WWIII : Essais Philosophiques de Lucien M. Martin, la Constitution de notre Démocratie est-elle Démocratique? attendons celle compilée d'Etienne Chouard?

Publié le par José Pedro

Lucien M. Martin

Lucien M. Martin essayiste,  Droit et Lettres à Bordeaux (Montreal) promotion 1956, habite Paris. Naissance : 31 janvier 1931.

Démocratie ?
À un moment où il semble que l’on se pose des questions, que l’on remette bien des choses en question, je souhaite poursuive mes réflexions sans parti pris sur l’état de notre démocratie (« Démocratique, notre République ?). Les réactions qu’elles peuvent provoquer, les informations qui peuvent m’être apportées me conduisent à ouvrir un blog où je compte tenter cette expérience. Pour ceux ou celles que cela peut intéresser, en voici l’adresse :

 
Étude critique de la démocratie en France
KANDIRALOR.OVER-BLOG.COM|PAR LUCIEN M. MARTIN
 

Démocratie ?
À un moment où il semble que l’on se pose des questions, que l’on remette bien des choses en question, je souhaite poursuive mes réflexions sans parti pris sur l’état de notre démocratie (« Démocratique, notre République ?). Les réactions qu’elles peuvent provoquer, les informations qui peuvent m’être apportées me conduisent à ouvrir un blog où je compte tenter cette expérience. Pour ceux ou celles que cela peut intéresser, en voici l’adresse :

 
Étude critique de la démocratie en France
KANDIRALOR.OVER-BLOG.COM|PAR LUCIEN M. MARTIN
 
 

LÉGITIMITÉ ET LÉGALITÉ

On considère volontiers les deux mots comme synonymes. À tort. Est légitime, en effet, ce qui est fondé en droit, en équité, consacré par la loi OU reconnu conforme au droit, conforme à l'équité, à la justice, au droit naturel ; c’est une notion substantielle, qui s’appuie souvent mais non pas toujours sur la loi. Est légal, plus univoquement, ce qui est conforme à la loi ; c’est une notion formelle.

La légalité, par opposition à la légitimité, s’attache nécessairement et exclusivement à un texte formel, sans considération aucune de sa conformité à l’équité, au « droit naturel », voire au simple bon sens, ces notions mêmes qui nourrissent la légitimité. Ainsi, ce qui est légitime peut ne trouver aucun appui dans une loi, tandis que ce qui est légal peut fort bien ne pas être légitime.

Ce qui vient de se passer en Catalogne en est une illustration digne d’être érigée en cas d’école. Si j’ai beaucoup insisté sur cette distinction dans mon essai « Démocratique, notre République ? » (pages 203 à 237), je n’avais pas imaginé une situation où légalité et illégitimité pussent coexister. Ordinairement, ces deux qualités sont en effet réunies au moment du scrutin ; puis, avec le temps, tandis que la légalité demeure pour la durée du mandat voté, puisqu’elle se trouve entière dans la loi, la légitimité peut se dégrader, jusqu’à disparaître, dans la mesure où l’opinion évolue et en vient à se détacher de ce qui l’avait déterminée lors du vote.

Deux partis catalans tenants de l’indépendantisme de la Catalogne, viennent donc d’obtenir la majorité des sièges du parlement de leur région. Légalement, ils détiennent donc indiscutablement le pouvoir dans cette assemblée, laquelle, cependant, autant que je sache, ne peut pas constitutionnellement modifier seule le statut de la collectivité territoriale qu’elle a pour fonction de faire vivre. Seulement, dans des conditions semble-t-il douteuse, ils ont manœuvré en sorte de faire jouer à la consultation qu’il ont gagnée le rôle d’un référendum. Et celui-ci, précisément, portait sur l’indépendance éventuelle de la Catalogne. Vont-ils donc, au prétexte qu’ils ont la majorité des mandats, proclamer l’indépendance de la Catalogne ?

Cela, paraît-il, ne serait pas possible, d’abord parce que cette assemblée n’a pas le pouvoir de décider seule de lancer un référendum. Oui, mais, dira-t-on, le peuple catalan s’est néanmoins prononcé ; comment, en démocratie, ignorer ce fait ? L’argument serait très fort, si le peuple catalan avait voté l’indépendance, comme certains titres de presse semblent le considérer. Mais tel n’est pas le cas. En effet, la majorité des sièges a été acquise par ces deux partis mais par une minorité des voix exprimées ; ainsi, considérât-on ce scrutin comme un référendum respectable malgré l’irrégularité de son lancement, force serait de constater que le projet d’indépendance a été rejeté. Car, dans un référendum, seules comptent les voix recueillies ; d’ailleurs, les notions de « sièges » ou de « mandats » n’y ont aucun sens.

Dès lors, pour proclamer l’indépendance de la Catalogne, s’autoriser du nombre de sièges obtenus, circonstance pourtant totalement étrangère à un référendum, pour considérer que l’indépendance est voulue par le peuple catalan, serait à la fois un pur non-sens et l’équivalent d’un coup d’État. On voit là un exemple de conflit entre légalité et légitimité, dans une configuration différente de celles que nous connaissons en France. Et la légitimité ne doit-elle pas alors l’emporter sur la légalité ?

Alors, resterait-il à ces faux vainqueurs à lancer maintenant formellement un référendum ? Formellement, il semble que cela ne soit toujours pas possible et, fondamentalement, ce serait inconséquent et absurde de la part de ces deux partis puisque, de par leur propre volonté, ils ont voulu faire de cette consultation un référendum et que, sur la question même qu’il s’agissait par là de poser au peuple, ce référendum est un échec.

 

 

 

"LIBERTÉ" et AUTORITÉ

La confusion entre liberté et licence conduit à ce que « … le monde est tombé dans une corruption générale; une licence épouvantable règne partout; et les magistrats, qui sont établis pour maintenir l'ordre dans cet État, devraient rougir de honte, en souffrant un scandale aussi intolérable … »

Cette licence fait le lit de la tyrannie, car, pour avoir tenté de secouer le joug supposé d’une liberté sainement conçue, les hommes tombent souvent dans « une licence effrénée qui lui est opposée, leurs révolutions les livrent presque toujours à des séducteurs qui ne font qu'aggraver leurs chaînes ».

Et ce n’est pas d’hier, car, « …lorsque les pères s’habituent à laisser faire leurs enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne, alors c’est là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie ».

Que voilà des propos politiquement incorrects ! Ils ne peuvent être le fait que de quelque pamphlétaire brunâtre contemporain. Pourtant, le premier propos est imputable à Molière (Le Mariage Forcé, créé en 1664) et le second à J.J. Rousseau (Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, 1755).

Vieilles lunes, ignorantes des réalités d’aujourd’hui marquées par le sacro-saint « progrès » : trois, quatre siècles, pensez donc ! Jugement bien léger, cependant : quelque temps plus tôt encore, un philosophe écrivait que, « … lorsque les pères s’habituent à laisser faire leurs enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne, alors c’est là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie ». Plus tôt ? Oui, un peu, quelque deux millénaires avant ces deux ringards : Platon (La République, éditée en 315 AV.JC.)…

C'est que, s’agissant pourtant des mœurs, l’expérience du passé est… dépassée, au point, peut-être, que le progrès, l’intelligence est d’en prendre le contre-pied et de refaire l'homme. La nature humaine ? Cela n’existe pas, n’est-ce pas ? La nature n’a d’existence que pour l’écologie, le principe de précaution, cela ne vaut que pour l’environnement ; on peut donc, quant à l'homme, faire fi du passé et de l’expérience et jouer les apprentis sorciers.

 

HUMANITÉ ET INTELLIGENCE

Faut-il vraiment que la première oblitère la seconde ? À voir ce qui se passe, ce qui se dit ou s’écrit depuis l’explosion du phénomène migratoire en provenance du Moyen-Orient, on peut sérieusement se poser la question : c’est au moment où le problème prend une ampleur particulièrement inquiétante, qu’on a le plus le sentiment qu’une sorte de blocage mental interdit, plus même qu’avant, de s’interroger sur les causes et les remèdes. Pourtant…

Est-il (encore) permis de dire que les « islamistes » sont des musulmans dévoyés attachés à une lecture littéraliste et crispée du Coran ? Car c’est là une démarche qui est précisément aux antipodes de l’« amalgame » trop systématiquement dénoncé par ceux qui ne veulent pas qu’on parle réellement de ce problème gravissime pour les musulmans eux-mêmes.

