WWIII : MACRON PRESIDENT N'ESSUIE PLUS LES OEUFS AU SALON DE L'AGRICULTURE, grâce à son imperméabilité naturelle et de l'Accord UE-Mercosur vers un quota d'importation de 99 000 t de viande bovine sud-américaine.

Publié le par José Pedro, collectif des rédacteurs dans LAOSOPHIE sur Overblog

WWIII : MACRON PRESIDENT N'ESSUIE PLUS LES OEUFS AU SALON DE L'AGRICULTURE, grâce à son imperméabilité naturelle aux problèmes des paysans, (qui feraient mieux de jouer à la Bourse ou sur le Forex), et de l'Accord UE-Mercosur vers un quota d'importation de 99 000 t de viande bovine sud-américaine annuel.

Pourquoi fabriquer très cher en France de la Viande de qualité, qui ne sera consommée que par le restaurant de l'Elysée, ou des grands chefs inabordables avec des plats à partir de 150 euros, pour une clientèle déjà conquise, alors qu'on peut nourrir le bon peuple moins cher avec de la viande de porc où les bouchers nous apprennent qu'ils y mettent aussi les parties cancérigènes, ou de la viande de bovins contaminée des Pays du Mercosur, à des prix défiant toutes concurrences, pour faire plaisir à quelques milliardaires de la viande? Macron a toujours défendu les Milliardaires et prend aux pauvres pour redonner aux riches.

Blairo Maggi, le ministre de l'Agriculture du Brésil est concerné par les révélations sur les comptes offshore des Paradise Papers. Or, c'est lui qui a minimisé, il y a quelques mois, le scandale de la viande avariée au Brésil, en espérant aboutir à un accord de libre-échange Europe-Mercosur comprenant une large importation de viande par l'Europe...

La FNB dénonce les avancées des négociations sur le projet d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur. A l'issue d'une réunion entre représentants sud-américains et les commissaires européens mardi 30 janvier, « l'accord pourrait acter l'ouverture du marché intérieur à 99 000 t de viandes bovines sud-américaines ». Mais quelles sont vraiment les « lignes rouges » d'Emmanuel Macron ?

En France, on a déjà volontairement perdu nos industries par des manœuvres politicardes qui ont enrichi certains, on a perdu nos mines de charbon contrairement à l'Allemagne pour les mêmes raisons, on a perdu notre informatique gros systèmes, pour faire plaisir aux Américains par les Politiciens Français qui sont soit à La French-American Foundation , soit au Bilderberg-group, soit les deux comme pour Macron. Ce dernier a donc déjà signé le départ d'Air Bus auprès de Thomas Enders,(ou Tom le délinquant en allemand) PDG et parachutiste parachuté dans l'ex cabinet Merkel, aujourd'hui il a tout cédé aux USA. 

Fils d'un berger, ayant reçu la même formation que son père, mais sachant exécuter les ordres sans nécessiter de diplôme d'ingénieur aviation, Thomas Enders est officier de réserve dans la Bundeswehr et occupe divers postes de conseiller ou d'officier d'état-major de complaisance, suite à son passage dans le cabinet Merkel. Il a été parachutiste. De 1982 à 1985, il est assistant parlementaire au Bundestag par cooptation, puis travaille jusqu'en 1990 dans divers instituts de recherche bidon  (Fondation Konrad Adenauer à Sankt Augustin (Saint Augustin) ; International Institute for Strategic Studies à Londres ; Société allemande pour la politique étrangère (Deutsche Gesellschaft für Auswärtige Politik) à Bonn) payé par la Franc-Maçonnerie. Membre de la CSU, il est proche de Friedrich Merz (de); il est alors un des collaborateurs du ministre allemand de la défense Gerhard Stoltenberg. Il quitte le parti en mars 2011, exprimant sa critique sur la politique allemande concernant la Libye et la course antinucléaire.

Il rejoint DASA en 1991, où il exerce différentes fonctions au département marketing ou auprès de la direction générale, jusqu'à devenir responsable de la division Defence & Security Systems et membre du Comité exécutif d'EADS (société issue de la fusion entre DASA, Aérospatiale-Matra et CASA). Il dirige alors la branche armements d'EADS.

