WWIII : Comment les Américains ont mis la main sur Airbus et comment Macron a vendu la France pour faire la Guerre à la Russie.

Publié le par José Pedro, collectif des rédacteurs dans LAOSOPHIE sur Overblog

WWIII : Contre-enquête : Comment les Américains ont mis la main sur Airbus… La France ne possédant plus de grandes Industries, elle peut être sacrifiée, car Macron a tout vendu aux ricains avant de faire sa guerre contre la Russie. Reste Dassault qui n'est ni rentable, ni up to date et Aéroport de Paris est parti pour toujours plus de postes pour les coquins et copains, rémunérés à 200000 euros mini par an. 
 

La grande braderie de l'économie française de Sarkozy à Hollande et de Hollande à Macron. "Nous irons vers le Nouvel Ordre Mondial et personne, je dis bien personne ne pourra s'y opposer, pas même un de ces cons de Gilets Jaunes que l'on matraque au LBD pour lui arracher sa gueule d'enfoiré".

 

"La France vendue à la découpe". C'est le titre d'un livre de Laurent Izard qui rappelle que depuis 30 ans, notre patrimoine industriel est vendu à l'encan. C'est aussi ce que rappelle l'affaire Alstom qui ressort aujourd'hui. Ces affaires obéissent à une logique de très court terme, la réduction de nos déficits budgétaires par la vente de "bijoux de famille".

Nous pouvons nous laisser guider par l'hebdomadaire Marianne, qui publie de larges extraits du livre de Laurent Izard, C'est dans tous les domaines que s'exerce cette grande braderie. On nous y apprend d'abord que le traité de Maastricht, entré en vigueur fin 1993, autorise les états à comptabiliser la vente de leurs actifs comme des "recettes normales", c'est à dire des entrées d'argent qui aident à respecter les critères imposés en termes de déficit budgétaire et de dettes publiques. La boîte de Pandore est ainsi ouverte, car cette clause du traité déclenche la grande braderie.

C'est d'abord la vente du patrimoine immobilier français à des fonds d'investissement - de préférence étrangers - qui revendent les immeubles d'habitation à la découpe après expulsion de leurs locataires. Marianne donne une longue liste d'avoirs vendus à des intérêts étrangers, quelquefois à des prix étonnamment bas. Cette tendance touche également les immeubles de bureau et les bâtiments publics. 

La vente à l'encan des avoirs privés est également en cause, en particulier dans le domaine agro-alimentaire. Les terres agricoles sont soumises à un phénomène de financiarisation internationale qui tend à donner à l'agro-alimentaire une gestion actionnariale. Plus de 40%  des terres agricoles françaises sont détenues par des sociétés anonymes, contre 10% il y a seulement 10ans.

Ce phénomène de financiarisation internationale tend à donner à l'exploitation agricole une gouvernance marquée par une logique strictement financière, avec des conséquences méconnues qui peuvent se révéler, dès le court terme, dramatiques : d'abord l'augmentation mécanique du prix des terres agricoles dans un contexte où les investisseurs rachètent des terres à un prix équivalent à 3 fois ceux du marché, rendent de plus en plus difficile l'installation de jeunes agriculteurs qui, de plus, devront faire face à la concurrence de consortiums géants.

Sur le long terme, il y a le risque que les racheteurs - essentiellement chinois - préfèrent servir en priorité les marchés de leur pays plutôt que le marché français, avec des risques de pénurie alimentaire qui sera organisé comme l'a été la grande famine en Irlande au 19ème siècle.

Il y a un risque évident qui devrait pousser les pouvoirs publics à prendre des mesures de restrictions sur les achats de terres agricoles et de renforcement juridique et financier des SAFER; Ici, l'état peut être mis en cause non pas directement, mais pour son inertie : c'était une promesse d'Emmanuel Macron dont on attend toujours l'ombre d'un début de réalisation.

Dans le domaine de l'industrie, la liste, illustrée par Marianne sous la forme de pierres tombales au nom des industries françaises, est vertigineuse. A la mémoire du commun des mortels s'imposent les cas d'Arcelor, cédé aux indiens et devenu depuis Arcelor Mittal, et d'Alstom, dont la partie énergie a été cédée aux américains contre de fallacieuses promesses de maintien d'emploi et la partie transports se trouve aujourd'hui sous la domination de Siemens.


Marianne consacre une interview au délégué CFE-CGC de Technip - une de ces entreprises bradées aux américains. L'interviewé explique : "En 2016, lorsque Emmanuel Macron soutenait cette fusion [avec le texan FMC]? Technip était deux fois plus gros de FMC. Nous souffrions alors de la crise pétrolière inattendue de 2015, mais notre trésorerie nous permettait d'attendre le redémarrage d'investissements gaziers en 2018, en Russie notamment".