Et serait-il interdit de se demander si, dans ce flot impressionnant de migrants ne se glissent pas peu ou prou de « djihadistes »…, « islamistes » exemplaires, comme nous savons que s’en glissent déjà bon nombre par des franchissements moins spectaculaires de nos frontières ? On n’a le droit ni d’oublier que, en début d’année, Daech nous promettait un demi-million de migrants, ni de prendre cette menace pour simple galéjade.

En un mot comme en cent, nous pouvons tenir pour certain que dans le flot des migrants un certain nombre ne sont pas des (vrais) réfugiés ; l’incertitude n’est que dans le nombre de ces visiteurs particulièrement indésirables ; on peut légitimement supposer qu’il n’est pas médiocre : n’y en eût-il qu’un sur mille, que nous en aurions déjà reçu quelques centaines ces derniers jours.

Le fait que l’humanité veut, il est vrai, que nous accueillions les vrais réfugiés – dans les limites toutefois de nos capacités économiques et sociales, c’est important –, l’intelligence, une intelligence élémentaire impose de nous efforcer de trier le bon grain (les vrais réfugiés) de l’ivraie (les candidats aux attentats dans nos murs). Or, je ne vois pas que rien soit fait actuellement en ce sens et, pire, il me semble qu’il en est fort peu question dans les débats qui agitent chancelleries et partis devant le déferlement de ces migrants.

Je ne me dissimule pas les difficultés de toutes natures d’une telle entreprise, mais il n’y a que Gribouille qui en conclurait qu’il vaut autant ne rien faire. Guillaume d’Orange disait : « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ».

Va-t-on encore crier au « délit de faciès » ? Démissionnerons nous ?

 

Alain Juppé

Laisser un groupe, quel qu'il soit, imposer sa loi à la Justice par un chantage à la violence, ce serait la fin de l'Etat de droit. AJ

José Pedro L'Etat de Droit est mort puisque non respecté par les députés, la magistrature, l'Administration, enfin par tous ceux qui ne sont pas dans la ligne d'une République exemplaire et qui ne respectent pas les articles 2 et 3 de la Constitution. L'Etat c'est nous!

« La langue de la République est le français.

L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge.

L'hymne national est la Marseillaise.

La devise de la République est Liberté, Égalité, Fraternité.

Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. »

« La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum.

Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice.

Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la Constitution. Il est toujours universel, égal et secret.

Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux français majeurs des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques. »
 
 
 
Nat Gtlr Monsieur Juppé, vu l'état de l'Etat et de la Justice, les recours pour se faire entendre sont devenus limités et malheureusement le peuple en a tellement ras le bol qu'il utilise des moyens aussi répréhensibles que ce que nous inflige cette société.
Avant donc d'envisager les punitions, commencez tous par balayer devant votre porte et faites le ménage dans vos consciences également

 

Commentaires
Lucien M. Martin Votre rappel est très utile, tant il est évident que ces principes sont souvent perdus de vue. Il définit ce qu'est le fondement de l'état de droit. Ce n'est pas inutile, bien loin de là. Mais il ne définit pas le contenu de cette notion essentielle. L'état de droit constitutionnel lui-même ne permet pas au "peuple gouvernant" (par le peuple) d'imposer n'importe quoi au "peuple gouverné" (du peuple et pour le peuple).
 
Toqueville lui-même refusait ce droit à la majorité. En effet, le texte (avec toujours une valeur constitutionnelle éminente) qui contient tout est l'article 2 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen : " Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression." Tel est ce que, dans mon essai "Démocratique, notre République ?" j'appelle l'"objet social" de notre société, ou "association politique". Hors de celui-ci, le "peuple gouvernant" est sans aucun pouvoir.
 
L'état de droit prime même ce qui apparaît dans la trilogie républicaine mais est absent de l'objet social : égalité et fraternité. Il s'agit là d'idéaux (le mot est dans la Constitution), c'est-à-dire d'objectifs par nature inaccessibles mais qui doivent "colorer" l'action du gouvernant et vers lesquels on doit ainsi tendre dans le respect de l'objet social ; je compare ces idéaux à ce qu'on appelle aussi la "culture d'entreprise". Les idéaux démocratiques ne doivent pas plus être perdus de vue que la culture d'entreprise, certes, mais, pas plus que la culture d'entreprise ne permet à la direction de la société de s'évader de l'objet social de celle-ci, l'idéal démocratique ne peut s'évader de l'objet social de notre "association politique" qui, seul, définit la raison d'être même de celle-ci et le contenu essentiel (au sens propre du mot) de l'état de droit.
 

José Pedro Effectivement il est bon de développer, car cela est sous-entendu dans le texte et dans ses applications, le niveau de consensus doit être important. La démocratie participative, avec des groupes de tendances qui agissent actuellement comme des lobbies, devraient avoir des sites de représentation officiels, en remplacement des partis, (partisque le Général de Gaulle ne pouvait voir).

Ces sites Politiques devraient en relation avec des spécialistes expliquer les enjeux, et donner l'éventail des possibilités et des choses à ne pas faire, de façon à ce que les citoyens souverains puissent voter électroniquement sur les enjeux et les façons de les résoudre.

Actuellement les pouvoirs régaliens désignent ce qui est attaché à la souveraineté, sont du ressort exclusif de l'Etat et non du Peuple. Tous ces sujets doivent être mis sur la table des voeux du Peuple et des commissions doivent pouvoir mettre en musique la logistique législative, et ses applications, en coordinations avec les Pays Européens, pour avoir une législation et des échanges standardisés sur les lois, les taxes, les salaires, les pouvoirs d'achat, les équivalences de diplômes et de hiérarchisation des emplois et des reconnaissances de valeur des indices et des compétences.

Ces droits imprescriptibles ou droits à validité illimitée et toujours valables des droits de l'homme et du citoyen,que sont la liberté de parole et de conscience, la propriété privée gérée sous forme de SCI pour les familles, la sûreté assurée par les forces de police et de gendarmerie ainsi que par les tribunaux, les associations, les groupements privés, et la résistance à l'oppression par la modération du pouvoir Politique, par des institutions publiques et privées de résistance aux lois Politiques et aux abus occasionnés par les dirigeants.

Les objectifs inaccessibles doivent le devenir et explicité et délimités dans leurs applications. Le champ des impossibles doit être réduit à celui des possibles. Les objectifs inaccessibles ont été créé par la franc-Maçonnerie, pour dire au Peuple et à L'Eglise, qu'elle allait plus loin que le Roi, et que Dieu, pour le bonheur du Peuple.

Bien entendu, cela reste des vertus à atteindre et à appliquer. Redonner la parole au Peuple, doit passer comme dans la Grèce antique par des tirages au sort de bénévoles, indemnisés pour l'occasion, volontaires et non reconductibles, pour gérer une mission ponctuelle. Leur mission s'ils l'acceptent, est de reprendre les textes issus de la volonté du Peuple, de les défendre, et de les présenter à une Assemblée Nationale qui pourra intégrer les demandes générales et les demandes particulières dans des amendements préalablement votés par le Peuple et mis en forme par des commissions.

Le vote initial du Peuple est déterminant pour valider et légitimer les demandes et les prises en compte, par rapport au fonctionnement actuel qui écarte le Peuple, et dont les lois sont faites pour protéger l'Etat Souverain.

La Politique doit être dépolitisée au sens des emportements, des manipulations, des guerres intestines de partis, et des enjeux revenants en gros tous les ans, alors qu'un travail continu et contrôlé et recontrôlé, au niveau de l'emploi des ressources, des dépenses, et des résultats, donnerait un résultat non sensible aux emportements, construisant sans déconstruire, résolvant les problèmes et apportant des solutions sans en faire des enjeux de discorde.

Les groupes de pression ne doivent plus agir au dessus des citoyens, ni la supranationalité de l'Europe ou des USA, ou de l'Otan, ou de la CIA. Le but ultime et le bonheur du citoyen, qui peut passer par un revenu de base standard, pour tous, avec un revenu de travail en fonction de grilles de compétences, et d'indices en fonction des responsabilités et du temps, avec un rapport allant de 1 à 5 pour la plupart des gens, et pouvant aller de 10 à 100 pour des contrats spécifiques de responsabilité et de compétences, mais voté par le Peuple.

Les entreprises, comme le social, doivent être remis à plat, pour un code déontologique de transparence, de concurrence loyale, d'égalité des chances, de règles d'or du bon comportement.

 

Commentaires

Lucien M. Martin La lecture de votre message m'a amené, par ricochet, à lire l'article sur le caractère… disons discutable de notre démocratie. Globalement, j'en partage une grande part, car il recoupe le travail que j'ai publié récemment sous le titre "Démocratique, notre République ?" Toutefois, il me semble nettement incomplet et plus pessimiste, car il en ressort l'impression que rien n'est possible sans une réelle réécriture de notre Constitution.

