WWIII : LE MONDE EN EBULITION : DAVOS, COMETE TUEUSE, DESTITUTION DE TRUMP, ARRÊT DES USA, MISE EN PLACE DE LA NOUVELLE MONNAIE.

A bientôt 80 ans (il les fêtera le 30 mars), le Professeur Klaus Schwab Président exécutif du World Economic Forum (WEF) dit « Forum de Davos » dont l’édition 2018 ouvre ses portes le 23 janvier dans la station des Grisons (Suisse), ne change pas. Pas seulement parce qu’il a gardé sa silhouette trapue et sportive (ski de fond, natation, marche…), et ce visage impassible aisément identifiable dans les allées de Davos, crâne chauve, éternelles lunettes carrées sans montures apparentes. Mais parce que sa placidité n’est qu’apparente. Dans le faux détachement de son regard limpide, il ne cesse de veiller, d’observer, d’épier. C’est un observateur né et « un visionnaire » résume Maurice Lévy, président du Conseil de Surveillance de Publicis Groupe qui est à Davos comme chez lui. Le patron français fut pendant plus d’une décennie membre du board de la Fondation du WEF, sa plus haute instance et reste un de ses membres influents (comité international).
Cette année encore, le professeur Schwab –qui enseigna l’économie à Genève- a réussi l’impossible, réunir en un même lieu le Président Emmanuel Macron, la chancelière Angela Merkel, le Premier ministre indien Narendra Modi et le président américain Donald Trump si le « shutdown » ne retient pas ce dernier à Washington DC.
Tout en faisant valoir à chaque édition du WEF, la puissance et l’étendue de son propre carnet d’adresses, le fondateur de Davos s’agace cependant de ce qualificatif de « maitre du monde ». A Davos, empyrée des décideurs, c’est tout de même lui qui décide. 70 chefs d’Etat ou de gouvernement y sont cette année encore attendus ainsi que des centaines de grands patrons, des Prix Nobel… tous prêts à échanger leur vision du monde dans cette station huppée et perdue de la Suisse alémanique, dans les Grisons, sur les cimes de la Montagne magique, chère à Thomas Mann. Un exploit.
« Klaus Schwab a deux atouts qui se conjuguent bien, il est très curieux en même temps que méthodique et obstiné » note Maurice Lévy qui convient que Davos se rythme en conférences plénières et réunions tenues à l’abri des regards (et de la presse), soumises à la règle de Chathman House : interdiction formelle d’évoquer les débats et leurs orateurs, confidentialité absolue.
A Davos, l’album de famille n’envie rien au G20. Bill Clinton, Angela Merkel, y sont venus et …revenus parfois en même que l’ex secrétaire d’Etat américain, John Kerry qui fit ici rougir au premier rang la française Christine Lagarde, patronne du FMI en faisant l’éloge de son travail de Titan. Avant eux, Helmut Kohl, Shimon Peres furent aussi « davosiens ». Klaus Schwab qui vit à Cologny, banlieue chic de Genève où siège le WEF est sinon l’homme qui murmure à l’oreille des puissants, celui qui sait le mieux les écouter, et les convaincre d’intervenir
Davos (500 personnes, un budget annuel de près de 200 millions d’euros) a changé de statut pour devenir une organisation internationale (2005) et s’est émancipée avec ses propres déclinaisons sur tous les continents (à Dalian, en Chine notamment). Son ambition ? Rien de moins qu’ « améliorer l’état du monde », sa devise un peu pompeuse que le Professeur Schwab assume avec une orgueilleuse modestie.