De juin 2005 à août 2007, il est l'un des deux coprésidents exécutifs du constructeur aéronautique européen EADS, avec Noël Forgeard, puis Louis Gallois.

D'août 2007 à mai 2012, il est président du groupe Airbus, filiale d'EADS, maison mère dont il devient président exécutif le .

En 2013, Thomas Enders est sacré "patron le plus performant" du CAC 40 par le magazine Challenges pour ses fonctions au sein d'EADS.

En avril 2017, la justice autrichienne ouvre une enquête le visant directement pour chercher à savoir si des faits de corruption ont cherché à privilégier l'Eurofighter aux dépens des concurrents proposés par Saab et Lockheed Martin. Sa gestion est également critiquée, qualifiée d'autocratique par certains.

En conflit avec le CEO d'Airbus Fabrice Brégier, son départ est annoncé en 2019 en même temps que le reste des transfert d'Airbus aux US.

Suite au coup d'Etat de 2017, Macron et ses députés, tous issus des Loges Maçonniques, sont en train de liquider la France, terre à vendre et à acheter par les Américains, qui pour faire bonne figure ont vendu quelques fleurons aux Nipons, aux Chinois (aéroport de Toulouse et châteaux viticoles et industries avec Dongfeng ), aux Russes (aviation)...

Alors Macron n'est venu écouter que les pleurs des Paysans, qu'il va reformer à Pôle emploi, dans les métiers de la bouche, où l'on a besoin de petites mains, bien souvent non déclarées, et les Paysans surendettés volontairement revendront pour essuyer leurs dettes et leurs larmes. Au Salon pas de groom à la porte, c'est du pied que Macron repousse le battant, rien ne vaut la manière forte pour se faire respecter en entrant et dit : 

« Nous aurons une discussion nourrie » avec le président argentin Mauricio Macri, a indiqué le président dans un discours aux agriculteurs français prononcé dans le Puy-de-Dôme jeudi.

Selon Emmanuel Macron, l'accord en cours de négociation entre l'Union Européenne d'une part et le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay d'autre part - très décrié par les éleveurs bovins français - « peut être bon si nos lignes rouges sont tenues ». « Il est clair que ce sera un défi porté en particulier pour la filière bovine puisqu'il permettra de faire rentrer des volumes » de viande sud-américaine sans droit de douane dans les pays européens, a-t-il admis, après avoir remercié le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, d'avoir « résisté » en fin d'année 2017 « à un accord que beaucoup poussaient », et qui « aurait été mauvais pour la viande, le sucre et l'éthanol ».

Il a tracé au moins deux des lignes rouges en question, l'une sociale, l'autre environnementale : « On ne peut pas prendre des accords qui favorisent un acteur industriel ou agricole à des milliers de kilomètres qui a un autre modèle social ou un modèle environnemental qui fait le contraire de ce que nous imposons à nos propres acteurs » a-t-il dit. Si les deux blocs parviennent à un accord commercial, des milliers de tonnes de bœuf latino-américain produit industriellement entreraient chaque année en Europe sans droit de douane.

Selon les calculs de l'Institut de l'élevage, les prix de vente pourraient alors baisser de 10 %, et 25 000 à 30 000 emplois pourraient disparaître dans la filière en France, affirme la Fédération nationale bovine (FNB).

Pour rassurer les éleveurs, Emmanuel Macron a rappelé que le marché turc de la viande bovine était en train de se rouvrir « activement », ainsi que le marché chinois à la suite de son récent voyage à Pékin, et que « l'accord négocié avec le Japon est un très bon accord en particulier pour la viande ».

Blairo Maggi, le ministre de l'Agriculture du Brésil est concerné par les révélations sur les comptes offshore des Paradise Papers. Or, c'est lui qui a minimisé, il y a quelques mois, le scandale de la viande avariée au Brésil, en espérant aboutir à un accord de libre-échange Europe-Mercosur comprenant une large importation de viande par l'Europe...