Cela vient, à mes yeux, de ce qu'il ne voit dans sa critique que la fameuse trilogie "Liberté, égalité, fraternité" qui, en réalité, la liberté mise à part, ne constitue pas vraiment le socle de notre Constitution. Et cela me semble patent, quand l'article énonce que "La constitution doit établir les limites du pouvoir protectrices de l'intérêt général", car – s'il est vrai, en fait, que nos gouvernements considèrent qu'aucune initiative ne leur est, en principe, interdite –, je démontre le contraire dans les textes.

Ce qui est absolument fondamental dans notre Constitution et que je mets en exergue dans mon travail est précisément qu'il existe dans notre Constitution une disposition qui, en définissant la FINALITÉ de la Société et du pouvoir, limite par là même, comme le fait l'objet social d'une quelconque société pour ses organes de direction, les sujets que le gouvernement peut aborder, régenter ou modifier.

Il s'agit de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 dont notre Constitution de 1958, en la réaffirmant "solennellement" (préambule), fait le socle, parce que la finalité même de toutes les autres dispositions constitutionnelles, bien au-delà de la seule trilogie. On y retrouve (article 2) la liberté, en premier rang d'ailleurs, mais aussi la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression, toutes quatre "droits naturels et imprescriptibles de l'Homme". La trilogie, elle-même, n'apparaît que comme un "idéal" (c'est le mot même utilisé par la Constitution, cette chose par nature inaccessible mais dont il faut savoir néanmoins s'inspirer (intelligemment, de préférence) comme, dans une société quelconque, le fait une "culture d'entreprise", importante certes, mais nécessairement subordonnée à l'objet social.

Il en résulte nécessairement, en toute logique, qu'on ne peut borner ou réglementer l'un des quatre "droits naturels et imprescriptibles de l'Homme" que dans la seule mesure où cela est nécessaire à la sauvegarde d'un autre de ces mêmes droits et que, constitutionnellement, le gouvernement est, littéralement, sans pouvoir, sorti du service de ces quatre droits, que la Société a pour unique fonction de "maintenir".

Employons-nous donc à obtenir que notre Constitution soit scrupuleusement appliquée plutôt que de nous lancer dans une réécriture, qui risque de se révéler extrêmement dangereuse. Montesquieu disait que, s'"il est parfois nécessaire de changer certaines lois, …le cas est rare, et lorsqu'il arrive, il ne faut y toucher que d'une main tremblante" (De l'esprit des lois). Tout au plus, retoucher les dispositions relatives au référendum en sorte d'interdire de revenir par la voie parlementaire sur une position publiquement prise par la voie référendaire, c'est-à-dire par le peuple lui-même ; vous voyez certainement à quoi je pense notamment en écrivant ces dernières lignes.

 
 
 

José Pedro Je pense au contraire que la réécriture de la Constitution ou son amendement , ainsi que les droits de l'homme et du Citoyen, ainsi que ceux des animaux et pourquoi pas des plantes et de la nature, doivent être précisés plus formellement, tout comme l'évolution de notre Constitution s'est amendée depuis 1789, par touches successives, il faut continuer en associant directement le Peuple.

Le faire marquerait un acte majeur d'aboutissement de la conscience humaine du Peuple Souverain, sinon ce substantif n'aurait aucune réalité et mettrait en dérision ce Peuple Souverain de Rien.

Le pessimisme vient de la Supranationalité qui détruit de fait les Constitutions, les lois du type TTIP, TAFTA, qui se jouent du Peuple et qui tout comme la Monnaie, ne sont plus du domaine de l'Etat, mais du privé de quelques Milliardaires en mal de jouer à Dieu.

Les idéaux inaccessibles qui permettent de faire croire en une Démocratie plus généreuse que l'Etat du Roi ou celui des Commandements de Dieu, sont a mettre en oeuvre d'un façon fine et structurée, de façon à prendre en défaut les initiateurs de ces idéaux.

Ce que l'on a fait croire au Peuple tout en faisant le Contraire dans les faits et dans l'organisation, doit se retourner contre les conspirateurs sous couvert de leur propre vocabulaire.

 

George Orwell, nom de plume d'Eric Arthur Blair, né le  à Motihari (Inde) pendant la période du Raj britannique et mort le  à Londres, est un écrivain et journaliste anglais.

Description de cette image, également commentée ci-après

Son œuvre porte la marque de ses engagements, qui trouvent eux-mêmes pour une large part leur source dans l'expérience personnelle de l'auteur : contre l'impérialisme britannique, après son engagement de jeunesse comme représentant des forces de l'ordre colonial en Birmanie ; pour la justice sociale et le socialisme, après avoir observé et partagé les conditions d'existence des classes laborieuses à Londres et à Paris ; contre lestotalitarismes nazi et soviétique, après sa participation à la guerre d'Espagne. Parfois qualifié d'« anarchiste conservateur », il est parfois comparé à la philosophe Simone Weil, en raison de ses prises de positions originales pour un socialiste1.

Témoin de son époque, Orwell est dans les années 1930 et 1940 chroniqueur, critique littéraire et romancier. De cette production variée, les deux œuvres au succès le plus durable sont deux textes publiés après la Seconde Guerre mondiale : La Ferme des animaux et surtout 1984, roman dans lequel il crée le concept de Big Brother, depuis passé dans le langage courant de la critique des techniques modernes de surveillance. L'adjectif « orwellien » est également fréquemment utilisé en référence à l'univers totalitaire imaginé par l'écrivain anglais.

Le patriotisme révolutionnaire

Alors que la menace d'un nouveau conflit européen se fait de plus en plus précise, Orwell défend une position antiguerre et critique l'antifascisme des fronts populaires : cette guerre ne servirait, selon lui, qu'à renforcer les impérialismes européens, qui ont beau jeu de se présenter, face à la menace fasciste, comme des démocraties, alors qu'ils exploitent sans vergogne « six cents millions d'êtres humains privés de tous droits »37.

Quelques mois plus tard, pourtant, il change radicalement de position sur le sujet : alors que le Parti communiste (qui appelait auparavant à la lutte contre les dictatures fascistes) se découvre pacifiste à la suite du Pacte germano-soviétique, Orwell découvre que, dans le fond, il a toujours été un patriote38. Il distingue cependant le patriotisme du nationalisme et l'oppose au conservatisme39. De ce fait, il s'éloigne « sur la pointe des pieds »40 de l'ILP, qui persiste dans le pacifisme, et s'oppose à l'engagement dans le conflit.

Contrariant le désir qu'il avait de s'engager dans l'armée, sa faible santé le fait réformer. Malgré celle-ci, il s'engage en 1940 dans la Home Guard (milice de volontaires organisée par l'État et créée dans le but de résister à l'invasion nazie dans le cas où les Allemands parviendraient à débarquer en Grande-Bretagne). Par ailleurs, en 1941, il est engagé comme producteur à la BBC, diffusant émissions culturelles et commentaires de guerre à destination des Indes41.

Parallèlement à ces activités, Orwell envoie entre 1941 et 1946 seize articles (« Les Lettres de Londres ») à la revue américaine d'inspiration trotskiste Partisan Review42. En effet, le patriotisme dont il fait preuve depuis le début de la guerre ne lui a pas pour autant fait abandonner ses aspirations révolutionnaires. Bien au contraire, il estime que la victoire de la Grande-Bretagne sur les dictatures fascistes passera nécessairement par la révolution sociale en Angleterre, révolution dont il voit les signes avant-coureurs dans le mécontentement croissant des classes populaires face aux privations dues à l'état de guerre (qui ne frappent pas les couches supérieures de la société) et aux revers militaires de l'armée anglaise, revers causés selon lui par l'incurie des dirigeants militaires et politiques. De ce point de vue, laHome Guard lui apparaît comme étant ce peuple en armes qui renversera, au besoin par la force, le pouvoir en place avant de défaire les armées hitlériennes (il développe ces points de vue dans son essai intitulé Le Lion et la Licorne, qui parait en 1941 dans la collection « Searchlight », dont il est le cofondateur).

En novembre 1943, Orwell démissionne de son poste à la BBC43. Il devient alors directeur des pages littéraires de l'hebdomadaire de la gauche travailliste The Tribune et entame la rédaction de La Ferme des animaux.

