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WWIII : Guerre médiatique ouverte avec la Russie en Syrie et en Irak

Publié le par José Pedro

Barack Obama, presidente de EEUU

Obama annonce le début des opérations au sol en Syrie.

 

Le président des Etats-Unis Barack Obama a déclaré que les forces spéciales américaines avaient commencé de soutenir les opérations au sol contre le groupe terroriste Etat islamique sur le territoire de la Syrie.

 

Le président américain a annoncé que les militaires avaient déjà commencé d'aider les forces locales qui menaient l'offensive dans le sud de la Syrie et renforçaient la pression sur Raqqa, capitale autoproclamée de Daech.

Il a également noté que les Etats-Unis poursuivaient leurs frappes aériennes contre l'infrastructure pétrolière de Daech. Il a fait état d'un nombre record de bombardements effectués par la coalition contre le groupe terroriste en novembre.

"Des centaines de citernes et d'entreprises de traitement du pétrole ont été détruites, et nous continuerons de les bombardements dans l'avenir", a dit le président américain.

Le combat continue, les alliés américains poursuivent les opérations contre Daech en Syrie et en Irak. Les djihadistes battent en retraite et se retranchent dans les quartiers résidentiels, utilisant la population civile en qualité de bouclier vivant. Selon Barack Obama, Daech a déjà perdu environ 40% des territoires peuplés qu'il contrôlait en Irak.

"Les Etats-Unis reserrent l'étau autour de Daech et portent des "coupes chirurgicales" sur ses chefs et ses positions", a déclaré Barack Obama.

Il a évoqué les contacts entre Washington et Ankara visant à fermer un secteur de la frontière entre la Syrie et la Turquie pour empêcher les djihadistes de la franchir. Il a aussi souligné le rôle des détachements kurdes qui avaient réussi à évincer les terroristes "pratiquement dans toute la région frontalière avec la Turquie".

Le 7 décembre, ORC International et la chaîne de télévision CNN ont publié les résultats de leur sondage d'après lequel 53% des Américains étaient favorables à l'envoi de forces américaines terrestres pour combattre Daech en Syrie et en Irak.

64% des personnes interrogées se disent critiques envers la façon dont le président Obama mène la campagne contre Daech; 60% considèrent les opérations militaires des Etats-Unis en Syrie et en Irak comme un échec, et 68% des Américains les trouvent "insuffisamment agressives".

 

Le 6 décembre, le président américain a déclaré que les Etats-Unis se proposaient d'utiliser "toutes les possibilités" contre le terrorisme, la coopération avec leurs alliés et la Russie comprises.

 

Le 30 octobre, on annonçait qu'il avait donné l'ordre d'envoyer en Syrie un groupe de 50 spécialistes en vue de coordonner les opérations de l'aviation de la coalition et des alliés au sol, ainsi que de soutenir l'opposition modérée. Le Pentagone a précisé par la suite que leur nombre pouvait être augmenté.

Une coalition de 65 pays dirigée par les Etats-Unis bombarde le territoire d'Irak depuis août 2014 et soutient les forces kurdes au sol. Un mois plus tard, la coalition a lancé ses attaques sur les positions des terroristes en Syrie. Les forces aérospatiales russes accordent un soutien à l'armée du président de Syrie Bachar al-Assad depuis le 30 septembre 2015.

 

Lire aussi:
L'Arabie saoudite forme une coalition islamique anti-terroriste de 34 pays
 
Coalition anti-Daech: les néonazis ukrainiens bientôt en Syrie?
 
Les USA demandent à la coalition d'utiliser des commandos contre Daech

Les Etats-Unis insistent, pour leur part, sur le déploiement de troupes arabes, au sol, en Syrie, pour combattre Daech, mais refusent, toutefois, que l'Armée Arabe de Syrie y soit associée anisi que l'ASL, l'armée Syrienne Libre, qui s'est alliée à l'Armée régulière.

Il semblerait, ainsi, que de nouvelles normes d'action auraient été introduites, en Irak et en Syrie, qui font que ces deux pays - qui ne sont pas, à ce que l'on sache, colonisés par des puissances étrangères, [même si leur souveraineté est battue en brèche] - n'auraient d'autres choix que de se plier et se conformer à ce que l'on déciderait, pour eux. 