Dernier fait d’armes pour épater le monde, la venue du président chinois Xi Jinping lors de la dernière édition du Forum( 2017). C’était la première fois qu’un président chinois faisait une apparition dans la station des Alpes suisses. Klaus Schwab en jubile encore. Le monde résonnait de la fraiche élection de Donald Trump aux Etats-Unis qui allait être sacré 45 e président des Etats-Unis, cette semaine-là. A Davos, on se pressait pour écouter XI Jinping. Alors que le président de la première puissance faisait du protectionnisme, sa priorité ; au WEF, le Président chinois louait dans son discours, les mérites du libre-échange. Nouvelle vision d’une longue marche de la mondialisation. Moment historique dans la petite et huppée station des Grisons suisses (12 000 habitants) qui prend lors de chaque édition du WEF, l’allure d’un camp retranché : checkpoints, tireurs d’élite positionnés sur les toits, les hélicoptères de police qui virevoltent… Panorama enneigé, immaculé, sécurisé, à la James Bond où le Centre des congrès apparait tel un bunker blanc. Mais l’ambiance y est décontractée. « On peut se désoler d’y avoir raté Mark Zuckerberg, puis croiser, sans s’y attendre marchant seul dans une allée verglacée, Jacques Attali, nez pincé, yeux rieurs, prêt à converser » se souvient un journaliste. De nombreux participants (3000 personnes) observent que la thématique du 48 e Forum de Davos, « construire un avenir commun dans un monde fracturé », était peut-être le meilleur carton d’invitation pour convaincre le président américain, de faire le déplacement. Il devrait intervenir vendredi 26 janvier, au dernier jour du Sommet.
« Davos », « sommet des élites », et de l’ultra-libéralisme, raillent ses détracteurs. « L’homme de Davos » serait celui de l’entre soi, hors-sol, c’est à gros traits la thèse du sulfureux Huntington. Klaus Schwab voit bien évidement les participants sous un meilleur jour. Le Forum, il en parle comme d’une instance qui peut contribuer « à rétablir le pacte des entreprises et de la société ». L’ancrage de Davos du Professeur Schwab (diplômé d’Harvard de l’Ecole polytechnique de Zurich et de l’Université de Fribourg) c’est celle des « stakeholders » (actionnaires –shareholders- mais aussi employés, collectivité…) parties prenantes de l’entreprise. Cette vision est partagée par Hilde, son épouse depuis bientôt cinquante ans, très active à ses côtés et cofondatrice de la Fondation Schwab (1998) qui décerne chaque année son prix de l’Entrepreneur social.
Dans la tête de Klaus Schwab, l’idée de réunir de brillants esprits pour penser le monde jaillit en 1971. Il a 33 ans et de grandes ambitions. Déjà, il réseaute intelligemment. European Management Forum, un Symposium, ancêtre du WEF éclot ainsi il y a 47 ans sous le patronage de la Commission européenne, avec « 444 participants », majoritairement des économistes. L’événement reçoit le soutien de Raymond Barre et le lieu de rendez-vous est d’emblée pris à Davos. Pourquoi donc cette station reculée des Grisons suisses, à trois heures de route de Zurich voire davantage en cas de grosses intempéries ?Davos c’est le coup de cœur des Schwab, Klaus et Hilde qui s’y marient alors que la construction du centre des congrès est achevée. Le couple apprécie la sérénité du site dont le « premier cours universitaire, remonte à 1928 , année où Albert Einstein vient exposer « les principes de la Théorie de la relativité ». « La relativité » voilà qui pourrait être un de ces mots-clés dont Davos a le secret pour décrypter le monde. L’exercice a ses limites. Le lexique davosien laisse souvent perplexe. « Resilient Dynamism » (la dynamique de la résilience) « est la thématique de Davos (2013). Pas la moindre idée de ce que cela peut signifier » a tweeté un éminent participant, Richard N Haass, président du Foreign Council.
« La force de Davos c’est sa résonance mondiale » corrige Maurice Lévy et d’ajouter : « celle de Klaus Schwab, c’est de penser la mondialisation autrement ». Le Forum qui a pris son nom actuel en 1987 entrevoit un monde « globalisé », « plus petit et plus complexe » aux défauts structurels doivent être mieux appréhendés, reconnait Schwab. Né en 1938 à Ravensburg de parents suisse et allemand, cet admirateur de Churchill et de De Gaulle, n’a jamais choisi la nationalité suisse, par fidélité à l’idée de réconciliation des peuples et de l’Europe.
