WWIII : Après que TRUMP a enlevé de la table la capitale Jérusalem, en accord avec le Pape François, une grande Guerre se profile. Israël s'apprête à enlever de la table la Cisjordanie et Gaza. Les Palestiniens ont le choix entre le Sinaï pour se rapprocher de D.ieu ou la Jordanie pour se rapprocher de l'exode Palestinien de1948.
WWIII : Après que TRUMP a enlevé de la table la capitale Jérusalem, en accord avec le Pape François, pour la donner entièrement aux Juifs, Israël s'apprête à enlever de la table la Cisjordanie et Gaza pour reprendre ces territoires occupés par les palestiniens. Une grande Guerre se profile. Les Palestiniens ont le choix entre le Sinaï pour se rapprocher de D.ieu et des buissons ardents, ou la Jordanie pour se rapprocher de l'exode Palestinien de1948.
Israël-Palestine : le Saint-Siège rappelle son soutien à une solution à deux États sans préciser ou se trouve le second, mais en déplaçant les mosquées de l'esplanade pour y reconstruire le Temple.
Evoquant « le caractère spécifique de Jérusalem » dans une lettre à Ahmed al-Tayeb, grand imam d’Al-Azhar, le pape a souligné que « seul un statut spécial, garanti par la communauté internationale, peut préserver son identité, sa vocation unique de lieu de paix (…) et sa valeur universelle, permettant un avenir de réconciliation et d’espoir pour toute la région ».
Dans ce message envoyé à l’occasion de la conférence internationale en soutien à Jérusalem organisée par Al-Azhar, le pape réaffirme « la nécessité d’une reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens pour une solution négociée visant à la coexistence pacifique de deux Etats à l’intérieur de frontières décidées entre eux et reconnues par la communauté internationale ».
Jérusalem, avec ses lieux saints juifs, chrétiens et musulmans, est un sujet passionnel. Après l’annexion de Jérusalem-Est, Israël a proclamé toute la ville comme sa capitale « éternelle et indivisible ». Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l’Etat auquel ils aspirent. Depuis la création d’Israël en 1948, la communauté internationale considère que son « statut final » doit être négocié entre Israéliens et Palestiniens.
Sur les cartes de la Palestine ci-dessous de 1900 à nos jours, le vert sombre des territoires Palestiniens se retrouve uniquement dans la bande de Gaza, bouclée de partout, et les autres taches vertes en pointillé représente la Cisjordanie occupée militairement qui ne peut plus devenir un Etat, pas plus que GAZA, car il y a plus de Palestiniens en France ou dans les Pays du Liban, de la Syrie, de l'Irak, de la Jordanie que dans ce qui resterait pour y loger un Etat Palestinien. C'est donc une vue de l'esprit que de concevoir un Etat dans une zone de non droit, dont Israël ne veut plus, et dont il s'apprête a expulser les derniers ressortissants.
On comprend bien, que les puissants et les riches, se permettent de donner ce qu'ils n'ont pas, mais il faut bien les comprendre, car Israël ne peut vivre aux côtés de la cité de D.ieu, en étant en permanence dérangée par des intifadas, ou des attentats de Daesh qui rendent invivables le recueillement nécessaire au mur des lamentations, et à la reconstruction du Temple de Jérusalem dont l'esplanade des Mosquées, fait tache, sur le Paysage de la ville sainte.
Il est à noter que les palestiniens troublent plus la vie des Israéliens que ne le fait DAESH, dont les camps d'entrainement sont en bordure d'Israël. De plus les islamistes par leurs actions ont dessiné et occupé un Pays qui ressemble déjà au Grand Israël. Le petit royaume de Jordanie est déjà inclus à l'intérieur du trait rouge.
Le petit Royaume de Jordanie fait déjà partie du grand Israël, où les Arabes modérés et voulant vivre en bonne intelligence avec les Juifs pour trouver du travail, pourront s'installer, en libérant des territoires qui sont déjà occupés à 90% par les colons Juifs, qui ne demandent qu'à prendre la totalité de la place.
Après le vote historique qui a élevé la Palestine au rang d'Etat observateur à l'ONU avec 138 Pays pour et les USA avec 8 autres Pays contre, les Etats-Unis ont dénoncé une résolution "contre-productive". La France et le Royaume-Uni ainsi que le Vatican ont rappelé la nécessité de négociations de paix. "Cette résolution ne fait pas de la Palestine un Etat", a affirmé l'ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice, en écho à une déclaration préalable de l'ambassadeur israélien. "Il ne constitue en aucun cas un droit à devenir un membre des Nations unies". Une déclaration également appuyée par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton. Et pour sûr la Palestine est infestée et noyautée par des milliers de colonies de colons Juifs, et l'Armée Israélienne y est présente en permanence, mettant en place un blocus complet avec la ligne de murs et de fortifications rendant les Palestiniens libres dans la plus grande prison du Monde à ciel ouvert.
La Palestine est donc un état observateur à l'ONU, sans Etat, sans gouvernement reconnu, qui va se retrouver déporté soit dans le Sinaï, soit en Jordanie ou transjordanie, (de l'autre côté de la Cisjordanie), ce qui lui donne une légitimité sur le papier, plus importante que l'Etat du Vatican qui est toujours non observateur mais avec des terres lui appartenant suite à la résolution de 2015.
La Transjordanie est une région située à l’est de la vallée du Jourdain, du bassin de la mer Morte et de la Arabah. Elle s’étend du mont Hermon au nord, au golfe d'Aqaba (ou d'Eilat) au sud. C’est une région essentiellement située dans l’actuelle Jordanie. Dans la Bible, elle est appelée la région « au-delà du Jourdain ». C’est là que sont installées la demi-tribu de Manassé et les tribus de Gad et de Ruben. À l’âge du fer, la région est dominée par les royaumes d’Ammon, de Moab et d’Édom. Durant la période des rois en Israël elle est sous la domination du royaume de Samarie mais elle est conquise par le roi d'Aram-Damas, Hazaël qui l'emporte contre le roi de Samarie Jéhu. Pendant les Croisades, la Seigneurie d'Outre-Jourdain est établie en Transjordanie méridionale.
Damas prêt à frapper Israël
Le président syrien aurait menacé de frapper l’aéroport de Tel-Aviv avec des missiles Scud.
Selon le quotidien israélien Maariv et le site web Arutz Sheva, « le président syrien Bachar al-Assad aurait menacé de pilonner, par les missiles Scud, l’aéroport de Tel-Aviv en réponse aux attaques de l’armée israélienne contre le territoire syrien ».
« Bachar al-Assad aurait envoyé un message de menace via son homologue russe Vladimir Poutine, disant qu’il ordonnerait une attaque au missile contre l’aéroport international Ben Gourion, à Tel-Aviv, si son pays était attaqué, de nouveau, par l’armée israélienne », indiquent les médias israéliens.
En réaction à ces propos attribués à Bachar al-Assad, un général de l’armée israélienne a déclaré, sous couvert de l’anonymat, que le pilonnage de l’aéroport Ben Gourion serait une déclaration de guerre contre Israël.
