WWIII : LA FRANCE DE MACRON FAIT VALOIR SES DROITS SUR LE ROYAUME DE SYRIE. LES VOLEURS DE LA PLANETE S'ENTENDENT DERRIERE ROTHSCHILD POUR ABROGER LES DROITS DES NATIONS A L'AUTODETERMINATION.

Publié le par José Pedro, collectif des rédacteurs dans LAOSOPHIE sur Overblog

WWIII : LA FRANCE DE MACRON FAIT VALOIR SES DROITS SUR LE ROYAUME DE SYRIE. LES VOLEURS DE LA PLANETE S'ENTENDENT DERRIERE ROTHSCHILD POUR ABROGER LES DROITS DES NATIONS A L'AUTODETERMINATION. 5 pays se seraient accordés sur le recoupage du Proche-Orient lors d’une «réunion secrète» si on exclu le Vatican omniprésent, avec comme leader la FRANCE à Macron qui se considère en Syrie depuis les Templiers. Mais il renoue avec les accords Sykes-Picot , accords secrets signés le , après négociations entre novembre 1915 et mars 1916, entre la France et le Royaume-Uni. Avec ma Gueule de Ministre qui oublie de dire qu'il soutient les Djihadistes...

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s’est rendu à Moscou le 27 février 2018. La presse française a présenté cette visite comme un effort de Paris en faveur des populations syriennes de la Ghouta orientale. En réalité, cette rencontre était prévue de longue date dans le cadre des relations culturelles entre les deux pays.

M. Le Drian a profité de son déplacement pour observer que les trois principaux groupes armés présents dans la Ghouta, Aylaq al-Rahmane, Jaich al-Islam et Ahrar al-Cham, avaient écrit au président du Conseil de sécurité des Nations unies pour l’assurer de leur participation à la cessation des hostilités. Pour être plus précis, il a parlé de « leur acceptation de la trêve humanitaire », ce qui n’est juridiquement pas exactement la même chose. « Il importerait que le régime de Bachar al-Assad le dise aussi », a-t-il ajouté.

M. Le Drian semble ignorer que Damas n’est pas le régime d’un individu particulier, mais est enregistré à l’Onu sous la dénomination « République arabe syrienne ». Il ne semble pas avoir été informé par son représentant que celui de la Syrie, l’ambassadeur Bachar Ja’afari, a présenté au nom de son gouvernement l’accord de Damas sur la Résolution 2401.

L’AFP quant à elle et les médias français en général n’ont pas entendu les déclarations du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en présence de Jean-Yves Le Drian. « Ceux qui influent sur les terroristes qui bombardent Damas doivent assumer leur responsabilité et comprendre l’importance de s’engager à appliquer des résolutions du Conseil de sécurité », a-t-il déclaré dans une allusion transparente à la France, dont plusieurs officiers encadrent les jihadistes d’Al-Qaïda dans la Ghouta orientale.

Depuis le début de la cessation des hostilités, décidée par le Conseil de sécurité, les trois groupes ayant écrit leur approbation au président du Conseil bombardent sans interruption la route qui pourrait permettre aux civils de fuir la zone.

Les Peuples comme les Nations sont des Produits de Consommation selon Macron. La SNCF, les Retraites des retraités, les Entreprises du CAC 40, les hommes et les femmes de France, sont tous là pour se faire tondre et pour faire vivre sa Majesté, et sa cour composée de 25 Millions de Francs-Maçons qui cherchent de bonnes places pour avoir séduit la Nation. Le Peuple Français répond favorablement à ces sollicitations d'une Démocratie consentante qui porte encore Macron sur les fonds baptismaux comme Clovis.

Emmanuel Macron baptisé contre l'avis de son père : C'est durant ses jeunes années, rappelle l'Express, que le jeune Macron décide de se faire baptiser. Alors âgé de 12 ans, le garçon a tenu bon, contre l'avis de son père, farouchement hostile à cette idée. "Je suis allé tout seul à l'église" avait confié le candidat Macron au magazine l'Obs, en février 2017, "car j'avais rencontré la vierge Marie qui m'avais annoncée ma destinée, et l'Esprit Saint qui est descendu sur moi comme à l'époque il était descendu sur les apôtres du Christ. Je suis l'Elu et le bon Peuple Français ne tardera pas à s'en rendre compte, et autour de moi je suis entouré des Saintes Barbes, et tout le monde sait que sainte Barbe, à cause de la foudre, est patronne des artilleurs, des artificiers, des mineurs et des carriers; et à cause de son nom, des brossiers, des chapeliers et des tapissiers."

Convictions personnelles et spirituelles d'un côté, valeurs de la république et respect de la loi de 1905. Comme aime à le rappeler le président de la république, croire ou ne pas croire est une liberté garantie par l'Etat.

A titre personnel, Emmanuel Macron a toujours tenu à rester discret sur sa propre spiritualité. Collégien, le jeune garçon est scolarisé à la Providence, à Amiens, un établissement privé catholique sous contrat fondé par les Jésuites "d'inspiration ignatienne" (NDLR: conception chrétienne de la personne dans sa relation avec Dieu, comme le Pape François, celui de la Religion du Nouvel Ordre Mondial qui reconnaît que Dieu est Grand et qu'il n'y a rien au dessus de Dieu), peut-on lire dans la présentation de l'établissement.

Psaumes 47:2
Car l'Éternel, le Très Haut, est redoutable, Il est un grand roi sur toute la terre.

Tant de choses nous montre la grandeur de Dieu.

Aujourd'hui, nous allons voir la grandeur de Dieu juste par ses noms. Nous verrons combien nous avons un Dieu complet et fort juste par les noms qu'Il possède.