Au cours des dernières décennies, Klaus Schwab s’est révélé habile diplomate. Témoin parmi les puissants, Klaus Schwab fut à l’origine de la première rencontre à l’étranger (1992) entre Nelson Mandela, leader du Congrès national africain, et Frederik Willem de Klerk, président sud-africain, après l’abolition de l’apartheid. Klaus Schwab, Homme des réconciliations impossibles ? Sans doute l’a-t-on pensé, en 1994 à Davos, lors de la poignée entre Shimon Peres, ministre des affaires étrangères d’Israël, et le leader palestinien Yasser Arafat. Avant cela, le cru 1990 fut celui de l’après chute du Mur de Berlin avec ses grandes illusions d’un monde nouveau.
A l’avant-scène de l’actualité, Davos l’est encore en 2013. Cette année-là la chancelière Angela Merkel frappa du poing sur la table, invitant à Davos, l’Europe à « faire ses devoirs » ; s’inquiétant de la fragilité de son économie. La crise des subprimes (2007, 2008) n’était alors pas si loin.
Angela Merkel est « très proche de Klaus Schwab comme quelques autres dirigeants, notamment premier ministre indien » assure un membre du WEF. Mais on vient aussi à Davos pour écouter attentivement Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor des Etats-Unis et économiste, Christine Lagarde, la patronne du FMI et membre du board de la Fondation, le philanthrope George Soros ou le taciturne Nouriel Roubini. L’économiste, professeur à la Stern University fut surnommé « Dr Doom » pour avoir prédit la crise des subprimes avant tout le monde, sans avoir été très écouté… même à Davos.
Le Forum n’a pas toujours été clairvoyant. Le Wef n’avait pas prémédité la crise financière des subprimes en 2008, malgré la présence répétée de vingt Prix Nobel d’économie et de la Haute-finance.
Davos n’avait pas davantage envisagé l’émergence d’un terrorisme international, la puissance d’ISIS et la propagation d’un islam radical.
Respecté Young leaders (Une centaine de personnalités de -40 ans choisis par le WEF comme des hommes et femmes d’influence), Mark Turrell, CEO d’Orcasci, est un habitué de Davos (depuis 2008 année où il a été désigné « pionnier de la technologie ») trouve tout de même que Davos « retrouve de sa pertinence ». « Klaus Schwab a un talent exceptionnel pour la convocation des autres et un talent caché, voir l’avenir rapproché. Il va toujours de l’avant. Avec les Young Global leaders et les Sharpes Global, le WEF est connecté au monde qui entoure l’élite ».
Davos offre « succession de temps forts » observe encore Maurice Lévy qui garde mémoire un débat animé entre Bill Clinton et Shimon Peres et la participation de Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook à une commission « Digital » qu’il a mené.
« Le Forum économique de Davos se trouve à un carrefour fascinant, notre politique démocratique reste locale tandis que nos défis sont mondiaux. Par ailleurs nous ne pouvons pas réussir si les collectivités, j’entends par là les électeurs, se sentent délaissées par les élites mondiales. Les chefs de file mondiaux de nos gouvernements et multinationales ont été lents à reconnaitre cette énigme, d’où ce basculement vers une crise de méfiance et le nationalisme aux Etats-Unis et en Europe » estime en habitué de Davos, Mike Oreskes, vice président de NPR, ex directeur de la rédaction de l’International Herald Tribune, engagé dans une mission de développement durable sous l’égide des Nations-Unies. C’est sous cette thématique que le journaliste américain alors en poste chez Associated Press , a animé en 2014 un débat auquel participait notamment le premier ministre britannique David Cameron, figure de Davos avant le Brexit, et le chanteur Bono, activiste.
Bono, Shakira, Angelina Jolie ou Leonardo di Caprio, le fameux « Loup de Wall Street », rôdent ici et sont désormais attendus sur place avec presque autant de fébrilité que des chefs d’Etats. Cette année, l’actrice Cate Blanchett et Elton John ont obtenu un prix pour leurs œuvres caritatives. « Les célébrités y viennent pour un engagement, une cause, pour être écoutées et pas pour épater la galerie ; là encore Klaus Schwab a vu juste » nuance un habitué qui dit apprécier « ce mélange des genres ».
