constructions de terrains de sport ou de salles des fêtes flambants neuves, rénovation d’églises, aménagement de trottoirs en granit ou érection de lampadaires à diodes électroluminescentes, dont la qualité esthétique est à géométrie variable… Le village de Bure installe un nouvel éclairage public : de longs pilonnes gris au design moderne et épuré, ornés d’une tige diffusant une lumière feutrée, parfois bleue, parfois verte. Heureux hasard : bleu et vert, les couleurs du logo de l’Andra. Merci Cigéo

« Le pire, c’est qu’il est impossible d’échapper à cet argent sale, grince Claude Kaizer, ancien élu local de Meuse et farouche opposant historique aux desseins de l’Andra dans sa région. J’ai réalisé des travaux dans ma maison et j’ai vu qu’il y avait une partie financée par le GIP. Symboliquement, je leur ai adressé un chèque du même montant en retour. Il n’a jamais été encaissé. »
Autre curiosité : les fonds sont débloqués « sur dossier », comme pour toute subvention publique. À la différence que la « gouvernance » des deux GIP est à transparence limitée. Les sommes, au centime d’euro près, sont bien comptabilisées tous les ans et publiées dans les rapports annuels, mais les réunions où se décident le déblocage des fonds (comités exécutifs, conseils d’administration, assemblées générales) sont peu ouvertes à la vérification publique : aucun verbatim des interventions, peu de compte-rendus détaillés des arbitrages [2]. Seules les décisions prises sont notifiées, souvent sans commentaires et sans motifs. Ces pratiques n’ont fait l’objet que de légères remarques de la part de la Cour des comptes comme des Chambres régionale des comptes [3].
Cette pluie de subventions publiques ne sont pas les seuls fonds qui arrosent le territoire. L’électricien EDF investit aussi massivement en Meuse et en Haute-Marne depuis 2006. Et cela indépendamment des dotations qu’elle fournit aux GIP. Symbole de son implantation au cœur de ce coin de Lorraine, qui trône pile en face du laboratoire de l’Andra à Bure : un cube en béton à l’architecture épurée abritant 70 km de rayonnages, destinés à accueillir toutes les archives industrielles du groupe. Un bijou qui a coûté 10,7 millions d’euros. Tant mieux pour l’emploi local, tant pis pour l’accessibilité, les archives de l’électricien public se situant à 70 km de la gare Meuse TGV.
EDF participe également à une lente mais solide « nucléarisation » du territoire. En 2014, lors du salon international de l’énergie nucléaire, l’Andra et les deux conseils généraux de Meuse et Haute-Marne font stand commun. Sur une carte en couleurs, on peut voir une cible rouge, dont le centre est Bure. Autour, une myriade de projets liés au nucléaire, où des PME spécialisées côtoient des implantations d’EDF, du Commissariat à l’énergie atomique et d’Areva. Le document est titré « S’implanter sur le Pôle territorial de compétence nucléaire »(cliquer sur le document ci-dessous pour l’agrandir).
EDF a investi 56 millions dans une base de logistique de pièces de rechange pour centrales nucléaires à Velaines, près de Bar-le-Duc (Meuse). Sa filiale Socodei exploite aussi un site de maintenance du parc nucléaire à Saint-Dizier (Haute-Marne), pour 42 millions d’investissement. L’entreprise a ouvert un centre de formation à Saint-Dizier et participe, avec Areva, à la création de formations, comme le BTS Environnement nucléaire d’un lycée de Saint Dizier, ou le Bac pro Maintenance industrielle et nucléaire à Bar-le-Duc. Areva a également installé son centre d’archives en Meuse (à Houdelaincourt). Une de ses filiales, LMC, y exploite une plateforme logistique de transit de matières radioactives à Void-Vacon. Le CEA n’est pas en reste : il y gère un centre de recherche à Saudron, à 2 km du labo de l’Andra. L’un des collectifs d’opposition à Cigéo, Burestop, a publié une carte et un récapitulatif de ces installations.