Il y a trois semaines, l’armée syrienne a annoncé qu’Israël avait lancé une série d’attaques contre la base militaire Assad, dans l’est du Qalamoun, au nord de Damas.
Jeremy Salt – Que « la violence n’est pas la solution », combien de fois avons-nous entendu Tony Blair le dire ? Nous savons que la violence ne devrait pas être la voie à suivre, mais nous savons que c’est pourtant souvent le cas. Le « nous » de toute évidence n’inclut pas M. Blair, architecte d’une violence extrême au Moyen-Orient. L’histoire nous a appris que des états violents peuvent souvent ne laisser aux pacifistes d’autre recours que la violence pour empêcher [les violents] d’aller plus loin. C’est là le piège paradoxal du comportement humain : les violents peuvent en définitive imposer la violence aux pacifistes.
On se ferait des illusions si l’on s’imaginait que ce stade n’a pas déjà été atteint ou presque atteint en ce qui concerne Israël; nous ne devons pas écarter la mince possibilité que d’une façon ou d’une autre Israël revienne à la raison et fasse ce qu’il aurait pu faire il y a des décennies, à savoir faire la paix avec les Palestiniens et à travers eux avec les mondes arabe et musulman et, en fait, avec le monde en général, mais ceci semble peu probable.
Les dirigeants sionistes savaient dès le départ que le seul moyen pour eux de s’approprier la Palestine c’était la guerre. Zeev Jabotinsky était franc à ce sujet, David Ben Gourion honnête seulement dans sa correspondance privée : ce n’est qu’au fil de l’épée et par le feu qu’Israël pouvait être créé en Palestine et s’étant engagé dans cette voie Israël ne s’en est jamais détourné.
En sept décennies Israël a mené guerre après guerre : contre les Palestiniens, contre l’Égypte, la Syrie, le Liban, la Jordanie, la Tunisie, contre tout état , organisation ou individu se mettant en travers de son chemin. Il a massacré, assassiné et bombardé des ambulances, des hôpitaux, des écoles, des enceintes de l’ONU et des immeubles d’habitation. Il n’a jamais montré la moindre compassion pour les vies humaines qu’il prend : au contraire, l’un de ses pilotes a même sorti une plaisanterie lorsqu’on lui demandé ce qu’il ressentait lorsqu’il tirait un missile sur un immeuble à Gaza. Il répondit qu’il avait senti « un léger frémissement » des ailes de son avion.
Au fil des ans les rabbins et généraux israéliens ont qualifié tous les Palestiniens d’ennemi ou de cancer, de serpents et de cafards qu’il fallait écraser ou couper. L’ennemi palestinien comprend même les enfants à naître, donnant à Golda Meir des cauchemars lorsqu’elle se mettait au lit, ne sachant pas combien de Palestiniens pourraient être nés lorsqu’elle se lèverait le lendemain.
Ces sentiments effrayants sont perceptibles dans la rue et dans la culture dominante, dans les sondages témoignant de la haine envers les Palestiniens, et même chez les écoliers et dans la violence incessante des colons de Cisjordanie. Les soldats et la police des frontières qui protègent ces colons font ce qu’ils veulent, sachant qu’ils ne seront pas punis ou si légèrement que le châtiment ne fait qu’aggraver les choses pour la victime et sa famille. Le meurtre de Abd al Fatah al Sharif alors qu’il gisait blessé sur le sol dans une rue d’Hébron l’an dernier et le meurtre récent par un tireur d’élite d’Ibrahim Abu Thuraya cloué dans un fauteuil roulant après avoir eu les deux jambes sectionnées par un missile israélien lors de l’attaque de Gaza en 2008, ne sont pas des anomalies brutales mais des actes qui s’inscrivent tout à fait dans l’histoire violente d’Israël.
Détruire l’ennemi avant qu’il ne devienne trop fort est la maxime qui guide Israël depuis 1948. L’Égypte a été déstabilisée par les attaques répétées enjambant la ligne d’armistice avant l’agression tripartite de 1956. Cette dernière échoua en raison de l’intervention des États-Unis après la révélation de la traîtrise britannique. Israël repris alors les attaques sur la ligne d’armistice avant l’attaque de 1967 contre l’Égypte et la Syrie. Le mythe de l’invincibilité ne dura toutefois que jusque la première semaine de la guerre de 1973, durant laquelle les forces israéliennes furent mises en déroute dans le Sinaï. Si Anouar Sadat n’avait pas trahi Hafez al Assad elles auraient aussi été repoussées des Hauteurs du Golan, mais cela n’aurait tout de même pas éliminé la probabilité d’une intervention directe des États-Unis pour sauver Israël des conséquences de sa propre folie.
Ce fut la dernière guerre qu’Israël livra contre une armée régulière. Ses « guerres » contre le Liban et Gaza ne furent rien d’autre que des offensives militaires contre une population en grande partie sans défense et même alors il n’a pu les gagner. Gaza a réussi à rester debout malgré le carnage perpétré par les attaques israéliennes, et au Liban l’expulsion de l’OLP en 1982 n’a fait que dégager la voie à une résistance chiite prenant la forme politique et militaire du Hezbollah. En 2000 cette armée de guérilla avait repoussé les sionistes hors du Sud-Liban et en 2006 elle les humilia encore davantage lorsqu’ils revinrent, ce qui nous amène à considérer la situation présente.
Depuis 1973, les « guerres israéliennes » se résument à des massacres de populations civiles désarmées
D’abord, la situation géopolitique d’Israël n’est plus ce qu’elle était. L’époque où Israël pouvait compter sur la sympathie du monde, en se faisant passer pour un petit état soi-disant assiégé et menacé d’extinction, est depuis longtemps révolue. A l’exception des États-Unis et de leurs suiveurs, le monde a pris conscience de ce qu’est réellement Israël, un persécuteur.
Au Moyen-Orient la situation géopolitique d’Israël n’est plus ce qu’elle était non plus. Les traités qu’il a signés avec l’Égypte et la Jordanie sont moribonds. L’antagonisme populaire envers Israël dans les deux pays est aussi fort aujourd’hui que le jour où ces traités ont été signés, et probablement plus après les déclarations incendiaires de D. Trump, l’assassinat d’Ibrahim Abu Thuraya et la position déterminée prise par une adolescente palestinienne, Ahad Tamini en giflant un soldat sioniste.
Militairement, on pourrait représenter le déclin d’Israël sur un graphique. Le glissement depuis 1967 a été lent mais continu. Oui, Israël dispose d’armes nucléaires et envoie par intervalle des signaux qu’il est prêt à les utiliser, comme il l’a fait en 1973. Oui, il a une puissance aérienne suprême mais même cela n’a pas été suffisant pour lui donner les victoires qu’il voulait et comme le savent les chefs militaires et les services de renseignement israéliens, les ennemis d’Israël travaillent en permanence à mettre au point les moyens de contrer la supériorité technologique d’Israël. Les médias sionistes peuvent bien se moquer d’Hasan Nasrallah mais les commandants militaires israéliens, eux, ne s’en moquent pas.