Très discret, volontiers un peu distant, le président exécutif du Forum ignore superbement tout ce qui n’a pas attrait à l’organisation du WEF (au lendemain de son discours inaugural se tient son fameux déjeuner qui réunit les figures les plus en vue de l’édition, chefs d’Etat en tête…). On dit que certains représentants de la Haute-finance n’ont pas le temps de se rendre au centre des congrès. Ils ne quittent pas les réunions organisées à l’hôtel Belvédère, où se signent des contrats financiers mirobolants.
De nuit, Davos s’éveille moins en « party » déjantée (caviar à la louche avant la crise des subprimes de 2007) mais les soirées privées sont toujours à l’agenda, dont la plus prisée reste celle de Google. C’est là que Jack Ma, patron d’Alibaba a croisé l’an passé le président canadien Justin Trudeau.
Souvent le WEF explore les limites de ses bonnes intentions. Surnommé par ses détracteurs, la « Montagne des vanités » en référence au récit éponyme au vitriol du journaliste Lewis Lapham (narrant Davos 1998), il s’est alarmé avant bien d’autres instances du réchauffement climatique mais sans que ses intervenants ne réduisent leur magistrale empreinte carbone lors de leur passage sur place (centaines de vols en hélicoptères).
Dans son organisation, le WEF n’en reste pas moins très formel. Il a souvent des réflexes de Club vieux anglais élitiste, des badges de couleurs qui limitent différemment les accès selon son grade, et même un badge ciglé « V » (pour Vétéran, après 20 ans de participation interrompue).
« Invité ». Le mot à Davos, à une valeur toute relative. Non seulement les badges sont attribués au compte-goutte, mais les participants sont largement contributeurs.
Qui finance Davos ? Les membres les plus influents sont les « Strategics Partners », des multinationales adhérentes qui acquittent plus de 400 000 euros, puis les Industry Partners (200 000 euros). Chaque entreprise verse une adhésion annuelle (entre 18 000 et 40 000 euros) à cela s’ajoute pour la présente d’un PDG au Forum, 18 000 euros, soit un ticket d’entrée proche des 60 000 euros. Voilà pour la forme de Davos qui se mesure en machine à cash. On trouve parmi les géants qui financent le WEF, les français Total, Engie, Sanofi, Veolia et côté international, Goldman Sachs, Renault, Google, Facebook…
Klaus Schwab fait pour autant aussi de Davos, une structure qui évolue sur le fond, offrant avant bien d’autres instances officielles, une tribune aux « BRICS » et autres pays « émergents ». Leur croissance promettait de ne pas être « linéaire » ; bon diagnostic qui se confirme aujourd’hui avec notamment le Brésil en perte de vitesse(le pays est passé depuis 2014, de la 5 e à la 8 e économie mondiale), y compris dans sa représentation « davosienne ».
Ses sessions ne portent plus seulement sur les conflits mondiaux et les volte-face des relations diplomatiques, elles sont « impliquantes » dit-on sur place, en abordant la nécessité de réduite la montée des inégalités qui a atteint un seuil critique ou la grande affaire de notre temps, cette 4 e Révolution industrielle à laquelle le Professeur Klaus Schwab a consacré un livre (traduit chez Dunod), et qui selon lui « va bouleverser notre société dans ses fondements ». Cette « transformation de l’économie ne va faire que s’accélérer » prévient Klaus Schwab. L’enjeu de la cybersécurité est désormais aussi au cœur des débats alors qu’un nouveau vocable « davosien » apparait : intelligence artificielle, digitalisation, data… Davos 2016 et Davos 2017 furent d’excellentes cuvées « grâce aux multiples rencontres bilatérales et grâce à la judicieuse intersection entre les nouvelles technologies qui vont de la génétique à l’intelligence artificielle, et les actualités économiques plus traditionnelles, le tout au contact des acteurs économiques, financières et politiques » nous confie Christine Lagarde.