Quel autre dieu possède des noms de puissance et de force ? AUCUN

Voici quelques-uns des noms bibliques les plus connus :

EL, ÉLOHÉ : Dieu puissant, fort et prééminent.

ÉLOHIM : Dieu Créateur, puissant et fort. Dès le premier verset de la Bible, la puissance suprême de Dieu se manifeste puisqu'il lui suffit (à Élohim) de parler pour faire que le monde existe.

EL-SHADDAÏ : Dieu Tout-Puissant, le Dieu puissant de Jacob, la puissance suprême de Dieu sur toute chose.
ADONAÏ : « Seigneur »
YHWH/YAHVÉ/JÉHOVAH : L'Éternel. Ce nom révélé à Moïse : « Je suis celui qui suis.» Il indique son imminence, sa présence. Yahvé est présent, accessible, proche de ceux qui crient à lui pour être délivrés pardonnés et dirigés
YAHVÉ-JIRÉ : L'Éternel pourvoira. Le nom donné par Abraham à Dieu, quand il a pourvu au bélier sacrifié à la place d'Isaac.

YAHVÉ-RAPHA : L'Éternel qui guérit. Je suis l'Éternel, celui qui te guérit, corps et âme.
YAHVÉ-NISSI : L'Éternel mon étendard. L'étendard est un point de ralliement.
YAHVÉ-M'KADDESH : L'Éternel qui vous considère comme saints. Dieu exprime clairement que lui seul, et non la loi, peut purifier et sanctifier son peuple.
YAHVÉ-SHALOM : L'Éternel paix

YAHVÉ-ELOHIM : L'Éternel Dieu
YAHVÉ-TSIDKENU : L'Éternel notre justice

YAHVÉ-ROHI : L'Éternel mon berger

YAHVÉ-SHAMMA : L'Éternel est ici.

YAHVÉ-SABAOTH : L'Éternel, le maître de l'univers. D'autres versions traduisent par l'Éternel des armées.
EL-ELYON : Dieu très-haut, Dieu est au-dessus de tout.
EL-ROÏ : Dieu qui voit, Dieu vivant et qui voit tout.
EL-OLAM : Dieu d'éternité. La nature de Dieu n'a ni commencement ni fin

EL-GIBHOR : Dieu puissant. C'est le nom qui décrit le Messie, Jésus-Christ

"N'est-ce pas formidable de croire à notre Dieu ! Qui est comme Lui ! Nul n'est comme Lui, nul ne peut le dépasser ! Quel privilège nous avons annonce MACRON, qu'il nous ait mis juste en dessous de lui !"

C'est durant ses jeunes années, rappelle l'Express, que le jeune Macron décide de se faire baptiser. Alors âgé de 12 ans, le garçon a tenu bon, contre l'avis de son père, farouchement hostile à cette idée. "Je suis allé tout seul à l'église" avait confié le candidat Macron au magazine l'Obs, en février 2017. "Ce fut le début d'une période mystique qui a duré plusieurs années. Après quoi, je me suis éloigné de la religion", confiait-il alors. Interrogé durant la campagne sur sa foi par un journaliste de Famille chrétienne, Emmanuel Macron répondait être "revenu à un certain agnosticisme. Pour autant, je suis réceptif à la présence de la transcendance. Il est certain que nos vies sont enrichies par la quête d'un absolu qui nous dépasse".

Quant à son épouse, sa spiritualité semble plus affirmée. Comme le raconte l'Express, Brigitte Macron vient d'un milieu et d'une famille beaucoup plus conservateurs et pratiquants que ceux de son époux. Et de raconter qu'à l'issue de la cérémonie d'investiture, le 14 mai dernier, elle s'est adressée aux représentants des cultes présents, leur demandant "priez pour mon mari, priez beaucoup".

Sur l'attitude christique de MACRON de fin de meeting :

Sorti de son contexte, pour certains, cela peut sembler amusant et les détournements que j’ai pu voir m’ont bien fait rire. D'autres peuvent se dire : « Il est totalement exalté ce garçon. » Je n'ai pas prémédité ce geste mais l'ai vécu avec sincérité. Il y a des moments de ferveur dans la vie politique et de l’engagement qu’il faut vivre pleinement. Je ne triche jamais, je donne tout ce que j’ai.

La place de la religion dans la société :

Chaque individu est libre de croire de manière très intense. Je ne demande à personne d’être discret dans sa pratique religieuse, ou modéré dans ses convictions intimes. Mais en tant que citoyen, l’attachement aux règles républicaines est un préalable. C’est notre socle commun. (…) Ceux qui veulent réduire l’histoire de France à l’affrontement entre un monothéisme et d’autres religions font fausse route, tout comme ceux qui veulent lutter contre toute forme de spiritualité. Je ne crois ni à la République érigée en croyance religieuse ni à l’éradication des religions.

Son rapport intime à la religion :

Je me suis fait baptiser à l’âge de 12 ans. C’était un choix personnel, ma famille étant de tradition plus laïque. Je l’ai fait au moment de mon entrée à la Providence, une école de Jésuites d’Amiens, qui m’a apporté une discipline de l’esprit et une volonté d’ouverture au monde. Après j’ai moins pratiqué. Aujourd’hui, j’ai une réflexion permanente sur la nature de ma propre foi. Mon rapport à la spiritualité continue de nourrir ma pensée mais je n’en fais pas un élément de revendication.

