Un bourbier, dénommé "Yémen" , Le Yémen brûle ! La Russie intervient
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2- Sur le plan stratégique, il est difficile de justifuier un tel engagement, alors que que quelques semaines écartent, seulement, l'Arabie de la mort de son ex roi et que le nouveau roi peine à imposer son autorité. Les experts qualifient cet engagement militaire de hâtif, dans la mesure où Ansarallah est un groupe très engagé et bien équipé, et que sa cause n'est, ni confessionnel, ni etniciste, et c'est pour cette raison qu'elle est bien rassembleuse.
3- En déclenchant la guerre contre le Yémen, l'Arabie a exposé son flan Est, soit la région pétrolifère, peuplée de Chiites, à une explosion : il existe de fortes chances, pour qu'il y ait, dans les semaines à venir, la possibilité d'une "convergence de Qatif et d'Al-Awamiya, en Arabie saoudite, avec le Yémen". En filigrane à cette perspective, il existe le risque que le contrôle du détroit stratégique de Ban el-Mandeb tombe, totalement, entre les mains d'Ansarallah et de l'armée nationale. Et de là, les ressources pétrolières saoudiennes pourraient être mises en danger.
4- La coalition que dirige, en ce moment, l'Arabie saoudite, s'avèrera-t-elle durable? De forts doutes existent, à ce sujet. En effet, une alliance Wahhabite /Frères musulmans ne pourra jamais, trop longtemps, fonctionner, comme l'a bien prouvé l'expérience syrienne, égyptienne et libyenne...
5- Le feu vert des Etats Unis à cette intervention militaire, son appui liogistique aux opérations militaires saoudiennes pourrait ne pas avoir le sens qu'il a : en effet, les Etats Unis pourraient très bien vouloir engager l'Arabie saoudite, dans un bourbier identique à celui de l'Irak. Les déserts yéméntes ne sont pas des lieux où l'armée saoudienne puisse s'engager facilement. Les combats risquent d'être longs, paralysants, bref, une guerre d'usure. Le fait que les Etats Unis refusent de participer, directement, aux combats devrait, toutefois, avertir les Saoudiens.
6- Ansarallah n'est pas la seule couche de la population yéménite à haïr l'Arabie saoudite, puissance "colonialiste", qui à à son actif des décennies de mépris et d'humiliation, à l'encontre du peuple yéménite. L'attaquie saoudienne est loin d'être perçu comme un coup de pouce au "pouvoir légitime de Hadi" par les tribus sunnites .. Ce sont, surtout, les images de corps d'enfants, de femmes déchiquetés, qui restent gravés dans les mémoires.
7- Au contraire de ce que laissent croire les médias arabes et occidentaux, Ansarallah et ses alliés ne se sont pas laissés pris de court par ces attaques. En effet, Ansarallah s'y attendait et la précieuse alliance avec l'armée yéménite lui permet de surmonter la crise. Ansarallah a promis des surprises à la puissance agresseuse.
8- La nature tribale de la société yéménite et les croyances bien ancrées, au sein de cette société, ainsi que les particularités géographiques de ce pays, pays couvert d'immenses déserts, rendent impossible toute solution à la crise imposée de l'extérieur, et, encore, moins, une solution engageant les forces armées . . Le Yémen est un Afghanistan en herbe. Son embrasement revient à embraser le Nord de l'Arabie saoudite ... Riyad va droit dans un bourbier.
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L' annonce que cinq monarchies du Golfe (l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Koweït et le Qatar) ainsi que l’Égypte, le Maroc, la Jordanie, le Soudan et le Pakistan ont rejoint la coalition militaire destinée à mater l’insurrection chiite qui s’est emparée d’une partie du Yémen.
L’opération « Tempête de fermeté » a démarré cette nuit vers minuit par plusieurs raids de la Royal Saudi Air Force sur les positions houthistes dans la capitale Sanaa, dont la DCA de la base aérienne Al-Daïlami (des batteries de missiles SAM et 4 avions de combat détruits), l’aéroport, et le palais présidentiel. Les bombardements ont débordés sur un quartier résidentiel, tuant une douzaine de civils, dont des femmes et des enfants.