L'Europe va-t-elle devoir revoir sa copie dans le cadre de l'accord de libre-échange actuellement négocié avec les pays du Mercosur, soit de l'Amérique du Sud avec le Brésil en fer de lance ? Ce ne serait pas illogique, car les toutes récentes révélations sur les Paradise Papers mettent en cause nommément Blairo Maggi, actuel ministre de l'Agriculture du Brésil. Or, dans l'accord de libre-échange actuellement négocié, son rôle n'est pas mince...

Un argument supplémentaire contre le contingent de viande bovine dans l'accord Europe - Mercosur

Dans l'accord en cours en effet, comme WikiAgri vous l'avait dit, un contingent de 70 000 tonnes de viande bovine de l'Amérique du Sud vers l'Europe fait partie des négociations. Les détracteurs de cette ligne (soit, entre autres, la majorité des députés européens français en charge de l'agriculture, plus toutes nos institutions de l'élevage ou autres syndicats) mettaient en avant deux arguments pour s'y opposer : 1. la crise de la viande bovine qui frappe déjà les producteurs européens ; 2. le fait que le Brésil ait connu récemment, en début d'année, un scandale avec un trafic de viande avariée.

Or, celui qui a minimisé le scandale en question, c'est Blairo Maggi. Le Monde daté du 11 avril 2017 explique ainsi comment le ministre de l'Agriculture du Brésil a su user de toute son influence, de milliardaire qu'il est également, pour que le problème n'en soit plus un... A un point tel, donc, que la Commission européenne a accepté le principe d'évoquer ce contingent de viande bovine dans les tractations ranimées depuis la rentrée de septembre.

Et voilà donc qu'un troisième argument, et non des moindres, vient alourdir le passif pour introduire davantage de viande sud-américaine en Europe qu'actuellement : son plus grand défenseur est impliqué directement dans l'affaire des comptes offshore mis à jour par les Paradise Papers. Il l'est même directement avec le géant français des matières premières, Louis Dreyfus : ainsi, une société du nom de Amaggi & LD Commodities SA est enregistrée avec un compte aux îles Caïman. Cette société vise à commercialiser du maïs et du soja. Selon les données recueillies dans le cadre des Paradise Papers, "la famille Maggi a été classée parmi les plus grands producteurs de soja au monde ainsi que l'une des familles les plus riches du Brésil". La société en question, qualifiée de "pleinement opérationnelle", afficherait ainsi des ventes brutes "de 100 millions de dollars provenant du commerce des produits agricoles" (source des guillemets : la fiche dédiée à Blairo Maggi sur le site internet des Paradise Papers). Le site des Paradise Papers fait également mention d'un communiqué de Blairo Maggi démentant tout bénéfice avec cette société.

C'est le profit de la culture du soja OGM qui repose aux îles Caïman

Pour autant, que signifie la découverte de ce compte offshore aux îles Caïman ? Il a finalement de grandes implications sur l'agriculture, y compris mondiale. Car ce sont les bénéfices de la culture du soja, forcément OGM dans ces contrées, qui échappent à la fiscalité. En d'autres termes, le mode de production brésilien, pourtant souvent cité en exemple, comprend non seulement un salariat parmi les plus faibles au monde pour ses ouvriers agricoles, mais encore un profit pour un nombre extrêmement restreint de bénéficiaires uniquement, tel qu'il change toute la donne partout dans le monde dans une course effrénée à la productivité.

Comment des éleveurs européens producteurs de viande bovine peuvent-ils lutter à armes égales avec leurs homologues brésiliens, lesquels nourrissent leurs troupeaux avec un soja non seulement plus performant en tant qu'OGM, cultivé moins cher avec une main-d'oeuvre (beaucoup trop) bon-marché, mais encore défiscalisé par un passage virtuel par les îles Caïman ? Et l'Europe peut-elle poursuivre à se montrer complice d'un tel système en continuant à vouloir inclure le contingent d'import dans ses accords de libre-échange ?

Et si les Paradise Papers avaient donné un argument nouveau majeur pour se sortir de cette situation ?