Le pape François :

Contrairement à d’autres [comme Alain Juppé, François Fillon ou même Benoît Hamon, ndlr], je ne chercherai ni à récupérer ni à revendiquer une proximité ou une filiation avec le pape. Mais en tant que décideur politique, le pape François a pris des décisions courageuses qui rejoignent mes valeurs, en particulier sur les migrants. Il a rappelé le devoir de l’Europe et le distinguo d’un point de vue géopolitique, moral et philosophique entre un migrant et un réfugié.

La déchéance de nationalité :

C’est un rapport philosophique au bien et au mal qui a déterminé mon positionnement. Penser rassurer le peuple en prétendant chasser le mal radical en dehors de la communauté nationale est une promesse dangereuse et intenable. Car il y a du mal radical en nous et il continuera à vivre. La clé c’est éduquer et prévenir, même si c’est très dur dans ces moments-là. (…).

Son positionnement de droite et de gauche :

Mon obsession n’est pas de rénover le logiciel de la gauche, mais de faire renaître le projet d’émancipation et les valeurs universelles que la France a toujours portés dans son histoire. L’une des clés que j’ai trouvées est de faire vivre le rassemblement de progressistes le plus large possible (...). Il y a plus de différences entre entre moi et Jean-Luc Mélenchon et qu’entre Alain Juppé et moi. Et il y a plus de différences entre François Fillon et Alain Juppé qu’entre Alain Juppé et moi.

L’Europe :

Nous renouons actuellement avec la guerre des religions qui oppose l’Europe catholique et l’Europe calviniste et qui historiquement a toujours conduit l’Europe à sa perte. Les pays de culture protestante reprochent à certains États de ne pas avoir fait les réformes. Ils disent : « Ils ont failli, il faut qu’ils paient jusqu’au bout. On ne reviendra à aucune politique de solidarité. » Les pays de culture catholique, dont la France fait partie, disent : « Certes, certains pays ont commis des erreurs pendant 10 ans, mais ils ont payé le prix. Il faut revenir à de meilleurs sentiments. » Cela fait quatre ans qu’on s'use dans cette guerre de religion et de culture. C’est ce qui a chaque fois a tué l’Europe. Macron aime imiter Clovis et ira à Reims, pour sa confirmation.

Clovis fit son entrée dans Reims à la tête de son armée, assis sur une simple mante posée sur le dos de son cheval. Sa longue chevelure franque flottait comme un étendard. L’évêque Rémi l’accueillit dans l’ancien palais des gouverneurs et l’instruisit des vérités fondamentales de la foi. Le roi, après avoir écouté le récit de la Passion du Christ et des souffrances qu’il avait endurées avant de mourir sur la croix, fut transporté de colère et s’écria naïvement :

— Que n’étais-je là avec mes Francs pour l’arracher à ses bourreaux !

Il avait hâte de se faire baptiser et de s’acquitter de sa promesse faite au ciel. Il n’ignorait pas que la cérémonie à laquelle il allait se soumettre pouvait briser l’autorité qu’il avait sur le peuple franc et diminuer sensiblement celle qu’il avait sur son armée. Ses guerriers, attachés à sa personne par le lien sacré du serment, n’en demeuraient pas moins adorateurs du dieu Wodan. Si leur roi se convertissait à la foi chrétienne, ils devaient soit abjurer, soit renoncer à lui rester fidèles. Pour accomplir la grande œuvre de sa conversion, Clovis devait donc aussi obtenir de ses soldats leur propre baptême. Une grande partie était disposée à le suivre aux fonts baptismaux. Frappant leur bouclier de leur hache, ils déclarèrent d’une seule voix :

— Nous aussi, pieux roi, nous renonçons de bon cœur aux dieux mortels. Nous croyons Rémi, et n’obéirons qu’au Dieu immortel qu’il prêche.

L’autre partie de son armée, recrutée parmi les indigènes, ne s’était pas prononcée. Ces barbares de toutes croyances restaient étrangers aux préoccupations religieuses de Clovis. Ils ne se laissèrent pas gagner par son exemple, tournèrent la bride de leurs chevaux et s’éloignèrent pour ne plus jamais être au service du roi des Francs saliens. La plupart gagnèrent le nord de la Somme, où ils grossirent les rangs de l’armée de Ragnacaire, roi de Cambrai.

L’instruction religieuse des hommes de Clovis fut menée rapidement. L’évêque Rémi n’avait plus qu’à fixer la date de la cérémonie du baptême. Une antique tradition, que l’on disait remonter aux apôtres, exigeait que ce sacrement ne soit administré qu’à Pâques, afin que le jour de la résurrection du Christ devienne aussi celui de la résurrection des hommes convertis. Mais, dans l’esprit de Rémi, le respect de la tradition ne prévalut pas sur l’urgence de baptiser Clovis. L’évêque ordonna par conséquent de préparer les fonts sacrés pour le jour de Noël et de déployer une grande pompe byzantine pour la cérémonie.

Le jour de la nativité du Sauveur était assurément, dans toute l’année liturgique, celui qui, par sa signification mystique et la majesté imposante de ses rites, se prêtait le mieux au grand événement qui devait faire de la nation franque « la fille aînée de l’Église catholique ». Clovis s’y prépara par un pèlerinage à Tours, au tombeau de saint Martin, patron de la Gaule. De retour à Reims, il s’entendit avec les évêques pour donner à la fête tout l’éclat religieux et profane qu’elle comportait. Il y convia tout ce qu’il y avait de personnages éminents dans le royaume et fit même aller chercher des princes au-delà des frontières.