Israël a essayé de détruire le Hezbollah mais a échoué. Il a essayé d’intimider l’Iran par l’assassinant de ses scientifiques et les menaces répétées d’attaque militaire mais il a échoué, même avec l’outil supplémentaire des sanctions états-uniennes. La loi des conséquences involontaires a prévalu : la tentative de détruire la Syrie a, en fin de compte, aussi échoué, malgré les destructions et les pertes en vies humaines colossales, et il en est de même de la tentative de détruire l’Irak qui, sous un gouvernement à domination chiite proche de l’Iran et sympathique au Hezbollah, est en train de retrouver son unité brisée. L’effondrement du sécessionnisme kurde est un autre coup porté à Israël. L’avers de ces échecs est la force militaire croissante du Hezbollah et de l’Iran, bien plus grande qu’il y a une décennie.
C’est pour ces raisons que le Moyen-Orient se trouve peut-être à un moment de son histoire moderne le plus dangereux. D’un point de vue psychologique et stratégique Israël ne peut permettre à la situation actuelle de se perpétuer sans réagir, ne peut permettre au Hezbollah et à l’Iran de se renforcer encore plus dans les années à venir. Il doit réaffirmer sa domination militaire et tous les signaux en provenance de l’establishment politique et militaire indiquent qu’après un an de préparation intensive il est prêt à y aller. La cible sera le Liban, que les propagandistes d’Israël dépeignent comme rien de plus qu’une enclave du Hezbollah manipulée par l’Iran, qu’Israël voudra entraîner dans le conflit. Ce sera une guerre de destruction massive, les ministres israéliens ne divergeant que sur la question de savoir si les bombardements doivent ramener le Liban à l’âge de pierre (Yisrael Katz) ou au moyen-âge (Naftali Bennett).
Les préparatifs de guerre d’Israël au cours de l’année écoulée incluent les plus importantes manœuvres terrestres des deux dernières décennies. Ces manœuvres baptisées « Light on the Grain » (Lumière sur le grain) conduites en septembre 2017 dans le nord de la Palestine occupée sur la ligne d’armistice avec le Liban ont commencé par l‘évacuation des civils de la région. On estime à 30 000 ou 40 000 le nombre de soldats et réservistes impliqués, organisés en 20 brigades, avec des chasseurs à réaction, des hélicoptères, des drones, des sous-marins, des canonnières et des bateaux patrouilleurs fournissant renforts et reconnaissance aux troupes au sol. Guerre électronique, utilisation de robots de combat dans les tunnels et batailles simulées mettant en scène des soldats portant l’uniforme « ennemi » et de fausses ceintures d’explosifs, tout y était. Les exercices étaient basés sur l’hypothèse d’une guerre de dix jours avec le Hezbollah. D’après Walid Sukkariya, général libanais à la retraite et député au parlement, le nombre de soldats déployés indiquait un déploiement de 150 000 soldats dans une guerre réelle.
Une collaboration occidentale éhontée et infâme avec l’occupant sioniste
En novembre 2017, le plus grand exercice aérien de l’histoire d’Israël a eu lieu dans le sud de la Palestine occupée. L’exercice multinational « Blue Flag » d’une durée de deux semaines a engagé environ mille pilotes de huit pays (2) , dont, pour la première fois dans l’histoire de telles manœuvres, l’Allemagne. Des centaines de chasseurs à réaction ont effectué un millier de missions à partir de la base Uvda, les forces « bleues » « attaquant » l’ »alliance rouge », ennemi indéterminé dont les pilotes avaient, toutefois, tous reçu un nom arabe. Des hélicoptères, des drones et des UAVs furent utilisés : la guerre électronique occupant une place centrale dans les manœuvres, ainsi que l’hypothèse que l’ »ennemi » serait armé de SAM et lance-missiles MANPAD.
Au large, l’île de Chypre a été utilisée par Israël tandis qu’il se prépare pour sa prochaine guerre. En mars 2017, Israël et le gouvernement du sud de Chypre ont organisé les manœuvres militaires « Onsilos-Gedeon » de trois jours sur une vaste zone autour de Nicosie. En juin, environ 500 soldats, dont un grand nombre appartiennent à l’unité d’ »élite » Egoz ainsi que cent soldats de la Garde Nationale Chypriote ont pris part à un exercice de guerre de deux semaines dans les montagnes Troodos, où le terrain est similaire à celui du Sud-Liban. Les combats se déroulaient sur et sous terre, dans des zones à la végétation dense en terrain montagneux et comportaient des manœuvres aéroportées de jour et de nuit. La composante aérienne comprenait cinq escadrons israéliens, des avions de transport C130, des hélicoptères Blackhawk et l’unité 669, dont la mission principale est de secourir les pilotes et soldats piégés derrière les lignes ennemies.
Vers la fin octobre 2017, la « coopération » militaire israélo-chypriote se déplaça dans le sud de la Palestine occupée, où des soldats de la Garde nationale chypriote et l’unité Egoz organisèrent des exercices sur une période de deux semaines sur la base militaire Tzeelim. L’accent était mis sur la guerre urbaine dans un décor imitant une ville ‘arabe’.
Ces manœuvres miliaires en cours font partie d’un nouvel axe stratégique (militaire et commercial) qui se développe en Méditerranée orientale entre Israël, Chypre et la Grèce et qui attire d’autres pays en raison des profits lucratifs qui à terme proviendront des réserves de gaz naturel des fonds marins que Chypre est en train de forer dans son champ Aphrodite et Israël dans ses champs Leviathan et Tamar à 140 km de la côte de la Palestine occupée.
L’engagement militaire avec Israël et la tenue de manœuvres sur le sol chypriote qui, pour Israël, sont clairement dirigées contre un ennemi « arabe », ont semé la consternation dans les rangs de l’opposition chypriote. En juin le parti Akel remarquait que les montagnes Troodos avaient été choisies pour leur similitude avec la topographie du Sud-Liban. Il a déclaré que les exercices impliquaient Chypre dans des jeux de guerre dangereux « aux côtés d’une armée qui est une puissance d’occupation dans les territoires palestiniens depuis 50 ans. » La militarisation de la coopération avec Israël était dangereuse pour Chypre et la paix de la région.