A cette vente injustifiée d'une entreprise en bonne santé financière s'ajoute la suppression de 100 emplois, mais également le transfert aux Etats-Unis de plus de 2000 brevets qui appartenaient à la société française.  Et Macron a osé, à l'époque, parler de cette opération conne d'une "fusion entre égaux" ! Quand on nous dit par ailleurs que le PDG s'est fait attribuer "12.7 millions de dollars avec l'aval d'administrateurs dont les jetons de présence vont flamber de 80000 à 300000 euro", le mot qui vient à l’esprit est corruption des coquins qui préfèrent s'investir dans le Politique moins risqué que la Mafia ! Notre classe Politique et nos Hauts Fonctionnaires sont devenus des pompes à frics pour leur compte personnel, on vient d'apprendre que Macron est financé par MONSANTO-BAYER pour ses européennes qu'il a commencé depuis quatre mois avec un Budget Public illimité sous couverture du Grand Débat.


Pour compléter ce dossier de Marianne ( en pièce jointe), il y a également le témoignage livré par Frédéric Pierrucci, ancien dirigeant d'une filiale d'Alstom, dans son ouvrage intitulé "le piège américain". Il y raconte comment, un an avant l'opération Alstom-General Electrics, la justice américaine a déterré à son encontre une affaire de corruption vieille de 15 ans et l'a condamné à deux ans de prison. Obligé de transiger pour éviter une lourde peine, il a été froidement lâché par sa maison mère et licencié par Alstom pour avoir plaidé coupable.

Cette histoire est donc celle d'un fusible du PDG Patrick Kron, qui, selon les mots de l'ancien cadre dirigeant, "imagine peut-être avoir trouvé la solution pour échapper aux procureurs: vendre à GE l'ensemble des activités énergies et réseaux que les Américains convoitent depuis tant d'années". Une coîncidence qui interpelle et autorise le rapprochement avec le panier de crabes de l'affaire Carlos Gohsn, dans laquelle il est permis de voir un coup monté des japonais pour récupérer la direction de Nissan, voire prendre le contrôle de Renault.

Pour Frédéric Pierrucci, la procédure judiciaire dont il a été victime avait pour but de faire main basse sur Alstom et c'est bien ce qui s'est passé. La justice américaine, qui abuse honteusement de la position prépondérante des Etats-Unis pour sanctionner toute transaction en dollars ou via l'envoi de mails au moyen des fournisseurs d'accès américains, a coûté aux entreprises françaises - rappelle l'auteur - 13 milliards de dollars. Pierrucci commente : "Ce racket, car c'est bien de cela dont il s'agit, est inédit par son ampleur", , rappelant que GE "a racheté quatre sociétés dans ces conditions en dix ans".

C'est pourtant Donald Trump qui parle de "déloyauté" européenne (!!) vis-à-vis des États-Unis et l'Union Européenne qui s'accroche à la notion bidon de "concurrence libre et non faussée (!!!).
Bien entendu, Kron réfute tout lien entre la vente d'Alstom à General Electrics et l'affaire Perrucci. De même, interrogée par la commission d'enquête parlementaire sur Alstom, la secrétaire d’État concernée répond que le groupe français "n'avait pas la taille critique pour faire face à la concurrence ; ses activités énergétiques n'étaient pas viables à long terme", point de vue que ne partage pas Perrucci (Il est plaisant d'entendre un membre de ce gouvernement parler de long terme, alors que sa politique industrielle ne vise que le court terme !).

Mais l'affaire dépasse désormais le seul cadre d'une enquête parlementaire, car le parquet à été saisi, procédure qui pourrait même aller jusqu'à éclabousser Emmanuel Macron.

La vente à la découpe de nos équipements publics est également mentionnée. Avec la privatisation de l'aéroport de Paris, Macron n'en est pas à son coup d'essai puisqu'il y a cinq ans, il avait procédé à la privatisation de fait de l'aéroport de Toulouse au profit d'un fonds privé d'investissement chinois. Aujourd'hui; les actions détenues par l’État (50,6%) pourraient être cédées au privé pour un montant de 8 à 10 milliards d'euro, alors que ce géant aéroportuaire est rentable.

Maintenant, c'est au tour de l'aéroport de Paris, souligne Marianne dans un article titré "Et maintenant, on vent nos frontières. En effet, confie l'auteur du rapport de la commission sénatoriale sur le sujet : "Comment confier à une entreprise privée, peut-être étrangère, la gestion des aéroports au vu des problèmes de sécurité, de fuite d'information et d'accès à des données personnelles sans une très grande prudence ?" 