Les coalisés ont rassemblé 100 avions et 150 000 hommes sont massés à la frontière. Les Émirats ont envoyé 30 appareils en Arabie saoudite, la Jordanie en a promis six au régime saoudien. Seul pays membre du Conseil de coopération du Golfe à ne pas participer au conflit : le sultanat d’Oman. Les États-Unis ont donné leur feu vert à l’attaque et fournissent le soutien logistique et le renseignement.
L’ambassadeur saoudien aux États-Unis, Adel al-Jubeir, lors d’une conférence de presse, a justifié l’attaque en indiquant que l’opération « vise à défendre le gouvernement légitime du Yémen et à empêcher le mouvement radical houthiste de prendre le contrôle du pays ».
La porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Marzieh Afkham, a affirmé, quant à elle, que « l’Iran veut une cessation immédiate de toutes les agressions militaires et frappes aériennes contre le Yémen et son peuple. Les actions militaires au Yémen, qui traverse une crise intérieure, vont compliquer la situation [...] et remettre en question les efforts déployés pour résoudre la crise de manière pacifique ».
Cette escalade dans l’affrontement sunnites/chiites se limite pour l’instant à une offensive aérienne mais l’intervention au sol pourrait s’avérer indispensable et imminente pour atteindre l’objectif de restaurer l’autorité du président démissionnaire, Abd Rabbo Mansour Hadi, refugié à Aden, dans le sud du pays. Ses partisans ont repris l’aéroport de la ville, conquise la veille par les hommes de la 39e brigade blindée, soldats fidèles à l’ancien président Saleh et alliés des Houthis.
Téhéran, bien que déjà présente en Irak pour lutter contre l’État islamique, pourrait décider d’intervenir, ouvertement ou non, cette fois sur le théâtre d’opérations yéménite.
Missiles d'Ansarallah, prêts à bloquer "Bab el-Mandeb"?!
Missiles d'Ansarallah, prêts à bloquer "Bab el-Mandeb"?!
Yémen : nouveau dossier, dans les différends Téhéran/Ankara
La Turquie a affiché son soutien à l’Arabie saoudite, tout en critiquant l’Iran, ce qui montre, dans les conditions actuelles, qu’Erdogan a l’intention de discuter, directement, avec l’Iran, sur les divergences.
Les récentes évolutions, dans la région, et l’attaque subite de l’Arabie saoudite contre le Yémen ont changé la situation, qui met, clairement, en exergue les camps des puissances régionales. Le soutien de Recep Tayyip Erdogan, le Président turc, à la démarche saoudienne, n’était pas tellement inattendu, mais ce qui a accentué ce soutien ferme, c’est la critique virulente d’Erdogan contre l’Iran et le rôle de ce pays, dans les évolutions politiques de la région.
Fustigeant la présence iranienne, en Irak et en Syrie, le président turc a indiqué que l’Iran, dans la lutte contre le terrorisme régional, tentait, principalement, de prendre la place de Daesh. Cette interprétation d’Erdogan a été formulée en ayant recours à un certain langage, ce qui prouve qu’à la veille de sa visite, à Téhéran, il s’est lancé une nouvelle phase empreinte de griefs et de critiques contre l’Iran.
L’ambiance n’est, ni favorable, ni amicale, et depuis que la crise syrienne constitue le principal point de divergence entre Téhéran et Ankara, les deux capitales agissent, sous l’influence de cette crise. L’Iran n’a pas l’intention de revenir sur ses positions et d’accepter une Syrie sans Assad, et la Turquie, qui a payé cher ses prises de position, en Syrie, ne veut pas voir Assad rester à la tête du pouvoir. Selon les chiffres fournis par les responsables turcs, Ankara a, déjà, dépensé plus de 5 milliards de dollars, pour les réfugiés syriens, sans parler des frais que les Turcs se sont imposés, sur les plans militaire, sécuritaire et économique. La Turquie ne souhaite pas faire marche arrière et s’engager sur un nouveau chemin.