Les dirigeants israéliens sont des psychopathes dangereux et génocidaires
L’ampleur de ces exercices ne laisse planer aucun doute, Israël ne se contente pas d’améliorer et de vérifier l’état de préparation de son armée mais se prépare activement à la guerre. Les sonnettes d’alarme retentissent continuellement depuis un an ; d’après Channel Two, qui a accès aux positions israéliennes sur la ligne d’armistice avec le Liban, Israël se prépare à mener « une guerre très violente ». En 2008 déjà, le chef du commandement nord de l’armée sioniste de l’époque, maintenant chef d’état major, Gadi Eisenkot, présenta la « doctrine Dahiya », qui met l’accent sur les dégâts colossaux qui seraient infligés aux zones associées au Hezbollah. Écoutons Eisenkot : « A chaque village à partir duquel il sera tiré sur Israël nous appliquerons une force disproportionnée et lui infligerons des dégâts et destructions énormes. De notre point de vue ce ne sont pas des villages civils, ce sont des bases militaires. Ceci n’est pas une recommandation. C’est un plan et il a été approuvé. »
Dahiya, bien-sûr, c’était ce grand faubourg de Beyrouth pulvérisé par l’aviation israélienne en 2006. D’autres pensent que la doctrine devrait être appliquée encore plus largement. Selon les propos tenus en mars 2017 par le ministre de l’éducation Naftali Bennett, « Les institutions libanaises, leurs infrastructures, les aéroports, les centrales électriques, les carrefours, les bases de l’armée libanaise, toutes devraient être des cibles légitimes si une guerre éclate. C’est déjà ce que nous devrions leur dire et ils sauraient que si le Hezbollah tire des missiles sur le front intérieur israélien cela voudra dire que nous renverrons le Liban au Moyen-Age. »
De la part de N.Bennett ce ne sont pas que des mots. Après tout, en 1996, c’est lui qui a ordonné le tir de barrage qui tua plus de cent personnes, dont la moitié d’enfants, dans l’enceinte des Nations Unis de Qana, au Sud-Liban ; « Je suis fier de la façon dont j’ai opéré pendant l’opération ‘Raisins de la colère’ », a-t-il remarqué plus tard. « Laissez les guerriers tranquilles. » Après tout c’est encore N.Bennett qui une fois a dit « J’ai tué beaucoup d’Arabes dans ma vie et ça ne me pose aucun problème. »
Selon le ministre du renseignement Yisrael Katz, s’entretenant en décembre avec un journal saoudien, « Ce qui s’est passé en 2006 sera qualifié de partie de plaisir comparé à ce que nous sommes capables de faire maintenant. Je me souviens qu’un ministre saoudien a dit qu’ils renverraient le Hezbollah dans ses grottes au Sud-Liban. Je vous le dis nous allons renvoyer le Liban à l’âge de pierre … et enterrer Nasrallah sous les rochers. » Ce sont purement et simplement des menaces génocidaires, et l’Iran et le Hezbollah se préparent tous deux à l’offensive. Le Hezbollah a déjà dit qu’il disposait de missiles capables d’atteindre n’importe qu’elle partie de la Palestine occupée et a laissé entendre que les ports et les raffineries feraient partie des cibles de toute guerre à venir.
La réponse de la résistance libanaise
La réponse de Hassan Nasrallah à ces menaces, faite lors de son discours marquant le 10 ième jour d’Achoura en octobre de cette année, mérite qu’on lui prête attention parce qu’il n’est pas homme à tenir des propos en l’air. C’était un long discours dans lequel il a fait la distinction entre judaïsme et sionisme, dans lequel il a dit que les juifs amenés en Palestine du monde entier était de la chair à canon dans une guerre colonialiste britannique et occidentale contre les populations arabes et musulmanes de la région et qu’ils servaient encore à alimenter les politiques états-uniennes.
S’adressant aux « érudits juifs, à leurs personnalités éminentes, leurs penseurs » il les prévint que B. Netanyahou mène ‘votre peuple’ en Palestine à l’anéantissement et à la destruction. Qu’il travaille avec Trump à déchirer l’accord avec l’Iran et à entraîner la région dans une nouvelle guerre, mais que ni lui ni son gouvernement et les responsables militaires n’avaient une idée précise de ce qui les attendait s’ils lançaient une autre guerre. « C’est pourquoi j’appelle tout d’abord les juifs, sauf les sionistes, à dissocier leurs préoccupations des calculs sionistes qui ne pourront que les mener à leur destruction finale. J’appelle tous ceux qui sont venus en Palestine occupée, croyant la promesse qu’ils y trouveraient un pays où coule le lait et le miel, je les appelle à quitter la Palestine et à retourner dans le pays d’où ils sont venus afin de ne pas être réduits à du simple carburant dans une guerre à laquelle le stupide Netanyahou les mènera. Car si B. Netanyahou lance une guerre dans la région ils n’auront peut-être plus le temps de quitter la Palestine et il n’y aura peut-être plus de lieu sûr pour eux en Palestine occupée. » Une telle guerre pourrait entraîner « la fin de toutes choses pour vous et pour l’entité sioniste. »
C’est peut-être le discours le plus direct et le plus fort que H. Nasrallah ait jamais prononcé. La confiance avec laquelle il a tenu ces propos laisse supposer que le Hezbollah a obtenu ou mis au point un armement qu’Israël pourrait trouver difficile à contrer.
Le discours indique que H. Nasrallah comprend parfaitement qu’après plus de sept décennies le conflit avec Israël se rapproche rapidement du niveau existentiel de : soit l’un … soit l’autre : soit le Hezbollah est détruit et l’Iran paralysé, soit Israël reçoit des coups d’un telle ampleur qu’il ne puisse y survivre. A l’instant présent cela peut sembler improbable mais l’histoire peut s’avérer facétieuse, tout particulièrement pour ceux qui fondent leurs calculs sur la base d’un pouvoir qu’ils ne perdront jamais.
La défaite n’est envisageable pour aucun des deux camps : Israël se prépare à mener une guerre d’une sauvagerie sans précédent pour achever ses ennemis et ces derniers sont prêts à se défendre et (comme a prévenu H. Nasrallah) à exporter la guerre en territoire ennemi. Cela semble être proche du point où nous nous trouvons actuellement, sans que personne au sein de la « communauté internationale » n’appuie sur la pédale de frein pour arrêter la dynamique de guerre.
Note:
(1) Les intertitres sont de la rédaction de Chronique de Palestine, et le titre original est : « Israël prêt pour une guerre des plus violentes. »
(2) Allemagne, États-Unis, France, Grèce Inde, Italie, Pologne.
* Jeremy Salt a enseigné l’histoire moderne du Moyen-Orient à l’Université de Melbourne, à la Bosporus University à Istanbul et à la Bilkent University à Ankara pendant de nombreuses années. Parmi ses publications récentes son livre paru en 2008 : The Unmaking of the Middle East. A History of Western Disorder in Arab Lands (University of California Press).
Une grande guerre se profile-t-elle à l’horizon pour Israël ?