Le 25 décembre, la ville entière était pavoisée. De riches tapis ornaient la façade des maisons, de grands voiles brodés étaient tendus à travers les rues. Dans la matinée, Clovis, les yeux éclatants, vêtu d’une simple tunique de peau, les jambes gainées de bas, prit le chemin de la primitive basilique Notre-Dame, consacrée à la sainte Vierge par l’évêque Nicaise. Un cortège triomphal suivait la procession qui le conduisait vers le lieu de son baptême. Des clercs portant des crucifix et des livres sacrés ouvraient la marche. Clotilde était accompagnée du fils aîné et des sœurs de Clovis : Thierry, Alboflède et Lanthilde. Plus de trois mille guerriers francs et autres hommes libres s’acheminaient à la suite de leur souverain. Des évêques attendaient le cortège sur le parvis de Notre-Dame. En apercevant la splendeur de la basilique, Clovis interrogea Rémi, qui vint à sa rencontre, dans ses habits pontificaux, la crosse épiscopale en main, la mitre sur la tête :

— Est-ce là le royaume du ciel que tu me promets ?

— Non, répondit l’évêque, mais c’est le commencement du chemin qui y conduit.

Une partie des trois mille guerriers francs pénétra derrière eux dans l’édifice et se massa sous les voûtes sacrées, d’où pendaient des tentures précieuses. Leur roi fut conduit dans le baptistère, décoré avec un luxe dispendieux et semé de cierges sans nombre qui brillaient à travers les nuages d’encens émanant des cassolettes. Près de la cuve baptismale, il demanda solennellement que Rémi lui confère le baptême. Il déclara renoncer au culte de Satan et fi t sa profession de foi catholique. Puis il se dépouilla de sa longue tunique, descendit les quelques marches qui menaient au bassin de marbre et pénétra dans l’eau jusqu’à la ceinture.

Rémi procéda à la bénédiction de l’eau et, comme l’exigeait la prescription liturgique, s’apprêta à y verser le chrême. Mais le diacre chargé de lui apporter le précieux onguent n’avait pu se frayer un passage à travers la foule. La tradition rémoise rapporte que Rémi leva alors des yeux suppliants vers le ciel et qu’un ange, sous les traits d’une colombe, portant une ampoule remplie du chrême, descendit jusqu’à lui puis la déposa dans ses mains avant de disparaître.

L’évêque présenta à Clovis la croix du Christ, puis, avant de répandre sur lui l’eau lustrale, prononça ces mots passés à la postérité :

— Fier Sicambre, humilie ton cœur et courbe ta tête victorieuse devant l’Éternel. Il t’écoute. Jure-lui de l’adorer dans les temples que tu brûlais et de brûler les idoles que tu adorais.

Le roi des Francs s’agenouilla et prononça le serment. Après quoi, il confessa le dogme de la sainte Trinité puis reçut la triple immersion sacramentelle au nom du Père, du Fils et de l’Esprit-Saint.

— Ne néglige pas d’honorer les prêtres, lui dit Rémi en le relevant, de les consulter dans toutes les occasions. Garde-toi bien, surtout, de prendre la préséance sur les évêques, prends leurs conseils. Tant que tu seras en intelligence avec eux, ton administration sera facile. De là dépend le bonheur de ton règne. Car sache que ton royaume est prédestiné de Dieu à la défense de l’Église romaine, qui est la seule véritable Église du Christ. Ce royaume sera, un jour, grand entre tous les royaumes de la terre. Il embrassera les limites de l’Empire romain et soumettra tous les autres royaumes à son sceptre. Il durera jusqu’à la fin des temps. Il sera victorieux et prospère tant qu’il restera fidèle à la foi romaine et ne commettra pas un de ces crimes qui ruinent les nations. Mais il sera rudement châtié toutes les fois qu’il sera infidèle à sa mission.

Quelques princes furent ondoyés après lui. Sa sœur Lanthilde, déjà chrétienne, obtint le sacrement de confirmation. Rémi gagna la nef. Les trois mille guerriers francs s’agenouillèrent en l’apercevant. L’évêque, entouré des autres prélats, les baptisa selon le mode de l’aspersion, déjà pratiqué à l’époque. Tous les baptisés revêtirent ensuite la robe blanche, en signe de l’état de grâce dans lequel ils entraient par la vertu du sacrement de la régénération.

Le royaume franc regarda le baptême de Clovis comme l’événement capital de son règne, ainsi que l’Histoire le considérera comme étant l’un des plus importants de la monarchie française. La journée de Reims avait scellé la conquête de la Gaule et célébré un des plus éclatants triomphes de l’Église. Clovis se trouvait être le seul roi chrétien. Les autres souverains d’Italie, d’Afrique, d’Espagne et des Gaules demeuraient dans l’hérésie. L’époux de Clotilde fut donc reconnu comme le sauveur de la foi. Le succès de ses armes serait désormais affermi par l’influence d’un clergé nombreux, riche et puissant, auquel le nouveau converti accordait sa protection. Il était, dès lors, le bras armé de l’Église catholique contre l’arianisme qui menaçait d’absorber toutes les Gaules.

L’évêque Avitus de Vienne avait fait le chemin jusqu’à Reims. Le soir de la cérémonie, il adressa ces mots à Clovis :

— C’est en vain que les sectateurs de l’hérésie ont essayé de voiler à vos yeux l’éclat de la vérité chrétienne par la multitude de leurs opinions contradictoires. Pendant que nous nous en remettions au Juge éternel, qui proclamera au jour du jugement ce qu’il y a de vrai dans les doctrines, le rayon de la vérité est venu illuminer même les ténèbres des choses présentes. La Providence divine a découvert l’arbitre de notre temps. Le choix que vous avez fait pour vous-même est une sentence que vous avez rendue pour tous. Votre foi, c’est notre victoire à nous. L’Occident, grâce à vous, brille d’un éclat propre et voit l’un de ses souverains resplendir d’une lumière non nouvelle. C’est bien à propos que cette lumière a commencé à la nativité de notre Rédempteur. Ainsi, les eaux régénératrices vous ont fait naître au salut le jour même où le monde a vu naître pour le racheter le Seigneur du ciel. Ce jour est, pour vous comme pour le Seigneur, un anniversaire de naissance.