Cette politique de "vente à la découpe" est extrêmement grave sur le plan stratégique, car elle a fait perdre à la France en quelques années sa masse critique industrielle, sans que nos pouvoirs publics ne prennent de mesures pour mettre fin avec cette vulnérabilité de l'économie. Et c'est un problème qui semble bien français, puisque l'autre grand pays de l'UE, l'Allemagne, n'y est pas confronté (en pièce jointe, l'article de Marianne sur le sujet). Il faudrait se demander pourquoi.

Un seul en était conscient et un seul s'est opposé, Arnaud Montebourg, ministre des finances au moment des ventes d'Arcelor-Mittal et Alstom. Il faut ici, quoi qu'on puisse penser de l'homme par ailleurs, saluer ce souci du bien commun dans un monde politique qui en est totalement dépourvu.

Macron ou la figure du Judas français. Emmanuel Macron Secrétaire général de Hollande, soutient depuis l’Elysée les intérêts des Américains et de la haute finance face à ceux de la France, chasse Montebourg de Bercy et prend sa place. Aussitôt, de Bercy il vend un des domaines les plus performants de la souveraineté nationale qu’est Alstom aux USA. Pour Airbus France, en interne, les ingénieurs travaillent déjà avec des plans et des procédures d'IBM pour standardiser la production, qui ne devrait plus faire qu'une d'ici 5 ans. L'arrêt du 380 est une décision de BOING.

Il s’agit d’opérations de haute trahison passées sous silence pendant que la presse amuse l’opinion sur le salaire de 3600,00€ mensuel perçu par Madame Fillon au titre d’assistante parlementaire, face à la dilapidation des fleurons de l’industrie française, avec un grand pan du pouvoir énergétique de la France transféré aux Américains. 

Macron a aussi vendu SFR à Patrick Drahi

Macron n’est pas resté longtemps à Bercy (deux ans quand même!) après avoir sévi à l’Elysée deux ans, mais cela lui a suffit pour multiplier les trahisons; il n’a pas fait que donner Alstom aux Américains, mais comme Marine Le Pen l’a rappelé, il a aussi, et entre autre, offert sur un plateau SFR à Patrick Drahi.

“Drahi, patron d’un grand groupe de presse: Express, Libération, l’Etudiant, RMC etc, voulait racheter SFR. Macron “a remplacé Montebourg, et quelqueqs jours plus tard, M. Drahi avait l’autorisation de racheter SFR. Macron candidat des grandes puissances financières, des mondialistes, de la finance internationale”, dixit Marine Le Pen  (à entendre à partir de la 37ème minutes, ICI.

Ci-dessous, extrait de l’émission Spécial Investigation du 9 novembre 2016: “Anti-corruption, l’arme fatale américaine”, expliquant le rôle d’Emmanuel Macron dans la vente d’Alstom à Général Electric alors qu’Arnaud Montebourg avait bloqué la vente par décret.

Macron ou la figure du Judas français. Emmanuel Macron Secrétaire général de Hollande, soutient depuis l’Elysée les intérêts des Américains et de la haute finance face à ceux de la France, chasse Montebourg de Bercy et prend sa place. Aussitôt, de Bercy il vend un des domaines les plus performants de la souveraineté nationale qu’est Alstom aux USA.

Il s’agit d’opérations de haute trahison passées sous silence pendant que la presse amuse l’opinion sur le salaire de 3600,00€ mensuel perçu par Madame Fillon au titre d’assistante parlementaire, face à la dilapidation des fleurons de l’industrie française, avec un grand pan du pouvoir énergétique de la France transféré aux Américains. 

Macron a aussi vendu SFR à Patrick Drahi

Macron n’est pas resté longtemps à Bercy (deux ans quand même!) après avoir sévi à l’Elysée deux ans, mais cela lui a suffit pour multiplier les trahisons; il n’a pas fait que donner Alstom aux Américains, mais comme Marine Le Pen l’a rappelé, il a aussi, et entre autre, offert sur un plateau SFR à Patrick Drahi.

“Drahi, patron d’un grand groupe de presse: Express, Libération, l’Etudiant, RMC etc, voulait racheter SFR. Macron “a remplacé Montebourg, et quelqueqs jours plus tard, M. Drahi avait l’autorisation de racheter SFR. Macron candidat des grandes puissances financières, des mondialistes, de la finance internationale”, dixit Marine Le Pen  (à entendre à partir de la 37ème minutes, ICI.