John Kerry, secrétaire d'Etat états-unien, a été le premier à plaider, le 4 décembre dernier, à Belgrade, pour «l'envoi au sol de troupes arabes et syriennes, qui combattraient le groupe État islamique (...,)», expliquant: «Tout le monde sait que si on ne peut pas trouver de troupes au sol, prêtes à s'opposer à Daech, (EI), ce conflit ne pourra pas être gagné, complètement, avec les seules frappes aériennes».

De prime abord, cela paraît logique de voir des renforts, (Arabes), épauler l'armée Arabe Syrienne. En première lecture, seulement, car M.Kerry précise, dans la foulée, ce qu'il entendait par «troupes syriennes et arabes»...

Ah! Nous y voilà! Mais non, on n'y est pas du tout, on faisait fausse route, car le chef de la diplomatie états-unienne pensait aux «forces de l'opposition» syrienne, [les rebelles et les Jihadistes dits «modérés»], pas à l'armée officielle syrienne, laquelle, selon lui, pourrait apporter son appui, une fois que Bachar al-Assad aurait quitté le pouvoir, et la transition, mise en place.

Il est évident qu'on n'en est pas là. Ce qui est remarquable, aussi, est que la coalition, dite internationale, menée par les Etats-Unis, conduit des raids, en Syrie, sans l'accord du gouvernement syrien, ce qui peut-être assimilé à de la piraterie internationale.

Et ce sont ces pays, qui frappent, illégalement, la Syrie - alors qu'aucune résolution, dans ce sens, n'a été adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU, (le seul pouvant autoriser de telles frappes) -, qui critiquent l'intervention de la Russie, faite à la demande expresse de Damas, comme le souligne le gouvernement syrien.

C'est dans ce contexte de la loi du plus fort que la Turquie décide, de son propre chef, de déployer des centaines de soldats, dans le Nord de l'Irak, pour, [officiellement], entraîner les «Peshmergas», (soldats kurdes irakiens). La Turquie, qui combat, impitoyablement, ses Kurdes et les Kurdes syriens, «entraîne et forme» les Kurdes irakiens.

Il y a anguille sous roche. Il y a là, comme un défaut, dès lors que les autorités irakiennes, qui n'en démordent pas, ont saisi le Conseil de sécurité et somment Ankara de retirer, «sans délai», ses troupes de son territoire.

Après avoir louvoyé, la Turquie joue carte sur table, par sa voie la plus autorisée, celle du Président Recep Tayyip Erdogan, qui affirmait, jeudi, qu'un retrait «(de ses troupes) était hors de question». Cela après avoir assuré à la chaîne qatarie, Al-Jazeera, que «Le Premier ministre (Haïdar) al-Abadi nous a demandé d'entraîner des soldats, et c'est à sa demande que nous avons installé un camp, à Bachika, en 2014».

Sans doute! Il se trouve, cependant, que Bagdad demande le départ des soldats turcs. Ce qui est son droit. De son côté, le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, n'y allant pas par quatre chemins, assure que «ce déploiement [est] un acte de solidarité». On nous en dira tant! Une solidarité, contre le gré du pays que l'on veut «protéger».

Décidément, les relations entre Etats ne sont plus ce qu'elles étaient, et certains pays se voient, ainsi, signifier une «souveraineté limitée», souveraineté, qui pourrait être remise en cause, au gré des intérêts de ceux qui en ont décidé ainsi.

Les Etats-Unis excluent, d'office, l'Armée Arabe Syrienne de la lutte contre Daech, sur son propre territoire, la Turquie impose ses soldats à l'Irak (la Syrie et l'Irak seraient-ils sous protectorat états-unien et turc, sans qu'on le sache?).

Il faudrait, alors, que le Conseil de sécurité de l'ONU se prononce sur ces cas. Il y a, ainsi, des précédents graves, qui se déroulent, au Moyen-Orient, sans que l'ONU - cette organisation a-t-elle encore un rôle à jouer, dans le maintien de la paix, dans le monde? - y trouve à redire et/ou dise son inquiétude, face aux décisions, prises en Syrie et en Irak, en contradiction avec le droit international et la Charte de l'ONU.

Le silence de l'ONU est plus qu'un aveu d'impuissance, induit une complicité, par défaut. En effet, ce qui se passe, en Syrie et en Irak, est tragique, car si personne n'y met le holà, ces ingérences inacceptables pourraient se reproduire ailleurs, ouvrant la voie à l'irréparable. C'est la loi du plus fort qui s'impose. Est-ce cela le «Nouvel Ordre mondial»? 