Le pape Anastase II lui écrivit de Rome : « Le Saint- Siège ne peut que se réjouir de votre conversion ; après avoir appris toute la joie dont est rempli notre cœur paternel, croissez en bonnes œuvres, mettez le comble à notre bonheur, et soyez notre couronne. Que l’Église, notre mère commune, se félicite d’avoir enfanté à Dieu un si grand roi. Continuez donc, glorieux et illustre Fils, à réjouir cette tendre mère, et soyez, pour la soutenir, une colonne de fer. Nous bénissons le Seigneur de vous avoir arraché à la puissance des ténèbres et d’avoir pourvu aux besoins de la religion en lui donnant pour défenseur un si grand roi, qui pût ceindre le glaive du salut contre les attaques de l’impiété. Poursuivez donc, mon bien-aimé et glorieux Fils. Que le Tout-Puissant vous couvre de sa protection, vous et votre royaume, et vous fasse triompher de toutes les entreprises de vos ennemis ! »

Un autre Anastase, l’empereur de Constantinople, lui fit apporter à Tours les insignes du patriarcat, les honneurs consulaires, et lui conféra le titre d’auguste. Clovis se manifesta à Reims par des aumônes et de nombreuses œuvres. L’évêque Rémi bénéficia particulièrement de ses libéralités en recevant, pour sa basilique, de vastes possessions dans les Vosges. La ville de Laon, simple paroisse de son diocèse, fut, en outre, érigée en évêché, et son église placée sous l’invocation de la Vierge, dont Rémi étendait partout le culte consolateur.

Après s’être brillamment distingué par des exploits militaires et avoir enlevé la Gaule aux Romains et aux Visigoths, il s’illustra par une foule de meurtres, n’épargnant ni sa famille, ni les princes ses voisins, dont il réunit les États aux siens. Clotilde l’assista même dans plusieurs de ses crimes.

Après la mort de son époux, en 511, Clotilde poussa ses fils à porter la guerre dans le royaume de Bourgogne, parce qu’il s’agissait de venger la mort de son père Chilpéric, tué par Gondebaud. Lorsque les enfants de son fils Clodomir, roi d’Orléans, furent détenus en otages par ses deux autres fils, Childebert et Clotaire, pour être dépouillés de leur héritage et de la couronne paternelle, ces derniers lui firent parvenir des ciseaux et une épée en lui demandant de fixer le sort de ses petits-fils : ils seraient massacrés ou tondus pour être envoyés au couvent. Sa sentence fut immédiate : « J’aimerais mieux les voir morts que tondus », leur fit-elle répondre. Elle fut canonisée sous le pontificat de Pélage Ier, et Clovis vénéré jusqu’à la Révolution française. La légende du chrême miraculeux, apporté à Rémi par la colombe, le 25 décembre 498 (les historiens admettent qu’il pourrait s’agir, en réalité, de l’année 496), se répandit, quant à elle, si mal que la tradition assura pendant de longs siècles que cette huile avait été utilisée pour le sacre de Clovis, lui qui n’avait jamais été que baptisé. La cathédrale de Reims en tira l’honneur de sacrer tous les rois de France à compter du règne de Louis Ier le Pieux, fils de Charlemagne. Pour leur onction, on utilisa naturellement le chrême contenu dans la Sainte Ampoule, conservée dans le trésor de Reims jusqu’à la Révolution.

La Sainte Ampoule ne quitta la ville qu’une seule fois, en 1483, lorsque Louis XI, au crépuscule de sa vie, sentit ses forces l’abandonner. Superstitieux à l’excès, le vieux roi refusait de se coucher sur ce qui aurait pu être son lit de mort. Pour tromper sa maladie, il revêtait des habits de soie et de satin aux riches couleurs, se faisait envoyer des tortues de mer, des élans de Pologne et des panthères de Barbarie pour agrandir sa ménagerie. Commynes disait que « jamais homme ne craignit tant la mort ni ne fit tant de choses pour y mettre remède ». Il ne quitta plus ses appartements de son château de Plessis-lès-Tours, commanda que soit creusé autour de la forteresse un fossé large et profond, au-delà duquel il fit planter une barrière hérissée de longues broches garnies de pointes de fer. Il fit défendre les portes par quatre bastions que surveillèrent jour et nuit quatre cents archers. Plusieurs centaines de chausse-trapes furent semées dans la campagne environnant le château. Il voulait mourir en toute quiétude.

Lorsqu’il sentit la mort approcher à grands pas, il ne rechercha des remèdes que parmi les reliques et écrivit notamment à l’abbé de Saint-Rémy pour lui demander « une petite goutte de la Sainte Ampoule s’il se pouvait faire sans péché ni danger ». Réclamée en avril 1482, la Sainte Ampoule, ayant entre-temps fait l’objet d’une dispense papale, ne parvint à Plessis-lès-Tours qu’en septembre 1483, avec la Croix de Charlemagne et les Verges d’Aaron et de Moïse, provenant de la Sainte-Chapelle à Paris. Louis XI était mort depuis un mois.