L’Iran, aussi, a ses propres points sensibles, et croit que, si, en Syrie, les changements politiques et les évolutions, sur le terrain, répondent aux revendications de la Turquie et de l’Occident, l’axe de la Résistance sera exposé à de sérieuses menaces. En d’autres termes, l’Iran et la Résistance n’ont pas les mêmes intérêts, en Syrie. Pour être réaliste, il faut dire qu’au moins, dans les conditions actuelles, il est impossible de trouver une solution modérée, qui assure les intérêts des deux parties.
Dans une approche optimiste, on peut croire que ces deux pays puissants et influents puissent accéder à un consensus relatif, s’ils ferment les yeux sur une partie de leurs exigences et s’ils donnent une nouvelle définition de leurs lignes rouges. Une question se pose : Alors que l’Iran et la Turquie sont deux rivaux, sur le champ irakien, et y ont des intérêts divergents, pourquoi n’ont-ils pas échangé de mots aussi durs que dans le dossier syrien ? En réponse à cette question, on peut dire : deux raisons majeures empêchent que les divergences entre ces deux puissances rivales se manifestent, en Irak. En effet, conformément à un accord non écrit, la Turquie a une influence économique, commerciale et même culturelle et médiatique, en Irak et au Kurdistan irakien, tandis que l’influence politique de l’Iran, en Irak, est, par contre, beaucoup plus profonde que celle de la Turquie.
Un regard sur les relations de l’Iran et de la Turquie, ces derniers mois, avec les responsables irakiens, démontre qu’Ankara tente d’avoir des relations chaleureuses avec les Turkmènes, les Kurdes et les Sunnites, en s’appuyant sur deux approches ethnique et religieuse, tandis qu’en revanche, l’Iran, en renforçant les figures chiites et les courants pro-iraniens, s’attèle à la préservation de ses intérêts. Les deux parties affirment qu’il faut mettre de côté les politiques ethniques, pour s’engager dans un discours rationnel, mais, en pratique, l’objectif de chacune révèle une différence significative.
Néanmoins, des pas positifs ont, également, été franchis. Par exemple, l’Iran a joué un rôle important, dans le renforcement des relations Ankara/Bagdad, sous le mandat de Haïdar al-Abadi, le Premier ministre irakien. Mais en ce qui concerne la question yéménite, alors qu’Erdogan accuse, encore, le choc de l’échec des Frères musulmans, en Egypte, Ankara trouve difficile de supporter l’influence du courant chiite, au Yémen.
Or, il ne faut pas oublier que les relations sérieuses entre la Turquie et l’Arabie saoudite- sans parler des divergences, sur l’Egypte et la Palestine- exigent que M. Erdogan soutienne l’Arabie, et, donc, les Etats-Unis.
Certains médias et experts iraniens ont qualifié d’incivils et de vifs, les propos d’Erdogan, mais un coup d’oeil sur le texte en turc de ces paroles, permet de voir qu’il ne s’agit pas de termes impolis, mais d’une littérature directe et nette. On ne peut y voir les traces d’une offense, ni un ton hostile. Cependant, dès les premières heures, après la publication de la nouvelle position du président turc, on se demandait si le déplacement de Recep Tayyip Erdogan, en Iran, serait annulé.
Le professeur Ibrahim Callen, ancien conseiller et actuel Porte-parole du président turc, a dit à la presse que le calendrier de la visite présidentielle reste inchangé.
Dans ces conditions, on peut, donc, dire que, si Erdogan, en dépit de ces déclarations cassantes, se rend à Téhéran, l’ambiance de ces pourparlers sera marquée de deux façons : soit une ambiance froide règnera sur cette visite, qui ne changera rien aux divergences, soit une ambiance franche et détendue s’installera, permettant aux deux parties d’exprimer leurs griefs et de profiter de cette occasion, pour résoudre les différends. Dans ce dernier cas, Erdogan quittera Téhéran, à destination d’Ankara, avec un sourire aux lèvres.