POUTINE qui se méfie de l'ONU et qui peut mettre son veto de part son siège au conseil de sécurité, a déjà prévu de ne plus tenir compte des résolutions et directives de l'ONU et des Tribunaux Internationaux, si elles sont contraires à la Constitution de la Russie.

La Russie désormais libre d’appliquer ou pas certaines décisions des tribunaux internationaux
Source: Sputnik
 

Vladimir Poutine a signé une loi qui permet à la Cour constitutionnelle russe de refuser d’exécuter en Russie une décision de justice édictée par une cour internationale en matière de droits de l’homme si elle est contraire à la Constitution.

Le 15 décembre, le service de presse de la présidence russe a annoncé que Vladimir Poutine avait amendé la loi régissant le fonctionnement de la Cour constitutionnelle du pays qui datait de 1998. La justice russe peut dorénavant s’affranchir de mettre en application certaines décisions des tribunaux internationaux liés aux droits de l’homme, notamment de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qui seraient contraires à la Constitution. Dans le contexte actuel, cela signifie que les autorités russes pourront renoncer à verser l’indemnité record de 1,9 milliard d'euros – que la CEDH les avait condamnés à verser aux anciens actionnaires du groupe pétrolier Ioukos, démantelé pour fraude fiscale et pour laquelle, son ancien patron, Mikhaïl Khodorkovski a passé dix ans dans les camps.

Le projet de la loi a été adopté par le Douma, la Chambre basse du Parlement russe, le 4 décembre par 434 des 438 députés qui la constituent et approuvé par le Conseil de la Fédération le 9 décembre dernier.

La discussion sur cette loi avait été initiée en juillet dernier, après que des députés russes se soient opposés au fait que Moscou verse une indemnité aussi importante aux anciens actionnaires de Ioukos. «La participation russe à un traité international ne signifie pas qu'elle renonce à sa souveraineté. La Convention européenne des droits de l'homme et des libertés fondamentales, ainsi que les positions juridiques de la CEDH qui s'appuient sur elle ne peuvent pas annuler la suprématie de la Constitution. Leur mise en œuvre pratique dans le système judiciaire russe n'est possible qu'en reconnaissant notre Constitution comme la force juridique suprême», avait notamment affirmé la Cour constitutionnelle russe.

Malgré les critiques occidentales, la Russie n’est pas le seul pays à faire primer les décisions de ses organes judiciaires sur l'application de décisions de la CEDH. L'Allemagne, l'Autriche, la Grande-Bretagne et l'Italie le font aussi. 

Le président russe Vladimir Poutine a signé une loi sur la priorité des verdicts de la Cour constitutionnelle de la Fédération de Russie sur des verdicts de la Cour européenne des droits de l'homme(CEDH) sur le territoire russe.

 

Désormais, la Cour constitutionnelle décidera indépendamment s'il est possible de rendre une décision dans "la juridiction internationale de la protection des droits et libertés de l'homme" sur le territoire russe. Un organe fédéral du pouvoir exécutif, défendant les intérêts de la Russie, va adresser une demande à la Cour constitutionnelle lors des contentieux contre la Russie dans une cour internationale.
Cette loi constitutionnelle fédérale publiée sur le site de l'information juridique et signée par Vladimir Poutine entre en vigueur le jour de sa publication. Plus tôt en décembre, elle a été adoptée par la Douma (chambre basse du parlement russe) et ensuite approuvée par le Conseil de la Fédération.

 

Le 14 juillet, la Cour constitutionnelle de Russie a décidé que malgré tout le respect qu'elle nourrissait pour la CEDH, elle n'appliquerait pas sans conditions toutes ses décisions. La Cour constitutionnelle a tout de même noté qu'elle n'entamait pas de démarche particulière et qu'elle était prête à œuvrer avec la CEDH pour le respect des droits de l'homme, mais pas au détriment de la Constitution nationale.

 

Dorénavant, la Cour constitutionnelle étudiera individuellement chaque litige.

Si une décision de la CEDH contredit la Constitution russe, "la Russie sera contrainte de refuser d'appliquer à la lettre cette décision. Les organes judiciaires suprêmes des pays européens dont l'Allemagne, l'Autriche, le Royaume-Uni ou l'Italie, respectent également la primauté de leurs lois fondamentales dans l'application des décisions de la CEDH", a expliqué la Cour constitutionnelle.