Par Jeremy Salt | 21 janvier 2018 | American Herald Tribune
Après plus d’un siècle [depuis la Déclaration Balfour], les sionistes semblent prêts à donner le coup de grâce à la Palestine en annexant la Cisjordanie . Limité en premier lieu aux colonies qui auront été le précurseur de l’annexion de l’ensemble du territoire. Le statut de la population palestinienne continuera d’être en suspens en attendant qu’apparaisse une solution permanente. Après l’annexion, certains pourraient partir. Plus grand sera leur nombre, plus grande sera la satisfaction d’Israël, mais deux expulsions massives ont enseigné aux Palestiniens qu’ils doivent rester. Il pourrait encore y avoir une troisième vague d’expulsions, la guerre fournissant à nouveau l’écran de fumée [pour justifier les expulsions] et, une nouvelle fois, la guerre s’annonce Les fondateurs sionistes n’ont jamais voulu rien moins que toute la Palestine. Dès le début, ils savaient qu’ils devraient éjecter la population indigène. Le « binationalisme » de Martin Buber était une bonne idée qui n’avait aucune influence dans la classe politique. Les intentions de la direction sioniste ont dû être cachées jusqu’à ce que la colonie ait atteint le point où elle avait la force physique de reprendre la Palestine.
Les fondateurs sionistes n’on jamais voulu rien moins que toute la Palestine. Dès le début, ils savaient qu’ils devraient expulser la population indigène. Le « binationalisme » de Martin Buber était une bonne idée qui n’avait aucune influence dans la classe politique. Les intentions de la direction sioniste devaient être cachées jusqu’à ce que la colonie ait atteint le point où elle avait la force physique de s’emparer de la Palestine.
Weizmann et d’autres ne proclament rien d’autre que de bonnes intentions, rien d’autre que de vouloir vivre aux côtés des Palestiniens et quant à vouloir un État juif, c’était bien loin de leur esprit. Ce n’est que dans leurs journaux qu’ils consignèrent ce qu’ils voulaient vraiment, du désir de Herzl de transférer la « population démunie [les Arabes] » hors de Palestine jusqu’à la conclusion, en 1940, de Yosef Weitz, directeur du département de colonisation du Fonds national juif, qu’il n’y avait pas de place en Palestine à la fois pour les colons et pour les « Arabes ». Ces derniers devraient partir. Ces intentions n’étaient pas marginales mais représentatives de ce que les dirigeants sionistes réalisaient devrait être fait si la Palestine devait être leur.
Comme les Palestiniens se battraient jusqu’au bout, la terre ne pourrait être prise que par la force. Pas à pas, les sionistes ont pu avancer vers cet objectif. Les Britanniques avaient aidé en réprimant le soulèvement palestinien en 1936-39, la première Intifada, décapitant la direction populiste qui aurait pu mener la lutte contre les sionistes dans les années 1940. Des milliers de Palestiniens furent tués et beaucoup plus arrêtés.
Le plan de partage de 1947 ne traduisait pas les véritables volontés des membres de l’ONU. Il avait été imposé à l’Assemblée générale par les menaces faites par les Etats-Unis aux membres vulnérables et n’aurait sinon jamais été adopté. Israël en a bénéficié politiquement mais n’avait aucune intention d’adhérer à ses dispositions, ce qui aurait laissé les Palestiniens intacts, trois fois la taille de la communauté des colons sionistes. La guerre de 1948 était une guerre inévitable : sans le nettoyage ethnique de la Palestine, il n’y aurait pas eu d’Israël.
Les expulsions massives de 1948-1949 furent suivies d’une deuxième vague d’expulsions en 1967, suivie de la lente strangulation des Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza, Israël utilisant tous les moyens possibles, militaires, économiques et pseudo-légaux. Il y a eu d’autres guerres, toutes visant à consolider et à étendre l’emprise sioniste sur la Palestine et à détruire les ennemis d’Israël : Suez 1956, Liban 1978, 1982 et 2006, Gaza à de nombreuses reprises, ainsi que d’innombrables «incursions» frontalières tuant au total des dizaines de milliers de civils arabes.
Il y a eu aussi un « processus de paix », une initiative de l’OLP, qu’Israël n’a fait que suivre pour voir ce qu’il pouvait en retirer. Lancé en 1993, se termina clairement dès 1995, bien que son cadavre continue à remuer jusqu’à nos jours. Le « processus de paix » était une ruse diplomatique donnant à Israël plus de temps pour renforcer son emprise sur les territoires pris en 1967. Yasser Arafat fut accepté comme un partenaire de négociation et quand il n’eut plus rien à donner, Israël considéra à nouveau le pacificateur comme un terroriste et le tua. Mahmud Abbas (Abou Mazen à l’époque révolutionnaire) a suivi Arafat, assumant le rôle de courroie de transmission d’Israël en Cisjordanie , mais seulement pour être jeté une fois qu’il n’a plus eu d’utilité pour Israël.
Sur la base d’une colonisation sans fin et de la reconnaissance par Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël (rejetée par pratiquement le reste du monde), avec une réduction subséquente de l’aide américaine à l’UNRWA (l’Agence de secours des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens), l’OLP menace maintenant de « ne plus reconnaître » Israël. Si cela ramène le « problème de la Palestine » à 1948, ce n’est justifié que parce qu’Israëln’a jamais changé de position depuis.
Le temps qui s’est écoulé depuis 1993 jusqu’à maintenant a permis à Israël d’installer des centaines de milliers de nouveaux colons en Cisjordanie , qui selon lui [le régime sioniste] ne peuvent être évacués sans risque de guerre civile. C’est peut-être vrai, mais l’État sioniste les y a installés pour qu’ils restent, car ils rapprochent le projet sioniste de son accomplissement, et il n’a jamais eu l’intention de les faire partir. Israël a maintenant l’intention de « légitimer » ce que jusqu’à présent il a appelé les « avant-postes » illégaux des colons, comme s’il y avait une différence en droit international entre l’illégalité complète de la présence des colons en Cisjordanie , que ce soit dans les implantations ou dans les avant-postes des « jeunes des collines » qui vont et viennent comme ils veulent, frappant, brûlant et détruisant. Ils sont protégés par l’État et ce n’est pas étonnant, car c’est un Etat qui est en roue libre depuis plus de sept décennies.
Le porte-parole de la clique sioniste est maintenant Naftali Bennett, le ministre de l’Education, qui vient de parler de « la fin de l’ère de l’Etat palestinien et le début de l’ère de la souveraineté », par laquelle il entend l’annexion israélienne de la Cisjordanie et la souveraineté sur toute la Palestine. S’il y a une différence entre Bennett, un probable futur Premier ministre, et Netanyahu, c’est seulement que le premier parle plus clairement de ses intentions. Le désinvolte Netanyahou, qui voit toujours un avantage à parler d’un « processus de paix », a dans son parti d’autres membres qui parlent aussi ouvertement que Bennett. Tzipi Hotovely, par exemple, la vice-ministre des Affaires étrangères, parle également d’annexion : elle a hâte de voir le drapeau israélien flotter sur le Haram al Sharif et considère les anciens soldats du mouvement de protestation Breaking the Silence comme des « criminels de guerre ».