Réactif à l’affaire Weinstein, Klaus Schwab qui a ouvert Davos au débat sur le « gender equity »il a près d’une décennie, a choisi sept femmes pour prendre en main le WEF2018. Sept femmes d’exception au profil complémentaire dont deux françaises, Christine Lagarde, patronne du FMI, et Isabelle Kocher, directrice générale d’Engie. Elles travailleront aux côtés de notamment Ginni Rometty (IBM) et de la première ministre norvégienne Erna Solberg. Le choix dit-on a été opéré par le fondateur de Davos en personne.
Depuis quelques mois, Davos dispose cependant d’un président. L’ex ministre norvégien des affaires étrangères Borge Brende, 51 ans, qui a déjà collaboré au WEF (entre 2008 et 2009, puis 2011 et 2013) est venu épauler Klaus Schwab qui rappelle que le WEF est avec la Croix-Rouge la seule organisation internationale fondée par un homme. Qu’en le « maitre du monde » entend-t-il passer la main ? Pas avant 2020, si tout va bien.
Mais Klaus Schwab est toujours le grand marionnettiste de Davos. « Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, il s’est rendu plusieurs fois à l’Elysée » assurent deux membres de l’organisation de Davos. En décembre, le président français a organisé à l’Elysée, un déjeuner réunissant Klaus Schwab et tous les patrons français qui seront présent au WEF2018 A Davos, son intervention le 24 janvier –le même jour qu’Angela Merkel - sera l’une des attendues.
En européens convaincus, Klaus Schwab et Emmanuel Macron ont vite appris à bien se connaitre depuis leur première entrevue à Davos en 2014. Emmanuel Macron y est revenu en 2016 Ministre de l’économie, très courtisé par les médias pour la clarté de ses interventions en anglais, une rareté chez nos politiciens. Cette année-là, le WEF a eu « du nez » en le nommant « Young Global leaders » (les leaders de demain).
Klaus Schwab ne tarit pas d’éloges sur notre président, bien au-delà de la tribune favorable à son élection qu’il a publié avant le second tour. Leurs échanges, dit-on, aboutissement toujours sur l’Europe, dont il sera beaucoup question au WEF2018, avec notamment la crise des migrants. L’Europe en ligne de mire.
Et le Business ? On y pense à Davos aussi. Le Président sera accompagné sur place de ses ministres Bruno Lemaire, Jean-Yves Le Drian, Muriel Pénicaud et une quarantaine de patrons français y viendront cette année. Parmi eux, figurent notamment Isabelle Kocher (Engie), Frédéric Oudéa (Société générale), Patrick Pouyanné (Total), Jean-Pascal Tricoire (Maurice Lévy (Publicis), Olivier Brandicourt (Sanofi)
… Emmanuel Macron les a tous reçu en décembre à l’Elysée, en leur délivrant une mission pour ce WEF 2018, celle « d’ambassadeurs de l’attractivité de la France ».
« Davos cette année devrait être assez optimiste : après tout, l’économie mondiale se porte mieux, et c’est l’objectif ultime de la forte majorité des personnes qui le fréquentent » observe le politologue américain Ian Bremmer, président fondateur d’EurasiaGroup et essayiste (Superpower) qui figurent parmi les experts les plus consultés à Davos. Un constat optimiste qui n’exclut pas quelques préoccupations sur les incertitudes de la géopolitique, ou de changement de paradigmes : « la fin du modèle de mondialisation de la suprématie de l’Ouest, la montée de la Chine et celle de modèles de gouvernance radicalement différents, et la hausse des conditions structurelles des inégalités, aux antipodes du modèle de Davos » poursuit l’expert américain.
A Davos, Le sanatorium, cadre de la Montagne magique de Thomas Mann, se situe en hauteur du centre des Congrès du WEF. On y accède avec la lenteur d’un trolley. Pendant les quatre jours du Forum, Klaus Schwab n’a pas le temps de s’y rendre pour admirer le panorama comme certains de ses prestigieux « invités ». Le lieu s’est mué en un très chic hôtel de la Suisse alémanique. Les temps changent, ou presque. Pendant le WEF, l’hôtel Platzalp accueille les diners de la fine-fleur de la finance mondiale qui ne s’économise pas moins qu’avant la crise des subprimes. Les voilà encore en quête d’idées ou … de nouveaux profits.