En savoir plus : http://www.wikiagri.fr/articles/lelevage-europeen-sous-la-menace-dun-accord-avec-les-pays-de-lamerique-du-sud/15798 (notre article sur les tractations concernant l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur) ; http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/04/11/blairo-maggi-un-ministre-au-secours-de-la-viande-bresilienne_5109362_3234.html (l'article du Monde évoquant l'action de Blairo Maggi pour minimiser le scandale de la viande avariée au Brésil) ; https://offshoreleaks.icij.org/stories/blairo-borges-maggi (fiche dédiée à Blairo Maggi sur le site internet des Paradise Papers).

Ci-dessous, au Brésil, atelier de découpe de viande bovine destinée à l'export (photo d'archives). 

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Sifflé au salon de l'agriculture, Emmanuel Macron perd son sang froid
Emmanuel Macron a été interpellé au salon de l'agriculture
Au cours de sa longue visite au salon de l'agriculture, qui ouvre ce 24 février, Emmanuel Macron a essuyé les traditionnels sifflets réservés aux politiques. Il a également eu un échange tendu avec un agriculteur.

Alors qu'il traversait les allées du salon de l'agriculture qui ouvrait le jour même, le président français Emmanuel Macron a essuyé quelques sifflets ce 24 février, lors de sa première visite en tant que président de la République.

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Salon de l’agriculture: Macron sifflé par des paysans en colère

Emmanuel Macron a eu également un échange tendu avec des agriculteurs de la FNSEA, syndicat majoritaire dans la profession agricole. Le chef d'Etat a même été invité, par l'un d'eux, «à rester calme».

«Moi, je suis calme, je m'adresse poliment moi», intervient un agriculteur, visiblement surpris qu'Emmanuel Macron perde ses nerfs sur le sujet du glyphosate.

En effet, les agriculteurs français ont montré une certaine inquiétude sur le manque d'alternative au célèbre herbicide, utilisé notamment pour les récoltes de céréales ou les vignes. Strict, d'Emmanuel Macron leur a alors répondu : «Moi j'aurais à répondre de ce que je fais demain et après-demain. Dans le passé, on a dit que l'amiante n'était pas dangereux. Les dirigeants qui l'ont laissé passer, ils ont eu à répondre. Moi, les ouvriers agricoles, les consommateurs qui demain diront "vous aviez le glyphosate, vous le saviez, vous n'avez rien fait", ils me regarderont les yeux dans les yeux.»

Emmanuel Macron a effectivement dû s'expliquer sur son engagement en novembre 2017, celui d'interdire de glyphosate «au plus tard dans les trois ans». Des agriculteurs inquiets alors que leurs voisins européens, après une décision des Etats membres de l'Union européenne le 27 novembre, pourront continuer à utiliser le produit durant les cinq prochaines années.

Emmanuel Macron

@EmmanuelMacron

J’ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans 3 ans.

Face aux agriculteurs, Emmanuel Macron a dû aussi s'expliquer sur la menace de l'import des viandes aux hormones et de la nourriture OGM sur les étals français avec l'accord de libre-échange en négociations entre l'UE et le Mercosur.

Comprenant cette crainte, le président a tout de même écarté l'hypothèse protectionniste : «L'avenir de l'agriculture n'est pas dans la fermeture, quelle qu'elle soit. Vous êtes dans une filière [les céréales] qui exporte. Ça ne marche pas de dire "On ferme d'un côté et on ouvre de l'autre". Notre économie, notre agriculture, c'est d'ailleurs l'une de ses fiertés, elle est exportatrice. Elle a donc besoin d'être ouverte. On est gagnants sur le Mercosur, la négo n'est pas finie, moi j'ai mes lignes rouges.»

Maintenant leurs positions, deux agriculteurs sont restés dubitatifs : «On est gagnant à quel niveau ? Pas au niveau agricole», s'est désolé l'un d'eux.

Confiant, Emmanuel Macron s'est dit favorable pour faire bouger les lignes au sein de l'UE pour que celle-ci puisse mieux contrôler les normes.