        5 pays se seraient accordés sur le recoupage du Proche-Orient lors d’une «réunion secrète»
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        Tandis qu’une «réunion secrète» d’un groupe de cinq pays sur l’avenir de la région proche-orientale a été évoquée par certains médias, l’ex-ambassadeur turc à Paris et Tripoli Uluç Özülker explique dans un entretien à Sputnik que les parties auraient parlé d’un recoupage du Proche-Orient et précise les détails de la rencontre.

        Que s'est-il passé au cours de l'entrevue entre cinq pays (France, États-Unis, Royaume-Uni, Arabie saoudite et Jordanie) début janvier à Washington, évoquée dans plusieurs médias français sous le nom de «Syrie Leaks»? Interrogé par Sputnik Turquie, l'ex-ambassadeur turc à Paris et Tripoli, Uluç Özülker, parle des détails de l'entretien secret. Selon lui, les représentants des cinq pays pouvaient discuter là d'un plan de redécoupage des frontières du Proche-Orient et de la division de la Syrie en sphères d'influence dans le cadre d'une nouvelle stratégie proche-orientale.

        «Les détails de la réunion secrète tenue le 11 janvier à Washington ont été appris par des journalistes grâce aux notes de l'ambassadeur britannique. Les participants ont également annoncé leur intention de tenir la prochaine réunion le 23 janvier, ce qui nous laisse conclure que ces négociations devaient être régulières.»

        À en juger par les notes de l'ambassadeur, les participants ont d'ailleurs réfléchi à la perspective de faire participer des officiels égyptiens, allemands et turcs. «En ce qui concerne la Turquie, les pays participant à la réunion avaient manifestement des doutes quant à la nécessité de l'inclure. Selon eux, les affrontements entre Turcs et Kurdes peuvent nuire aux décisions prises par ce groupe», a déclaré M.Özülker.

        En outre, l'ancien ambassadeur a fait savoir à Sputnik que le représentant des États-Unis avait pointé lors de la rencontre la nécessité d'assurer une présence permanente de forces américaines en Syrie:

        «Il est souligné qu'un des principaux buts des États-Unis était d'entraver le renforcement géopolitique de l'Iran dans la région. Les participants à la réunion affirment que les réussites de la Russie dans le cadre des processus d'Astana et de Sotchi sont le principal problème pour eux. Ils mettent en relief l'intention de les saboter, faisant en revanche des efforts pour ranimer les négociations de Genève».

        En somme, d'après M.Özülker, «les cinq pays-participants ont évoqué quatre processus globaux. Premièrement, le représentant des États-Unis a souligné que la production d'armes nucléaires de petite taille pourrait ouvrir la voie à son utilisation dans des conflits régionaux. Deuxièmement, ils ont traité la feuille de route qui prévoyait des mesures contre la Russie et d'autres pays considérés comme constituant une menace pour l'Otan. Troisièmement, la question d'une éventuelle augmentation du nombre d'attaques israéliennes contre l'Iran à l'avenir a été soulevée. Quatrièmement, la question kurde et son rôle dans l'aggravation des tensions dans les relations entre Ankara et Washington a été discutée».

        «En plus, ils ont souligné la probabilité d'un début de guerres irano-israélienne et turco-kurde, et ont aussi formulé des projets de division du territoire syrien», a déclaré M.Özülker. Selon lui, ce qui a été évoqué par les cinq pays lors de la réunion indique que des conflits au Proche-Orient pourraient s'élargir géographiquement et toucher éventuellement la Turquie.

        «À l'avenir, la situation dans la région pourrait s'aggraver», a-t-il souligné. «Les évènements qui se produisent indiquent que la confrontation entre des acteurs puissants, la Russie et les États-Unis, ne se limitera pas à la Syrie et s'étendra à tout le Proche-Orient», a précisé le diplomate turc.

        «Tout ce qui se passe au Proche-Orient montre que la Turquie doit être très prudente dans ses actions», a conclu l'interlocuteur de Sputnik.

        L’armée de terre russe à Damas

        Tous les commentateurs ont souligné au cours des quatre dernières années l’impossibilité pour la Russie de déployer des troupes terrestres face aux jihadistes en Syrie au risque de revivre leur défaite d’Afghanistan. Mais ce qui est vrai, si Moscou s’affronte par proxies interposés à Washington, est faux si les deux Grands s’accordent sur l’avenir non seulement de la Syrie, mais de la région. Thierry Meyssan a été le premier au monde à annoncer l’arrivée de l’armée russe en Syrie, en 2015. Il est aujourd’hui le premier à annoncer le déploiement de son infanterie.
         