Virginie Jacoberger-Lavoué, à Davos.
“J‘attends ça avec impatience, en fait. Je voudrais le faire le plus tôt possible”, a dit le président américain à propos d‘un éventuel interrogatoire par Mueller. “Je serais prêt à le faire sous serment”, a-t-il ajouté devant la presse à la Maison blanche avant son départ pour la station suisse de Davos où il doit prendre part au Forum économique mondial.
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Trump a cependant précisé que fixer une date précise pour cet interrogatoire dépendrait notamment de ses avocats. Ty Cobb, l‘avocat qui gère les relations entre la Maison blanche et l’équipe de Mueller, a expliqué que les avocats personnels de Trump discutaient avec l’équipe du procureur spécial des modalités d‘un rendez-vous.
Le président, qui s‘est exprimé brièvement avant son départ pour Davos, a souligné sa volonté de coopérer avec les enquêteurs, a ajouté Cobb dans un communiqué.
Plusieurs responsables des services de renseignement, dont le directeur de la CIA, Mike Pompeo, ont été interrogés par les services de Mueller sur une éventuelle volonté de Trump de faire obstruction à l‘enquête, ont expliqué mercredi des sources à Reuters.
Ces questions montrent que, au-delà d‘une potentielle collusion entre la Russie et l’équipe de campagne de Trump, Mueller étudie les agissements de Trump lui-même en lien avec cette affaire.
Le président républicain, qui assure régulièrement ne pas faire personnellement l‘objet d‘une enquête, a répété mercredi qu‘il “n‘y a eu aucune collusion” avec la Russie.
Le Kremlin a nié toute interférence dans l’élection présidentielle américaine.
James Comey, l‘ancien directeur du FBI, a déclaré en juin dernier lors de son audition par la commission sénatoriale du Renseignement que Trump l‘avait invité à mettre fin à une enquête sur les liens entre son ex-conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn, et la Russie.
Comey a accusé Trump de l‘avoir limogé, en mai dernier, en vue de nuire à l‘enquête sur une possible ingérence de la Russie. Il n‘avait en revanche pas dit s‘il pensait que le président des Etats-Unis avait commis une entrave à la justice.
Le limogeage de Comey a entraîné la désignation de Robert Mueller à la tête de cette enquête sur “l‘affaire russe”.
Roberta Rampton et Warren Strobel avec Jan Wolfe, Doina Chiacu et James Oliphant, Jean Terzian pour le service français
Davos 2018: Jack Ma dit d'Alibaba "Si le commerce s'arrête, la guerre commence"
Les personnalités éminentes du monde se réunissent à partir de mercredi dans la ville suisse de Davos, dans le but d'évoquer les façons de "construire un avenir commun dans un monde fracturé", thème du Forum économique mondial (FEM) de cette année.
Ce thème est en phase avec ce que le président chinois Xi Jinping a préconisé dans son discours prononcé à Davos l'an dernier. Ce n'est qu'en œuvrant ensemble pour construire une communauté de destin pour l'humanité que la vie des populations à travers le monde pourra être améliorée, a fait remarquer M. Xi. Un point de vue qui résonne toujours à Davos, alors que le monde est confronté plus que jamais à un sentiment d'anti-mondialisation et à un protectionnisme croissants.
UNE CAUSE COMMUNE
"Aujourd'hui, l'humanité est devenue une communauté soudée de destin [...]. Nous devons nous engager à développer une économie mondiale ouverte pour partager les opportunités et les intérêts à travers l'ouverture et atteindre des résultats gagnant-gagnant", a déclaré M. Xi dans son discours lors de la réunion annuelle de Davos le 17 janvier 2017.