  • La libre expression ferait alors sauter tous les cadres institutionnels qui empêchent son plein épanouissement, tout en dénonçant un “journalisme de connivence”, les médias étant devenus une “classe médiatique” dont le travail s’apparenterait à une propagande ou à un matraquage orwellien dans lequel les citoyens passifs seraient enfermés à leur insu.  (Emmanuel Taïeb, « De quelques rumeurs après le 11 septembre 2001 »,Quaderni, numéro 50, 2003, page 13)
  • Pascal Martin "1984" Et c’est là que réside pour moi toute la puissance du texte orwellien : le totalitarisme, c’est le meurtre du langage. (Pascal Martin, « 1984 », Autres Temps : Les cahiers du christianisme social, numéro 4, 1984, page 89)
  • Maurras voit dans la république démocratique un régime démesuré où la démagogie égalitaire inspirée par une fausse conception de la justice fragilise les murailles de la cité et finit par emporter les degrés de la civilisation. Dans la démocratie, Maurras discerne un régime entropique d’élimination de la polis à laquelle se substitue une société amorphe d'individus égaux et épars, point sur lequel il rejoint Tocqueville. « Prise en fait la démocratie c'est le mal, la démocratie c'est la mort. Le gouvernement du nombre tend à la désorganisation du pays. Il détruit par nécessité tout ce qui le tempère, tout ce qui diffère de soir : religion, famille, tradition, classes, organisation de tout genre. Toute démocratie isole et étiole l'individu, développe l’État au-delà de la sphère qui est propre à l’État. Mais dans la Sphère où l’État devrait être roi, elle lui enlève le ressort, l'énergie, même l’existence. […] Nous n'avons plus d’État, nous n'avons que des administrations. »
  • Maurras ne rejette pas le suffrage universel, il invite ses lecteurs à ne pas être des émigrés de l'intérieur et à jouer le rôle des institutions et du suffrage universel qu’il s’agit non de supprimer mais de le rendre exact et utile en en changeant la compétence : ne pas diriger la nation mais la représenter. Abolir la République au sommet de l’État et l’établir où elle n’est pas, dans les états professionnels, municipaux et régionaux. Maurras demande à ses lecteurs de jouer au maximum le jeu des institutions, il faut voter à toutes les élections : le mot d'ordre est celui du moindre mal.
  • La réflexion institutionnelle de Maurras doit également beaucoup à son fédéralisme originel et à son appartenance au mouvement régionaliste provençal des Félibrige de Mistral. Il voyait dans la monarchie la clé de voûte de la décentralisation. En effet, il estimait que, contrairement à l'administration centralisée de la République napoléonienne contrainte à des recours au « corset de fer », l'attachement direct du peuple à l'autorité symbolique du souverain et le ciment moral de l'Église catholique étaient des forces unificatrices suffisantes pour assurer l'unité nationale dans un système politique largement décentralisé. Une vision politique synthétisée par la formule : « l'autorité en haut, les libertés en bas ».
  • Le nationalisme intégral aura donné un second souffle aux idées contre-révolutionnaires, en déclin au milieu des années 1893 après le ralliement des catholiques à la République, qu'elle aura diffusé bien au-delà de ses milieux traditionnels (certaines région de tradition contre-révolutionnaire, les milieux catholiques, l'aristocratie).
  • Personnellement agnostique jusqu'aux dernières années de sa vie (il se convertit alors au catholicisme), Maurras appréciait le rôle social et historique de la religion catholique dans la société française, notamment pour son rôle fédérateur. Sa vision « utilitariste » de l'Église catholique, en tant qu'institution servant les intérêts de la cohésion nationale, a facilité la convergence entre des catholiques fervents et des hommes plus éloignés de l'Église. Il a dénoncé le Nazisme dès 1922.

 

Dans les premiers jours de l’histoire humaine, la tyrannie était idéologiquement brute et construite sur la saisie ouvertement de la puissance et sur la répression du peuple.  Peu de théories fantaisistes étaient débitées pour justifier le tout.  Des hommes comme Akhenaton, Attila, Gengis Khan, Henry VIII et Cesare Borgia ont gouverné parce qu’ils étaient assez effrontés pour vouloir gouverner, assez fort pour recruter les hommes de main nécessaires, et assez intelligents pour savoir que la plupart des gens accepteraient qu’ils soient dictatoriaux.

Mais, avec l’avènement de la modernité (environ 1800 ans après Jésus-Christ), la tyrannie a du prendre une approche plus subtile et plus sophistiquée. La tyrannie doit maintenant faire usage de propagandistes perpétuels et d’obscurcisseurs afin de vendre l’asservissement du peuple par l’intermédiaire du sophisme intelligent.  Les écoles d’aujourd’hui sont les propagandistes prédominants pour le despotisme, et les prochains en ligne sont les médias qui jouent le rôle de « Garde Prétorienne » pour les Orwelliens de l’éducation qui dominent nos enfants.

La vérité et les conditions requises de la liberté doivent toujours être cachées à la population si la tyrannie doit prévaloir.  Ainsi, les Orwelliens des médias doivent toujours être prêts à supprimer toutes les vérités qui pourraient menacer le  collectivisme qui a été construit.  Des exemples de cette suppression sont monnaie courante dans tous les milieux de la télévision et d’Hollywood. Récemment, un exemple flagrant sortant de l’écran du téléviseur m’a frappé.

Sauvegarde de la République

Le film, Gladiator, avec Russell Crowe a été diffusé à la télévision.  Je l’avais vu en 2000 quand il avait été présenté dans les théâtres, mais, je l’ai écouté à nouveau pour la première partie, parce qu’il y a une scène très inspirante dans laquelle l’empereur Marc-Aurèle (joué par Richard Harris) est dans les derniers mois de sa vie.  Il sait qu’il va mourir, et il tente de convaincre son confident de confiance et principal général, Maximus (joué par Russell Crowe), d’assumer le leadership de Rome après sa mort.  Il raconte à Maximus qu’il va passer le manteau sur lui afin qu’il soit son héritier et qu’il devienne le nouveau César.  Il parle dans un discours éloquent sur les raisons pour lesquelles Maximus est le seul pour l’emploi. Maximus résiste, mais, il dit qu’il va étudier la proposition.  Et, au moment de se séparer, Marc-Aurèle lui déclare que son devoir est d’accepter son destin, parce que la Rome libre est en train de mourir et a besoin d’hommes de son calibre. Aurèle lui crie : « Vous devez sauver la République, Maximus !  Retournez à la République !  Promettez-moi de rétablir la République ».

Ces trois phrases sont si puissamment pertinentes pour nous aujourd’hui, parce que, bien sûr, nous devons faire exactement la même chose, revenir à la république.  Notre Amérique autrefois libre est en train de mourir de la même corruption dictatoriale qui a abruti et a détruit Rome, le même pain et des jeux, les mêmes assassinats massifs, le clientélisme, les privilèges et l’avilissement monétaire.

Mais, devinez quoi !  Ces trois phrases ont été supprimées du discours de Marc-Aurèle de cette version particulière pour la télévision.  La scène se termine avec une phrase générique fade.  Les collectivistes de TBS (Turner Broadcasting System) ont-ils coupé ces trois phrases cruciales intentionnellement ?  Bien sûr, c’est ce qu’ils ont fait.  Ils connaissent, au moins inconsciemment, la puissance de l’idée d’une « république » et ce que cela signifie pour leur règne.  Ils savent que la république est ce que les fondateurs voulaient pour nous ayons, pas la démocratie collectiviste qu’ils adorent et qu’ils travaillent aussi assidûment à promouvoir.  Ils savent que leur idéologie du collectivisme ne peut pas respecter une forme limitée de gouvernement de la république.  Et, ils ne veulent certainement pas que des millions de téléspectateurs se rappellent du fait que nous avons perdu notre république.  Un tel rappel ne peut être laissé dans le film.  Ainsi, un certain cadre de niveau supérieur de TBS a sûrement très adroitement coupé la dernière partie de la scène où Marc-Aurèle fait son éloquent appel à Maximus de faire la seule chose qui pourrait sauver la liberté des Romains, et la seule chose qui permettrait de sauver la liberté des Américains modernes.

Apparatchiks de Big Brother

Pas un seul sur cent ne remarquera une telle suppression en douceur de la vérité. Mais, c’est un exemple de la façon dont les lucides apparatchiks de Big Brother sont toujours à l’affût des manipulations de notre politique, de notre argent et de notre langue de manière à nous empêcher de ne jamais réaliser que nous perdons nos libertés.  J’étais stupéfait.  J’écoutais le film parce que je voulais justement voir la scène où Marc-Aurèle fait son discours éloquent à Maximus de « Restaurer la République ».  Mais, les collectivistes de TBS ont joué le rôle de Winston Smith d’Orwell et ont jeté la partie la plus importante du discours dans le trou de la mémoire.