        Vladimir Poutine (président de la Fédération de Russie) et le général Alexander Bortnikov (directeur du contre-espionnage russe — FSB)
        Vladimir Poutine (président de la Fédération de Russie)
        et le général Alexander Bortnikov (directeur du contre-espionnage russe — FSB)
        Washington a décidé de reléguer le projet de destruction des États et des sociétés du Moyen-Orient élargi au second plan de ses préoccupations, et de concentrer ses forces pour s’opposer au projet chinois de route de la soie. C’est ce qui aurait été acté par le président Donald Trump et le Premier ministre australien (représentant les Britanniques) Malcolm Turnbull, le 24 février à la Maison-Blanche.
        Il ne s’agit pas simplement du conflit traditionnel entre l’Empire maritime anglo-saxon d’une part et le projet commercial terrestre chinois d’autre part. Mais aussi du danger que fait courir l’industrie chinoise à celle de l’ensemble du monde développé. Pour faire vite, alors que dans l’Antiquité, les Européens étaient avides des soies chinoises, aujourd’hui tous les Occidentaux craignent la concurrence des voitures chinoises.
        Beijing ayant renoncé à faire passer la route de la soie sur son tracé historique de Mossoul et de Palmyre, les États-Unis n’ont plus d’intérêt à sponsoriser des jihadistes pour créer un Califat à cheval sur l’Iraq et la Syrie.
        C’est également le 24 février que la Russie et les États-Unis ont présenté la résolution 2401 au Conseil de sécurité ; texte qui était déjà prêt depuis la veille et dont pas un mot n’a été changé tandis que l’on faisait mine de poursuivre des tractations.
        Prétendument adoptée en réponse à la campagne médiatique française pour sauver la population de la Ghouta [1], cette résolution traite en réalité de la solution pour presque toute la Syrie.
        Elle laisse en suspens la question du retrait des troupes turques et états-uniennes. Concernant ces dernières, il n’est pas impossible qu’elles rechignent à quitter l’extrême Nord-Est du pays. En effet, si la Chine décidait de faire passer la route de la soie par la Turquie, Washington soufflerait sur les braises pour créer un Kurdistan en territoire kurde (si l’on admet que l’Anatolie du Sud-Est n’est plus un territoire arménien depuis le génocide) et couper la route de Beijing.
        Moscou a déplacé de nouveaux avions sur sa base d’Hmeimim, dont deux avions furtifs Su-57 ; des bijoux de technologie que le Pentagone n’imaginait pas opérationnels avant 2025.
        Surtout, Moscou, qui jusqu’à présent limitait son engagement en Syrie à son armée de l’Air et à quelques Forces spéciales, a secrètement acheminé des troupes d’infanterie.
        Le 25 février au matin, l’Armée de Terre russe est entrée aux côtés de l’Armée arabe syrienne dans la Ghouta orientale.
        Il est désormais impossible, pour qui que ce soit, d’attaquer Damas ou de tenter de renverser la République arabe syrienne sans provoquer automatiquement de riposte militaire russe.
        L’Arabie saoudite, la France, la Jordanie et le Royaume-Uni, qui avaient secrètement constitué le « Petit Groupe » [2], le 11 janvier, afin de saboter la paix de Sotchi, ne pourront plus rien entreprendre de décisif.
        Les gesticulations des ministres britannique et français des Affaires étrangères, Boris Johnson et Jean-Yves Le Drian, ne peuvent masquer le nouvel accord entre la Maison-Blanche et le Kremlin ainsi que la légalité internationale de la présence militaire russe et son action en faveur des civils prisonniers des jihadistes.
        Ils ne peuvent espérer remettre cet accord en question comme leurs pays respectifs le firent en juillet 2012, tant les situations sur le terrain et dans le monde ont changé.
        Si nécessaire, nous feindrons tous de ne pas savoir que les deux principales factions armées présentes dans la Ghouta orientale (la pro-saoudienne et la pro-qatarie) dépendaient d’Al-Qaïda. Elles seront discrètement exfiltrées. Les officiers du MI6 britannique et de la DGSE française (qui agissaient sous couvert de l’ONG Médecins sans frontières) seront rapatriés.
        La guerre n’est pas terminée sur l’ensemble du territoire, mais elle l’est déjà à Damas.

        Les accords Sykes-Picot sont des accords secrets signés le , après négociations entre novembre 1915 et mars 1916, entre la France et le Royaume-Uni (avec l'aval de l'Empire russe et du royaume d'Italie), prévoyant le partage du Proche-Orient à la fin de la guerre (espace compris entre la mer Noire, la mer Méditerranée, la mer Rouge, l'océan Indien et la mer Caspienne) en plusieurs zones d'influence au profit de ces puissances, ce qui revenait à dépecer l'Empire ottoman. Ces accords secrets n'ont été finalement révélés au grand public que le 23 novembre 1917 dans un article des Izvestia et de la Pravda et le 26 novembre 1917 puis repris dans un article du Manchester Guardian.

        Les accords Sykes-Picot ont pris de l'importance sous la forme d'une légende noire attribuant certains événements supposés aux Alliés pendant la Première Guerre mondiale, nourrissant plus tard les prétentions nationalistes arabes et islamistes.

        L'accord

         

        Mark Sykes.

         

        François Georges-Picot.

         

        Edward Grey.

         

        Paul Cambon.

        Le , faisant suite à un travail préparatoire épistolaire de plusieurs mois entre Paul Cambon, ambassadeur de France à Londres, et Sir Edward Grey, secrétaire d'État au Foreign Office, l'accord dit Sykes-Picot est conclu entre la France et le Royaume-Uni à Downing Street entre Sir Mark Sykes, et François Georges-Picot. Du côté britannique, la commission de Bunsen à laquelle participa Sir Mark Sykes au printemps 1915 en aura jeté les bases. Il sera effectivement signé par les deux ministres des Affaires étrangères, Paul Cambon, ambassadeur de France à Londres, et par Edward Grey, secrétaire au Foreign Office.

        Il prévoit à terme un découpage du Proche-Orient, c'est-à-dire l'espace compris entre la mer Noire, la mer Méditerranée, la mer Rouge, l'océan Indien et la mer Caspienne, alors partie intégrante de l'Empire ottoman. L'Empire russe participe aux délibérations et donne son accord, comme l'Italie, aux termes du traité secret.