Alors que les fissures géostratégiques ont refait surface sur de multiples fronts avec des conséquences étendues sur les plans politique, économique et social, l'interprétation par la Chine du développement commun y apporte des solutions, en mettant l'accent sur l'égalité, l'équité et l'inclusion.
Le discours du président Xi Jinping revêt une signification historique, et son engagement en faveur d'un esprit d'ouverture et de collaboration a impressionné les participants, a déclaré Klaus Schwab, fondateur et président du FEM, dans une interview accordée récemment à Xinhua.
M. Schwab a salué l'influence de la Chine sur la lutte contre le changement climatique, l'avenir d'Internet et le financement du développement à travers le projet "La Ceinture et la Route". En outre, les entreprises chinoises se sont elles aussi responsabilisées sur la scène internationale, notamment dans les domaines du commerce et de l'économie circulaire.
Le président chinois a lancé cette idée de construire une communauté de destin mondiale en mars 2013 lors d'une visite à Moscou. Au cours des années suivantes, M. Xi a affiné sa vision de la gouvernance mondiale. L'élaboration de ce concept à Davos l'an dernier lui a valu de nombreux éloges tant en Chine qu'à l'étranger.
Dans son rapport au 19e Congrès national du Parti communiste chinois en octobre dernier, M. Xi a soulevé à plusieurs reprises l'idée de construire une communauté de destin pour l'humanité, traçant une feuille de route pour la politique étrangère de la Chine qui lie le futur du pays à celui du monde entier.
"La Chine continuera à jouer son rôle en tant que grande puissance responsable, participera activement à la réforme et au développement du système de gouvernance mondiale et n'aura de cesse d'y apporter sa sagesse et sa force", a indiqué M. Xi dans son rapport.
UNE VISION EN ACTION
Dans son discours prononcé l'an dernier à Davos, M. Xi a présenté un plan pour le développement commun, allant des relations internationales, de la sécurité et de la stabilité aux échanges culturels et à la protection de l'environnement, afin d'avancer avec le monde dans la construction d'une communauté de destin.
Depuis, la Chine a pris des mesures concrètes à cet égard. En mai dernier, Beijing a reçu des dizaines de dirigeants mondiaux au premier Forum de "la Ceinture et la Route" pour la coopération internationale.
Proposée par M. Xi en 2013, l'initiative "La Ceinture et la Route" vise à raccorder les politiques, les infrastructures, le commerce, la finance et les échanges entre les peuples le long et au-delà des anciennes routes de la Soie, de sorte à construire une nouvelle plateforme de coopération internationale qui permettra d'insuffler un nouvel élan à la croissance.
Jusqu'à présent, une centaine de pays et d'organisations internationales ont répondu positivement à l'initiative et promis d'y apporter leur soutien. Plus de 80 pays et organisations internationales ont signé des accords de coopération avec la Chine.
En s'appuyant sur l'idée de construire une communauté de destin pour l'humanité, la Chine a activement développé des partenariats mondiaux et élargi la convergence de ses intérêts avec d'autres pays.
La Chine fait ainsi avancer la coopération et la coordination avec les grands pays tout en renforçant les relations avec les pays en développement en respectant les principes d'amitié, de sincérité, de réciprocité des bénéfices et de prise en compte des intérêts de tous.
Dans le cadre de l'initiative "La Ceinture et la Route", la Chine a aidé d'autres pays dans le domaine des infrastructures dans le monde entier.
En mai dernier, le président kenyan Uhuru Kenyatta a inauguré la nouvelle ligne de chemin de fer à écartement normal Mombasa-Nairobi, d'une longueur de 480 km, construite par des entreprises chinoises, signe du soutien de la Chine à l'industrialisation, la prospérité et l'intégration régionale de l'Afrique.
En outre, la Chine est un ferme partisan de la lutte contre le réchauffement climatique. L'Agence internationale de l'énergie a indiqué l'an dernier dans un rapport que la Chine, premier investisseur en énergie du monde, a vu une chute de 25% de ses investissements dans les centrales à charbon en 2016, utilise de plus en plus des sources d'électricité propres et investit dans l'efficacité énergétique. Elle estime que la Chine dépassera l'Europe d'ici quelques années sur le plan des investissements dans l'efficacité énergétique.