Ci-dessous, extrait de l’émission Spécial Investigation du 9 novembre 2016: “Anti-corruption, l’arme fatale américaine”, expliquant le rôle d’Emmanuel Macron dans la vente d’Alstom à Général Electric alors qu’Arnaud Montebourg avait bloqué la vente par décret.

Emmanuel Macron, né le 21 décembre 1977 à Amiens, est un homme politique, haut fonctionnaire et ancien banquier d’affaires français.

Diplômé de l’ENA en 2004, il devient inspecteur des finances avant de débuter en 2008 une carrière de banquier d’affaires chez Rothschild & Cie. Membre du Parti socialiste entre 2006 et 2009, il est nommé secrétaire général adjoint de la présidence de la République auprès de François Hollande en 2012 puis ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique en 2014 dans le gouvernement Manuel Valls II.

En avril 2016, il fonde le mouvement politique « En marche ! » puis démissionne de ses fonctions de ministre en août de la même année. Trois mois plus tard, le 16 novembre, il annonce sa candidature à l’élection présidentielle de 2017. (Source Wikkipedia)

On comprend qu’Emmanuel Macron ne peine pas, contrairement à Marine Le Pen, a trouver des fonds auprès des banques pour enfumer les élections présidentielles françaises, lui qui ne s’est encore jamais soumis à aucun verdict électoral… La Haute finance internationale lui paie le prix de sa trahison et en tentant de placer Macron comme successeur de François Hollande, la gauche du PS tente de pérenniser pour 5 ans encore la Haute trahison à l’Elysée.

Sur le même sujet: Macron adoubé par le directeur de la banque Rothschild (Vidéo), par Jacques Attali, Alain Minc et Cie (2ème Vidéo)

LA CARTE AMERICAINE MAJEURE : TOM ENDERS 

Fils de berger, Thomas Enders est officier de réserve de la Bundeswehr. Sauteur en Parachute, il ne sait même pas ce qu'il y a dans un avion, sa réponse avait été "il y a des sièges, mais moi je me réserve les bonnes places", il occupe divers postes de conseiller et d’officier d’état-major. Assistant parlementaire au Bundestag, il collabore à plusieurs centres de recherche stratégique. Membre de la CSU (l’Union sociale de Bavière, alliée à son parti frère : l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne CDU), il est alors proche de Friedrich Merz, collaborateur du ministre allemand de la Défense Gerhard Stoltenberg. Il rejoint DASA6 en 1991, où il exerce différentes fonctions au département marketing et à la direction générale, avant de devenir responsable de la division Defence & Security Systems, puis membre du Comité exécutif d’EADS dont il dirige alors la branche armements. 

Cette fulgurante ascension s’explique moins par un particulier soutien allemand que par un sens aigu de l’opportunité et différentes circonstances liées à des luttes de personnes au sein de la partie française. De juin 2005 à août 2007, il devient l’un des deux co-présidents exécutifs d’EADS avec Noël Forgeard, puis Louis Gallois. D’août 2007 à mai 2012, on le retrouve président du groupe AIRBUS, filiale d’EADS, maison-mère dont il devient le président exécutif le 31 mai 2012. 

Ayant effectué ses études en Californie (mais pas à UCLA comme l’affirme sa biographie officielle), il a été ciblé très tôt par les services américains comme gendre d’un haut dirigeant de DAIMLER, ne faisant pas mystère de son « atlantisme militant » et de son attachement inconditionnel aux Etats-Unis. Sa proximité avec les services américains est confirmée par un officier européen de renseignement, « alors que Tom Enders n’était que directeur de la stratégie de DAS – bras armé de DAIMLER dans l’activité défense du groupe allemand – tandis qu’EADS n’existait pas encore… ». La même source ajoute : « Tom Enders est devenu patron de l’activité Aéronautique et Défense de DASA, puis d’EADS à la fin des années 1990, à une époque où l’aval des autorités américaines était indispensable puisque l’armée allemande, particulièrement la Luftwaffe, travaillait en symbiose totale avec le Pentagone ». 

LE BOARD, VALERIE MANNING ET LES AUTRES 

Arrivé tout en haut de la pyramide, Tom Enders a pu constituer un « board » à sa main. A l’exception du français Denis Ranque, seuls les membres anglo-saxons ont une expérience des mondes de l’aéronautique et de la défense. Le premier – Ralph Crosby – est un ami de toujours de Tom Enders, ancien numéro deux de NORTHROP GRUMMAN, de facto lié aux services américains. Ancien secrétaire d’Etat à la Défense britannique, Paul Frayson en charge de l’approvisionnement, a été à l’origine de la Defense Industrial Strategy. Nommé au board en 2007, Sir John Parker, qui faisait partie d’une liste de quatre noms fournis par le gouvernement britannique, se présente en privé comme « Her Majesty Government Eye inside EADS ». On ne saurait mieux dire… Français, Allemands ou espagnols, les autres membres du board n’ont qu’une connaissance éloignée des mondes de l’aéronautique et de la défense. 