 

Plus tôt, en juillet 2015, le ministère russe des Affaires étrangères ainsi que le ministère de la Justice ont reçu la proposition d'examiner la possibilité de créer un équivalent de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) dans l'espace eurasiatique.

 

Elena Soutormina, auteur de l'initiative, présidente de la commission en charge du développement de la diplomatie civile et du soutien aux Russes de l'étranger, a expliqué que ces derniers temps, la CEDH "applique une politique de doubles standards à l'encontre des demandes faites par la Russie".



Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/russie/20151215/1020298883/poutine-cour-constitutionnelle.html#ixzz3uP1s3yLf

Encore une fois nous allons aller au combat pour les Droits de l'Homme en SYRIE.

14 décembre 2015 – L'ONU et ses partenaires ont besoin de 3,2 milliards de dollars pour venir en aide avec ses armées en 2016 aux quelque 13,5 millions de Syriens qui ont besoin d'assistance, a déclaré lundi le Secrétaire général adjoint de l'ONU pour les affaires humanitaires et coordonnateur des secours d'urgence, Stephen O'Brien.

 

Dans une déclaration à la presse à Damas à l'issue d'une visite de trois jours en Syrie, M. O'Brien a précisé que 6,5 millions de Syriens sont déplacés à l'intérieur des frontières du pays, 72% de la population totale n'ont pas accès à de l'eau potable et 2 millions d'enfants ne sont pas scolarisés.

 

« Cette situation est inacceptable. C'est une tache sur notre conscience collective », a-t-il affirmé.

 

Lors de sa visite, M. O'Brien a indiqué avoir pu se rendre à Homs, ville longtemps détenue par l'opposition, en franchissant les lignes de conflit, grâce à la conclusion récente d'un accord local de cessez-le-feu. Cet accord, a-t-il dit, a permis aux organisations humanitaires, notamment au Croissant-Rouge syrien, de livrer une assistance impatiemment attendue à des communautés qui n'avaient reçu aucune aide depuis janvier.

 

Mais il a aussi souligné que les habitants de nombreuses autres zones du pays continuent d'être privés d'assistance et souffrent des conséquences du conflit.

 

Selon lui, 4,5 millions de personnes vivent toujours dans des régions difficiles d'accès pour la communauté humanitaire, dont 400.000 dans des zones assiégées. De janvier à novembre, l'ONU et ses partenaires n'ont pu atteindre que 1,5% des personnes qui se trouvent dans le besoin dans les zones assiégées et 7% de ces personnes dans les zones difficiles d'accès. « Autoriser l'accès à l'assistance humanitaire est une obligation pour toutes les parties au conflit », a rappelé M. O'Brien.

 

En dépit de toutes les difficultés, la communauté humanitaire continue d'atteindre chaque mois des millions de personnes en Syrie, a-t-il poursuivi. « Cependant, nous devons faire beaucoup plus. Nous avons désespérément besoin de fonds supplémentaires afin de continuer nos efforts et j'espère que la communauté internationale s'engagera avec générosité lors de la Conférence de Londres sur la Syrie le 4 février 2016 ».

 

« Les Syriens ont plus que jamais besoin de notre aide et nous ne devons pas les abandonner », a conclu M. O'Brien.

 


News Tracker: autres dépêches sur la question

L'ONU appelle à accroître la protection et l'assistance aux Syriens

RÉTABLISSEMENT des RELATIONS RUSSO-TURQUES : Voici les TROIS (03) CONDITIONS de POUTINE

 

Les relations entre la Russie et la Turquie peuvent être renouées si Ankara remplit trois conditions, a affirmé l'ambassadeur de la Fédération de Russie à Ankara Andreï Karlov.

 

Le premier pas vers la réconciliation, pour Ankara, serait de présenter ses excuses auprès de la Russie s'agissant de l'incident avec le bombardier Su-24. Deuxièmement, la partie turque devrait déterminer qui en est coupable. Ensuite, il importe qu'elle paie les indemnités pour l'avion détruit.

 

"Alors que la Turquie déclare vouloir rétablir le dialogue, elle fait, en parallèle, des déclarations qui contredisent cette approche", estime M. Karlov.