Bennett ne fait que montrer la direction qu’Israël prendra tôt ou tard. Du point de vue sioniste, le prochain pas important doit être l’annexion. La tactique de la paix a été menée jusqu’au bout, la solution à deux Etats est morte (pour autant qu’elle ait jamais existé), il n’y a plus rien à tirer de l’Autorité palestinienne et à Washington, Israël a un ami, Donald Trump, qui soutient autant et plus Israël (reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël) que n’importe quel ancien président américain d’après 1948 : seule la reconnaissance d’Israël par Truman au moment où l’Etat a été proclamé peut lui être comparé. Qu’est-ce qui peut venir maintenant sinon l’annexion ? Bennett pense que le vent tourne en faveur d’Israël et, si on prend en considération les tractations avec les gouvernements du Golfe et le soutien encore plus généreux des Etats-Unis, il a raison.
Mais est-ce suffisant pour penser que la partie est finie et qu’Israël a fait jeu, set et match ? Peut-être pas : peut-être même pas du tout. Cette question ne concerne pas seulement les Palestiniens et n’a jamais concerné qu’eux. C’est une question arabe, une question musulmane, une question de droits de l’homme et un problème mondial. Elle n’a pas disparu et elle ne va pas disparaître. Ahed Tamimi frappant un soldat israélien au visage après avoir été frappée par lui (est-ce que quelqu’un l’a remarqué ? Certainement pas les médias mainstream) et maintenant emprisonnée pour une durée indéfinie pour ce crime haineux, est le dernier exemple de la force d’âme palestinienne face à l’oppression.
Dès le début, malgré leur courage et leur détermination, les Palestiniens eurent à affronter des forces qu’aucun petit groupe de personnes ne pouvait surmonter seul : les Britanniques, les sionistes, les États-Unis et les énormes ressources qu’ils ont consacrées à l’occupation de la Palestine pendant un siècle. Cependant, la Palestine n’est pas seulement une question palestinienne et pas seulement une question plus générale de droits de l’homme : c’est une question qui va au cœur de l’histoire et de l’identité arabe. Le chemin de retour vers la Palestine devra toujours traverser le monde arabe. C’était clair pratiquement depuis le début. Jusqu’à présent, deux gouvernements arabes (Egypte et Jordanie) ont signé des traités de « paix » avec Israël. Ces arrangements de papier entre les gouvernements n’ont aucun soutien populaire en Egypte ou en Jordanie : ce n’est pas que leurs peuples ne veulent pas la paix, mais qu’ils ne sont pas prêts à sacrifier la Palestine pour l’obtenir. Il y a un géant assoupi ici qu’Israël semble penser endormi pour toujours. Les peuples sont la dynamite au bout de la mèche. Dans des circonstances favorables et avec les bons leaders, ils peuvent être mobilisés, comme ils l’ont été auparavant.
En tant qu’État raciste, Israël traite depuis longtemps les « Arabes » avec mépris ou les considère incapables de faire ce qu’ils ont fini par faire. Le premier exemple est celui de 1973, lorsque les Egyptiens lancèrent une brillante opération sur le canal et prirent les troupes israéliennes complètement par surprise, les mettant en débandade. Si Sadate n’avait pas trahi Hafez al Assad, en stoppant l’offensive égyptienne au bout d’une semaine, Israël aurait pu être chassé du Sinaï et du plateau du Golan. Seule une plus grande intervention des États-Unis (ils intervenaient déjà directement par le transport aérien de matériel militaire directement dans le Sinaï) aurait pu empêcher une défaite israélienne. Dans le sud du Liban occupé, Israël a subi choc après choc. Il a été pris au dépourvu par le Hezbollah et, en fait, il a été expulsé du Liban en 2000. Il a réessayé en 2006 et a été à nouveau humilié, ce qui explique pourquoi Israël est déterminé à détruire le Hezbollah la prochaine fois, même s’il faut détruire le Liban avec.
Naftali Bennett était l’un des soldats d’Israël au Liban. Il projette l’image d’un personnage dur. « J’ai tué beaucoup d’Arabes en mon temps et je n’ai pas de problème avec ça, » a-t-il dit. Parmi les « Arabes » qu’il a aidé à tuer, plus d’une centaine de civils libanais, dont de nombreux enfants, qui s’étaient réfugiés dans l’enceinte de l’ONU à Qana, au sud du Liban, quand elle a été bombardée par les forces israéliennes envahissantes en avril 1996. Un homme avait perdu 31 membres de sa famille, dont neuf enfants. Bennett était membre de l’unité dite d’« élite » Maglan. Quand son détachement avait été pris dans une embuscade par le Hezbollah, il avait appelé à l’aide une unité d’artillerie. Selon un autre officier, quand il est entré en communication, Bennett était hystérique, mais les obus sont arrivés et l’ont sauvé, 13 d’entre eux ayant explosé dans l’enceinte du site de l’ONU. Le secrétaire général de l’ONU, Boutros Boutros Ghali, avait démenti l’affirmation d’Israël selon laquelle le bombardement était dû à une erreur, étant donné que le site de l’ONU avait fait l’objet de reconnaissances par des drones et des hélicoptères israéliens. Le résultat fut qu’il perdit son deuxième mandat, les USA refusant de le soutenir, lui préférant Kofi Annan.
Bennett et ses anciens compagnons d’armes se considèrent comme des guerriers. Une opinion que ne partage pas Hasan Nasrallah qui se base sur les expériences que le Hezbollah a eues avec les Israéliens. Dans une récente interview diffusée sur la chaîne de télévision Mayadeen, Nasrallah a ironisé sur la capacité à combattre des soldats israéliens. A ses yeux, les succès de la résistance au Liban et en Palestine ont brisé le mythe de l’invincibilité israélienne (un mythe déjà démoli depuis au moins la guerre de 1973). Le Hezbollah et les forces alliées ont combattu les takfiristes pendant plus de sept années en Syrie et plus de trois années en Irak. C’était un ennemi qui entrait dans le combat avec des escouades de commandos-suicide, un ennemi « prêt à mourir » sans hésitation, à comparer avec les Israéliens qui, a dit Nasrallah, n’avancent pas sans être précédés d’une force blindée, suivis par des ambulances et protégés depuis le ciel par des hélicoptères et des avions de combat. Un tel soldat est vaincu à l’avance. C’est un lâche sans volonté de se battre. Combattre l’État islamique était beaucoup plus difficile que de combattre Israël, ce qui a permis de vaincre bila shaq (sans aucun doute). C’est le facteur humain qui a donné l’avantage à la résistance.
Nasrallah a évoqué à plusieurs reprises la « grande guerre » à venir avec Israël, qui impliquerait non seulement « l’axe de résistance » (Iran, Irak, Syrie, Liban, Palestine et toutes les organisations du monde arabe « qui soutiennent cette voie ») mais aussi des centaines de milliers de volontaires arabes. Nasrallah a déclaré que Sayyid Abd al Malik al Houthi avait promis d’envoyer des dizaines de milliers de combattants volontaires même si la guerre saoudo-yéménite se poursuivait. Cette guerre, dont Nasrallah a souvent dit que le Hezbollah la mènerait en Galilée à travers la ligne d’armistice et s’étendrait sur tout le front libanais et syrien avec Israël, a été le thème central de toutes ses récentes interviews.