Ils ont sans aucun doute donné comme excuse qu’ils avaient besoin de couper le film pour l’adapter au créneau horaire de la programmation de cette heure. Mais, le dialogue sur la « Restauration de la République » a pris moins de 60 secondes.  Et, il y a au moins 10 à 15 minutes d’autres scènes totalement non-essentielles à travers le film qui auraient pu être supprimées à la place.  Pourquoi voudraient-ils supprimer une scène tellement dramatique et cruciale en ce qui concerne les conditions requises des idéologiques de la liberté ?  Pour ceux qui saisissent la base propagandiste de toutes les tyrannies modernes, la raison est évidente.  Les collaborateurs de la tyrannie doivent sans cesse jouer le rôle de la pensée policière, s’ils souhaitent diriger un régime despotique dans le monde moderne.  Et, c’est exactement ce que les élites politiques d’aujourd’hui et leur Garde Prétorienne, les médias, veulent faire.

Ce n’est qu’une toute petite scène dans un film, mais, c’est extrêmement important, parce qu’elle représente la pointe d’un énorme iceberg de la réécriture de l’histoire et de la suppression de la vérité politico-philosophique qui sont mises en place dans nos écoles et dans nos médias.  Les manipulateurs du TBS ne sont qu’une fraction des myriades d’Orwelliens d’entre nous qui façonnent nos enfants à partir du moment où ils entrent à la maternelle et qui  continuent à le faire à l’école secondaire et jusqu’au collège, puis, dans le monde des adultes où ils façonnent les esprits de masses de personnes non critiques qui travaillent.  Ils volent au-dessus de notre société comme la gangrène peut voler des ossements malades d’un soldat blessé.  Les citoyens américains sont les soldats blessés, et ils ne réalisent pas la tyrannie septique qui les corrode.

 

Cependant, les patriotes américains ne réalisent pas.  Et, nous devenons de plus en plus nombreux avec chaque année qui passe.  La masse critique se rapproche de notre mouvement qui a engendré tellement d’espoirs dans les années 1940 avec les œuvres de Ludwig von Mises, de Friedrich Hayek, d’Ayn Rand, et des dizaines d’intelligences indignées qui pouvaient voir les maléfismes inhérents du  « progressisme et du méga-étatisme » qui étaient descendus sur le pays avec la création de la Réserve Fédérale et la venue de la Food and Drug Regulations.  La pensée orwellienne est toujours au pouvoir, oui, mais, c’est une puissance creuse.  Les élites politiques/médiatiques sont pourries de l’intérieur.  Elles sont mûres pour un grand défi tout comme le Politburo soviétique était mûr. Les jours sont comptés pour les Orwelliens parmi nous.

ETIENNE CHOUARD : JE ME SUIS TROMPÉ, EN FAIT ON EST EN DÉMOCRATIE !

En fait, on est dans une vraie démocratie :

Si on oublie le chômage qui augmente, les inégalités sociales, la dette privée transformée en dette publique, le fait que nous sommes descitoyens sans pouvoir politique autre que celui de confier les décisions aux meilleurs beaux-parleurs, que ces mêmes personnes n’ont pas de pouvoir face aux institutions européennes dont la plus puissante n’a pas été élue, si on oublie tout ça… On arrive à la conclusion qu’on est en démocratie.

Et le problème est réglé.

Plus besoin de penser à la constitution, elle peut très bien continuer d’être écrite par ceux qui doivent la craindre.

Voilà, je me trompe peut-être, si c’est le cas, dites-le moi, je ne demande que ça.

C’est une idée simple hein, en fermant les yeux sur tout ce qui se passe autour de nous, on peut se dire qu’on est en démocratie, et que le problème est réglé.

Je pense que cette idée est valable pour toute la terre.

Peut-être que tous les pays sont des démocraties, et qu’on ne s’en rend juste pas compte.

  • Démocratique, notre République ?

    27 mai 2015
    de Lucien M. Martin
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    La démocratie n’est pas qu’un mot commode ; il désigne la seule société, sans doute, qui respecte la personne humaine. La France, « patrie des Droits de l’Homme », plus et mieux que toute autre est ou doit être une démocratie. Et les Français des démocrates. Le Français l’est-il bien ? L’homme se veut libre sans restriction mais réclame la sécurité ; le citoyen balance entre la contestation et le légitimisme. Est-il démocrate, notre République est-elle démocratique ? Tout le monde le prétend et tout le monde en doute. Telle est la question à laquelle tente de répondre Lucien M. Martin. La vie de l’auteur a été consacrée au Droit, toute et à peu près de toutes les manières : il l’a enseigné, ensuite conseillé en entreprise, puis appliqué, d’abord comme juge, puis comme avocat. C’est avec un esprit ainsi formé par une expérience diversifiée qu’il cherche la réponse à cette question essentielle, hors de toute option philosophique, politique ou idéologique, dans la confrontation objective de nos pratiques avec une lecture fidèle de la charte de notre Société, la Constitution et, d’abord, de l’article 2 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Pas autrement que ne peut le faire tout Français maîtrisant sa langue maternelle.
     
  • Georges H.

    5 mars 2014
    de LUCIEN M. MARTIN
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    À la libération de Bordeaux, l'avocat Georges H. avait-il eu à défendre collaborateurs et autres traîtres, lui qui avait accompagné nombre d'hommes au peloton d'exécution ? Ou bien s'agissait-il d'autre chose ? Une soixantaine d'années après les faits, trente ans après sa mort, Lucas commence à entrevoir la vérité dans les archives jaunies de son père, officier du Bureau de sécurité militaire... Pour pallier le silence d'un père resté secret, un homme s'imagine l'entendre enfin s'ouvrir à lui. Au fil de ces discussions fictives, l'auteur nous replonge dans les heures sombres de la France. Parfois ambigu, notamment sur la question délicate du rôle des fonctionnaires, le roman de Lucien M. Martin entend alimenter le débat sur les responsabilités dans la collaboration et la résistance. Dérangeant mais fascinant.
     
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    La Rédemption ? « Rachat du genre humain par le Christ, Rédempteur des hommes » (Robert) ou, plus complet : « le salut apporté par Jésus-Christ à lhumanité pécheresse » (Larousse). Mais parler du péché originel comme motif de la Rédemption est-il bien suffisant ? Si nous jouissons du libre arbitre, cest lusage que nous en faisons qui peut appeler la Rédemption ; lÉglise elle-même remet en question le dogme du péché originel. En quoi et comment lhumanité est-elle rachetée ? Lhorrible image du Golgotha nest quune allégorie, une métaphore, en réalité incohérente. Une grande partie de lhistoire du christianisme est marquée, encore aujourdhui, par la question : lhumanité est-elle sauvée par ses actes, par son repentir ou bien par la foi ? Cest la discussion quentretiennent Théophile et Théodule, bien décidés à explorer le fondement même du christianisme Au fil du dialogue mené par ses personnages bien nommés, Médéric tisse une réflexion captivante sur la notion de Rédemption, cur du christianisme, en refusant lidée de dogme, quil dénonce comme une contradiction dautant plus contestable que la théologie tardivement construite sur le message de Jésus, clairement damour et non dholocauste, attache le salut à une horrifiante dramaturgie. Habile et non sans humour, le débat est ouvert.
     
  • Cet homme était-il Dieu ?

    7 octobre 2011
    de Lucien M. Martin
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    « Sagissant de lexistence de Dieu, la raison humaine, consciemment ou non, capitule et la réponse ne peut quêtre intuitive. » Renoncer à trancher la question de l'existence de Dieu n'interdisant pas de sinterroger sur la divinité réelle ou supposée de l'homme-Jésus, cest à cette problématique aussi vaste que sensible bien que la réponse, quelle quelle soit, ne remette pas en cause les apports du Christianisme que Lucien M. Martin consacre le présent essai. Depuis que Nietzsche a tué Dieu, plus rien nempêchait les écrivains, penseurs, chercheurs et autres essayistes de se pencher sur la question, non de lexistence de « son » fils, celle-ci étant quasiment avérée dun strict point de vue historique, mais de la divinité de Jésus. Cest désormais chose faite, et lanalyse ici proposée, brillante et étayée, devrait réjouir tous ceux, croyants ou non, qui de près ou de loin se posent de vraies interrogations : celles qui nont que trop rarement été abordées.
     
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  • Histoire générale des religions - 5 volumes : 1 - Primitifs - Indo-Européens / 2. Grèce - Rome / 3. Indo-Iraniens...

    1944
    de Maxime Gorce - Raoul Mortier et Jean Charbonneaux - Pierre Fabre - A. J. Festugière - Martin P. N. Nilsson
     
    Histoire générale des religions - 5 volumes : 1 - (1948) : Intro. générale - Primitifs - Ancien Orient - Indo-Européens. 2. (1944) : Grèce - Rome. 3. (1945) : Indo-Iraniens - Judaïsme - Origines chrétiennes - Christianismes orientaux. 4. (1947) : Christianisme médiéval - Réforme - Catholicisme moderne - Islam - Extrême-Orient. 5. (1951) : Folklore et religion - Magie et religion - Tableaux chronologiques de l'Histoire des religions - Index général des noms cités.
     