Quant à Denis Ranque (à l’époque fraîchement débarqué du directoire de THALES), il doit sa nomination à Tom Enders qui voulait éviter à tout prix l’indépendante Anne Lauvergeon, ancien sherpa de François Mitterrand et ex-patronne de la société nucléaire AREVA. 

Ainsi secondé, Tom Enders a pu s’attaquer aux piliers d’AIRBUS en toute impunité en commençant par son mode de financement spécifique. Très lourds, les programmes aéronautiques7 ont toujours bénéficié de soutiens étatiques. Aux Etats-Unis, la croissance de BOEING n’aurait jamais été possible sans les soutiens de la NASA et du Pentagone. Pour leur part, les Européens ont mis en place un système extrêmement efficace dit des « avances remboursables/(RLI) », légalisés par l’OMC. A ce jour, tous les programmes d’AIRBUS ont été financé grâce à ce système d’aides étatiques. Depuis des années, Tom Enders n’a eu de cesse de combattre ces aides au motif qu’elles rendaient le groupe trop dépendant des Etats » ! 

Aujourd’hui, dans le conflit qui oppose AIRBUS à BOEING devant l’OMC, les Américains cherchent la condamnation et la suppression des avances remboursables. Sans surprise, Tom Enders a confié la défense des intérêts de son groupe à… une société américaine : SIDELEY AUSTIN -, le groupe AIRBUS risquant de devoir bientôt s’acquitter d’une amende qui pourrait lui coûter plusieurs milliards de dollars à la grande satisfaction de BOEING. Afin de protéger son industrie automobile, les Allemands risquent de lâcher AIRBUS et de renoncer aux avances remboursables à la plus grande satisfaction de Tom Enders et de ses amis américains. 

Après les finances, cet étrange patron va s’attaquer au secteur de la recherche d’AIRBUS. En juin 2016, il nomme un jeune startuper américain – Paul Emerenko – à la tête du secteur recherche d’AIRBUS. Malgré son jeune âge, le nouveau nominé est passé par la DARPA, l’agence de recherche du… Pentagone, ce qui pour les familiers de la branche aurait dû allumer un signal d’alerte maximale… Après avoir eu accès à tous les secrets d’AIRBUS, Paul Emerenko a quitté précipitamment le groupe pour rejoindre UTC, le géant américain de l’aéronautique. 

Cela ne s’invente pas et ferait peu crédible dans les films d’espionnage les plus médiocres. Mais aux yeux de BOEING, le passage éclair de Emerenko a été des plus profitables, puisque ce dernier s’est ingénié à littéralement casser tous les laboratoires d’AIRBUS, à pousser dehors les inventeurs de tous les grands programmes (dont Charles Champion, le père du 380), obtenant notamment la fermeture du centre de recherche de Suresnes. Les services spéciaux français estiment que de « nombreux dossiers sensibles » ont ainsi fuité vers les Etats-Unis « même si le désastre n’est pas encore directement perceptible ». 

En 2009, bien avant l’arrivée de Paul Emerenko, Tom Enders impose plus discrètement au sein des équipes de recherche d’AIRBUS, une ancienne gradée de l’US AIR FORCE, Valerie Manning. Cette nomination provoque quelques réactions des services français qui ne manque pas de lancer de nouvelles alertes, mais en vain. La charmante jeune femme s’était vu refuser par une DCRI fort méfiante son habilitation et par conséquent interdire l’accès à certains sites français de fabrication de la filière armement d’EADS. Malgré tout, elle est notamment chargée de superviser à Suresnes l’audit réalisé sur le transporteur militaire A-400M. La proximité de Valerie Manning avec Tom Enders et d’autre hauts cadres du groupe a trop souvent défrayé la chronique interne d’AIRBUS pour ne pas accréditer la vraisemblance d’une confusion désastreuse du cœur et des armes… 

Cerise sur le gâteau, Tom Enders a eu recours à la société PALANTIR dans le domaine des « big data » pour l’informatique d’AIRBUS. Dès 2004 PALANTIR, créé par Peter Thiel, Alex Karp et Nathan Gettings, proches du président Donald Trump, bénéficie de fonds importants de la CIA, multipliant différentes collaborations avec le renseignement, les forces armées et les services de police américains. Dernièrement PALANTIR a été associé à Cambridge-Analytica afin de collecter et d’exploiter – à leur insu – les données de millions d’abonnés au réseau numérique Facebook, lors de la campagne présidentielle américaine de 2016. Mais, ce détail n’a pas entamé la sagacité de Tom Enders… 