 

L'ambassadeur, cité par Hurriyet Daily News, s'est également dit persuadé que l'un des pilotes du Su-24 russe abattu avait été tué par le chef des Loups gris (parti néo-fasciste turc) Alpaslan Celik, fils d'un ex-maire d'une ville turque.

 

Le groupe Loups gris est également impliqué dans le massacre de 150 militants politiques et dans un attentat contre le pape Jean-Paul II. Ces hommes armés sont liés aux autorités turques au niveau le plus élevé. Les Loups gris constitueraient le "bras armé" du Parti d'action nationaliste qui soutient le régime d'Erdogan.

 

La tension entre la Russie et la Turquie ne cesse pas d'augmenter après l'épisode de l'avion russe Su-24 abattu le 24 novembre par un chasseur turc F-16. Le bombardier russe a été abattu quelques jours après le début des frappes russes contre les convois de pétrole de contrebande de Syrie vers d'autres pays dont la Turquie. Cette attaque a été qualifiée de "coup (de poignard, ndlr) dans le dos" par le président russe Vladimir Poutine. La Russie a adopté en riposte une série de mesures, notamment économiques, à l'égard de la Turquie.

Un destroyer russe tire pour éviter une collision avec un bateau turc, selon Moscou

The Russian project 01090 guard ship (fomer project 61 large ASW ship, Kashin class destroyer) Smetlivyy on the Red Sea. - photo Luis Díaz-Bedia Astor

The Russian project 01090 guard ship (fomer project 61 large ASW ship, Kashin class destroyer) Smetlivyy on the Red Sea. - photo Luis Díaz-Bedia Astor

 

13 décembre 2015 Romandie.com (AFP)

 

Moscou - Un destroyer russe a ouvert le feu dimanche pour éviter une collision avec un bateau turc en mer Egée, a affirmé la Russie, engagée dans un bras de fer avec la Turquie qui a détruit il y a près d'un mois un de ses avions.

 

L'équipage du navire russe Smetlivy, qui se trouvait à 22 km de l'île grecque de Lemnos dans le nord de la mer Egée, a dû utiliser des armes à feu afin d'éviter une collision avec un bateau de pêche turc s'étant approché à environ 600 mètres, a affirmé le ministère russe de la Défense dans un communiqué, ajoutant avoir convoqué l'attaché militaire turc à la suite de l'incident.

 

La distance entre les deux navires garantissait toutefois que le bateau turc ne serait pas atteint par les tirs, a-t-il précisé.

 

Le commandant du chalutier turc a toutefois démenti qu'il y ait eu des tirs dans sa direction : c'est un mensonge. Il n'y a rien eu de tel, a affirmé Muzaffer Gecici à l'agence de presse Dogan.

 

Nous sommes passés à moins d'un mille d'un navire de guerre qui était au mouillage. Nous ne savions même pas que c'était un navire russe, nous pensions que c'était un navire de l'Otan, a-t-il ajouté.

 

La Turquie et la Russie traversent leur pire crise diplomatique depuis la fin de la Guerre froide, après qu'un avion des forces aériennes russes a été abattu le 24 novembre par l'aviation turque près de la frontière syrienne.

 

Selon le ministère russe de la Défense, à 06h03 GMT, le destroyer russe, qui avait jeté l'ancre, a remarqué à une distance d'environ mille mètres un bateau de pêche turc s'approchant depuis la droite.

 

Malgré plusieurs tentatives du Smetlivy d'établir un contact radio, l'équipage du bateau turc n'a pas répondu, ni réagi aux signaux visuels, explique-t-il dans un communiqué.

 

Après les tirs russes, le bateau turc a immédiatement changé de trajectoire et continué à avancer, dépassant le Smetlivy à une distance d'environ 540 mètres sans aucun contact avec l'équipage russe, a ajouté le ministère.

 

Un vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov, a convoqué l'attaché militaire turc, Ahmet Hakam Gunes, à la suite de l'incident, selon le communiqué.

 

Il lui a adressé une sévère mise en garde contre d'éventuelles conséquences néfastes des actes irréfléchis d'Ankara vis-à-vis du contingent militaire russe envoyé en Syrie dans le cadre des frappes aériennes visant le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a souligné le ministère.

 

La Russie a notamment fait part de sa préoccupation profonde face aux actions provocatrices de la partie turque à l'égard du destroyer russe Smetlivy, a-t-il précisé.