 
 
 
 
 

Le 15 décembre 1943, une ordonnance du Comité français de Libération Nationale (CFLN) au nom du Gouvernement provisoire de la République Française, porte l’annulation de la loi du 13 août 1940 et des dispositions relatives aux sociétés secrètes.

La loi du 13 août 1940 de l’Etat Français (Vichy) prononce la dissolution des sociétés secrètes. Sont concernés notamment le Grand Orient de France et la Grande Loge de France, dont les biens furent saisis, ainsi que les archives.

Après la Libération, l’ordonnance du 31 mars 1945 rétablit la légalité républicaine et rend exécutoire en métropole l’ordonnance d’Alger du 15 décembre 1943.

Le Général de Gaulle signait à Alger le décret rétablissant la franc-maçonnerie dans ses droits, dans ses biens, dans son honneur, dans sa dignité. Ceci confirmait de manière officielle ce qu’avait déclaré auparavant le Général de Gaulle «nous n’avons jamais reconnu les lois d’exception de Vichy ; en conséquence la franc-maçonnerie n’a jamais cessé en France. » La France retrouvait, en cela, le 15 décembre 1943, Elle aussi, un peu de sa dignité. De Gaulle rétablit la Franc-Maçonnerie en raison des services rendus de Félix Eboué.

Félix Eboué, l’homme qui a permis mais n’a pas vu la Libération
  • Nicolas Docao
  • Publié le 18/06/2014 | 06:35, mis à jour le 18/06/2014 | 10:52

Né à Cayenne en 1884, gouverneur du Tchad puis gouverneur général de l’Afrique Equatoriale Française (AEF), Félix Eboué reste pour l’éternité l’un des grands hommes de la Libération. Récit d’un guyanais qui a entendu l’appel du Général de Gaulle, le 18 juin 1940.

Félix Eboué © ina.fr
© INA.FR Félix Eboué
Il y a 74 ans, une voix changea à jamais le destin de la Nation. Occupée par l’Allemagne nazie, administrée par le régime de Vichy, la France connaît l’une des pages les plus sombres de son histoire. Pourtant, un homme exilé à Londres prend la parole, sur les ondes de la BBC, et appelle les Français à ne pas cesser le combat. Par son célébrissime appel, le Général de Gaulle fonde la Résistance.
 
Un gouverneur humaniste
L’Histoire a coutume de retenir Albert Camus, Jean Moulin, Stéphane Hessel ou encore Guy Môquet comme les figures tutélaires de la Résistance. Or, c’est omettre un homme sans qui la France n’aurait pu triompher de la barbarie nazie : Félix Eboué.

Né à Cayenne le 26 décembre 1884, Félix Eboué obtient son baccalauréat à Bordeaux, avant de rallier l’Ecole coloniale à Paris. Humaniste, Eboué passera au total vingt ans au service de l’Afrique Equatoriale Française. Trois mots caractérisent son engagement : légalité, neutralité et équité, à rebours de la gouvernance opérée dans les autres colonies.
 
Le ralliement d'Eboué à la France Libre, un tournant de la guerre

Développant l’AEF tout en respectant la population locale, Félix Eboué entend l’appel du Général le 18 juin 1940. Le jour même, il se rallie à la France Libre. Le 26 août, il proclame avec le colonel Marchand le ralliement du Tchad au général de Gaulle. Une parcelle de « terre de France » rejoint ainsi la lutte, offrant une légitimité politique à la France Libre.

Sous l’action de Félix Eboué, l’AEF devient une plaque tournante géostratégique au service de la France Libre, d’où partent les premières forces armées dirigées par les généraux Koenig, Larminat et Leclerc.

Hélas, Félix Eboué meurt le 17 mai 1944, à l’Hôpital français du Caire, quelques jours avant la Libération. Aujourd’hui au Panthéon, Eboué compte parmi les plus grands serviteurs de la France et comme un repère dans la mémoire antillaise, africaine et guyanaise.

"Nous sommes les africains qui revenons de loin...", chantent les soldats venus des colonies pour défendre la France Libre dans le filmIndigènes.

On a bien du mal à se souvenir aujourd'hui de l'Empire français et de la contribution capitale des habitants des pays de cet Empire à la propérité comme à la défense de la France. De Madagascar au Sénégal, de la Guyane au Tonkin, en passant par l'Algérie, le soleil ne se couchait pas sur l'Empire, comme sur celui de son concurrent britannique.

Que viennent donc faire les francs-maçons dans cette histoire? Ou plutôt dans ces histoires, car la colonisation française connut plusieurs périodes bien distinctes et qui touchèrent des continents différents.

Il faut pour cela en revenir aux origines de la Franc-Maçonnerie... son origine anglaise. L'Angleterre est en effet le pays qui détient la plus grande puissance maritime et donc la plus grande capacité à aller au-delà des mers prendre possession de terres lointaines.

Cela s'est reproduit en France. Après Paris et Lyon, les plus grand centres maçonniques sont Bordeaux, Toulon, Marseille, la Rochelle, ports d'où l'on part volontiers vers des aventures extérieures. Les francs-maçons ont donc été, plus que d'autres catégories, touchés par le phénomène colonial. Il ne faut pas oublier non plus qu'au XVIIIème siècle, les loges initient des frères ayant des professions considérées alors comme peu recommandables mais qui incitent aux voyages : Comédiens, musiciens, danseurs, colporteurs, voyageurs de commerce...

Nous songeons par exemple à Etienne Morin (1717-1771), qui part de Bordeaux le 27 mars 1762 faire du négoce à Saint-Domingue.  Initié dans une loge écossaise parisienne, il est porteur d'une Patente signée l'année précédente par la PremièreGrande Loge de France en son Grand Conseil des Grands Inspecteurs, Grands Élus Chevaliers Kadosh. Il emporte avec lui un système de vingt-quatre grades écossais, ouOrdre du Royal Secret, lentement élaboré à partir du foisonnement des grades de l'Écossisme naissant. Cette série, sera enrichie par un grade terminal, leSublime Prince du Royal Secret, création personnelle de Morin. Son député Grand Inspecteur Henry Andrew Francken transmettra le système Morin sous le nom deRite de Perfection, en 25 degrés, à Albany, province de New York. Le rite de Perfection servira de base à l'élaboration du Rite Écossais Ancien Accepté, par adjonction de huit grades, afin d'arriver aux trente-trois que compte le REAA. C'est un autre marin, l'Amiral de Grasse, Marquis de Tilly, qui après avoir participé à la fondation du Suprême Conseil américain à Charleston en 1801, vint fonder le Suprême Conseil des Iles du Vent et sous le Vent, puis le Suprême Conseil de France en 1804 à Paris. Morin, fuyant la révolte des esclaves à Saint Domingue, mourra à la Jamaïque.

On ne compte plus les marins francs-maçons comme l'Amiral Matthews, gouverneur anglais de l'île d'Antigua, le célèbre corsaire français Robert Surcouf (1773-1827), initié en 1796, à la loge "La Triple Espérance", à Port-Louis à l'Ile Maurice et membre, en 1809, de "La Triple Essence", à Saint-Malo, ou l'amiral Nelson.

Les loges maçonniques offraient une sociabilité importante pour des hommes éloignés de chez eux. L'expansion coloniale française a lieu durant cette période en destination du Nouveau Monde (Canada, Louisiane, Guyane, Antilles).

Les francs-maçons furent nombreux à participer à la première guerre anticoloniale, celle de l'Indépendance des Etats-Unis. L'intervention des frères est décisive. A la bataille de Yorktown - qui vit la défaite définitive des anglais, le 19 octobre 1781, pas moins de 11000 français participent aux combats en plus des 9000 volontaires de Washington. Ces français sont commandés par le marquis de La Rouërie, le marquis deLa Fayette et le comte de Rochambeau, tous francs-maçons, comme une grande majorité des officiers.

Par ailleurs les francs-maçons américains furent à la tête du mouvement anti-esclavagisme aux Etats-Unis, dès les années 1770 notamment au sein de la Société d'émancipation des Noirs libres et illégalement réduits à la servilité, fondée à Philadelphie. Pendant la Révolution américaine, plusieurs intellectuels ont défendu les droits des Noirs comme le frère Thomas Paine, l'auteur du Sens commun, publié en 1776. Le frère Benjamin Franklin (1706-1790) fut un fervent défenseur de l'abolition de l'esclavage (il libéra ses propres esclaves dès 1772). Thomas Jefferson, les frèresGeorge Washington (qui affranchit ses esclaves par testament) et James Madisonmilitèrent au Congrès américain pour la suppression de l'esclavage. 