L’audit interne lancé à son initiative personnelle sur les pratiques commerciales d’AIRBUS et confié au cabinet américain Hughes Hubbard and Reed. Cette dernière étape constitue, sans doute, la phase essentielle la plus grave qui a permis aux Américains de faire main basse sur le groupe européen. Supervisé par John Harrison (directeur juridique et secrétaire général du groupe), cet audit – à l’origine de la même procédure qui a conduit la société française TECHNIP à être racheter par un groupe américain – aura permis au cabinet Hughes Hubbard and Reed d’avoir accès à la totalité des informations confidentielles des réseaux commerciaux d’AIRBUS : les ordinateurs personnels de tous les cadres de ce réseau ramifié ont été saisis. 

Nul besoin de sortir d’HEC pour savoir qu’en la matière, la confidentialité est la règle et que la confiance – vertu cardinale – a pu prendre des années, voire des dizaines d’années pour s’installer. Plusieurs cadres de l’industrie aéronautique chinoise de COMAC (qui ambitionne de se tailler une place prépondérante sur le marché mondial) confirment que « l’intelligence organique des réseaux commerciaux d’AIRBUS a, depuis longtemps, traversé l’Atlantique ». 

Cet audit s’est prolongé par la saisine volontaire (encouragée encore par Tom Enders) du Serious Fraud Office britannique, quant à des présomptions de violation des lois anticorruption pour l’obtention de plusieurs des commandes du groupe. Compte-tenu des liens politiques et administratifs entre Londres et Washington, il apparaît assez clairement que cette initiative est à l’origine d’un nouveau coup porté à AIRBUS. 

En effet, le groupe européen est sous le coup d’une nouvelle procédure judiciaire lancée, cette fois-ci, par le parquet américain, le redouté Departmnent of Justice (DoJ), le bras armé des Etats-Unis dans la poursuite – sur leur territoire et à l’étranger – des sociétés et entreprises jugées dangereuses pour les intérêts américains. Les sociétés françaises TECHNIP, TOTAL, ALCATEL, Société Générale et ALSTOM figurent à son tableau de chasse, condamnées dernièrement à des amendes colossales ayant atteint plusieurs centaines de millions d’euros, et dans certains cas plusieurs milliards ! 

L’EXTRATERRITORIALITE DU DROIT AMERICAIN 

Conformément à ses méthodes sournoises, le Doj a attendu plusieurs mois avant de signifier à AIRBUS la teneur de procédures engagées officiellement fin 2017. En fait, le directoire d’AIRBUS n’a été saisi formellement que fin 2018. Mais désormais, les cadres du groupe qui voyagent outre-Atlantique peuvent se voir saisir par les autorités américaines leurs ordinateurs portables et leurs téléphones. « Les acteurs de la période 2009 – 2013, sur laquelle se penchent les enquêteurs, sont particulièrement ciblés. Les cadres dirigeants les plus emblématiques sont partis, soit volontairement, soit poussés vers la sortie avec de copieuses indemnités. Citons par exemple Marwan Lahoud, ex-directeur de la stratégie et de l’international, Fabrice Brégier, le numéro deux du groupe, John Leahy, l’historique directeur commercial et son adjoint Kiran Rao… »8. 

Toujours présidé par Denis Ranque, le conseil d’administration a été partiellement renouvelé, mais il existe une longue liste d’hommes et de femmes de l’ombre licenciés sans bruit ». L’un des partants le déplore : « en gérant lui-même cette épuration avec l’aide de ses soutiens anglo-saxons, notre patron Tom Enders et quelques-uns de ses acolytes sont persuadés d’avoir sauvé leur tête, tout en sachant pertinemment qu’ils coulaient le groupe au profit de BOEING ». Malgré toutes ses combinaisons, Tom Enders devra quitter son poste en avril prochain. Le 7 octobre 2017, il expliquait dans l’hebdomadaire Der Spiegel qu’il n’avait réellement saisi l’ampleur de la débâcle qu’après le lancement d’un audit interne à partir de … 2014 ! 

Comme à leur habitude lorsqu’elles s’en prennent à des intérêts étrangers, les autorités américaines déploient une stratégie double : attaquer l’intérieur de la cible comme AIRBUS, en privilégiant les finances, la recherche et les réseaux commerciaux ; avant de lancer des procédures judiciaires conformes à un droit américain qui prétend rédiger la planète entière. 