 

Ce n'est que grâce à un heureux hasard que l'on a pu éviter une tragédie, ajoute le communiqué.

 

Depuis la destruction d'un avion russe par les forces turques, la Russie a annoncé de multiples mesures de rétorsion à l'encontre de la Turquie qui visent principalement les secteurs du tourisme, de l'énergie, du BTP et de l'agriculture.

 

L'état-major de l'armée turque a quant à lui interdit à son personnel et aux cadets de l'académie militaire de se rendre en Russie pour les vacances par mesure de précaution, selon l'agence de presse Anatolie

 

Le président Vladimir Poutine a ordonné vendredi à l'armée russe de répondre avec une extrême fermeté à toute force qui la menacerait en Syrie.

 

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a de son côté appelé la Russie au calme mais prévenu que la patience d'Ankara avait des limites.

 

Nous ne sommes pas favorables aux tensions, mais au dialogue, a-t-il dit, soulignant qu'Ankara avait ordonné l'ouverture d'une enquête sur l'incident.

Opération russe en Syrie : espoir pour certains, fin des illusions pour d’autres

L’arrivée de l’aviation russe en Syrie a rebattu les cartes des acteurs du Grand jeu d’échecs au Proche-Orient, offrant aux partisans de Damas un espoir si ce n’est d’une fin imminente de la guerre, du moins celui d’un salut personnel.

Reconstruire ce qui a été détruit

« L’intervention de la Russie nous a donné espoir. Nous pouvons désormais espérer que cette guerre se terminera enfin et que nous pourrons retourner dans nos foyers », annonce Amir Soulimane, 25 ans, habitant d’Alep, « capitale économique » de Syrie séparée depuis plusieurs années en plusieurs zones contrôlées par l’armée syrienne et différents autres groupes, dont l’État islamique et le Front al-Nosra[les organisations interdites en Russie, ndlr].

Nous rencontrons Amir à l’aéroport de Lattaquié où, sous le bruit assourdissant des avions russes Sukhoi au décollage, il attend l’avion du ministère des Situations d’urgence qui l’emportera en Russie.

« Ma mère est russe, mon père est syrien. Les milices ont saisi notre maison à Alep, nous avons dû fuir à Lattaquié. Je pars pour Saint-Pétersbourg où je vais poursuivre mes études d’architecte à l’École des mines. J’espère que quand j’aurai terminé mes études, la guerre enSyrie sera finie et les architectes seront de nouveau demandés. Nous allons reconstruire tout ce qui a été détruit », explique Amir.

Il est difficile de dire quand cela se produira et quand Amir pourra retourner chez lui et revoir ses proches – les batailles continuent à sévir à 30 km à peine au nord de Lattaquié, où l’armée syrienne tente de reprendre le contrôle de la frontière turque par laquelle les milices reçoivent renforts et munitions.

À Lattaquié, aucun signe de guerre n’est visible, bien qu’en août 2011, elle ait été le théâtre de combats de rue. Le soir, les habitants se réunissent dans les cafés, le week-end, ils organisent des soirées et des banquets et célèbrent les mariages. Les femmes portent des maillots de bain et se comportent librement. Il est évident que ces gens ne veulent pas l’arrivée des islamistes, car ils devront alors fuir dans d’autres pays ou revêtir le niqab [voile intégral, ndlr].

Des étudiantes syriennes en uniforme scolaire. Crédit : TASS.

Des étudiantes syriennes en uniforme scolaire. Crédit : TASS.

« Nous avons de nombreux griefs contre Assad. Mais tout cela n’est rien face à la menace que présentent l’EI et le Front al-Nosra. En plusieurs années de crise, l’opposition syrienne n’est parvenue à proposer aucune alternative à Bachar, nous n’avons pas vu de zones qu’elle aurait « libérées » et où elle aurait établi une vie normale « sans Assad ». Ainsi, le président syrien, qui était un homme politique avec ses forces et ses faiblesses, est devenu le symbole de la résistance aux terroristes étrangers qui convergent ici du monde entier. Aujourd’hui, il faut les chasser, puis nous allons construire une vie normale et critiquer Assad », indique le professeur d’histoire Ghadir Ouassouf.