En France aussi, les francs-maçons furent à la tête du combat anti-esclavagiste. Ils sont légion au sein de la Société des amis des Noirs  créée par le frère Jacques-Pierre Brissot en 1788 dont l'objectif affirmé est l'interdiction de la traite négrière. Le frère Condorcet (qui publie les Réflexions sur l'esclavage des nègres) réclame un moratoire d'une durée de 70 ans entre la fin de l'esclavage et l'accession des affranchis au statut de citoyen. C'est grâce à l'action de l'Abbé Grégoire (membre de la loge des Neufs Soeurs), que le 4 avril 1792, l'Assemblée nationale décide d'accorder la pleine citoyenneté à tous les libres de couleur. Ce fut le 16 pluviôse an II (4 février 1794) que la Convention abolit l'esclavage en avalisant et généralisant la décision unilatérale du commissaire civil à Saint-Domingue, Léger-Félicité Sonthonax, prise le 12 fructidor an I (29 août 1793).

Rétablit par Bonaparte en 1802, l'esclavage est de nouveau et définitivement abolit par le frère Victor Schoelcher, nommé dans le Gouvernement provisoire de 1848 sous-secrétaire d'État à la Marine et aux Colonies par le ministre (et frère) François Arago.Le Décret d'abolition du 27 avril 1848, signé par tous les membres du gouvernement, paraît au Moniteur, le 5 mars. 250 000 esclaves des colonies françaises sont émancipés.

En ce qui concerne l'expansion française et la franc-maçonnerie, une première loge est créée dès 1781 à St Louis du Sénégal, sous le nom initial de loge «St Jacques des vrais amis rassemblés», devenue aussitôt «St Jacques des trois vertus». En 1823, le GODF créer «La Parfaite Union» sur laquelle, dès 1824, vient se soucher le premier Chapitre en Afrique, portant le même nom que la loge. Elle est créée par le Baron Jacques ROGER, gouverneur du Sénégal, défenseur des Africains et anti-esclavagiste dans la lignée du Frère Schœlcher, qui cherche à former et attirer une élite africaine.

En ce qui concerne l'Algérie dont la conquête débute en 1830, la première loge, «Cimus», loge militaire du 10° régiment d’infanterie légère, s'installe fin 1831. En mai 1833 est créée la loge «Bélisaire» à Alger. En juin 1833 est créée la loge «Ismaël» à Bône, puis en juin 1836 «l’Union Africaine» à Oran. La loge d’Alger joue le rôle de loge-mère par essaimages successifs : à Blida en 1844 «les Frères de l’Atlas», à Cherchell en 1845 «Julia Caesarea».

A Mostaganem en 1844 «les Trinosophes Africains» sont installés sous l’égide de la loge d’Oran. Le nombre de francs-maçons va régulièrement progresser, de 80 frères en 1833 à 850 frères en 1851.

Le Suprême Conseil de France (futur Grande Loge de France) ouvre «Les Frères Unis du Chélif» en février 1856 à Orléansville puis «Les Hospitaliers», en décembre 1861 à Constantine. Cette dernière loge va résister et se maintenir, montrant la voie aux autres loges de la GLDF.

L'émir ABD EL KADER el Hadj (1807-1883) qui fut le grand résistant algérien et le chef de la guerre contre les Français en Algérie de 1832 à 1847 est initié franc-maçon, en 1864, à l'orient d'Alexandrie à la loge "Les Pyramides", du Grand Orient de France, au nom de la loge "Henri IV", de Paris. En effet, l'Emir a sauvé la vie de plusieurs milliers de chrétiens venus se réfugier auprès de lui dans sa résidence de Damas en 1860 alors que les druzes cherchent à les massacrer. L'Emir n'a jamais trouvé de contradiction entre son engagement spirituel en Franc-Maçonnerie et sa profonde foi musulmane soufie.

Le grand homme de la période est incontestablement Adolphe CRÉMIEUX (1796-1890) : Avocat et homme politique, président du Consistoire central et de l'Alliance israélite universelle, il est ministre de la Justice du Gouvernement de Défense Nationale en 1870. Il est l'auteur du décret du 24 octobre 1870, dit Décret Crémieux qui accorde d'office la citoyenneté française aux 37 000 juifs d'Algérie. Ce décret stipule que «les Israëlites indigènes des départements de l'Algérie sont déclarés citoyens français ; en conséquence, leur statut réel et leur statut personnel, seront, à compter de la promulgation du présent décret, réglés par la loi française. Toutes dispositions législatives, décret, règlement ou ordonnance contraires sont abolis».


Adolphe Crémieux, est initié à la franc-maçonnerie en 1818, à la loge le "Bienfait anonyme" de Nîmes, du Grand Orient de France, qu'il quitte en 1860 pour rejoindre le Suprême Conseil de France du Rite écossais ancien et accepté dont il devient le Souverain Grand Commandeur. En 1875, Adolphe Crémieux réunit à Lausanne en Suisse, une assemblée des Suprêmes Conseils du REAA pour harmoniser le Rite Ecossais Ancien & Accepté. Ces règles sont toujours en vigueur aujourd'hui notamment à la Grande Loge de France. Véritable acte fondateur de la franc-maçonnerie moderne, cette déclaration de l'assemblée de Lausanne proclame «l'existence d'un Principe Créateur» appelé «Grand Architecte de l'Univers». Par ailleurs c'est Adolphe Crémieux qui fit l'éloge funèbre de son frère et ami l'Abbé Grégoire.

Au terme de sa longue carrière politique, Crémieux devint sénateur inamovible d'Alger, de 1875 à sa mort en 1880. Il estenterré au Cimetière du Montparnasse.


Au Maroc, en 1867, Haïm Benchimol - drogman de la Légation de France, directeur du journal Réveil du Maroc, directeur de la banque Transat, membre fondateur de l’Alliance Israélite Universelle et de l’Alliance Française au Maroc, correspondant des Compagnies Maritimes et de l’agence Havas - devient président fondateur de la loge maçonnique de Tanger, fondée par les juifs marocains "protégés" ou naturalisés Français,  la loge "L'Union 194" au sein de la GLDF. Elle est composée de 73 frères dont le premier initié Marocain, Mohamed Doukali. Se crééeront ensuite "Casablanca 386" créée en pleine médina et affiliée au GO d'Espagne, puis "Le Phare de la Chaouia", toujours à Casablanca, "Moulay Hassan 395" et "Le Réveil du Maghreb" à Rabat, puis bien d'autres loges.

En 1920, le frère Elie Zerbib, libraire, initié à Bélisaire en 1871, fils d'un Grand Rabbin d'Algérie mais converti au protestantisme, participe à la fondation de la loge "Woodrow Wilson n°479" de la GLDF à Mogador. Cette loge, au rite écossais, draine aussitôt les éléments israélites en plus grand nombre que "La Nouvelle Tamusiga". Le même constat peut se faire un peu partout à travers le Maroc, l’argument du rite écossais étant souvent avancé.

En effet, depuis 1877 et l'abandon du Grand Architecte de l'Univers par le Grand Orient de France, et l'option de plus en plus résolument anti religieuse de celui-ci, les frères catholiques, juifs et musulmans se sentent moins à l'aise dans les loges du GODF.

Durant la période allant de 1880 à la fin de la guerre de 1914-1918, les frères du GODF se méfieront même des "élites africaines", formées presque exclusivement dans les écoles de l'église catholique, devenue l'ennemie. Les loges du GODF de cette époque seront presque exclusivement constituées de "blancs laïques". La même méfiance prévaudra envers les musulmans suspectés de "superstition" comme les catholiques.

Pourtant, c'est bien du début des années 1880, que date le renouveau de la politique coloniale française sous l'impulsion de Jules Ferry (1832-1893). Avocat, journaliste et homme politique français, il fut Ministre de l'Instruction publique de 1879 à 1883: il crée l'enseignement primaire obligatoire, gratuit et laïc. Président du Conseil de 1880 à 1881 et de 1883 à 1885, il prend en main les affaires étrangères et les affaires coloniales. Il tente de détourner vers les conquêtes coloniales l'ardeur militaire des Français, jusque là surtout anti-allemande. La défaite de Lang-Son (Tonkin, Indochine, 28 mars 1885) brise sa carrière : il est peu après renversé par les adversaires de sa politique coloniale.