Il y a quelques années, TOTAL, SIEMENS, PPR, ALCATEL et Bolloré parmi tant d’autres ont ainsi fait les frais de cette stratégie d’extra-territorialité du droit américain, savamment déconstruit par le politologue Hervé Juvin9. En 2015, BNP Paribas, ALSTOM et le Crédit Agricole passent à la casserole. En 2016, ce fut au tour de SANOFI et AIRBUS. Demain, Mercedes, Renault, NAVAL GROUP, VINCI, SAFRAN, VEOLIA seront sommés de répondre aux convocations de la justice américaine ! 

Une banque européenne vient de décider de clore toutes ses opérations dans 18 pays et a mis sous surveillance ses activités dans 12 autres. Deux banques françaises considèrent qu’il est judicieux de réduire au minimum leurs relations avec une quarantaine de pays, dont plusieurs pays d’Afrique francophone, d’Asie ou d’Amérique latine ; leurs contrôleurs américains pourraient y trouver à redire. Les entreprises françaises qui veulent travailler avec ces pays sont priées de passer par les banques américaines. Plusieurs centaines de sous-traitants d’une entreprise industrielle européenne majeure ont fait l’objet d’enquêtes de la justice américaine et se sont vus contraintes de remettre tous les documents commerciaux et techniques relatifs à leurs relations avec leurs clients. 

Sur le site du DoJ, qui la tient scrupuleusement à jour, la liste des procédures engagées contre des entreprises non américaines s’allonge. Et le bras armé du procureur américain frappe désormais à peu près partout dans le monde, dès lors que le dollar, un serveur américain, une puce électronique ou un satellite de télécommunication, lui donne matière à poursuivre, fondant sa compétence universelle. 

Hervé Juvin : « l’application extraterritoriale du droit américain a détruit des entreprises françaises (ALCATEL et ALSTOM notamment), elle a permis d’extorquer des milliards d’euros à des entreprises européennes. Elle s’apprête à attaquer SANOFI, AIRBUS, SAFRAN et bien d’autres. Elle a pour prétexte la lutte anti-corruption, le respect des embargos américains, le combat anti-terroriste, pour objectif affiché l’efficacité économique, la moralisation des affaires, l’établissement des conditions d’une concurrence libre, ouverte et équitable partout dans le monde. Tout cela à l’appui d’un impérialisme juridique grandissant, tout cela au bénéfice de l’intérêt national américain. L’extraterritorialité du droit américain se propage à la faveur de l’abandon du droit international, de la faiblesse du régalien et de la négation de la puissance de mise en Europe. Elle constitue un élément majeur de la stratégie de « Global Constraint » – « contrainte globale » – qui renouvelle la stratégie de l’empire américain ». 

La brutalité du procureur américain, la dureté des inculpations et des sanctions, les campagnes d’intimidation résultent moins des textes que de l’extrême résolution avec laquelle ils sont mobilisés au service, moins d’intérêts particuliers, que d’une vision du monde. Le droit américain reflète une conception de l’ordre social fondé sur la concurrence darwinienne pour la survie qui élimine les plus faibles, sur un modèle scientiste et néo-rationaliste en vertu duquel la technique et la croissance résoudront tous les problèmes posés par la technique et la croissance. Ce modèle est totalement opposé au modèle républicain de solidarité et de mutualité qui emprunte le meilleur de ses principes aux systèmes de régulation complexes des organismes vivants10. 

Ce dispositif à prétention universel s’accompagne d’un affichage moral, toujours précédé de campagnes de presse appuyées par des fondations et des ONGs mobilisées dans un but de légitimation. Le premier effet des poursuites et des sanctions américaines contre les banques suisses, accusées de favoriser l’évasion fiscale, est que les banques suisses conseillent désormais à leurs clients de déposer leurs fonds aux Etats-Unis, d’ouvrir des sociétés au Delaware ou au Nevada, aujourd’hui parmi les premiers des paradis fiscaux du monde. Quant aux récalcitrants, ils se verront attaqués par la presse et les ONGs. Dernièrement, le quotidien Le Monde nous a servi un étrange scoop accusant le cimentier LAFARGE d’entretenir des complicités avec des groupes jihadistes… Il n’a pas fallu attendre 48 heures pour voir surgir les chevaliers blancs de plusieurs ONGs lançant pétitions et autres actions à l’encontre du cimentier ! 