La stratégie d’Israël dès le départ sera la destruction totale du Hezbollah le plus rapidement possible et autant du Liban que nécessaire pour détruire le Hezbollah. La puissance aérienne sera au cœur des stratégies de guerre d’Israël, comme elle l’a été dans le passé. C’est ce sur quoi le Hezbollah et ses alliés devront travailler pendant des années pour la neutraliser. Qu’Israël se prépare activement à la guerre ressort clairement des exercices aériens et terrestres qu’il a menés au cours des six derniers mois, combinant les forces aériennes, navales et terrestres, la robotique, les combats dans les tunnels et l’évacuation des civils du nord jusqu’à la ligne d’armistice ligne avec le Liban. L’état-major israélien a effectivement reconnu la piètre performance de ses troupes sur le terrain, à Gaza ou au Liban en 2006, en augmentant le ratio de soldats et d’officiers issus de milieux de colons religieux, plus fortement motivés, pense-t-il, que les jeunes hommes issus de milieux non pratiquants.
Il ne fait aucun doute que l’état-major israélien analyse chaque mot prononcé par Nasrallah, le prend au sérieux et le respecte sur la base des réalisations militaires du Hezbollah, mais peu de ce qu’il dit atteint les médias « occidentaux ». Il est juste le clerc à la barbe broussailleuse régulièrement présenté comme le mandataire de l’Iran au Liban, comme s’il n’avait pas une pensée propre, et non comme l’un des esprits les plus impressionnants du Moyen-Orient. Nasrallah ne se livre jamais à des discussions creuses et ne parle que de la « possibilité » d’une grande guerre à venir, afin de ne pas alarmer les gens, alors qu’il est clair que ce n’est pas seulement une probabilité, mais une guerre qui mettra un point final. A la confrontation historique avec Israël. En voulant infliger une défaite écrasante à ses ennemis, c’est certainement ce qu’Israël aura en tête. Le Hezbollah est prêt et Nasrallah pense qu’il peut gagner.
L’idée même qu’Israël puisse être défait sur le champ de bataille n’a aucune place dans le discours ‘occidental’ qui a été construit sur des siècles de préjugés anti-arabes et antimusulmans dans les médias. Ce serait considéré comme impensable, insensé et risible. Israël essuie des revers mais il ne perd pas de guerre : cette possibilité n’existe pas dans les esprits conditionnés par un biais médiatique sans fin. Une telle guerre devrait être considérée avec effroi : comme le dit Nasrallah, personne ne pourrait dire où cela ne mènerait pas, mais avec l’élimination de toutes les options pour la paix, le pendule va inévitablement dans cette direction. Est-ce que Hassan Nasrallah s’est éloigné de la réalité, parlant de la victoire et des centaines de milliers de combattants qui se joindront à la prochaine guerre, ou sait-il quelque chose que nous ne savons pas ? Il sait évidemment beaucoup de choses que nous ne savons pas, mais pour vaincre Israël, sa puissance aérienne offensive et défensive devra être neutralisée. Est-ce que le Hezbollah et l’Iran ont trouvé comment parvenir à ce résultat ? Est-ce la raison de sa confiance ? Nous devrons attendre la prochaine guerre pour le découvrir.
Par Jeremy Salt | 21 janvier 2018 | American Herald Tribune
Note du traducteur
C’est le troisième article de Jeremy Salt que je traduis, et j’en suis vraiment heureux. Ses analyses sur la situation en Syrie qui faisaient l’objet des deux articles, en 2011, puis en 2013, faisaient preuve d’une grande lucidité et ont en quelque sorte prédit assez précisément ce qui allait et devait se passer et qui s’est effectivement passé. Ici il s’intéresse plus globalement à la situation au Proche-Orient en remettant comme il se doit la question palestinienne au centre de la problématique. Et il s’interroge sur la prochaine grande guerre, celle qui décidera de l’issue du conflit arabo-israélien. Jeremy Salt considère que la valeur combative de l’armée israélienne est grandement exagérée comme celle des forces arabes exagérément minorée, rappelant notamment à l’appui de sa thèse les succès de l’armée égyptienne en Octobre 1973, succès contrariés uniquement par la forfaiture de la direction politique égyptienne de l’époque. Selon Salt, une victoire militaire décisive des forces arabes et de leurs alliés, comme les Iraniens par exemple, dépend surtout de leur capacité à neutraliser la supériorité aérienne de l’armée israélienne avec ses hélicoptères et bombardiers. Toute la question est là : les forces hostiles à l’occupant israélien, Hezbollah en premier lieu, disposent-elles, ou sont-elles sur le point de disposer des moyens de contrer efficacement cette menace aérienne ? [Mounadil al Djazaïri]
Source : Mounadil.wordpress.com
La vie dans les villages palestiniens dont l’armée israélienne a détruit les routes d'accès.
Comme tout le monde, les habitants des villages Masafer Yatta, au sud d’Hébron espèrent la pluie. Mais en même temps, ils ont peur de la pluie et de la tempête et surtout de ses effets sur des activités quotidiennes comme aller au travail, aller à l’école, acheter de la nourriture, vendre des agneaux ou rendre visite à la famille.
Le 26 décembre 2017, de gigantesques engins militaires de terrassement se sont présentés, accompagnés de soldats, et ont détruit les routes de terre reliant six villages de cette zone entre eux et à Yatta, le chef lieu de district. Le mois précédent, l’armée avait bloqué quelques-unes des routes avec des monticules de terre, que les résidents avaient réussi à déblayer. Il y a environ deux semaines, l’armée a creusé des fossés larges et profonds dans deux des routes, les rendant impraticables, et en a bloqué une troisième avec des rochers gigantesques. Ce sont des obstacles que les habitants n’ont pas pu enlever. En conséquence, le prix des ânes a augmenté, disent les habitants des villages désormais coupés du monde – Jinba, Halawa, Markaz, Majaz, Fakhit et Battan.
La destruction et le blocage des routes d’accès ont été faits sur ordre du chef du commandement central de l’armée, à savoir le général Roni Numa. Le porte-parole de l’armée a écrit en réponse à une question de Haaretz : «Tous les blocages sont situés sur des routes qui ont été franchies illégalement».
En juin 2017, l’ONG de droite Regavim a demandé par pétition à la Haute Cour israélienne que les autorités agissent contre les routes, qu’elle qualifie d’illégales à Masafer Yatta. Le général Numa est l’un des défendeurs de cette pétition, avec le ministre de la Défense Avigdor Lieberman et le chef de l’administration civile, Achvat Ben-Hur.
Dans l’après-midi du 26 décembre, Umm Mohammad, une habitante du plus grand des villages concernés, Jinba, rentrait chez elle après un rendez-vous chez le médecin à Yatta. Le chauffeur de taxi qui l’a emmenée n’a pas pu continuer sur la route rocailleuse et non pavée. Umm Mohammed, 57 ans, est sortie du taxi et a marché. Deux kilomètres. Pas mal quand il fait sec, ou quand vous êtes en bonne santé et que vos jambes et votre estomac ne vous font pas souffrir, ou quand vous marchez dans le sens de la descente. Mais c’était dur pour elle. Désormais, elle quitte le village le moins possible.