Jules Ferry est initié franc-maçon le 8 juillet 1875, au sein de la loge «La Clémente Amitié», du Grand Orient de France en même temps qu'Emile Littré et Grégoire Wyrouboff. Une grande publicité est faite au discours que Littré prononce à cette occasion, et la presse en donne un large écho. Par la suite, Jules Ferry appartiendra à la loge «Alsace-Lorraine».

Jules Ferry veut émanciper les élites locales de l'influence du clergé et des marchands par une politique ambitieuse en faveur des colonies. D'ailleurs, c'est la droite et l'extrême droite qui s'opposent à sa politique en lui reprochant de dépenser inutilement des sommes importantes au profit des indigènes au lieu de renforcer l'armée et de préparer la revanche de 1870 contre la Prusse. Ferry pense également qu'une politique coloniale ambitieuse est bonne pour la France et que la métropole comme les colonies doivent pouvoir y trouver leur compte. En 1875, quelques mois après avoir été renversé, il prononce à la Chambre son célèbre discours en défense de sa politique coloniale: 
"Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu'en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures..." (...)"Je répète qu'il y a pour les races supérieures un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures...". "Vous nous citez toujours comme exemple, comme type de la politique coloniale que vous aimez et que vous rêvez, l'expédition de M. de Brazza. C'est très bien, messieurs, je sais parfaitement que M. de Brazza a pu jusqu'à présent accomplir son œuvre civilisatrice sans recourir à la force ; c'est un apôtre; il paie de sa personne, il marche vers un but placé très haut et très loin ; il a conquis sur ces populations de l'Afrique équatoriale une influence personnelle à nulle autre pareille ; mais qui peut dire qu'un jour, dans les établissements qu'il a formés, qui viennent d'être consacrés par l'aréopage européen et qui sont désormais le domaine de la France, qui peut dire qu'à un moment donné les populations noires, parfois corrompues, perverties par des aventuriers, par d'autres voyageurs, par d'autres explorateurs moins scrupuleux, moins paternels, moins épris des moyens de persuasion que notre illustre Brazza, qui peut dire qu'à un moment donné les populations n'attaqueront pas nos établissements ? Que ferez-vous alors ?"

Jules Ferry fait explicitement référence au frère Pierre Savorgnan de BRAZZA (1852-1905) : Explorateur de l'Afrique équatoriale, il organise pacifiquement la colonie du Congo sans jamais employer la force. "Une mémoire pure de sang humain", dit-on de lui. C'est un frère généreux et humain qui a été Initié franc-maçon, en 1888, à la loge "Alsace Lorraine" du Grand Orient de France à Paris.

Dans la lignée humaniste de Ferry on ne peut passer sous silence le rôle important joué par le frère Eugène ÉTIENNE (1844-1921), député puis Sénateur d'Oran, animateur très écouté du "groupe colonial", sous-Secrétaire d'État aux Colonies en 1887 et 1889. Il a été initié franc-maçon, en 1881, à la loge "Le Phare de la Renaissance", de Marseille puis Compagnon à "Union et Persévérance", à Paris dont il fut Vénérable en 1885.

Pendant la Guerre de 1914-1918 il faut noter le rôle essentiel joué par les troupes coloniales et notamment par les tirailleurs sénégalais. C'est le frère Blaise Diagne(1872-1934), député du Sénégal, Maire de Dakar et sous secrétaire d'Etat aux colonies qui mobilise les troupes indigènes. 

Initié le 21 septembre 1898 dans la Loge "L'Amitié" du Grand Orient de France à Saint-Denis de la Réunion, il accède à la Maîtrise en 1901 et, selon ses affectations, travaillera dans différents Ateliers comme "l'Indépendance Malgache" de Tamatave, "Les Inséparables du Progrès" à Paris, "l'Union Guyanaise" ou la loge "Pythagore" dont il fut le Vénérable Maître de 1922 à 1926. Blaise Diagne est le premier franc-maçon de couleur à accéder au Conseil de l'Ordre du Grand Orient de France en 1922. Membre du Comité permanent des loges d'outre-mer, créé en 1919, il s'occupe en particulier des loges d'Afrique, et pendant un temps de celles de Madagascar. Il sera jusqu'à sa mort en 1934, un franc-maçon actif.

Après la défaite de 1940, la franc-maçonnerie est interdite et réprimée en France métroplolitaine par le Gouvernement de Vichy.  Le frère Félix ÉBOUÉ (1884-1944) joue alors un rôle essentiel. Petit fils d'esclave, il était devenu le premier Gouverneur Général de couleur d'une colonie française (le Tchad en 1938). Dès 1940, il rallie le Congo aux Forces Françaises Libres. Après la guerre, il participe à la décolonisation. Félix Eboué est initié franc-maçon, en 1922, à la Loge "La France Équinoxiale", à Cayenne. Son épouse appartint au Droit Humain et sa fille, Ginette, à la Grande Loge Féminine de France. Le Général de Gaulle rétablit la Franc-Maçonnerie à Alger en 1943 en souvenir du rôle joué par Félix Eboué en 1940.

Si avant la guerre les loges ne remettent à aucun moment en cause le principe de la colonisation elles s'interrogent néanmoins sur l'avenir.  Elles souhaitent que "puisse venir le jour où, dans toutes nos colonies, les indigènes, maîtres de leurs destinées, travaillent de pair avec leur tuteurs d’hier au progrès économique et social de leur pays".

Après la Guerre se pose la question de la décolonisation. Le frère Pierre
 MENDÈS-FRANCE (1907-1982), Président du Conseil en 1953, plaide avec force pour des solutions négociées dans les colonies et met fin à la guerre d'Indochine. Pierre Mendès-France a été initié Franc-Maçon, en 1928, à la loge "Union et Progrès", de la Grande Loge de France à Pacy-sur-Eure. Il se mit en sommeil en 1945.

C'est bien l'Indépendance qui deviendra réalité en 1962 avec l'indépendance de l'Algérie. La France n'a plus de colonies en Afrique. Non sans déchirements parfois car beaucoup de frères auraient souhaité qu'une solution pacifique sans effusion de sang soit trouvée. Ce qui a été possible au Maroc ou en Tunisie ne l'a pas été en Algérie.

Les frères des anciennes colonies avaient toujours oeuvré pour l'amélioration des conditions de vie comme pour l'émancipation des population indigènes. Malgré des réticences ponctuelles, ils furent très majoritairement, en métropole comme dans les pays colonisés, favorables aux processus d'Indépendance. La colonisation, avec son cortège d'exploitation, d'humiliation des populations indigènes se devait de cesser. C'est un grand bienfait pour l'Humanité que les peuples puissent disposer d'eux-mêmes. La période de la colonisation est maintenant notre Histoire commune, et pas la plus glorieuse en ce qui concerne la France.

Aujourd'hui la Franc-Maçonnerie a repris force et vigueur en Afrique malgré l'hostilité de certaines franges des populations concernées. Il faut dire que certaines obédiences africaines, créées sous l'égide de la Grande Loge Nationale Française (nous pensons à la Franc-Maçonnerie gabonaise d'Omar Bongo par exemple...) et qui sont sous la dépendance effective de chefs d'Etats qui ont parfois une vision toute personnelle de la démocratie, donnent une image pour le moins brouillée de l'idéal maçonnique.

Pour autant, des francs-maçons sincères rejoignent toujours plus nombreux les loges nords-africaines (je pense au Maroc par exemple), Africaines, Moyen-Orientales et Proche-Orientales (dans les pays où la Franc-Maçonnerie est autorisée comme au Liban ou en Israël) et font rayonner au quotidien les principes et les valeurs immémoriales de l'Ordre, sa spiritualité et son humanisme.

C'est aujourd'hui une autre page qui est ouverte... et ce sont les francs-maçons de ces pays aujourd'hui indépendants qui l'écrivent.



Pour aller plus loin :

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 La Franc-Maçonnerie en Afrique francophone 1781-2000, un site de référence, très complet.
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 "Abd El-Kader et la Franc-Maçonnerie", de Bruno Etienne, sur ce site.
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 L'abbé Grégoire, indomptable, révolutionnaire & humaniste, sur ce site.
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 Independance Day, sur ce site.
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 Washington, La Fayette, le Capitole, sur ce site.
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 Blaise Diagne, homme politique et franc-maçon, sur ce site.
°
 Rudyard Kipling, écrivain, poète et franc-maçon, sur ce site.
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 Alexandra David-Néel, franc-Maçonne, sur ce site.
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 Louise Michel, franc-maçonne, sur ce site.
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 Comment les francs-maçons tiennent l'Afrique, enquête de l'Express, sur ce site.
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 Omar Bongo initié à Angoulème, sur ce site.
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 Remous autour de la franc-maçonnerie congolaise, sur ce site.

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