Combien représentent au total les investissements d’EDF ? Les réponses à nos demandes, incluant plusieurs relances, auprès du service communication d’EDF sont restées évasives sur les chiffres mais limpides sur les intentions : « EDF s’implique avec les acteurs locaux (…) pour que le territoire accueille dans les meilleures conditions le centre industriel de stockage géologique des déchets radioactifs (Cigéo), et bénéficie du surcroît d’activités économiques qui en résultera », indique le service de presse. « Ces actions s’ajoutent aux initiatives de développement économique des GIP de Meuse et de Haute-Marne » – en sachant qu’EDF leur fournit déjà les trois quart de leurs budgets.
Pour les chiffres, une brochure récente intitulée « Success stories », que nous avons consultée, présente le « programme EDF d’accompagnement économique en Meuse et Haute-Marne afin de préparer le territoire et ses entreprises au projet Cigéo ». Au verso, deux chiffres intéressants sont avancés : « Depuis 2006, le groupe EDF a contribué à la création ou au maintien de 1100 emplois » dans la région sous forme d’investissements directs dans ses filiales, des PME, ou via des « prêts participatifs ou bonifiés ».
Le document ajoute : « Entre 2008 et 2017, le montant total des achats effectués dans la Meuse et la Haute-Marne, par EDF et ses principaux fournisseurs, dépasse les 220 millions d’euros ». Dans un autre document public, l’électricien fait le bilan de ses interventions entre 2006 et décembre 2013. Il est question cette fois de « 1470 emplois soutenus ou créées », de « 124 millions d’euros de commandes aux entreprises locales » (chiffre déjà pris en compte dans notre calcul) et enfin, élément nouveau, de « 120 millions d’euros d’investissements directs ». Ce dernier chiffre permet d’estimer à 1,1 milliard d’euros l’ensemble de la manne dont ont pu bénéficier les deux départements grâce au projet Cigéo – qui a ce jour n’a obtenu ni déclaration d’utilité publique, ni décret d’autorisation de création. A ce chiffre pourraient encore être ajoutés les investissements directs d’Areva.
En plus de ces sommes déjà engagées, un nouveau programme d’investissements publics a été dévoilé le 7 mars par le secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Sébastien Lecornu. Si aucune somme n’a été avancée, un article de l’Est Républicain du 24 novembre avance le chiffre de 500 millions d’euros. Ce nouveau « Contrat de développement territorial » (CDT) se déclinerait en « 82 actions identifiées dans le ferroviaire, les réseaux routiers, les services à la population, le numérique, l’habitat, l’alimentation en eau… ».
Ce « contrat de développement territorial » sera placé sous les auspices des deux préfectures de Meuse et de Haute-Marne. Interrogée, la préfecture de la Meuse a confirmé que ces fonds sont destinés à être déployés via les deux GIP, sans détailler sur quelle période ils seront affectés. Quant à la somme exacte, silence radio. Nos demandes de précisions au secrétariat d’État sont également restées sans réponse.
Selon nos sources, les sommes prévues seraient considérables. Uniquement pour les « infrastructures routières », un montant de 389 millions d’euros est évoqué, essentiellement pour rénover deux routes nationales dans le nord de la Meuse. Mais 22 millions seront affectés aux routes départementales, dont 6 millions pour la seule D960, qui traverse le sud de la Meuse d’Ouest en Est, et qui passe… devant le laboratoire de l’Andra. Fort de la volonté de « transparence » claironnée devant la presse par Sébastien Lecornu, nous avons demandé confirmation de ces montants. Les services du ministre ne nous ont pas répondu. Au final, « l’acceptabilité sociale » de l’enfouissement des déchets nucléaires aura nécessité au moins 1,6 milliard d’euros.
Jérôme Thorel
Photo : CC Aurélien Glabas
Notes