Le président, accompagné du ministre de l'Agriculture Stéphane Travert, a également été sifflé pendant plusieurs minutes par une dizaine de membres des Jeunes agriculteurs, qui ont brandi des T-shirts portant l'inscription «Attention agriculteurs en colère».

Plus tôt, une quinzaine de militants pro-vegan avaient aussi manifesté très brièvement, avant d'être expulsés manu militari.

Lire aussi : Salon de l'agriculture : en terrain hostile, Emmanuel Macron parviendra-t-il à séduire ?

Salon de l'agriculture : en terrain hostile, Emmanuel Macron parviendra-t-il à séduire ?

Salon de l'agriculture : en terrain hostile, Emmanuel Macron parviendra-t-il à séduire ?© Philippe Lopez
Un jeune agriculteur qui porte une gerbe sur son exploitation qui ferme.

Le président français redouble d'efforts pour séduire les exploitants agricoles. Alors que s'ouvre le salon de l'agriculture, le discours très «start-up» d'Emmanuel Macron parviendra-t-il à convaincre le monde agricole, loin de lui être acquis ? "Il faut valoriser vos produits sur Internet, dit-il", "un paysan de nos jour laboure son clavier d'ordinateur pour faire pousser de la clientèle, il fait venir ses clients dans son champ virtuel, et vend des semences à ses clients qui vont les planter, puis ses clients regardent pousser ce qu'il ont semé à partir du smartphone, en fonction des règles à observer, et pourra prélever des royalties si rien ne pousse de la faute à Voltaire, et par contre distribuera des diplômes de prix agricoles à ses clients qui auront réussi à faire pousser les graines par la faute à Rousseau."

Le 22 février, Emmanuel Macron a convoqué plus d’un millier de jeunes agriculteurs de moins de 35 ans, installés depuis moins d’un an, à l’Elysée. Il les a gratifiés d’un discours offensif et volontariste pour définir les stratégies agricoles du futur à ceux qui vont les incarner. «Je ne suis pas en train de préparer mon samedi», a-t-il averti, assurant préparer l’avenir et voir plus loin que sa visite du salon de l’agriculture deux jours plus tard. 

Emmanuel Macron n’a pas caché son manque d’enthousiasme face au rendez-vous annuel des agriculteurs français, où il avait eu la mauvaise surprise de voir son crâne servir de piste d’atterrissage à œuf en 2017. «Je me fiche de préparer l'ambiance de samedi, je construis le visage de la France agricole des prochaines années», a-t-il annoncé au parterre des jeunes exploitants. Durant son allocution d'une heure, Emmanuel Macron n’a pas eu de mots assez durs pour ses opposants, «les grands défenseurs de l’agriculture en parole travaillant dans les actes à maintenir le statu quo». Il a fustigé agriculteurs et responsables du secteurs qui «agitent la peur». «Je les croiserai samedi et les regarderai dans les yeux», a-t-il tonné.

Un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo et Le Figaro paru le 23 février établit que 69% des personnes interrogées jugent le chef de l'État «plutôt éloigné» des préoccupations de la France rurale. Ces dernières semaines ont été émaillées de manifestations d’agriculteurs pour protester contre la mise en œuvre de réformes agricoles suivant des injonctions européennes. 

Mais Emmanuel Macron, qui défie la vieille garde «du système», selon lui défavorable à la majorité du secteur, essaie aussi de soigner les agriculteurs, un électorat qui ne lui est pas responsable. Après une cérémonie de présentation des voeux particulièrement léchée dans le Puy-de-Dome le 25 janvier, il a invité à l’Elysée les acteurs susceptibles de suivre sa feuille de route, dans laquelle on retrouve les leitmotivs du macronisme : volontarisme, économie de marché et entrepreneuriat. Il a ainsi annoncé un vent de changement dans le bocage : «des marchés nouveaux, une concurrence nouvelle, des habitudes sociales nouvelles, des technologies nouvelles : une vraie mutation.»