Dans son discours du Nouvel An de 2018, le président Xi a déclaré : "La Chine remplira activement ses obligations et devoirs internationaux, restera fidèle à ses engagements en matière de lutte contre le changement climatique, promouvra activement l'initiative 'La Ceinture et la Route' et sera toujours un artisan de la paix dans le monde, un contributeur au développement mondial et un gardien de l'ordre international".
UN CONSENSUS EN EXPANSION
Le professeur Angus Deaton, lauréat du prix Nobel d'économie de 2015, a indiqué qu'il appréciait les efforts déployés par la Chine pour bâtir une communauté de destin et les contributions apportées par la Chine au monde et à la mondialisation.
Dans son discours, M. Xi a annoncé au monde que la Chine favorisait la mondialisation et appelait les autres pays à conjuguer leurs efforts à cette fin, a rappelé M. Deaton.
Reconnaissant les contributions et les efforts de la Chine, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, pour la première fois dans une résolution en mars dernier, le concept de "communauté de destin" avancé par Xi Jinping.
Ce concept reflète la vision large et humaine du président chinois pour une meilleure gouvernance mondiale, et intervient alors que les puissances mondiales cherchaient l'inspiration pour relever les défis et les risques auxquels se heurte le monde actuel.
Dans un entretien accordé à Xinhua, Michael Moller, directeur général de l'Office des Nations unies à Genève, a indiqué que ce concept du président Xi était très impressionnant et "extrêmement bienvenu", particulièrement dans le monde d'aujourd'hui confronté à des fragmentations, des confrontations et des difficultés.
"Ce concept répond dans une large mesure à ce dont le monde a besoin aujourd'hui. Il est très important pour la communauté internationale d'avoir ce genre d'approche beaucoup plus collaborative pour aider à résoudre les problèmes actuels, mais aussi les problèmes futurs", a déclaré M. Moller. "Nous avons besoin de chefs de file, nous avons besoin de grands pays comme la Chine pour nous aider à réaliser nos objectifs communs."
De l'autre côté de l'océan Atlantique, les hauts responsables mondiaux, comme les participants au forum de Davos, partagent la vision de Xi Jinping.
Alicia Barcena, secrétaire exécutive de la Commission économique de l'ONU pour l'Amérique latine et les Caraïbes, a indiqué mardi que les pays de la région œuvraient à la concrétisation d'une communauté de destin pour l'humanité, avec pour objectif de créer un monde plus pacifique et plus durable.
"La Chine joue un rôle important dans les efforts visant à réaliser une prospérité commune et une paix durable à travers le monde", a-t-elle estimé lors de la seconde réunion ministérielle du Forum Chine-CELAC (Communauté des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes).
L’avenir du monde sera négocié dans les deux prochaines semaines à l’approche de la Lune bleue.
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NOTES
ALERTE. Après avoir provoqué un méga tremblement en Alaska, la mystérieuse Comète au "Tir mortel" se dirige vers la Californie
Le dernier échange est survenu au cours des 36 dernières heures, lorsque cette comète a "frappé" le Soleil, causant une éruption solaire massive et une décharge de plasma. Il a été suivi, 12 heures plus tard, par un séisme de magnitude 8,2 frappant la mer au large des côtes de l'Alaska. VIDEO
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La description des «tornades spatiales» par le philosophe américain George Woodward Warder en 1903 est confirmée par la NASA en 2008 |
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Le 7 janvier 2018, sur des milliers de kilomètres dans l'est de la Russie, le ciel nocturne devient bleu électrique, accompagné d’un terrible coup de tonnerre rappelant une explosion nucléaire |

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Tous les Tremblements de terre frappant la région continentale américaine depuis le 1er janvier 2018 (Rouge : tremblements de terre survenus le 23 janvier ... Orange : tremblements de terre survenus le 22 janvier ... Jaune : tremblements de terre survenus au cours des deux dernières semaines.) |