        Le Proche-Orient est découpé, malgré les promesses d'indépendance faites aux Arabes, en cinq zones :

        1. zone bleue française, d'administration directe formée du Liban actuel et de la Cilicie ;
        2. zone arabe A, d'influence française comportant le Nord de la Syrie actuelle et la province de Mossoul ;
        3. zone rouge britannique, d'administration directe formée du Koweït actuel et de la Mésopotamie (actuel Irak sans la région de Mossoul) ;
        4. zone arabe B, d'influence britannique, comprenant le Sud de la Syrie actuelle, la Jordanie actuelle et la future Palestine mandataire ;
        5. zone brune, d'administration internationale comprenant Saint-Jean-d'Acre, Haïfa et Jérusalem. La Grande-Bretagne obtiendra le contrôle des ports d'Haifa et d'Acre.

        À la suite de la révolution d'Octobre qui renverse la jeune république russe instaurée depuis la révolution de Février et installe le pouvoir bolchévique, le nouveau gouverneur de Pétrograd découvre dans les archives du ministère des Affaires étrangères une copie du texte du traité Sykes-Picot qu'il porte, en janvier 1918, à la connaissance du gouvernement ottoman, toujours possesseur des territoires concernés.

        Le pouvoir ottoman transmet alors ces informations au chérif Hussein de La Mecque à qui avait été promis, en 1915 par les Britanniques dans une série d'échanges avec Sir Henry McMahon le haut commissaire britannique au Caire, un grand royaume arabe, pour qu'il se désengage de la coalition. Dès la nouvelle connue, la colère gronde chez les Arabes. Désagréablement surpris par la lecture du traité, Hussein transmet le texte au gouvernement britannique avec une demande d'explications. Cependant, Hussein était déjà au courant de l'accord : des archives françaises indiquent qu'une copie de la carte des accords lui est destinée.

        Le le gouvernement britannique répond :

        « Le gouvernement de sa Majesté et ses alliés n'ont pas abandonné leur politique qui consiste à apporter leur concours le plus entier à tous les mouvements qui luttent pour la libération des Nations opprimées. En vertu de ce principe, ils sont plus que jamais résolus à soutenir les peuples arabes dans leur effort pour instaurer un Monde arabe dans lequel la loi remplacera l'arbitraire ottoman et où l'unité prévaudra sur les rivalités artificiellement provoquées par les intrigues des administrations turques.

        Le gouvernement de Sa Majesté confirme ses promesses antérieures concernant la libération des peuples arabes.  »

        Aux États-Unis, le président Wilson, tentant de mettre en avant l'argument de l'autodétermination des peuples, ne participe pas aux accords Sykes-Picot et cherche à obtenir un mandat de la Société des Nations elle-même, en organisant dans le cadre d'une commission une consultation des peuples concernés. Les Français et les Britanniques sentant la situation leur échapper quittent la commission et se mettent d'accord sur les frontières à la conférence de San Remo en avril 1920.

        Application de l'accord

        L’accord est entériné et légalisé avec un mandat en bonne et due forme de la Société des Nations à la conférence de San Remo. La France reçoit mandat du Liban et de la Syrie, la Grande-Bretagne de la Mésopotamie (agrandie de Mossoul cédée par les Français en échange d'une participation aux bénéfices pétroliers du bassin de Kirkouk), de la Transjordanie et de la Palestine.

        L’accord franco-britannique doit faire face à une double opposition : l'insurrection nationale turque de Mustafa Kemal Atatürk en Anatolie, en opposition au traité de Sèvres, et l'installation du pouvoir des Hachémites, s'appuyant sur les nationalistes arabes, en Mésopotamie (Irak actuel) et en Syrie. À Damas, que l'accord rattache à la domination française, Fayçal, fils du chérif Hussein, est proclamé roi du « Royaume arabe de Syrie ». Les Français sont chassés d'Anatolie par les kémalistes à l'issue de la campagne de Cilicie, mais parviennent à battre Fayçal et à lui faire quitter Damas. Les Anglais, en compensation, l'installent sur le trône irakien. Le traité de Lausanne, en 1923, entérine l'intégration du Sud-Est anatolien à la nouvelle république de Turquie.

        Finalement, le partage décidé ne sera jamais vraiment appliqué, avec la cession en 1919 de Mossoul à l'Angleterre par Clemenceau et la naissance de la Turquie moderne, ainsi que la création de l'Arabie saoudite actuelle.

        Postérité

        Les accords Sykes-Picot font l'objet de plusieurs idées reçues. « Il est aussi complètement faux de parler de complot ou de fausses promesses. Les accords Sykes-Picot sont l'une de ces décisions prises en pleine guerre, par des diplomates sous pression qui agissent dans l'urgence et ignorent souvent ce qui se décide dans le bureau d'à côté » note l'historienne Julie d'Andurain, indiquant qu'il « il faut se garder d'une lecture téléologique » de ces accords, « qui explique un évènement en fonction de ce qui s'est passé par la suite, comme si cela avait été le but initial. En ne lisant Sykes-Picot qu'à travers ce prisme, on ne comprend rien au Moyen-Orient actuel. L'autre mythe tenace est celui de l'unité arabe empêchée par les impérialismes européens », alors que le Moyen-Orient est déjà profondément divisé : Damas et Bagdad on des administrations différentes depuis plusieurs siècles, Alep et Damas sont rivales et les dynasties des Hachémites (islam modéré) et des Saoud (fondamentalisme wahhabite) s'opposent. Par ailleurs, le chérif Hussein est parfaitement au courant de l'accord Sykes-Picot, les archives indiquant qu'une copie lui est destinée, tout comme Thomas Edward Lawrence, contrairement à ce que suggère le célèbre film Lawrence d'Arabie (1962).

        Bibliographie

        • James Barr, Une ligne dans le sable, Perrin / ministère de la Défense, 2017, 512 pages.
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