Mesures et lois nouvelles : quand Emmanuel Macron tente de faire passer la pilule

Le président français sait que les sujets qui fâchent sont nombreux et garde indubitablement à l'esprit le souvenir des manifestations d'agriculteurs survenues un peu plus tôt dans le mois contre la réforme des zones défavorisées – la nouvelle carte des communes pouvant percevoir des aides, afin de remplir des conditions posées par Bruxelles. Si davantage de communes seront éligibles, certaines seront désormais exclues de cet avantage. Cette situation a entraîné une vive fronde dans les communes lésées comme le Loiret, le Cher, l'Indre-et-Loire, l’Aveyron, le Gers... «Il y a 1380 communes qui sortiront et 4900 communes qui entrent et plus de moyens alloués, mais ceux qui rentrent et qui auront les moyens ne disent pas merci», s’est défendu le président, qui a déploré le fait que seuls les mécontents s'expriment. Ces derniers bénéficieront selon lui d’un sas de deux ans et d’un accompagnement pour comme des aides d'investissement vers la mécanisation, le photovoltaïque…

Autre sujet qui fâche : les prix de la grande distribution, sans cesse tirés vers le bas, qui contraignent un grand nombre d’agriculteurs à vendre à perte. Les Etats Généraux de l'alimentation avaient permis l'édiction d'une charte dans laquelle les grandes surfaces s’engageaient à proposer de meilleurs prix. Mais dans la réalité, elles n’ont pas respecté leurs promesses, provoquant la fureur des a griculteurs qui ont bloqué l’accès aux grandes surfaces ces dernières semaines et ont déversé du fumier devant les enseignes. Emmanuel Macron est monté au créneau, rappelant que la situation était sous contrôle et qu'une loi sur le juste prix des grandes surfaces devait bientôt voir le jour. «Ce ne sont pas des promesses ! Je me suis engagé, le texte législatif sortira au printemps», a-t-il affirmé, vantant des «actions concrètes».

Mais le juste prix se mérite. En échangr d'un «système qui arrête de sous payer les gens et d'acheter moins cher que le coût de production», Emmanuel Macron préconise une «vraie révolution culturelle» consistant dans le passage «d’exploitant agricole à entrepreneur agricole». Une transformation qui s’accompagne de la création d’«une stratégie de filière», avec des plans pour redéfinir «le transport, l’exportation, la transformation, le passage par le bio, le circuit court»… Une refonte en profondeur du métier d'agriculteur. Mais les exploitants vont-ils être sensibles au discours made in start-up du président de la République ?

Troisième dossier, un des plus lourds : l’accord du Mercosur, qui a donné lieu à de nombreuses manifestations le 20 février dans toute la France. Il s'agit d'un projet d'accord commercial européen de libre-échange avec les pays d'Amérique latine, comme le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay. Si la France l'acceptait, entre 50 000 et 70 000 de tonnes de viande bovine, 80 000 tonnes de volailles et de grands volumes de sucre pourraient inonder le marché européen, et venir concurrencer des filières déjà très développées en France.

Loin de rétropédaler sur un accord qui n’est pas encore signé, Emmanuel Macron l’a défendu, au risque d’écœurer encore davantage les éleveurs des filières en souffrance. Selon lui, une précédente version de l’accord «mauvaise pour les agriculteurs» a été repoussé à sa demande. Dans sa version actuelle, le texte serait «bon pour de nombreuses filières agricoles, pour l’économie française», et le pays aurait un «intérêt offensif à l’adopter». Le chef de l'Etat s’est ainsi insurgé contre le procès fait au Mercosur alors que la filière bovine connaîtrait selon lui des problèmes structurels, comme un manque d’organisation et d'investissements, qui seraient bien plus graves. Il a aussi vilipendé ceux qui avaient concouru à faire perdurer le système «parce qu’il est bon pour eux». 

Enfin, Emmanuel Macron a annoncé le montant du budget qu’il souhaitait consacrer au monde agricole : cinq milliards d'euros distribués notamment via divers investissements dans des «projets transformant», comme la rénovation de bâtiments pour plus de confort pour l’homme et l’animal. Il souhaite aussi faciliter la reprise des installations par les jeunes grâce à divers «partages financiers».

Ce discours très volontariste arrivera-t-il à charmer un auditoire plutôt conservateur ? Première réponse au salon de l'Agriculture...

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