Ces opérations sont le fait de diverses officines, disposant pour certaines de moyens étendus, pour la plupart d’une influence fondée sur le présupposé naïf que tout est mieux chez les autres, pour quelques-unes du projet explicite de soumission de la France aux intérêts étrangers. Au nom de l’éthique des affaires ou de la bonne gouvernance, des associations, des médias, des groupes exercent une pression plus ou moins directe sur les entreprises françaises pour qu’elles se conforment aux pratiques et aux intérêts américains ou à ceux de leurs alliés – combien de séminaires, de sessions de formation dans ce but ! – et, d’abord, pour qu’elles financent elles-mêmes des actions qui leurs sont contraires ! Ces officines donnent une nouvelle ampleur au trafic de réputation et d’influence. 

A coup d’indicateur biaisés, de classements tendancieux, d’enquêtes bricolées, elles accréditent des procédures et des méthodes de gestion étrangères à la culture européenne des affaires, comme « la bonne gouvernance », « la mise en conformité », « les administrateurs indépendants », etc. L’ensemble revêt une certaine puissance en raison des relais que constituent cabinets d’avocats américains, auditeurs et comptables anglo-américains, banques d’affaires et fonds d’investissements, qui ont intérêt à agir, a produire de la norme, à relayer et manipuler certaines méthodes comptables. 

Ainsi par conformisme, sinon par colonialisme intellectuel, combien de sociétés françaises comme AIRBUS ont-elles sciemment introduite le loup dans leur propre bergerie ? Combien d’entreprises françaises et européennes ont-elles confié des audits et autres analyses opérationnelles et stratégiques à des sociétés d’audit anglo-saxonnes ? Lorsqu’on sait, par exemple, que le plan « Vision-2030 » – censé diversifier et moderniser l’économie saoudienne – a été concocté par la société McKinsey… nous voilà rassuré et grandement assuré que les princes wahhabites ne financeront plus l’Islam radical dans le monde ! 

Alors que faire ? Travailler à se protéger de la « justice américaine » et à se décrocher du dollar. Les outils disponibles sont déjà là : ne plus travailler qu’avec les marchés de cotation des matières premières hors dollar, tels que la Chine en a ouvert en novembre 2015 (le premier portant sur l’or) ; refuser d’avoir affaire avec tout prestataire de services hébergé aux Etats-Unis, filiale d’une entreprise américaine , ou relevant d’une manière ou d’une autre de la justice américaine ; exiger que la totalité des données de l’entreprise soit traitée, hébergée et préservée dans des centres informatiques localisés en France ; imposer une autre monnaie que le dollar pour toute transaction internationale (comme l’impose l’Iran pour son pétrole et son gaz) ; éliminer de ses appels d’offre toute banque, toute institution financière américaine, ou filiale d’un établissement américain ; ne communiquer aucune information , ne diffuser aucune opinion, d’une organisation, ONG, association, Fondation ou institution internationale, sous la dépendance de financements américains11. 

EN ATTENDANT LA VICTOIRE FINALE DE BOEING 

                                                                 Guillaume Faury 

Contrairement à Tom Enders – qui a bien rempli sa mission au bénéfice de ses amis américains et dont le départ est annoncé pour avril 2019 – Denis Ranque, actuel président du conseil d’administration d’AIRBUS, sera maintenu jusqu’en avril 2020, afin de poursuivre jusqu’au bout les enquêtes judiciaires engagées contre le groupe. Paris et Berlin qui contrôlent chacun 11% du capital d’AIRBUS vont, malgré tout continuer à se partager les deux plus hauts postes du groupe. Actuel directeur de la branche « avions civils », le Français Guillaume Faury remplacera vraisemblablement Tom Enders. Un 2020, un Allemand remplacera Denis Ranque. Berlin pousse fortement la candidature de René Obermann membre du conseil d’administration d’AIRBUS depuis avril 2018. Aujourd’hui, ce brave homme est directeur et associé du fonds d’investissement américain Warburg-Pincus. L’American Circus va pouvoir continuer… Assurément, le travail de Tom Enders pourra ainsi se conclure dans les meilleures conditions afin d’assurer une victoire totale et durable de BOEING sur son concurrent européen historique. 

Hervé Juin de conclure : « pourquoi ne pas utiliser, entièrement chinois, plutôt que les sites de relations américains ? WeChat Pourquoi ne pas prévenir tous les utilisateurs de Cloud Computing et autres Big Data, comme de progiciels américains, que le nouveau pouvoir américain utilise, les prestataires de services pour acquérir toutes données utiles de la part des utilisateurs naïfs ? Pourquoi ne pas tenir en alerte toutes les entreprises contre le recours à des logiciels américains qui comportent tous les algorithmes pour suivre, déceler, dénoncer les opérations non-conformes à l’intérêt national américain?