Lattaquié, ville de contrastes

Et pourtant, les journalistes et militaires russes qui travaillent à Lattaquié sont prévenus : il faut éviter les quartiers sunnites et palestiniens, car le soutien à Bachar el-Assad et, en conséquence, aux frappes de l’aviation russe, y est bien plus faible que chez les alaouites.

En août 2011, les quartiers palestiniens de Lattaquié ont été le théâtre de manifestations armées contre le gouvernement. Pour les écraser, le pouvoir a envoyé des navires militaires au large de Lattaquié et a bombardé les insurgés. Aujourd’hui, Lattaquié est beaucoup plus calme, seuls les postes de contrôle renforcés autour des quartiers palestiniens et les impacts de balles sur les bâtiments alentour rappelant les événements d’il y a quatre ans. Mais derrière les postes de contrôle, Lattaquié affiche un tout autre visage avec ses rues poussiéreuses, ses étals vides et ses femmes en hidjab avec leurs nombreux enfants.

Des femmes syriennes. Crédit : RIA Novosti/Natalia Seliverstova

Des femmes syriennes. Crédit : RIA Novosti/Natalia Seliverstova

« Nous sommes condamnés à être pauvres, la plupart d’entre nous ne peuvent espérer un bon travail et un salaire élevé », explique un habitant local qui m’invite chaleureusement dans son petit commerce pour un café fort à la cardamome. C’est de là que sont parties les manifestations, explique-t-il. « Évidemment, les manifestants ne voulaient pas la guerre. Les radicaux étrangers ont profité de l’agitation pour venir en Syrie « aider leurs frères », mais en réalité, ils poursuivent leurs propres objectifs. Désormais, nous craignons que si Assad gagne, tout redeviendra comme avant », s’inquiète-t-il.

Pour les Palestiniens, l’aviation russe est l’un des facteurs capables de rompre le cours de la guerre à la faveur de Damas. « Tout le monde est lassé par la guerre. Notre économie, nos vies sont détruites. Mais qu’arrivera-t-il après la victoire d’Assad ? La même chose qu’avant ? Ou Assad tirera-t-il des conclusions pour changer sa politique ? Personne ne le sait », dit mon interlocuteur.

Recoller les morceaux du creuset

La société syrienne qui, avant la guerre, paraissait paisible et heureuse, même si elle n’était pas riche, est clairement divisée. Jusqu’en 2011, il était de mauvais ton de s’enquérir auprès de quelqu’un à quelle mouvance il appartenait, c’était l’affaire personnelle de chacun. Désormais, les représentants de telle ou telle confession évitent les quartiers des « autres », par crainte d’ennuis.

Alors qu’au sein de la minorité alaouite, Bachar el-Assad est très populaire, chez les autres groupes religieux et ethniques tout n’est pas si simple. Et si l’on pense au nombre de combattants étrangers venus en Syrie du monde entier (y compris de Russie), on comprend que la Syrie d’aujourd’hui est un véritable patchwork qu’il sera difficile d’assembler.

Ainsi, l’attitude à l’égard des Russes diffère également. À Lattaquié, les Russes sont perçus comme des protecteurs. Les chauffeurs de taxi, épiciers et serveurs disent tous la même chose en anglais au fort accent local : « Thank you, Russia ! Welcome to Syria ! I love Abu-ali Putin !» [Père d’Ali Poutine, le surnom qu’ils ont donné au président russe, ndlr].

De l’« autre côté », les territoires non contrôlés par le Damas officiel accusent perpétuellement l’aviation russe et syrienne de bombarder les infrastructures civiles, photos et vidéos à l’appui. Ceux qui sont fidèles à Bachar prennent ces informations pour des faux. Pour l’opposition, ce sont de nouvelles preuves du « caractère criminel du régime ».

Actuellement, tous les soirs, des coups de feu résonnent dans le centre de Lattaquié, des balles et des fusées éclairantes s’élancent dans l’air. Ce sont les soldats syriens qui saluent leurs collègues ayant passé deux ans assiégés à la base aérienne de Kweires, dans la banlieue d’Alep au nord de la Syrie.

Il y a plusieurs jours, l’armée syrienne avec l’appui de l’aviation russe a chassé les combattants de la base et a levé le siège. Les soldats ont pu rentrer chez eux, alors que la lutte contre les terroristes dans les environs d’Alep continue. Tout cela inspire une fois de plus un optimiste prudent, du moins chez ceux qui restent fidèles à Bachar el-Assad.

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