Les enseignants de l’école primaire de Jinba qui vivent à Yatta font du covoiturage vers l’école dans la voiture du professeur de mathématiques. La semaine dernière, il l’a garé le long du fossé et ils sont sortis et ont marché, se faufilant parmi les énormes rochers. Il a fallu environ une demi-heure. Dans l’autre sens, cela leur prend 45 minutes. Et ainsi leur journée de travail s’allonge.
Une injonction temporaire émise par la Haute Cour de justice, rendue suite à une requête déposée en 2012 par l’avocat Shlomo Lecker, interdit d’endommager cette route. Lecker a manifesté son intention de soumettre une demande pour que les dommages causés par l’armée à la route soient déclarés “outrage au tribunal”.
La route qui mène du village de Twaneh à Fakhit, à l’est, a été coupée par deux profonds fossés. D’un côté se trouve un oued profond, ou une vallée, et de l’autre, le flanc de la montagne. Les véhicules à quatre roues motrices se frayent un chemin sur la pente, risquant la vie des passagers, car le véhicule peut se renverser dans les fossés. Sous la pluie, le trajet est encore plus dangereux. Les enseignants des trois autres écoles de Masafer Yatta qui prennent cette route mettent pied à terre près des fossés et continuent à pied sur environ trois kilomètres. Tout le monde a des familles, des obligations, des vies propres. Les difficultés à atteindre le travail pourraient les forcer à partir.
Il y a cinq dispensaires dans les villages. Le médecin et l’infirmière qui viennent à chaque dispensaire une fois par semaine rencontrent les mêmes obstacles et difficultés. Les parents de petits enfants et les femmes enceintes ont peur de la mauvaise route qui mène vers le bureau du médecin et l’hôpital.
Une troisième route, entre les villages de Sha’ab al-Butum et Fakhit, a également été coupée par un fossé, mais les habitants ont réussi à le remplir de terre.
Cela permet à un véhicule léger de le traverser mais pas les poids lourd, comme par exemple un camion-citerne. Israël interdit de relier les villages de Masafer Yatta à une conduite d’alimentation en eau et les habitants comptent sur la pluie et les camions-citernes pour leurs animaux dans les pâturages, l’agriculture et les besoins domestiques. Leur eau coûte 45 shekels (10,89 €) le mètre cube au lieu des six shekels (1,45 €) payés par les gens qui sont connectés à une conduite d’eau. Et c’est l’une des populations les plus pauvres de la région.
Le conseil local de Masafer Yatta subventionne l’eau apportée dans des citernes à Twaneh. Mais les conducteurs de camions-citernes ou de tracteurs risquent leur vie en conduisant à flanc de montagne, au bord des fossés. Une solution : le transport à dos d’ânes.
Les villages ressentent déjà une pénurie d’eau. Nidal Yunis, chef du conseil et originaire de Jinba, dit qu’il s’inquiète chaque jour de savoir s’il y aura assez d’eau pour 1.000 habitants et 45.000 têtes de moutons et de chèvres. Avant le démantèlement des barrages sur les routes, des habitants ont récupérées des citernes dans le village détruit de Qaryateen, à l’ouest de la frontière d’avant 1967, dont les habitants ont été expulsés en 1948. La nécessité d’abreuver les troupeaux a été plus forte que la crainte d’une arrestation pour incursion sans permis en territoire israélien.
Le porte-parole de l’armée israélienne a écrit, en réponse à une question de Haaretz : “Les routes principales menant à tous les bâtiments restent ouvertes et il n’y a aucun obstacle pour les atteindre”. C’est vrai. Tout le monde a l’alternative de conduire sur la route de déviation nord, d’ajouter du temps et de l’argent pour le carburant, et de conduire sur la route 317, ce qui pourrait entraîner un affrontement avec l’armée, les colons ou la police.
L’armée ignore le fait qu’il s’agit de communautés installées là de longue date et le bureau du porte-parole écrit que dans la région se trouvent des «structures illégales le long de nombreuses routes illégales» qui, selon lui, sont utilisées par des criminels cherchant à entrer en Israël et à y faire pénétrer des clandestins. Cette réponse fait écho à la pétition de l’ONG Regavim, qui appelle les villages «avant-postes» et les routes «routes de contrebande».
Les villages palestiniens de Masafer Yatta ont vu le jour dans un processus de croissance naturelle progressive depuis le XIXème siècle, alors que les gens émergeaient du village de Yatta à la recherche de nouvelles sources d’eau et de pâturages. En 1980, Israël a déclaré quelque 30.000 dounams comme zone de tir militaire, connue sous le nom de “zone de tir 918”. Pourtant, les gens ont continué à y vivre. Au plus fort du processus d’Oslo, à la fin de 1999, l’armée a évacué 700 personnes, détruisant leurs maisons et leurs citernes et confisquant leurs biens, affirmant qu’ils étaient “des envahisseurs”.
C’est alors que l’Association pour les droits civils en Israël et l’avocat Lecker ont entamé un combat juridique pour permettre aux villageois de revenir chez eux. Une injonction de la Haute Cour en 2000 leur a permis de revenir temporairement mais n’a pas permis la construction de maisons.
Depuis lors, les résidents ont mené une bataille juridique pour le droit de vivre où leurs grands-parents et eux-mêmes sont nés. Une injonction émise par la Haute Cour l’année dernière interdit à l’armée de les disperser et ordonne à l’État de trouver une nouvelle option pour l’entraînement militaire avec un impact minimal sur les villageois. L’État n’a pas encore fait de proposition.
Selon l’armée, les routes d’accès ont été utilisées par les terroristes qui ont perpétré l’attaque contre le centre commercial Sarona de Tel Aviv en juin 2016. “Si l’armée veut empêcher la contrebande en Israël, qu’elle bloque les accès à Israël. Les blocages entre les villages et la Cisjordanie n’ont d’autre but que de rendre la vie des habitants amère”, a déclaré l’avocat de l’ACRI , Roni Peli, à Haaretz.
«La Haute Cour a émis une injonction temporaire interdisant à l’armée d’apporter des changements dans la région», a ajouté R. Peli. «L’injonction vise à empêcher l’expulsion forcée, c’est-à-dire à permettre aux gens de vivre leur vie, de boire de l’eau, de nettoyer leurs maisons, d’abreuver leurs troupeaux et de se rendre au travail et à l’école. Sinon, l’injonction n’a pas de sens».
Umm Mohammed, dont la démolition de la maison a été ordonnée, rappelle le nombre de fois où l’armée a détruit des bâtiments à Jinba. «Bien sûr, il y a des gens qui partent, parce que les interdictions et les fouilles les rendent fous. Les Juifs toléreraient-ils que de telles choses leur soient faites ? Non. Qu’avons-nous fait qu’ils se comportent ainsi envers nous ?»